L’ESCLAVAGE ET LA REPENTANCE DES CHEFS TRADITIONNELS EN AFRIQUE LE BURKINA FASO INTERPELLE

Du Nigeria, nous est parvenu un sursaut de dignité, d’objectivité et de repentance : l’Appel aux Chefs traditionnels pour qu’ils demandent, à leur tour, pardon en raison de leur contribution à l’esclavage. Voilà un appel atypique du Congrès des droits civiques (CRC), coalition d’organisations de défense des droits de l’Homme, qui n’est pas sans poser des questions. De la même façon qu’au sein des pays autrefois esclavagistes, on en trouve qui soient réfractaires à l’idée de la repentance, l’Afrique, elle-même victime mais aussi complice de l’esclavage par ses Chefs, a aussi des contempteurs de la  repentance.

LA PROBLEMATIQUE DE LA REPENTANCE

Sur le continent, on a tendance à voir dans l’Occident, la responsabilité première de l’esclavage. Mais voilà : de même que le système de la corruption suppose deux acteurs (le corrupteur et le corrompu), le système de l’esclavage, en se fondant sur le commerce triangulaire, avait besoin de part et d’autre de la chaîne, des commerçants d’esclaves et des Chefs, vendeurs d’esclaves,


Esclaves d’Afrique                                                                                                

L’achat d’esclaves

autrement dit il fallait bien que dans le honteux troc historique, les commerçants d’esclaves trouvent des preneurs de miroiterie, de verroterie et autres pacotilles, des Chefs preneurs pour leur donner en contrepartie, du « bétail humain » pour le commerce aux Amériques. Sans cette complicité, l’esclavage n’aurait pas connu une telle « splendeur » pendant plusieurs siècles.

Aujourd’hui que le pardon est à la mode, que se succèdent à la barre de la conscience universelle, les anciennes puissances esclavagistes, des institutions d’Etat comme le Sénat américain …, pour demander pardon à l’Afrique de crime innommable contre l’humanité, au Nigeria, il s’élève donc, grâce au CRC,  des voix pour appeler à la même barre, les Chefs traditionnels africains. Cette organisation estime qu’ils « doivent présenter des excuses au nom de leurs ancêtres pour mettre un point final à l’histoire de la traite des esclaves ». Pour le CRC, on ne peut « continuer à accuser les hommes blancs alors que les Africains, en particulier les chefs traditionnels, ne sont pas irréprochables » puisqu’ils ont aidé « systématiquement à mener des raids et des enlèvements dans des communautés sans défense, puis à les échanger avec des collaborateurs européens, américains et autres ».
On ne peut pas débouter le CRC de sa demande parce qu’elle se trouve fondée dans l’Histoire mais aussi dans les consciences des descendants de ces esclaves. En effet, si ceux-ci ont gardé dans leur âme, les stigmates des agissements monstrueux des esclavagistes, ils ont de la même façon perpétué cette demande angoissée, courroucée, suivante : « Pourquoi nos propres frères et pères nous ont vendu pour des pacotilles ? »
Cette demande est également fondée parce qu’utile pour ouvrir le deuil de cette Histoire tragique. Il faut donc sur le continent, y aller de sa repentance. Mais comment celle-ci doit-elle se manifester ? Va-t-elle venir des Etats africains au nom des Chefs ? Doit-elle venir des Chefs eux-mêmes à travers tout le continent au nom de leurs ancêtres ou seulement dans les pays où l’Histoire a laissé des traces de cette coupable complicité ? Doit-elle venir  (ironie du sort !) de Muammar Kadhafi, Roi des Rois d’Afrique, qui pourtant demande 777 trillions de dollars pour l’Afrique, notamment en compensation de la traite négrière ?

LE PAYS DES HOMMES INTEGRES,  TOUCHE PAR LA TRAITE
Les fils et filles des régions de l’ancien territoire de la Haute-Volta ont-ils été des ‘‘marchandises’’ pour la traite négrière ? Il semble que l’on doive répondre par l’affirmative puisque des traces historiques relèvent que dans la classification par zones des esclaves, ceux venant  de Haute-Volta étaient appelés des Mangingas.
Pour en savoir plus, nous avons contacté le Professeur Maurice BAZEMO, maître de conférence, enseignant-chercheur au département d’Histoire et Archéologie à l’Université de Ouagadougou, qui nous a répondu en ces termes : «Les anciens pays du Burkina ou les anciennes régions qui constituent le Burkina Faso aujourd’hui ont été touchés par ce commerce des esclaves. Il n’y a pas de doute à ce propos parce que le mois d’octobre dernier, nous avons eu un colloque ici auquel a participé une collègue du Brésil qui est enseignante-chercheuse (NDLR : Il s’agit de Mariza de Carvalho Soares.) Elle avait dit (lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Aix-en-Provence en France) qu’il y a eu des esclaves d’origine Gourounsi au Brésil. Et l’un des objectifs de ces recherches est de refaire le chemin du Brésil jusqu’au Burkina pour trouver exactement les régions d’où sont partis ces esclaves d’origine Gourounsi. Bien avant cela, il y a eu un prêtre qui a fait une enquête linguistique au Libéria. C’était au début du 20è siècle. Le Libéria étant en partie constitué des esclaves ramenés des Etats-Unis d’Amérique. Donc ce prêtre, le père Nicolas,  a fait cette enquête linguistique pour savoir d’où ils venaient. Et parmi ceux qu’il a contactés, il y a eu des esclaves qui ont dit qu’ils sont d’origine Mossi. Donc, ces deux indicateurs nous révèlent très bien que les régions du Burkina ont été touchées par l’esclavage contrairement à ce que disent certaines thèses.  Et le professeur de poursuivre : ‘Effectivement des thèses ont été avancées selon lesquelles les anciennes entités politiques qui ont constitué la Haute-Volta n’ont pas connu la traite négrière. Puisque ces derniers se basent sur le fait que le Burkina Faso est un pays de l’hinterland et qu’il était difficilement accessible par les négriers blancs ». Mais notre spécialiste de l’esclavage, Monsieur BAZEMO nous donne les raisons par les explications suivantes : « Pour ce qui concerne les Gourounsi, cela s’explique par la position de l’empire Ashanti. Cette entité politique était bien impliquée dans la traite des esclaves. Et très tôt, les rois Ashantis qui avaient une domination sur la région nord du Ghana notamment le Dagomba avaient imposé comme tribut aux rois de Dagomba de leur fournir des esclaves. Et les Dagombas, pour satisfaire cette exigence, lançaient leurs expéditions vers le territoire nord, notamment les régions occupées par les Gourounsi. Pour les Mossi, si le père Nicolas a révélé leur vente, c’est parce que les Mossi ont fourni des esclaves aux négriers, évidemment par l’intermédiaire des négriers noirs de la Côte, puisque les Blancs ne venaient pas à l’intérieur du continent. Et  le film de l’Ivoirien Roger Gnoan Mbala le montre très bien. Les régions de la côte ont été les premières à être mises à contribution. » Combien d’esclaves alors sont partis des territoires du Burkina Faso ?Mr Bazemo répond : « Pour ne pas avancer un chiffre ridicule, je préfère ne pas me prononcer sur cette question. D’ailleurs, l’un des grands débats étaient de savoir combien l’Afrique avait fourni d’esclaves. Mais on n’est pas arrivé à donner un chiffre exact. Donc pour ce qui concerne le Burkina, il ne faut pas se hasarder à avancer un chiffre. Mais moi, je vais au-delà des chiffres pour dire que même si c’était deux ou une personnes, c’est déjà grave vu le statut de la personne humaine ».

LA REPENTANCE DUE PAR LES CHEFS TRADITIONNELS AU BURKINA

C’est  dire que les chefs traditionnels des anciens territoires du Burkina Faso ont, même de façon involontaire, été responsables de cette tragédie qu’a connue l’Afrique au 16ème siècle. Par conséquent ne serait-il pas raisonnable que les chefs d’aujourd’hui se confessent au nom de leurs ancêtres ? Alors que pense monsieur BAZEMO de la repentance de certains chefs traditionnels notamment nigérians ? Pour lui, il faut aller au-delà. Et il dit : « Il faudrait dire que depuis que les Africains ont commencé à demander réparation pour l’esclavage aux Européens puisque l’esclavage a été caractérisée comme un crime contre l’humanité, les Européens ont répondu que les Africains ont leur part de responsabilité. Car c’est par l’intermédiaire des chefs traditionnels que les négriers amenaient la marchandise. Donc que les chefs Africains reconnaissent leurs torts et se confessent, c’est une bonne chose.

Mais pour moi, il y a plus que cela à faire. Ce qu’il faut aussi demander aux chefs traditionnels en tant que gardiens de la tradition, c’est qu’ils facilitent le travail aux historiens pour davantage approfondir les études sur l’esclavage. Le problème est que nombre des gens ignorent réellement la question de l’esclavage. Il existe toujours des zones d’ombre qu’il faut éclairer ».

Cependant, il faut reconnaître qu’au-delà de la traite négrière que l’Afrique a connue de façon douloureuse, il existe toujours des formes d’esclavages qui persistent, d’où cette assertion de Maurice Bazemo «L’esclavage est un fait du passé qui refuse de passer » !
Pour rendre exhaustif le dossier sur la question, nous avons souhaité vivement rencontrer la chefferie traditionnelle burkinabè, notamment Moaga. Difficile d’arracher un mot à ce niveau pour qui connaît l’organisation de cedit royaume. En effet, nous avons d’abord contacté le Larlé Naaba qui nous a dit que c’est le Baloum Naaba qui se charge de ces questions sur le plan coutumier. Nous avons joint ce dernier qui nous dira de voir le Larlé Naaba. Lorsque nous lui avons dit que le Larlé Naaba a dit que seul lui pouvait nous donner une piste pour faire aboutir le dossier, le Baloum Naaba nous a alors répondu qu’il verrait le Mogho Naaba à ce sujet.
Au regard donc de ces tournures, on peut supposer que la question de l’esclavage est très délicate à aborder au niveau des chefs coutumiers Mossi. Pour autant, nous ne désespérons pas d’obtenir leur contribution et nous attendons que le Baloum Naaba nous donne une suite favorable.

Victory Toussaint / Issouf Sidibé

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Démystifier l’Internet aux yeux des élus locaux burkinabé dixit Francis Liegeon New

Renforcer la démocratie locale, accompagner les politiques de décentralisation et donner aux collectivités locales les moyens d’assumer leurs nouvelles responsabilités tel sont entre autre les défis que L’Association Internationale des Maires Francophone (AIMF) veut relever. Pour ne pas laisser les élus locaux burkinabés en marge de la société de l’information, l’association a initié du 28 au 30 décembre 2009, un séminaire de formation sur le thème « Internet et gouvernance locale ».

Au terme de la rencontre qui a enregistré la participation d’une vingtaine d’élus locaux et des personnes ressources des municipalités du Burkina, Francis Liegeon, le chargé de mission de l’AIMF qui a coordonné la rencontre nous parle de la politique TIC de l’ AIMF et nous livre ses impressions sur cette rencontre. Entretien

Roukiattou Ouédraogo (O. R. ) : Pouvez nous parler brièvement de la politique TIC de l’AIMF ?

Francis Liegeon (F.L.) : L’Association internationale des maires francophone est une organisation dont le siège est basé à Paris. Elle a été créée en 1979 alors que Jacques Chirac était maire de Paris. L’association vise à promouvoir les relations internationales de la ville de Paris avec les villes francophones à travers le monde. C’est-à-dire à la fois en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du nord. Depuis maintenant 20 ans, l’AIMF anime des programmes de formation pour les municipalités.

Cette année nous avons axé notre séminaire de travail sur le thème « Internet et gouvernance locale ». Car, nous souhaitons rendre visible nos municipalités en créant un site Internet ou des sites Internet qui permettent aux municipalités de se présenter et de faire voir leurs politiques municipales à l’ensemble de leurs administrés.

Aussi, l’AIMF accompagne la politique d’informatisation des différents services comme la gestion de l’état civil, les services financiers, la voirie, les eaux urbaines, la gestion des marché et dans ce cadre, elle a appuyé l’informatisation de nombreuses villes à travers le monde. Cette informatisation est accompagnée à la fois de formation et d’implantation de logiciels qui se sont réalisées en fonction du cadre législatif des pays concernés.

O. R : Quels sont les objectifs de ce séminaire de formation ?

F L : Cette formation avait pour objectif d’informer, de sensibiliser et de former certains élus locaux burkinabé membre de l’AIMF sur la question de la gouvernance locale en rapport avec l’Internet. Il s’agissait pour nous de partager avec eux les expériences de l’association « Villes Internet », une association française dont la spécialité est la mise en place des outils Internet dans les municipalités. Cela dans l’optique de les faire voir les possibilités d’usage des TIC dans la communication et la gestion des municipalités.

Nous avons aussi présenté à nos municipalités des expériences européennes comme africaines dans ce cadre. Concernant les expériences en matière de gestion, quelques villes en Afrique s’en sont emparées. Par exemple la ville de Dakar (capital du Sénégal), l’informatisation a permis une dématérialisation d’un certain nombre de service et un accès en ligne à certains papiers d’identité comme l’acte de naissance aujourd’hui.

En plus d’aborder les possibilités de l’internet dans la stratégie de communication et la gestion des municipalités, il y a aussi un travail de sensibilisation de nos différents maires et élus pour démystifier l’outil Internet à leurs yeux. Il fallait donc leur présenter ces outils et leur faire voir qu’en peu de temps, avec des moyens réduits on peut s’approprier un certain nombre d’outils de communication moderne pour améliorer sa gouvernance.

O.R. : Après 3 jours de formation, quelle est votre impression après avoir vu certains élus découvrir Internet pour la première fois ?

F L : : A coté des municipalités qui sont très en avant, qui ont un service informatique constitué, une cellule de communication ou un premier adjoint qui est mobilisé sur la question, nous avons effectivement quelques municipalités qui sont novices dans le domaine. Raison pour laquelle, on a avait un public très hétérogène. Notre but, c’est que nous soyons aujourd’hui suffisamment nombreux pour mener des politiques d’accompagnement pour pouvoir les aider pas à pas pour qu’au moins, eux aussi puissent aller chercher des informations et envoyer des informations aisément.

O R : Dans un contexte où sévit l’analphabétisme, n’est-ce pas un rêve que de vouloir intégrer l’Internet dans la gouvernance locale ?

F L : : Ce qui nous parait intéressant, c’est de multiplier les sources de communication vers les populations. De nombreuses villes ont crée des radios municipales pour pouvoir informer les populations. L’outil Internet est un outil qui est différent de la radio et qui a une portée locale, nationale et internationale. site_web_aimf D’autre part c’est un outil extrêmement dynamique. Lorsqu’on regarde certains sites municipaux au niveau du Burkina, et que les gestionnaires nous précisent que 80℅ de la population de cette commune est analphabète et qu’on voit afficher sur le compteur plus 138000 visiteurs enregistrés sur le site de la ville en un an. On peut noter que malgré la minorité alphabétisée qu’il y a, quand même des gens issus des villes qui sont intéressés de savoir ce qui se passe dans leur ville en passant par internet. Notre souhait effectivement, c’est de développer cette idée de citoyen, de correspondants, d’acteurs locaux, d’acteurs de proximité qui puissent être des courants de transmission entre les collectivités locales et la population. Pour ce faire, on se sert de la société civile et toutes les installations d’accès communautaire à Internet comme les cyberentre, les cybercafé, les organisations de jeunesse…

O R : Perspectives à la suite de cette formation ?

Francis_mairekoudougou F L : : Nous souhaitons, que nos villes membres nous interpellent sur leurs projets concernant l’informatique et la communication. Notamment, en 2010 nous comptons créer un site Internet qui sera une architecture mère pour l’ensemble de nos villes membres. D’autre part nous avons demandé aussi à ces élus locaux de se mettre en contact avec l’Association des maires du Burkina pour que ceux-ci interpellent les autorités sur les problèmes de connexion que rencontrent les municipalités, puisque sur le continent africain, le problème majeur de la sous utilisation d’Internet est son prix prohibitif dans les régions et aussi le manque de connectivité et d’électricité en milieu rural.

O R : Un dernier mot ?

F L : : Nous remercions d’abord la ville de Ouagadougou qui nous a reçu, la maison des savoirs et la francophonie qui nous a permis de mener à bien cette formation pendant les trois (3) jours. Je crois que l’ensemble des maires a été satisfait. Ils ont vu qu’on ne peu plus passer au travers de ces outils de communication et qu’il fallait pouvoir reprendre les choses en main, remettre la municipalité au cœur de la ville et qu’elle puisse interpeller la société civile et communiquer avec elle.

Entretien réalisé par Roukiattou ouédraogo, le 30 decembre 2009 à ouagadougou

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Tremblement de terre à Haïti : Quid de nos ressortissants ?

C’est assurément une catastrophe sans précédant que la terre d’Haïti a connue le mardi 12 janvier dernier. Le Burkina Faso qui y compte quelques ressortissants était sans nouvelles d’eux au moment où nous bouclions cette édition.

Le mardi 12 janvier 2010, un violent tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a secoué Haïti, ce petit pays des Caraïbes, situé sur l’Océan Atlantique. On parle d’importants dégâts matériels et de centaines voire de milliers de personnes qui seraient ensevelies sous les décombres à Port-au-Prince, la capitale où de nombreux bâtiments se sont effondrés. Même le palais présidentiel s’est écroulé mais le président René Préval serait vivant.

Ce drame vient s’ajouter aux cyclones que cet Etat subit régulièrement et aux crises sociopolitiques qui aggravent la pauvreté et la misère des populations. C’est justement pour aider les Haïtiens à sortir de ce marasme politique et économique que le pays est mis sous oxygène avec la mission des Nations unies (MINUSTHA) qui participe aux efforts de paix et de construction si fait que l’onde de choc de la catastrophe naturelle a été ressentie dans beaucoup de pays dont le Burkina Faso qui dispose de personnel civil et militaire (gendarmes et policiers) en service dans des institutions.

Pour avoir la situation de nos compatriotes, nous sommes entré en contact avec le ministère de la Défense qui n’avait jusque-là pas d’informations précises. Le ministère des Affaires étrangères saisi nous a renvoyé au Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE) où le Secrétaire permanent, Ousmane Nacambo, nous a mis en relation avec un Burkinabè qui est rentré de Port-au-Prince il y a de cela quelque trois mois.

Ce dernier qui a requis l’anonymat a indiqué qu’avant de quitter Haïti, il connaissait 24 de nos compatriotes, notamment des gendarmes et des policiers, le personnel officiant à la MINUSTHA et dans d’autres administrations. Quand on sait que le quartier général de la MINUSTHA a été très sévèrement touché par le séisme, notre interlocuteur se dit inquiet pour nos "frères", d’autant plus que le tremblement de terre est intervenu vers 17 heures (heure locale) au moment où beaucoup de gens sont toujours au bureau pour les différents rapports quoique le service prend fin normalement à 16 heures.

La Communauté internationale est mobilisée pour apporter l’aide nécessaire, et sans doute dans les jours à venir on sera situé sur l’ampleur exacte des dégâts avec à la clé le bilan chiffré des pertes en vies humaines dans les communautés étrangères.

Adama Ouédraogo Damiss L’Observateur Paalga

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Scènes de désolation à Port-au-Prince après le séisme

Des immeubles effondrés, des habitants paniqués, blessés dans les rues et peut être des morts par centaines: Port-au-Prince, dont le centre a été "détruit", selon un témoin, était plongé dans le chaos après le puissant séisme qui a ravagé Haïti mardi.

Haïti ravagée par un séisme le 12 janvier 2010

Ils sont des milliers d’habitants à errer, parfois en pleurs, dans les rues dévastées de la ville, découvrant à chaque coin de rue de nouvelles images de la désolation.

"Le centre de Port-au-Prince est détruit, c’est une véritable catastrophe", lâche Pierre, couvert de poussière. Il a marché plusieurs kilomètres pour tenter de regagner sa maison.

Des habitants ont été contraints d’abondonner leurs domiciles et se sont réfugiés dans des espaces ouverts. Quelque part où ils ne risquent pas d’être écrasés par l’effondrement d’un immeuble.

"Ils dorment dehors parce qu’ils ont trop peur de dormir à l’intérieur à cause des risques de répliques", remarque une responsable du Secours catholique, Sara Fajardo.

Un médecin couvert de sang, blessé au bras gauche, explique que "les morts seront comptés par centaines lorsqu’il sera possible de dresser un bilan".

Plusieurs chaînes de télévision d’Amérique du Sud ont déjà diffusé des images de cadavres ensevelis dans les décombres.

Certains bâtiments se sont effondrés comme des châteaux de cartes. D’autres sont encore debout mais de larges fissures témoignent du choc de la secousse.

Le palais présidentiel a été sérieusement endommagé ainsi que des ministères aux alentours, alors que des hôpitaux, des hôtels et des écoles se sont écroulés.

"Le quartier général de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (Minustah) s’est effondré en grande partie. Il y a de nombreuses personnes sous les décombres, des morts et des blessés", affirme un employé local de l’organisation.

Dans une rue envahie par la poussière, une adolescente blessée est allongée à même le sol tandis qu’on tente de la soigner, selon des images de la chaîne brésilienne TV Globo. Plus loin, un groupe de personnes tentent de secourir un homme dont les jambes sont écrasées par des gros blocs de pierre, selon ces images.

"J’ai vu beaucoup de destructions sur mon chemin. J’ai échappé de peu à l’effondrement du bureau où je travaillais", explique Marie Claire, employée dans un laboratoire médical de Port-au-Prince.

Peu de temps après la secousse, la nuit tombée sur la capitale haïtienne plonge ses rues dévastées dans un noir complet qui ne fait qu’amplifier davantage la panique qui s’est emparée de la population.

Des véhicules de la police haïtienne, des Nations unies ou de la Croix Rouge tentent de transporter des blessés mais les maisons détruites bloquent la circulation.

Autre difficulté pour les secours: les moyens de communication téléphoniques ont été sérieusement affectés et l’électricité coupée dans toute la ville. La plupart des stations de radio et de télévision de la capitale ne fonctionnent plus et quelques rares radios émettent des appels d’urgence.

Plusieurs établissement universitaires ont été endommagés par le choc et des étudiants étaient bloqués sous les débris. "Nous avons pu dégager quelques personnes des décombres, il y a de nombreux blessés", a déclaré le responsable d’une institution privée sur la radio Signal FM à Pétion-ville, à l’est de Port-au-Prince. Au lycée français d’Haïti, de nombreux écoliers sont bloqués à l’intérieur, souvent sans nouvelles de leurs parents. "Il n’y a pas de victimes, beaucoup de gens du voisinage sont venus s’abriter au lycée", assure un enseignant.

De nombreuses photos diffusées sur le site de micro-blogs Twitter montrent également des situations cauchemardesques.

Sur l’un d’elles, une petite fille couverte de poussière tente de s’extraire d’un monceau de débris. Une autre montre les cadavres de deux femmes recouvert de terre, gisant à l’arrière d’une camionnette. Les photos témoignent également des efforts entrepris par la population pour faire face au drame, commencer à déblayer les rues et secourir les victimes.

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Côte d’Ivoire # Burkina Faso : 0-0 : Un nul aux allures de victoire

Les Etalons du Burkina ont arraché de haute lutte un nul et vierge (0-0) face aux Eléphants de Côte d’Ivoire lors de leur première sortie dans le groupe B de la phase finale de la CAN Angola 2010. Vu les circonstances et la nette domination de l’adversaire, ce match nul est très bon à prendre pour les Etalons.

Dominer n’est pas gagner, a-t-on coutume de dire. Les Etalons du Burkina l’on été sur l’ensemble des 90 mn de cette rencontre face aux Eléphants de Côte d’Ivoire dans le groupe B de la phase finale de la CAN 2010. Difficile dans ce match de ne pas penser à la double confrontation entre les deux formations lors des éliminatoires combinées CAN et CM 2010 où les Ivoiriens avaient infligé une cinglante 5 à 0 aux Burkinabè le 5 septembre dernier.

Quelque 5 mois après, c’est carrément dans un autre contexte que s’est déroulée l’opposition du lundi 11 janvier à Cabinda. L’on pouvait craindre un ascendant psychologique de l’adversaire sur la bande à Dagano, mais il n’en a rien été ; même si l’on a été dominé de bout en bout. Mais le plus intéressant, c’est que les poulains du coach Duarte ont su donner la réplique en seconde mi-temps, ne se contentant plus de subir le match.

Malheureusement, il y avait quand même des déchets dans le jeu. Dieu merci, là où les limites tactiques ont été mises à nu, la puissance physique aura permis de compenser ces lacunes.

C’est d’ailleurs tout à notre honneur de voir un Pitroipa agiter la défense adverse et de tenir un duel « épaule contre épaule » avec Kader Kéïta, de voir un Bakary Koné tenailler Didier Drogba, de voir un Florent Rouamba détruire les offensives ivoiriennes. Et là où l’on peut avoir de la satisfaction, c’est de voir une solidarité à toute épreuve entre les différentes lignes de jeu.

Sauf que, sur les rares occasions que nous avons obtenues, nous ne sommes pas allés au bout des actions pour apporter le pressing nécessaire et pourquoi pas scorer.

Quoi qu’on dise, il faut bien le reconnaître en toute humilité, c’est même un miracle si l’on a tenu le nul car au vu de la physionomie de la rencontre et des multiples occasions gâchées par Baky Koné, Drogba et autres, les choses risquaient d’être très compliquées pour nous. Heureusement. Ce nul-là a une forte odeur de victoire. Et c’est tant mieux.

Un pas de franchi. Il faut maintenant récupérer de cette débauche d’énergie pour être en jambe le mardi 19 janvier prochain face au Ghana. C’est d’ailleurs une chance pour nous, car on a non seulement un long temps de repos, mais aussi on verra jouer la rencontre Côte d’Ivoire # Ghana le vendredi 15 janvier.

Kader Traoré

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Angola 2010 : Le mélange explosif de la politique et du sport

Ça aurait pu tomber sur les Etalons du Burkina, sur les Eléphants de Côte d’Ivoire ou sur les Black Stars du Ghana, les trois autres équipes du groupe B de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2010, qui se dispute depuis hier en Angola, mais le sort a voulu que ce soit les Eperviers qui tombent sous les balles assassines des indépendantistes du FLEC, le Front de libération de l’enclave du Cabinda :

Alors qu’elle avait quitté Pointe-Noire et qu’elle venait vendredi, de traverser la frontière qui sépare le Congo-Brazzaville de l’Angola, l’équipe nationale de football du Togo a en effet essuyé les tirs nourris des rebelles, qui entendaient ainsi se rappeler au bon souvenir de Luanda dont il dénie, depuis 35 ans, la souveraineté sur ces arpents de terre de 10 000 km2.

Bilan : deux morts (l’entraîneur adjoint et l’attaché de presse) et huit blessés dont quelques joueurs. Sanglante intrusion de la politique dans le sport qui a endeuillé la CAN avant même qu’elle ait commencé et qui repose de façon cruelle le problème de la sécurité sur un continent qui accueille, en juin prochain, et ce, pour la première fois, la coupe du monde. Difficile de ne pas y penser alors que l’insécurité est, déjà, réputée être un des problèmes majeurs de l’Afrique du Sud, ce voisin d’à côté.

En décidant d’installer l’un des groupes dans ce problématique morceau de territoire, les autorités angolaises posaient un acte hautement politique : (ré)affirmer leur possession de ces contrées riches en pétrole et montrer aux sceptiques qu’elles étaient pacifiées et sûres. Las !

Pour autant, il faut se garder d’en rajouter une couche. Ce serait oublier que des nations aux moyens humains, financiers et technologiques autrementplus importants ont connu, de par le passé, des situations analogues, au grand dam des sportifs, otages, comme c’est le cas ici, d’une cause qui leur est complètement étrangère, et à mille lieues des valeurs de paix, de fraternité et de communion que véhicule le sport.

Qu’on se rappelle Munich 72 quand le conflit israélo-palestinien s’invita aux Jeux olympiques de cette année avec l’action du groupe terroriste Septembre noir, proche de l’OLP, qui parvint à s’introduire dans le quartier israélien du village olympique et qui déboucha sur un bain de sang. Ou encore, l’équipe sri-lankaise de cricket victime d’un attentat à Lahore dans le Pendjab pakistanais en mars 2009.

Le sport a donc régulièrement été instrumentalisé à des fins politiques, les terroristes profitant des feux des projecteurs du monde entier pour mettre en lumière une quelconque revendication, même si, ce faisant, ils desservent également leur cause.

C’est aujourd’hui au tour des guérilleros cabindais de s’inviter dans une épreuve où ils n’étaient pas les bienvenus. Et de poser d’ultimes problèmes aux organisateurs à deux jours du début de la compétition. Que faire ? Mettre une croix sur cette édition ainsi que le réclamaient certains ?

L’incident est certes gravissisme, mais la Confédération africaine de football (CAF) ne pouvait, évidemment pas, se résoudre à une telle extrémité dont les implications, financières, entre autres, seraient désastreuses. Délocaliser le groupe B, qui était déjà réputé être celui de la mort ? Pas si simple et sauf à avoir prévu un plan B, ça ne s’improvise pas.

Il n’en sera donc rien. Bouleverser les plans aurait du reste revenu à accorder une victoire sur tapis vert aux séparatistes et il ne manquerait plus que le monde du ballon rond leur fasse ce plaisir. Statu quo donc. On va s’amuser, comme prévu, pendant trois semaines. Emmanuel Sheiyi Adebayor et ses camarades, tentés un moment par le forfait, devaient entrer en lice aujourd’hui même face au Ghana.

Tel un parachutiste qui doit aussitôt resauter après un accident dont il a réchappé s’il ne veut pas à jamais être habité par le doute et la peur, les Eperviers avaient certainement envie, après le drame, de montrer que leurs ailes n’étaient pas pour autant brisées, et de rendre quelque part un hommage à leurs disparus.

Lomé en a décidé autrement. La faute à l’irresponsable désinvolture de dirigeants de la CAF après la survenue du drame sur fond de véritable mêlée politico-sportive où il était difficile de se retrouver tant les informations contradictoires se telescopaient. Jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, on ne savait d’ailleurs toujours pas si le Onze togolais obéirait à l’injonction de son gouvernement qui le sommait de rentrer au bercail ou s’il resterait ainsi que le souhaitaient les joueurs. On se demandait cependant s’ils pouvaient aller contre la volonté de leurs dirigeants, qui ne pouvaient pas, dans tous les cas se déjuger.

En vérité, et puisque les Etalons n’ont pas l’allure de champions, ça n’aurait pas manqué de panache si, après l’épreuve du feu, les protégés du coach Stéphanie Keshi y allaient et qu’ils réussissaient le tour de force de brandire le trophée continental au soir du 31 janvier prochain.

Ça aurait été un ultime et admirable pied de nez aux illuminés qui veulent se faire de la publicité en versant le sang des innocents ; et la preuve par le rectangle vert que les nobles idéaux, ceux que véhiculent notamment de telles joutes, auront toujours le dessus. Et si la partie tournait court, Les Eperviers auraient aurait eu beau jeu de dire qu’ils n’avaient plus la tête à ça, et qu’ils n’ont pu voler haut pour les raisons qu’on sait. Hélas !

Que le régime postmarxiste et autoritaire d’Eduardo dos Santos (aux affaires depuis 1979) ne soit pas à l’abri de toute critique, on veut bien. Mais qu’est-ce que les frères Africains, venus célébrer la fête du football, ont à voir dans ces querelles domestiques angolo-angolaises ?

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Mali: Al-Qaïda voudrait la libération de 2 Mauritaniens, 1 Burkinabè et 1 Algérien

Les quatre islamistes détenus au Mali et dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) réclame la libération, menaçant d’exécuter un otage français si cette exigence n’était pas satisfaite, sont deux Mauritaniens, un Burkinabè et un Algérien, a-t-on appris lundi de source sécuritaire.Carte du Mali

"Il y a quelques mthumbnail PCamatteois, nous avons arrêté au cours d’une opération de ratissage dans le nord (du Mali) quatre éléments d’Aqmi", a déclaré à l’AFP une source sécuritaire malienne.

"Parmi eux, il y a une personne originaire du Burkina Faso, deux autres originaires de la Mauritanie et un Algérien", a ajouté cette même source.

Leur identité n’a pas été précisée.

Aqmi menace d’exécuter l’otage français, Pierre Camatte, enlevé fin novembre, si quatre de ses prisonniers au Mali ne sont pas libérés sous 20 jours, ont affirmé lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.

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Ouverture de la CAN-2010 à Luanda, le Togo se retire avec ses morts

Attaque contre l’équipe du Togo lors de la CAN-2010: deux arrestations à Cabinda

Deux personnes ont été arrêtées par la police angolaise dans l’enclave de Cabinda, après le mitraillage vendredi du bus de l’équipe de football du Togo venant participer à la Coupe d’Afrique des nations 2010, a annoncé lundi le procureur de la province.

Un soldat angolais devant l'entrée du village olympique où séjournent les équipes nationales de la Côte d'Ivoire, du Togo, du Burkina Faso et du Ghana, le 10 janvier 2010

 

"Deux personnes ont été arrêtées. Nous communiquerons dès que nous aurons plus d’informations", a déclaré à la radio nationale angolaise le procureur de la province de Cabinda, Antonio Nito.

Le convoi togolais a été pris vendredi sous le feu de séparatistes alors qu’il venait de pénétrer depuis le Congo-Brazzaville dans l’enclave de Cabinda riche en pétrole, théâtre de troubles depuis l’indépendance de l’ancienne colonie portugaise en 1975.

Les Forces de libération de l’Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM), groupe né en 2003 d’une dissidence du principal mouvement séparatiste, le Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec), a revendiqué cette action et menacé d’autres attaques.

Les autorités angolaises ont promis que la sécurité des équipes serait garantie, tant à Cabinda que dans les trois autres villes-hôtes de la CAN-2010, Luanda, Benguela et Lubango (sud-ouest).

L’équipe du Togo a quitté dimanche soir son camp de base à Cabinda, emportant les corps des deux victimes de l’attaque, membres de l’encadrement de l’équipe des Eperviers, à l’heure où commençait à Luanda la cérémonie d’ouverture de la CAN.

 

Le président angolais José Eduardo Dos Santos a ouvert dimanche soir à Luanda la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN-2010), dont l’équipe du Togo s’est retirée après avoir été victime d’une meurtrière attaque de séparatistes.

La mascotte de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2010) à Luanda (Angola), le 9 janvier 2010"Nous voici réunis, que le meilleur gagne!", a lancé M. Dos Santos, au pouvoir depuis 30 ans, à la tribune du stade "11-Novembre", un édifice de 50.000 places construit par les Chinois pour la compétition.

Et d’ajouter: "Nous condamnons cet acte de terrorisme mais la compétition se poursuivra à Cabinda", où le Onze togolais a été la cible vendredi d’une intense fusillade d’indépendantistes, tuant deux membres de sa délégation.

Le convoi togolais a été pris sous le feu de séparatistes pendant 20 longues minutes, alors qu’il venait de pénétrer depuis le Congo-Brazzaville l’enclave angolaise de Cabinda riche en pétrole, théâtre de troubles depuis l’indépendance de l’ancienne colonie portugaise en 1975.

L’attaque a été revendiquée par les Forces de libération de l’Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM), groupe né en 2003 d’une dissidence du principal mouvement séparatiste, le Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec).

Le secrétaire général du Flec-PM, Rodrigues Mingas, qui vit en exil en France, a menacé dimanche dans un entretien téléphonique avec l’AFP de poursuivre les actions violentes pendant la compétition.

"Les armes vont continuer à parler", a-t-il affirmé, interrogé par téléphone. "Ca va continuer parce que le pays est en guerre, parce que M. Hayatou (Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football, CAF) s’entête" à maintenir des matches de la CAN à Cabinda", a-t-il poursuivi.

Les propos du rebelle, qui vit en exil en France, "ne resteront pas sans suite", a réagi le ministère français des Affaires étrangères.

Les autorités angolaises ont promis à la CAF que la sécurité des équipes serait garantie, tant à Cabinda que dans les trois autres villes-hôtes, Luanda, Benguela et Lubango (sud-ouest).

C’est effectivement sous très haute protection policière que l’équipe du Togo a quitté dimanche soir son camp de base à Cabinda, emportant dans un bus aux rideaux tirés les corps des deux victimes de l’attaque, à l’heure où commençait à Luanda la cérémonie d’ouverture.

A 21h40 (20h40 GMT), l’avion dépêché par le gouvernement togolais les emmenait vers Lomé, alors qu’à Luanda le match d’ouverture entre l’Angola et le Mali (4-4), commencé sur une note de recueillement avec une minute de silence, prenait des allures de festival de buts.

La participation des "Eperviers" à la compétition était restée incertaine toute la journée, suspendue à des négociations entre la CAF, les organisateurs angolais et les autorités togolaises.

Bien que les joueurs aient exprimé dans la nuit leur désir de prendre part au tournoi, "en mémoire" des deux victimes de la fusillade, Lomé a maintenu sa position.

"Nous avons compris la démarche des joueurs qui voulaient exprimer une manière de venger leurs collègues décédés mais ce serait irresponsable de la part des autorités togolaises de les laisser continuer", a expliqué le Premier ministre togolais Gilbert Fossoun Houngbo.

Le chargé de communication du Onze togolais, Stanislas Ocloo, et l’entraîneur-adjoint, Abalo Amelete, ont succombé à leurs blessures à l’aube samedi. Un chauffeur, d’abord donné pour mort, a survécu et se trouvait dimanche en soins intensifs.

Le gardien togolais Kodjovi Obilalé, blessé par balles aux reins et à l’abdomen, a quant à lui été hospitalisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a été opéré samedi soir. Il était dimanche dans un état "critique mais stable", selon l’hôpital.

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Retransmission des matchs : Le gouvernement burkinabè refuse de céder au chantage

Le DG de la RTB, Yacouba Traoré

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Les Burkinabè seront privés de la CAN Angola 2010. La raison ? Le coût exorbitant que le détenteur des droits de retransmission audiovisuels demande au Burkina de payer (environ 800 millions). Au-delà du montant, les autorités politiques y voient un chantage fait à notre pays et ont décidé de ne pas y céder. Vous lirez également le compte-rendu d’un point de presse sur ce sujet donné par le DG de la RTB, Yacouba Traoré.

Le 10 janvier prochain, les nations africaines se donnent sportivement rendez-vous en Angola pour la CAN 2010. Notre 11 nationale est de ce prestigieux meeting avec le soutien toujours renouvelé de ses fans. Le peuple burkinabè est épris du ballon rond, c’est presque une lapalissade que de le dire. Mais cette année, le petit écran n’offrira pas le spectacle. Motif, le coût exorbitant, presque irritant, demandé aux chaînes de télévision par LC2 Afnex, détenteur des droits de retransmission des matchs. De un milliard de nos francs, les tractations n’ont fait fléchir LC2 Afnex que de quelques millions, faisant passer la dépense à plus de 800 millions néanmoins.

Une telle somme est hors de portée de la TNB. Et le seul recours restait le gouvernement. A quelques heures du coup d’envoi de la CAN, le sort de la retransmission est définitivement scellé. Face à ce qui apparaît nettement comme un chantage fait aux nations qualifiées par le détenteur des droits de retransmission, le choix courageux de refuser l’offre a été fait par les autorités.

Le gouvernement est conscient de l’engouement que suscite la participation des Etalons à cette CAN 2010, mais, plus que conscient, il est responsable et avisé. Investir plus de 800 millions de nos francs pour offrir un divertissement à un peuple qui se remet péniblement de la crise économique doublée d’une catastrophe naturelle n’est certainement pas un acte responsable.

Si cette décision pénalise une bonne partie des fans du football, elle ne devrait cependant pas susciter une quelconque démoralisation de nos représentants dans les cuvettes angolaises, ni les fervents supporters du Onze national. Les Etalons ont plus que jamais le soutien du gouvernement et du peuple tout entier ; nos vœux les accompagnent, car leur chance de briller reste intacte en dépit de tout.

Ce refus du gouvernement devrait être compris comme une représaille contre les attitudes éhontées de marchandage nées autour d’un jeu reconnu comme facteur d’intégration et de paix. Les besoins du peuple sont énormes, tous plus pressants les uns que les autres. Saluons cette clairvoyance qui a le mérite de nous soustraire d’une gabegie sans précédent au moment où les cordons de la bourse de nos partenaires techniques et financiers se resserrent plus que de raison.

Kader Traoré L’Observateur Paalga

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Can 2010: des supporters burkinabè en rade à Pointe Noire

Partis de Ouagadougou dans la soirée du 9 janvier 2010 pour soutenir les Etalons qui participent à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations en Angola, les supporters burkinabè ont passé la nuit dans les locaux du consul honoraire du Burkina à Pointe Noire, au Congo Brazzaville.

Convoqués pour 14 h, c’est finalement à 18 h que les Burkinabè ont pu décoller de Ouagadougou. La centaine de supporters, qui commençait à désespérer, retrouve le sourire, accompagnant chaque intervention du commandant de bord ou des hôtesses par un tonnerre d’applaudissements. La délégation atterrit à 22h35 à Pointe Noire. Elle est accueillie par une forte communauté des burkinabé vivants dans cette ville et conduite par le consul honoraire du Burkina à Pointe Noire, Boureima Ouédraogo. Les formalités d’usages terminés, le cap est mis sur la résidence du consul. Les responsables de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), qui n’avaient pas prévu passer la nuit à Pointe Noire, se concertent pour l’hébergement.

Les supporters, qui ne voulaient pas débourser 15 000 F CFA pour se loger, décident alors de passer le reste de la soirée dans les locaux du consul. Et c’est dans une atmosphère bon enfant que les uns et les autres se sont retrouvés par affinité, qui pour revivre les temps forts du parcours des Etalons lors des éliminatoires, qui pour épiloguer sur le retrait annoncé du Togo de la Can. Si certains sont un peu déçus, d’autres pensent que cela pourrait faire l’affaire du Burkina. Même l’hypothèse d’un Maroc appelé pour remplacer le Togo ne semble inquiéter les supporters burkinabés

Louis Houssoufon Gyebré, brandissant ses documents

Louis Houssoufon Gyebré, Salif Zongo, Moussa Tiendrébéogo, Yacouba Camara, et Ilyassa Nombré sont des supporters burkinabè qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Actuellement coincés à la résidence du consul honoraire du Burkina Faso à Pointe Noire, au Congo-Brazzaville, ils assurent qu’ils ont été abandonnés, selon eux, par l’association de supporters avec laquelle ils étaient venus. Tous affirment avoir pourtant satisfait les clauses du contrat soumis par cette association jusqu’à Pointe Noire, et demandent aux autorités burkinabè de leur venir en aide.

 

Joel Zoundi (Envoyé spécial)

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