Présidentielle 2010 : Des artistes-musiciens aux côtés de Blaise Compaoré

La caravane nationale de soutien à la candidature de Blaise Compaoré est la nouvelle trouvaille d’artistes-musiciens. Ils ont animé un point de presse, le mercredi 8 août dernier au CENASA.

Sur initiative de l’artiste-musicienne Adjarhatou Sanon dite Adji, une trentaine d’artistes et de mouvements de jeunes se mobilisent pour l’organisation d’une caravane dite de soutien à la candidature de Blaise Compaoré. Cette caravane, selon les organisateurs, se traduira par l’organisation de deux nuits de soutien à Bobo-Dioulasso, le 24 septembre et à Ouagadougou, le 26 septembre 2010.

"Cette caravane sera une occasion pour nous les artistes de sensibiliser les jeunes à leur devoir civique et donner une autre vision des élections dans notre pays et accompagner notre candidat, le candidat des jeunes, Blaise Compaoré, pour une victoire éclatante au soir du 21 novembre", a expliqué la présidente du comité d’organisation, Adji.

Pour le vice-président, Bertrand Bazié dit Bazbill, la lutte contre la piraterie est une de leurs doléances soumises au président Blaise Compaoré qui avait prêté une oreille attentive. Raison de plus alors, de le soutenir pour voir l’aboutissement de cette lutte. "Nous ne faisons pas de la politique, mais c’est du donnant-donnant", a indiqué Bazbill.

Selon les organisateurs, une somme de près de 5 millions de F CFA doit être mobilisée pour voir le projet aboutir. Cette caravane qui réunira les grandes stars de la chanson moderne et traditionnelle du Burkina Faso, est placée sous le thème : "Candidature de Blaise Compaoré : opportunité pour une jeunesse prospère, une consolidation des acquis et un Burkina radieux". Elle connaîtra la participation de toute la jeunesse burkinabè et en particulier, celle du Centre et des Hauts-Bassins.

"Cette activité sera pour nous, l’occasion de témoigner à l’opinion nationale et internationale, de l’engagement des artistes-musiciens et de la jeunesse aux côtés du président Blaise Compaoré pour tous les efforts qu’il n’a cessé de consentir pour le bonheur des Burkinabè", a soutenu Adji.

Yves OUEDRAOGO

Sidwaya

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Enlèvement au Niger : L’époux français d’une Burkinabè parmi les otages

Depuis jeudi dernier au Niger, sept personnes dont un Togolais, un Malgache et cinq Français, employés de AREVA et de SOGEA-SATOM dans le centre d’Arlit, ville située à un jet de pierre de la frontière algérienne, ont été enlevées. Hier matin, sur les coups de 8 heures, nous avons reçu un coup de fil de l’Hexagone.

Il provenait de Aminata Laulier née Traoré qui nous appelait depuis la ville d’Aix–en–Provence. Elle est Burkinabè, mariée à un Français et elle est la sœur de Awa Traoré, épouse d’un des otages Français, Thierry Dol.

Elle nous priait instamment de faire quelque chose pour informer l’opinion publique burkinabè afin que son beau-frère et ses amis d’infortune puissent être libérés. Dans sa voix, elle prie le président Compaoré de tout mettre en œuvre afin que cette libération se passe bien comme cela l’a été avec notre compatriote Philomène Kaboré.

Thierry Dol, qui est un ingénieur sous-traitant du groupe AREVA et qui a épousé Awa Traoré en 2007 à Ouagadougou, a été enlevé avec ses camarades à leur domicile aux environs de 2 heures du matin, selon un responsable du groupe nucléaire français à Niamey. Les ravisseurs qui se sont rendus au domicile des expatriés, ont d’abord neutralisé les gardes privés assurant la sécurité des villas et ont réveillé leurs occupants pour les embarquer à bord de 4×4.

Interrogé sur Europe1, le ministre Bernard Kouchner a évoqué vendredi la piste d’AQMI – organisation qui avait enlevé fin avril l’humanitaire Michel Germaneau avant d’annoncer son exécution fin juillet – L’hypothèse des ravisseurs touaregs semble être la piste privilégiée par le gouvernement nigérien car semble-t-il, ils parlaient, outre l’arabe, le tamashek, la langue des Touaregs.

Mais ce n’est pas la première fois que le groupe nucléaire français voit ses employés ainsi kidnappés au Niger. On se souvient qu’en 2008 quatre salariés d’Areva avaient été enlevés par des insurgés touaregs du Mouvement des Nigériens pour la Justice MNJ, non loin d’Arly et les quatre cadres avaient été libérés quelques jours plus tard en bonne santé avec ce message adressé à la France "l’exploitation de nos ressources minières ne saurait se faire continuellement alors que les populations autochtones sont exclues, sinon sous-employées par votre société".

Pour certains analystes, l’hypothèse d’une autre piste, celle du crime crapuleux n’est pas à exclure car cet enlèvement aurait pu être commis par des bandits qui voudraient monnayer au prix fort la libération de ces otages.

C’est vrai que ces prises d’otages qui finissent bien de fois par le paiement de fortes rançons ont donné beaucoup d’appétit aux ravisseurs On se souvient du rapt le 29 novembre 2009 des Espagnols Pascual Roque et de Albert Vilalta qui ont recouvré la liberté grâce au paiement d’une demi-dizaine de milliards de nos francs.

Avec toute cette manne financière, les terroristes pourront désormais s’équiper en armes et munitions, en 4X4 et terroriser davantage tous les ressortissants de pays riches ,en mesure de payer les rançons.

C’est dans cette ambiance que les employés d’Aréva et de Sogea-Satom ont été réunis jeudi 16 septembre dernier au petit matin pour s’entendre dire que décision avait été prise de faire rentrer immédiatement les enfants, les femmes et les travailleurs qui n’occupent pas de postes indispensables, sur Paris. Et à ce jour une trentaine de personnes ont déjà rejoint l’Hexagone, laissant sur place au Niger 25 employés qui auront le choix de rester à Niamey ou de rentrer sur Paris.

Mais la solution à ces prises d’otages, consiste-t-elle seulement à faire rentrer au bercail une ou deux dizaines de Français ? Lorsque l’on sait qu’il y a environ 1700 français au Niger et davantage d’autres ressortissants d’Europe dans ce pays et dans le pourtour saharien, la solution à cette gangrène qu’est le terrorisme ne se voudra-t-elle pas globale ?

En attendant, il faut parer au plus pressé. Et on ne doute aucunement que le président Compaoré qui a déjà à son actif la libération de l’Espagnole Alicia Gomez, le 10 mars 2010, des Italiens Sergio Cicala, et son épouse Philomène Kaboré le 16 avril 2010, des Espagnols Pascual Roque et Albert Vilalta le lundi 23 août 2010, actionnera de nouveau ses réseaux, afin que les derniers otages du Niger puissent aussi respirer à pleins poumons l’air de la liberté.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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Dîner-gala de l’UCIP : Après le travail la moisson

L’Union catholique internationale de la presse a, en marge de son 22e Congrès à Ouagadougou, organisé un dîner gala le jeudi 16 septembre

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Le DP de l’Observateur, Edouard Ouédraogo (à g.), recevant la médaille d’or des mains du ministre de la Culture

2010 sur le site du SIAO, pour récompenser les journalistes les plus méritants. Une soirée rehaussée par la présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo. Dans ce jeu de récompenses, l’Observateur Paalga s’en est tiré avec la médaille d’or.

Depuis le 12 septembre dernier, la capitale du Burkina Faso vibre au rythme du 22e Congrès de l’Union catholique internationale de la presse (l’UCIP). La soirée du jeudi 16 septembre a été consacrée à la remise de récompenses aux journalistes de l’Union qui se sont illustrés dans les domaines de l’information et de la communication. Alexandre Le Grand Rouamba, président du Comité national d’organisation (CNO) a exprimé toute sa reconnaissance aux congressistes qui se sont battus pour que cette rencontre se tienne au Burkina, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre au succès du Congrès. C’est après ces formalités d’usages, qu’il a ouvert la première fenêtre de la liste des lauréats en annonçant le prix international d’excellence en journalisme qui a récompensé environ une quinzaine de journalistes. Ainsi plus d’une cinquantaines d’hommes et de femmes de médias ont vu leurs efforts récompensés, dans 9 catégories. Parmi ces catégories, on peut citer entre autres, le prix international de la promotion de la femme et le prix international de la solidarité avec les réfugiés.

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Le SG de l’UCIP, Joseph Chittilappily, encadré par 2 lauréats de la soirée

Le premier prix récompense les efforts déployés par un journaliste pour rendre plus conscients les peuples et les sociétés des questions relatives à la situation de la femme. Quant au second prix, il tient à honorer les professionnels des médias qui ont milité pour la dignité et le droit des réfugiés en tant que personnes humaines. L’un des moments les plus attendus de la soirée était sans doute, l’annonce du lauréat de la médaille d’or qui est allée à L’Observateur Paalga du Burkina. Réagissant après la réception du prix, Le directeur de publication du journal, Edouard Ouédraogo, a dit partager les honneurs de la médaille avec tous les doyens qui ont lutté pour porter l’UCAP sur les fonts baptismaux. « Je partage ce prix avec l’ensemble des confrères burkinabè et plus particulièrement les fondateurs de l’UCAP et de sa section nationale », a-t-il indiqué. Selon le patron de « L’Ob’s », les bases de l’UCAP ont été jetées dans les années 1970 à Ouagadougou à travers un séminaire avant de se concrétiser en 1980 à Kigali au Rwanda.

Pour lui, cette récompense n’est donc qu’un retour aux sources. Il faut noter qu’en plus de la diversité gastronomique de ce gala, les convives du premier congrès de l’UCIP en terre africaine ont été servis en culture burkinabè. En effet, entre les chansons interprétés de l’orchestre national et les pas de danse exécutés dans un art chorégraphique estampillé Burkina Faso, les « spectateurs journalistes » se croyaient par moment à un concert. Et Comme pour compléter cette expression de la culture burkinabè, le ministre Filippe Savadogo a offert à chaque lauréat, un chapeau de Saponé et un livre sur l’épopée moaga. Romain NEBIE : Commission Presse 22e Congrès mondial de l’UCIP

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Moumouni Manacounou Diarra :« On ne devient pas riche en Europe… »

                                                                                  Moumouni Manacounou Diarra

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Ils sont nombreux, les jeunes qui rêvent d’aller faire fortune en Europe. Mais la réalité du terrain est tout autre. Dans cette interview, Moumouni Manacounou Diarra, président de l’association Burkinafasotambé, parle des difficiles conditions de vie et du coût de la vie en Espagne. L’association a été créée dans le but d’apporter la vraie information aux jeunes burkinabè qui pensent que l’Europe est un eldorado.

Fasozine.com : Comment se passe la vie des ressortissants burkinabè en Espagne ?

Moumouni Manacounou Diarra : Il y a de plus en plus de Burkinabè qui vivent en Espagne. Nous ne connaissons pas pour le moment leur nombre exact. Mais dans l’Autonomie catalane, nous sommes entre 300 et 400 Burkinabè. Et il y en d’autres dans les autres villes. Beaucoup de nos compatriotes travaillent comme manœuvres dans les usines ou dans des champs. Ceux qui sont en situation irrégulière vont très souvent dans les campagnes, loin des villes. Dans ces contrées, ils travaillent dans les champs.

Les ressortissants burkinabè vivent en communauté, en créant des regroupements. Ainsi, près de Barcelone, il y a l’Association des ressortissants burkinabè, qui est différente de notre regroupement.

Mais pourquoi créer deux associations pour des ressortissants d’un même pays ?

Ces associations ont des buts différents. Nous avons inscrit la sensibilisation des jeunes sur les conditions, les dangers et les difficultés de l’immigration au centre de nos activités. Dans notre association, en plus des Burkinabè, on retrouve également des Catalans. Nous leur faisons découvrir notre culture et, en retour, ils partagent aussi leur culture avec nous.

Travailler dans une usine ou dans un champ rapporte-t-il mieux en Espagne qu’au Burkina ?

Cela dépend du niveau de vie du pays où vous vous trouvez. Car vous pouvez gagner gros et perdre également gros. C’est pourquoi notre association cherche à donner les informations réelles sur le coût de la vie en Europe. Pour ce faire, nous avons distribué, en 2007, près de 5 000 brochures sur le coût de la vie en Espagne et sur les conditions d’immigration. Avant la crise économique, le salaire minimal variait de 900 à 1 000 euros. Mais pour se loger, il faut 600 ou 700 euros. Et dans le reste, il faut prévoir la restauration, les déplacements, les frais de téléphone et ce qu’il faut envoyer à la famille. Après calcul, il ne reste plus grand-chose pour s’acheter un billet d’avion pour venir voir la famille. Aussi, la vie ne se résume pas seulement à gagner de l’argent. Nous abandonnons souvent certaines valeurs parce que nous ne sommes plus chez nous.

Lesquelles ?

Imaginez-vous quelqu’un qui quitte sa famille pour se retrouver dans un pays où il n’a pas de connaissances. Dans le pays où il se trouve, il n’a aucune référence de sa naissance, puisqu’il est souvent obligé de changer d’identité. Les immigrés sont comme perdus. Quand ils viennent ici, on les appelle Européens, et quand ils vont là-bas, on les appelle des Africains, des Noirs, des immigrants. Et nous souffrons beaucoup de cela en Espagne.

Comment se passe l’intégration des immigrés ?

Le gouvernement espagnol est en train de mettre les moyens pour faciliter l’intégration des immigrés. Les autorités donnent plus de possibilités aux immigrés de développer leur culture afin de faciliter leur intégration.

Le grand problème demeure l’établissement des papiers. La plupart des aventuriers pensent que le problème est d’arriver en Europe. Mais, personnellement, je pense que les difficultés commencent à leur arrivée, parce que sans papier, l’immigré ne peut pas avoir une maison.

En dehors des problèmes de papiers, à quels autres problèmes sont confrontés les immigrés ?

La loi sur l’émigration est très dure en Espagne. Quelqu’un qui arrive avec un visa légal et qui se périme par la suite, il lui faut prouver qu’il a passé trois ans en Espagne et posséder un contrat de travail pour avoir l’autorisation de résidence.

Certains se marient à des filles du pays d’accueil pour pouvoir régulariser leur séjour en Europe. Est-ce que c’est le cas en Espagne ?

Avec la situation matrimoniale, les procédures sont plus allégées. Si, dans le couple, l’un est étranger et l’autre, nationale, cela devient plus facile. Mais les autorités exigent que le couple aille également régulariser sa situation dans le pays de l’immigré.

Vous tendez à faire comprendre que l’aventure ne rapporte pas, alors que certains de ces immigrés construisent de belles maisons à leur retour…

Il est vrai qu’on voit des immigrés qui construisent de grandes maisons à leur retour. Mais il faut noter que les gens n’ont pas les mêmes chances. Certains arrivent à s’en sortir, mais la plupart n’y parviennent pas. Seulement, à leur retour, ils s’habillent très bien, ils s’achètent des motos et les jeunes pensent qu’il faut aussi aller à l’aventure. Mais bien s’habiller n’est pas synonyme de richesse en Europe. Même si un Ouagalais va au village, ses parents pensent qu’il est riche, mais ce n’est pas toujours le cas.

Souvent, nous voyons des personnes qui n’ont pas besoin d’aller à l’aventure. Ainsi, par exemple, je m’étonne quand quelqu’un peut dépenser jusqu’à trois millions de francs CFA pour venir en Espagne, parce que là-bas, nous ne pouvons pas économiser une telle somme. Moi qui vous parle, je ne peux pas compter un million de francs cash ! Mais les gens pensent que c’est pour les décourager que nous disons qu’on ne devient pas riche en Europe. On ne peut que gagner sa vie.

Malgré ce que vous racontez, des gens sont toujours motivés pour y aller. Qu’avez-vous à leur dire ?

Nous avons créé l’association pour apporter l’information vraie aux jeunes africains qui veulent aller à l’aventure en Europe. C’est parce que les gens n’ont pas souvent la bonne information qu’ils veulent toujours aller en Europe. Certains pensent que l’aventure est un moyen d’investissement. Mais la réalité est différente. Pour ceux qui veulent aller en Europe, je leur conseille d’y aller pour les vacances, les études, et selon les règles de l’immigration. Car nous sommes contre les immigrés clandestins. Beaucoup de gens y meurent. Il y a des familles qui attendent toujours leurs enfants, qui ne vont plus jamais revenir. Et leurs familles ne le savent pas. Il y a, par exemple, en Espagne, un cimetière d’une grande ampleur dont on ne connaît pas ceux qui y sont enterrés. Ils sont tous des immigrés. Pour éviter cette situation, nous demandons aux gens d’immigrer légalement. Car tout le monde a le droit de demander le visa espagnol.

Vous avez créé l’association Burkinafasotambé pour lutter contre l’immigration clandestine. Qu’avez-vous fait jusqu’à présent ?

Nous avons organisé une campagne de sensibilisation et un atelier sur les conditions d’immigration. Au cours de ces activités, 5 000 manuels sur le coût de la vie en Espagne ont été distribués aux jeunes burkinabè. Actuellement, nous sommes en train de monter des projets pour trouver des alternatives pour les jeunes d’ici. De même, nous avons déjà sponsorisé des études pour des élèves et acheté des vélos pour 186 élèves du lycée Wend Pouiré de Saaba. Nous avons signé des partenariats avec des sociétés espagnoles pour avoir des outils agricoles pour des Burkinabè. Nous avons remis des matériels à Nagréongo, Binsig Yarsé et une autre remise de matériels aura lieu prochainement à Bobo-Dioulasso. Nous venons également en aide aux ressortissants burkinabè qui ont souvent des problèmes en Espagne.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

Il s’appelle Etienne Nikiéma à l’état civil. Il est installé à Rio de Janeiro au Brésil depuis maintenant 7 ans. Il fait office d’ailleurs du compatriote le plus ancien dans cette partie du monde et son avis fait autorité dans bien de domaines. Nous l’avons rencontré à la faveur du Forum urbain mondial organisé par l’ONU-Habitat dans ce pays. Il a accepté nous ouvrir une partie de son cœur à travers cet entretien que nous vous proposons.

Etienne Nikiéma (E.N.) : Je suis Burkinabé de Poa Loaga (NDLR : Province du Bulkiemdé). J’ai fait mes études primaires à l’école Dioulabougou à Sinfra en Côte d´Ivoire, mes études secondaires au collège d´Azaguié et au Lycée St. Joseph de Ouagadougou.

J’ai étudié á l´Université des Nations au Togo. Du Togo, j´ai séjourné à Accra au Ghana où j’ai étudié l´anglais et le journalisme. De là, j´ai obtenu une bourse pour étudier les TIC à Lausanne en Suisse. Je suis marié à Elaine Lopes de Rio et nous avons un fils qui se nomme Emmanuel Wend-Kouni.

Sidwaya (S.) : Cela fait 7 ans que vous êtes au Brésil, qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier dans ce pays si lointain ?

E.N. : Après mes études à Lausanne, nous avons voulu installer un bureau d´études pour explorer le domaine de la vidéoconférence à Abidjan dans les années 2001-2002. Il y a eu les troubles politiques dans le pays.

Je suis allé en Afrique du Sud et quelques mois plus tard j´étais au Brésil avec ma femme. Les portes se sont ouvertes au niveau du Brésil et nous y voila. Il faut mentionner que c´est en Côte d´Ivoire que j´ai rencontré Elaine, mon épouse. Elle est originaire de Rio de Janeiro.

S. : Je crois savoir que vous enseignez à l’université de Rio… Quelle discipline y enseignez-vous et quelle comparaison peut-on faire entre les systèmes d’enseignements brésiliens et francophones, burkinabè en particulier ?

E.N. : Je ne suis pas encore professeur d´université mais un jour je le serai. Cela fait partie de mes plans pour le futur. Enseigner est une tradition dans ma famille. Mes deux frères ont déjà exercé la fonction d´enseignants à Bobo- Dioulasso et à Ouaga. Je suis entrain de monter une école d´anglais pour les personnes qui veulent apprendre l´anglais en une année. Comparer le système brésilien au système francophone ou burkinabé est une tâche assez difficile.

Le modèle éducationnel apporté par les portugais à l’époque de la colonisation n’a pas souffert des modifications importantes jusqu’à l’indépendance du pays. Au Brésil l’enseignement est obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 14 ans et il se divise en éducation de base (l´éducation infantile, l´enseignement fondamental et le moyen) et supérieure. L’éducation publique est gratuite à tous les niveaux et sa responsabilité se répartit entre les états, le district fédéral et les municipalités.

Les niveaux d’enseignement sont constitués par : l’éducation basique (qui comprend l´éducation infantile, l´enseignement fondamental et le moyen) et l’éducation supérieure. L’année scolaire se divise en deux semestres : le premier commence en mars et s’achève à la mi-juillet et le deuxième commence en août et s’achève à la mi-décembre. Les vacances d’hiver ont lieu en juillet et celles d’été en décembre.

L´éducation infantile se fait dans les crèches pour les enfants âgés de 0 à 3 ans et dans les écoles préparatoires pour les enfants de 4 à 5 ans. L´enseignement fondamental dure au minimum neuf ans, et c´est obligatoire et gratuit dans les écoles publiques. Le cours moyen, la dernière étape de l´éducation basique, dure au minimum trois ans et tient compte de la formation générale de l´étudiant. Il peut comprendre les programmes de préparation générale pour l´emploi et la formation professionnelle.

L’enseignement supérieur comprend le premier cycle, avec une durée de 4 à 6 ans, et les cycles supérieurs, qui varient de 2 à 4 ans pour la maîtrise, et de 4 à 6 ans pour le doctorat. Le gouvernement fédéral entretient au moins une université dans chaque État de la fédération. En raison de la grande demande d’enseignement supérieur et du manque de places, les Facultés et les universités du Brésil, aussi bien publiques que privées, imposent un examen d’entrée appelé « vestibular ».

S. : L’Afrique, le Burkina et le Brésil…est-ce des liens forts ou à renforcer ?

E.N. : Vu les tendances et la situation économique mondiale actuelle, nos différents pays ont l´obligation d´établir de véritables liens de coopération. Ces liens rencontrent et continueront de se heurter aux barrières traditionnelles.

Avec l´arrivée du président Lula au pouvoir, les liens Brésil-Afrique et Burkina ont été renforcés. Ses multiples voyages en Afrique montrent la volonté clairement affichée du Brésil de développer des relations commerciales avec les pays africains. Il y a en ce moment un bon climat de confiance entre les deux blocs. Les pays africains vont profiter, entre autres, de l’expertise du Brésil, qui fabrique par exemple de l’éthanol à partir du manioc, dans la production d’énergies propres, au moment où le réchauffement climatique menace l’Afrique plus qu’aucun autre continent.

L´Angola pour sa reconstruction après ces 30 années de guerre est entrain de bénéficier de l´expertise brésilienne. Il n´est pas rare de rencontrer dans les rues de Rio et des autres villes des personnes qui reviennent d´un séjour de travail d´un an ou deux de l´Angola. La nouvelle université fédérale de l´intégration Luso-Afro brésilienne (Universidade Federal da Integração Luso-Afro-Brasileira : UFILAB) est une institution qui fournit des bourses aux africains qui veulent étudier sur le sol brésilien. C´est un grand pas vers la formation de grands cadres africains.

C´est l´image d´une vraie coopération. Une des grandes révolutions au niveau du ministère de l´éducation brésilien, c´est la publication de la nouvelle loi (lois 10639 et 11645) qui rend obligatoire l´étude de l´Histoire de l´Afrique dans les études scolaires. C´est une transformation et ces actions montrent la volonté du gouvernement brésilien d´avoir des contacts plus approfondis avec le continent des pharaons. Pour certains, l´Afrique est vu comme un continent sans histoire et c´est le contraire qui va être prouvé à partir de la redécouverte de notre histoire.

S. : Pour conclure cet entretien, quel message avez vous pour les compatriotes au pays…

E.N. : Je voudrais profiter de ces lignes pour remercier M. Vincent Dabilgou, ministre de l’habitat et de l’urbanisme que j’ai eu l’honneur de rencontrer lors du forum urbain mondial et qui est très compétent dans son domaine. Je remercie également les membres de sa délégation (Mme Sanhouidi, MM. Harouna, Yombi) qui nous ont prodigué des encouragements (NDLR : Les membres de la délégation ont échangé avec les ressortissants burkinabè à Rio). Un grand merci à Sidwaya et à son reporter, M. Sawadogo. Comme on dit en Amérique Latine “Vamos arriba”. Allons de l´avant pour un Burkina meilleur et prospère. Mon souhait est que le Burkina continue de croître et de briller comme une nation modèle dans le concert des nations.

Que nos dirigeants continuent d´aider nos populations à l´intérieur à éradiquer la pauvreté et surtout leur donner d´apprendre à lire, à écrire et d´avoir accès á l´internet. L´avenir ne fait pas peur parce que nous sommes de la terre des Kombem (la terre des guerriers). Continuons de lutter afin de remporter de grandes victoires économiques pour notre peuple. Enfin Je demande à Dieu de bénir tout notre pays, paix et succès pour la nation et à toutes ses autorités.

Entretien réalisé par

Victorien A. SAWADOGONA

Sidwaya

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Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : « C’est pas toujours facile »

Nous avons rencontré Passeba Ouédraogo au gré de nos pérégrinations japonaises, à Akihabara, le quartier de l’électronique de Tokyo. Cuisinier de son état, âgé de 37 ans, il est originaire de Kinkirgo vers Korsimoro dans le Sanmatenga et vit depuis une quinzaine d’années au "Pays du Soleil-Levant". Petite causerie entre parents.

Depuis quand êtes-vous au Japon ?

• Ça fait maintenant quinze ans que je suis ici.

Qu’est-ce qui vous a emmené si loin du Faso ?

• J’ai en fait suivi mon tonton, Raymond Edouard Ouédraogo (actuel gouverneur du Centre-Sud Ndlr) d’abord à Pékin où il a été nommé ambassadeur au début des années 90. Après la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine, on est tous rentrés au pays et quelques mois après il a été nommé à Tokyo. Il m’a donc ramené dans ses bagages. Quand, après une dizaine d’années, il a été rappelé, moi je suis resté avec sa bénédiction. On se débrouille comme on peut.

Vous avez de la famille ici ?

• Non, j’ai une femme et un enfant qui sont à Ouaga, précisément à Tampouy dans la cité d’Alizèt Gando.

Vous faites au moins l’effort de rentrer de temps à autre ?

• Oui, tous les ans. Ça coûte cher mais c’est le prix à payer pour voir ma famille et rester en contact avec le pays. Ne dit-on pas qu’on ne doit jamais tourner le dos à la terre qui vous a vu naître ?

Mais qu’est-ce que vous faites ici exactement ?

• J’étais employé de la représentation diplomatique du Burkina jusqu’au départ de tonton. Depuis, je suis cuisinier chez l’ambassadeur de Mauritanie.

Comment avez-vous atterri chez le Mauritanien ?

• Simple concours de circonstance. Je connaissais des gens là-bas. Et comme après le départ de tonton il n’y avait plus grand-chose à faire, j’y ai été introduit et c’est comme ça que c’est parti depuis 2002.

Vous avez appris la cuisine ici ou ailleurs ?

• Disons que j’ai appris sur le tas au Burkina avec une tantie qui m’a mis le pied à l’étrier quand j’étais tout petit. C’est ainsi que j’ai commencé, et c’est devenu mon métier.

Vous vous y connaissez en cuisine mauritanienne ?

• Oui, je m’en sors. Ce sont des choses qui s’apprennent et si on aime ce qu’on fait, on peut progresser rapidement. Il m’arrive aussi de proposer à l’ambassadeur des plats du Faso comme le tô (sauce gombo frais ou boulvanka) et il apprécie.

Vous trouver facilement ces condiments ici ?

• Oui, sans difficulté. On en trouve ici, de la farine de chez nous aussi, sauf que les prix ne sont pas toujours abordables.

Il est vrai qu’ici la vie est trop chère

• Je ne vous le fais pas dire. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile mais il faut savoir s’adapter tant qu’on est là. On dit souvent qu’il n’y a pas de contrée idéale, il faut seulement savoir comment vivre là où on est.

L’ancien ambassadeur de Mauritanie est rentré et votre nouveau patron doit arriver bientôt. Vous ne craignez pas que les choses ne soient plus comme avant ?

• Je n’ai pas de raisons particulières de le penser et je prie Dieu pour qu’il n’y ait pas de problème car à vrai dire, ils m’ont adopté et me considèrent comme l’un des leurs ; je ne saurai comment les remercier.

Y a-t-il beaucoup de Burkinabè au Japon ?

• Personnel de l’ambassade non-compris, nous sommes une vingtaine, organisés dans une association qui se réunit régulièrement pour fraterniser tous les trois mois et présidée par Rasmané Sawadogo. Il y a une bonne quinzaine de nos compatriotes qui ont épousé des Japonaises, la plupart du temps des volontaires de la JICA (Japon international coopération Agency) rencontrées pendant leur séjour burkinabè. Beaucoup sont à l’intérieur du pays et entre nous les relations sont vraiment bonnes.

Avez-vous régulièrement des nouvelles du pays ?

• Parfaitement. Par le truchement notamment de Savane FM, de Pulsar ou de la Radio nationale que nous écoutons sur internet.

Depuis quinze ans que vous êtes là, vous devez maintenant parler japonais

• Comme on dit souvent, je me débrouille un peu ; je peux quand même demander de l’eau à boire si j’ai soif ou entretenir une petite conversation. Par la force des choses, je baragouine aussi un peu d’anglais. Pour dire vrai, je m’en sors même un peu mieux dans la langue de Shakespeare qu’en japonais.

Songez-vous à rentrer définitivement un jour ou êtes-vous "perdu" comme on dit chez nous ?

• Bien sûr que je songe à rentrer. Après tout, on est jamais mieux que chez soi. Ceux qui sont au pays pensent souvent que c’est mieux dehors, mais il faut toujours relativiser. Et faire attention à ne pas lâcher la proie nationale pour l’ombre étrangère. Cela dit, le retour se prépare et si, après des années et des années passées à l’extérieur, il faut revenir végéter, ce n’est pas la peine. Il faut avoir le minimum pour vivre ici, envoyer un peu à la famille restée au Faso, réaliser certains projets (construire par exemple) tout en mettant un peu de côté. C’est pas toujours facile.

Entretien réalisé à Tokyo par Ousséni Ilboudo

L’Observateur Paalga

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Pénurie de carburant à Toma : Calvaire des populations, bataille juridique entre anciens partenaires

Depuis près d’un an, l’unique station d’essence de la ville de Toma a définitivement cessé ses services. Dans cette localité située à 200 kilomètres de Ouagadougou, dans la Boucle du Mouhoun, un véritable marché de vente de carburant en détail, parfois frelaté, s’est développé, accompagné d’une augmentation incontrôlée du prix de ce produit de grande consommation. Face à cette situation, la commune a pris certaines mesures, qui permettront de faire redémarrer les activités de la station avant la fin septembre 2010, et soulager ainsi les consommateurs.

A partir de 2005, les populations de Toma et des villages environnants constates avec amertume, les arrêts intempestifs de fonctionnement de leur unique station d’essence TOTAL. Cette situation perdure jusqu’en fin d’année 2009, date à laquelle la station met définitivement la clé sous le paillasson. Si le 1er adjoint au maire de Toma, Richard Ki, parle d’une mauvaise gestion qui a conduit à cette malheureuse situation, le gérant de la station lui-même, Dramane Zerbo (joint par téléphone) évoque pour sa part, une défaillance du matériel de travail.

A l’entendre, pendant les 20 ans qu’il a géré la station, ce n’est seulement qu’en 2004 que les pièces des équipements de la station ont commencé à se détériorer. « Cela fait 30 ans que je travaille dans la gestion des stations d’essence, dont 20 ans d’exploitation de la station de Toma. Au début, c’était TEXACO, ensuite ELF et après TOTAL.

La fermeture de la station de Toma est due à une défaillance de la tuyauterie, des appareils et des cuves percées. Les fûts sont des installations de 5 à 15 ans », a-t-il expliqué. Selon M. Zerbo, c’est suite à cette détérioration du matériel, qu’il a enregistré de grandes pertes financières dans la gestion et par conséquent, des ruptures dans le service.

« Pour éviter la faillite, j’ai vendu mes maisons qui étaient à Bobo-Dioulasso et j’ai même mis les recettes de mon hôtel, mais rien n’y fit », a-t-il ajouté. Pour lui donc, la fermeture de la station de Toma et des quatre autres qu’il gérait à Gassan (dans le Nayala), Tougan, Niassan et Kiembara (dans le Sourou), relève d’« une négligence de Total » plutôt que d’une quelconque mauvaise volonté. Le directeur général de TOTAL Burkina, Thibault Flichy, que nous avons eu au téléphone a infirmé ces accusations. En effet, a-t-il dit, la résiliation des 5 contrats de location/gestion des stations dont celle de Toma, découle uniquement des multiples plaintes des autorités communales et des consommateurs, suite aux ruptures intempestives des services.

« Des recherches que nous avons menées, il s’est avéré que les plaintes étaient fondées et comme TOTAL a une mission de service public, nous étions obligés de résilier les 5 contrats dans le premier semestre de l’année 2010 et confier la location de la station à un autre particulier », a-t-il expliqué. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le manque de station d’essence à Toma a causé beaucoup de désagréments, tant aux populations qu’aux services déconcentrés et décentralisés de la province (6 communes/départements et 13 services déconcentrés).

Pour le haut-commissaire de la province du Nayala, Mme Désirée Marie Chantal Boni, le manque de carburant constitue une grosse épine que la province traîne dans les pieds. A ce titre, le Centre médical avec antenne chirurgical (CMA) dit être touché de plein fouet par cette pénurie. Le Docteur Lazare Bénao, médecin-chef adjoint du district sanitaire de Toma, cite entre autres désagréments, le problème de carburant pour l’évacuation des malades dans le district et hors de la province, la supervision et le ravitaillement des Centres de santé et de promotion sanitaire (CSPS) en matériel et autres consommables.

« On est souvent obligé de consommer du carburant pour aller chercher du carburant jusqu’à Koudougou. Les engins des CSPS vont dans les districts des provinces voisines, pour chercher de l’essence », a-t-il indiqué. Cette situation est d’autant plus inquiétante pour lui, qu’avec les fréquentes coupures d’électricité, le manque de carburant serait « un désastre rien qu’à imaginer l’arrêt du groupe électrogène qui relaye l’alimentation du service afin d’éviter la détérioration des vaccins ».

Vient s’ajouter le bloc opératoire pour les urgences comme les césariennes. « Nous avons des vies humaines à sauver et rien ne peut faire mal à un agent de santé que de ne pouvoir rentrer avec une femme au bloc pour lui sauver la vie », souligne le Dr. Bénao. Outre les services déconcentrés de la province, s’ajoutent les sociétés de transport en commun, étant donné que Toma est une ville-carrefour entre Koudougou, Dédougou, Yako et Tougan.

Les véhicules sont donc obligés de prendre dans ces villes, le carburant nécessaire pour faire l’aller et le retour de Toma, afin d’éviter des pannes sèches. Le problème du carburant à Toma touche également l’économie et partant, le développement de la province. En effet, aussi bien les services de la fiscalité que les autorités communales et provinciales, tous admettent que les recettes de la province ont pris un coup sérieux dû à la fermeture de la station et à l’absence de nombreux projets et activités dont la mise en œuvre est compromise par cette situation.

Le malheur des uns…

Les ruptures intempestives du carburant et par la suite, la fermeture de la station ont constitué pour certains, une opportunité de bonnes affaires à travers la vente du carburant en détail. Cette activité s’est vite développée dans la ville aux fins de satisfaire la demande des consommateurs. « Nous achetons notre carburant à la SONABHY à Bobo-Dioulasso qui le fait sortir dans des citernes et nous, nous le mettons dans des barriques pour les amener à Toma. Nous vendons en détail par litre ou demi-litre mais aussi par barrique pour ceux qui veulent eux aussi, le vendre en détail ailleurs », confie Denis Sya, qui dit avoir commencé la vente bien avant la fermeture de la station.

A l’entendre, les affaires prospéraient au début parce qu’il pouvait vendre plusieurs barriques par jour. Avec la multiplication des détaillants, a-t-il soutenu, le chiffre d’affaires a beaucoup baissé. Il précise cependant que malgré tout, il arrive que le carburant manque dans la ville. Relwendé Louis Genguiéré, un autre détaillant et l’un des clients en gros de Denis Sya dit également prendre son carburant à Dédougou pour le revendre. Même si aucun d’entre eux ne dispose d’autorisation de vente, chacun déclare payer régulièrement ses taxes.

« J’ai payé la patente et chaque fois que les agents de la perception passent, je paie mes taxes », a déclaré M. Genguiéré. Pour cette source d’approvisionnement autre que la station d’essence, le carburant coûte aux consommateurs la peau des fesses. En effet, si le carburant est vendu au plan national à 675 F CFA le litre du super 91 et 680 F celui du mélange, le premier coûte entre 725 et 800 F CFA le litre et le second entre 775 et 800 F soit une différence de 75 à 125 F CFA.

« Maintenant même ça va. Par moment, on payait le litre à 900 F CFA », disent les uns et les autres. Qu’à cela ne tienne, la qualité de ce produit de grande consommation est sérieusement contestée dans la commune. Au-delà de ces prix exorbitants, Prosper Ramdé, un instituteur en poste à Toma, pose le problème en d’autres termes. « On a toujours des problèmes avec nos engins.

De toute façon, celui qui veut que son engin dure a intérêt à éviter de prendre le carburant de Toma », lâche-t-il. A cet effet, même si les vendeurs eux-mêmes trouvent « irréprochable », la qualité de leur produit, les mécaniciens par contre, émettent des réserves. « C’est normal qu’un engin se gâte, mais les pannes répétées des motos s’expliquent par le fait que le carburant a été mal conservé ou mal dosé pour le mélange », précise Hamado Paré, mécanicien d’engins à deux roues.

La fin du calvaire pour septembre ?

Vendu à ciel ouvert, souvent dans des barriques exposées au soleil, le commerce du carburant en détail se fait dans un cadre non structuré, informel, au vu et au su des autorités communales, malgré le danger que constitue ce produit inflammable. « Aucune autorité ne va donner une autorisation de vente de carburant en détail comme c’est le cas.

C’est vraiment très dangereux, mais comme nous ne pouvons pas les empêcher non plus, nous les regardons », se contente de dire le 1er adjoint, Richard Ki. Pas d’autorisation, mais parce qu’ils occupent la place publique, a-t-il poursuivi, les collecteurs prennent les taxes comme c’est le cas chez les petits commerçants. « A défaut de sa mère, on tête sa grand-mère », a-t-il ajouté, craignant naturellement la fougue des populations si la commune interdit ce commerce, quoique illégal.

En tous les cas, c’est le « système D » (dernier recours) pour ceux qui ont encore le choix en faisant venir leur carburant par les transporteurs. Mais la majorité des 174 189 habitants de la province (selon les statistiques 2009 de l’INSD) qui consomment pour des raisons diverses, les produits pétroliers, vit depuis près d’un an, la croix et la bannière, malgré les multiples plaintes.

A ce propos, Richard Ki confie que la commune a été maintes fois interpellée par les consommateurs, les syndicats mais aussi les ressortissants qui viennent pour des séjours relativement brefs. « On a ainsi initié des correspondances avec TOTAL afin qu’elle prenne des mesures pour remédier à la rupture. Nous avons aussi pris contact avec d’autres opérateurs comme PETROFA.

Cette dernière nous a demandé un terrain que nous lui avons trouvé mais nous ne l’avons malheureusement jamais revue », soutient M. Ki. TOTAL ayant résilié le contrat de l’ancien gérant de la station, Dramane Zerbo, elle a trouvé un nouveau, en la personne de Mohamed Kaboré, pour qui la station doit en principe commencer à fonctionner en septembre.

L’entrepreneur Adama Traoré que nous avons trouvé sur le site de la station en réhabilitation, le 20 août dernier, confie que tout a été remis à neuf puisque, explique-t-il, « le travail de génie civil que nous avons fait a consisté à nettoyer les cuves et à réhabiliter tout le bâtiment et les appareils de la station. Nous attendons de nouvelles pompes qui arrivent incessamment ».

De plus, la commune a octroyé un autre terrain à la société PETRODY dont le gérant, Adama Semdé (joint au téléphone) a promis débuter ses services avant la fin de l’année en cours, avec des travaux de construction déjà avancés.

Jean-Marie TOE


Le gérant traîne TOTAL et la mairie en justice

La station d’essence TOTAL ayant fermé, une bataille juridique s’est déclenchée entre la commune de Toma et le gérant défaillant, Dramane Zerbo et de l’autre, entre M. Zerbo et TOTAL-Burkina. Pour le 1er adjoint au maire, Richard Ki, le terrain qui abrite la station a été octroyé à l’ex-gérant pour une exploitation temporaire.

M. Zerbo quant à lui dit disposer des documents de la parcelle (permis), depuis 1991. Il a donc intenté un procès contre la commune pour réclamer son terrain. A TOTAL-Burkina, Dramane Zerbo demande réparation des pertes qu’il a enregistrées.

En effet, il estime que la fermeture de la station est essentiellement due à la défaillance du matériel. « J’ai dû débourser plus de 5 millions de F CFA pour que le BUMIGEB vienne faire le constat de l’état de la station et le rapport a été déposé en justice », dit M. Zerbo. La direction générale de TOTAL-Burkina quant à elle préfère ne pas se prononcer sur la question et s’en remet à la justice.

J.M.T.

Sidwaya

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Gambetta Aboubacar Nacro, Directeur Commercial et Marketing de la SONABHY, « On n´est pas à l´aise pour satisfaire les besoins des Burkinabé « 

Nous avons approché la SONABHY pour échanger sur la pénurie de gaz que connait le Burkina Faso. C’est dans ce cadre que le Directeur Commercial et Marketing nous reçu. Il y a des préoccupations réelles dans l’approvisionnement du gaz butane au Burkina Faso, c’est ce que nous retenons des échanges. Et ces préoccupations sembleraient être particulièrement liées à la position géographique du pays. Pour la crise actuelle, il n’y a pas de perspectives heureuses dans l’immédiat.

Quel est l´état actuel du gaz au Burkina FASO ?

Le Burkina connaît quelques perturbations liées à la disponibilité du gaz butane qui touche tout le monde en passant donc par la SONABHY. Au delà de la SONABHY ces perturbations touchent toute la sous région notamment les pays de transit.

Quelles sont les raisons de cette perturbation ?

C´est un ensemble de raisons. La première est que nous avons un principal pays de transit qui est le Bénin où nous avons une sphère de 1500 tonnes utilisée par un groupe de pays : le Burkina, le Mali, le Niger, le Bénin et le Togo. Cette sphère a une capacité insuffisante en temps normal parce qu’elle est beaucoup inférieure à ce que nous avons sur le territoire national. En début août 2010, nous avons eu l´information que cette sphère a arrêté de fonctionner à cause de travaux au port qui feraient des vibrations, et donc qui posaient un problème de sécurité. L´Etat béninois a décidé d´arrêter l´approvisionnement, et pour le Bénin et pour tous les autres pays qui passaient par la sphère. Nous avions déjà anticipé en renforçant nos capacités au niveau du Ghana. Mais nous sommes allés trouver que ce pays, depuis deux semaines, avait un problème sur les pipelines.

C´est-à-dire ?

C´est–dire que les tuyaux qui conduisent le gaz butane au niveau du port avaient des problèmes. Pendant deux semaines, ils ont dû arrêter pour les réparer. Nous sommes arrivés juste au moment où ils venaient d´être réparés et commençaient à recevoir les navires. Les deux semaines ont perturbé le marché ghanéen et les Ghanéens étaient prioritaires sur le gaz qui arrivait. Nous avons tout essayé pour disposer de quelques camions.

La crise est-elle sous régionale ou internationale ?

Elle est sous régionale. Le gaz existe. C´est un problème de stockage et de transit. Actuellement nous avons du gaz en Côte d´Ivoire et au Ghana mais pour pouvoir servir nos camions, c´est compliqué. Des journalistes ghanéens sont allés au port ces derniers jours et se sont plaint du fait que les Burkinabé sont servis en gaz butane alors qu´il en manque dans leur pays. Il en est de même en Côte d´Ivoire. Mais ces pays assez ouverts nous servent même si c’est à compte-gouttes. Il faut reconnaître qu’ils ont eux aussi des difficultés liées à la forte demande intérieure. C´est ce qui explique tout. Imaginons que la source béninoise qui servait le Niger, le Mali, le Burkina n´est plus en droit d´utilisation. Tout le monde se déporte vers le Ghana et la Côte d´Ivoire qui arrivent difficilement à satisfaire déjà leur demande. Dans ce contexte il ne peut qu´y avoir des perturbations.

Y a-t-il une lueur d´espoir pour les Burkinabè dans cette crise de gaz ?

En vérité, il n´y a pas de rupture totale. Il y a une perturbation. Mais le fait qu´on n’arrive pas à avoir des flux assez importants crée des pénuries sur le marché. Au niveau des dépôts, on sert au compte-gouttes car les camions ne rentrent pas assez suffisamment pour répondre aux besoins de la population qui ont connu une hausse avec la saison pluvieuse et le carême.

La SONABHY dit avoir pris des mesures idoines pour parer à la crise. Quelles sont ces mesures ?

Avant la crise, la SONABHY était préoccupée par le gaz butane. Voilà pourquoi dans la sous région, nous sommes assez fiers d´avoir une capacité de stockage satisfaisante, pour le moment. 2 800 tonnes, c´est assez suffisant. Nous sommes en train de faire des projets pour avoir deux sphères qui vont faire près de 3 000 tonnes dans la région de Bobo Dioulasso. C´est un projet long mais qui a déjà été amorcé et qui va accroître la capacité du Burkina Faso. Sur le plan interne on a une capacité de chargement des camions, moderne. On a un parc de 120 camions citernes de gaz butane. Mais tout cela est limité lorsqu’à l´extérieur au niveau du transit, les capacités de stockage sont insuffisantes.

La solution doit donc être sous régionale ?

Pour résoudre entièrement le problème, il faudrait que nous puissions disposer de bonnes capacités sur la côte. On y réfléchit pour voir dans quelles mesures nous pourrions participer à des projets de construction de sphères sur la côte, à défaut d´en avoir pour nous-mêmes. Mais on a une oreille très attentive à tous les privés, à tous les projets qui se passent sur la côte et qui concernent le gaz butane et même les autres produits.

D´aucuns estiment que vous n´avez pas été prévoyants !

C´est normal. A leur place j´aurais dit la même chose. C´est par manque d´information. Nous avons été très prévoyants. Les réactions de la population sont justifiées car nous ne leur avons pas habitué à des pénuries malgré que nous soyons à des milliers de kilomètres des côtes. Ce sont des exigences de clientèle.

Que peut faire la SONABHY pour éviter désormais les pénuries de gaz que notre pays connaît actuellement ?

Il faut pouvoir investir ou participer à investir dans les pays de la côte. C´est aussi peut-être avoir suffisamment d´argent pour constituer un stock de sécurité de très haut niveau sur le territoire national parce que les produits pétroliers coûtent chers. Si vous immobilisez beaucoup de produits, cela signifie beaucoup d´argent immobilisé. Il faut accepter payer le prix de ces stocks immobilisés. Nous faisons assez d´efforts. On peut en faire davantage mais cela coûte beaucoup d´argent.

Où se trouve le stock de sécurité de la SONABHY ?

Le stock de sécurité est souvent utilisé parce qu´il n´est pas là pour l´être uniquement. D´un moment à l´autre, on est amené à l´utiliser. Il n´y a pas seulement que la notion de stock de sécurité. Par moment, il y a des variables comme les problèmes de trésorerie ou de crise qui peuvent amener à gérer certains stocks en flux tendus.

Est-ce à dire que la SONABHY n´a pas touché à son stock de sécurité ?

Au niveau du gaz butane, non. On n´est pas en rupture totale. Mais on n´est pas à l´aise pour satisfaire les besoins des Burkinabé. Tous les pays de la sous-région ne sont pas à l´aise pour pouvoir satisfaire les besoins de leur population en gaz butane. N´est-ce pas un problèmes de trésorerie ?

Je crois que la SONABHY a les moyens de payer le gaz pour la population. Pour preuve, même en temps de non crise, nous prépayons environ 1000 à 1500 tonnes de gaz butane tous les quinze jours.

En ce moment de crise que doit faire la ménagère qui veut charger sa bouteille de gaz ?

C´est difficile de répondre parce que nous sommes dans la même situation. On guette les boutiques qui ont du gaz. On va chercher comme tout le monde, parfois en s´alignant. Nous sommes dans le même bateau. La situation est pareille dans les autres pays.

On a ouïe dire que la SONABHY dispose d´un stock de gaz pour les membres du gouvernement et autres !

Ce n´est pas vrai. Au niveau de la SONABHY, je ne suis pas informé de l´existence de gaz pour les membres du gouvernement et autres personnalités. C´est vrai qu´en temps normal, au niveau interne de la SONABHY, il y a des facilités que le personnel peut avoir mais elles sont très réduites. Il y a des gens aujourd´hui à la SONABHY qui veulent du gaz mais ils doivent faire comme tout le monde.

Est-ce que la situation vous empêche de dormir ?

Enormément. Depuis le Directeur général jusqu´à tous ceux qui sont concernés, nous sommes en contact permanent avec la Côte d´Ivoire et le Ghana pour savoir à quel niveau se trouvent nos chargements et nos camions. C´est angoissant de ne pas pouvoir satisfaire la clientèle.

En bref

Le gaz représente 8% de l´énergie utilisée au niveau national. La consommation annuelle est de 13 000 tonnes. L´Etat subventionne le gaz à hauteur d´environ 5 milliards de F CFA par an. Les bouteilles de 2,75 kg sont subventionnées à plus de 100%. Les bouteilles de 6kg sont subventionnées à hauteur de 60%. Les bouteilles de 12kg à 5%. Les bouteilles de 25 kg ne sont pas subventionnées. Le Bénin est la principale source de ravitaillement avec environ 95%. Au niveau des distributeurs STD SODIGAZ détient environ 66% du marché, Total 20%, ORYX environ 10% et PETROFA environ 2%.

Dans la sous-région, la Côte d´Ivoire consomme plus de 100 000 tonnes de gaz par an. Le Bénin consomme moins de 5000 tonnes par an. Le Burkina est à 30 000 tonnes par an. Le Ghana consomme entre 180 000 et 200 000 tonnes.

Propos recueillis par Michel Nana


Pénurie de gaz butane : Problème de stockage et de transit ?

La pénurie de gaz que connaît Ouagadougou depuis bientôt un mois est à plus d’un titre révélateur du peu de soucis que se font les gouvernants du Faso des aspirations et du vécu des petites gens.

Il y a quelque chose d’irréel à voir les Burkinabé se lancer chaque jour à la chasse au gaz. En ce mois de carême, en files d’attente des journées entières sans être sur d’avoir du gaz, appels à des amis et connaissances dans les sociétés de distribution pour essayer de forcer le destin, marché au noir du gaz où la bouteille de 12 kg se négocie autour de 7.000 francs CFA, tout y passe ! La semaine écoulée a vu le gaz revenir dans les lieux de distribution. Les quantités sont infimes et l’on peut se demander si la fin du tunnel est pour bientôt. Au delà de cette quête du graal « gaz » à laquelle se livrent les Burkinabé, il y a l’impuissance affichée des premiers responsables du Burkina Faso.

Nous avons eu les explications du Directeur général de la SONABHY. Elles valent ce qu’elles sont, l’expression des limites objectives de la gestion de la Nationale des hydrocarbures ainsi que l’absence d’imputabilité.

Comment comprendre qu’une société qui a le monopôle de l’approvisionnement du pays en gaz butane puisse présenter comme argumentaires à la pénurie, pèle mêle : la hausse des demandes liées à la saison pluvieuse, une panne des élévateurs qui a ralenti le travail à la SONABHY, l’absence de « stocks tampons » des bouteilles chez les distributeurs obligeant la SONABHY a travaillé en flux tendu, les travaux au port de Cotonou produisant des vibrations mettant en péril la sécurité au niveau de la sphère de stockage du gaz butane au Bénin entrainant l’arrêt de toute activité de la sphère.

On nous explique en même temps que la situation est la même pour le Bénin le Ghana, la Cote d’Ivoire.

C’est l’argument-massue : regardez autour de vous c’est pareil ! Que peut faire le Burkina Faso qui n’a pas de port et dépend de ceux des pays voisins qui eux-mêmes ne peuvent satisfaire leur demande ! Le Niger, le Mali, le Tchad, tous connaissent depuis le mois d’août la même pénurie de gaz. Pourquoi mettre a l’index la SONABHY ?

Les limites de l’argumentaire de la SONABHY

La Direction la SONABHY sait pourtant que cette période est dans l’année une période de hausse de demande. Quid du « célèbre stock de sécurité » que l’on nous sert chaque fois que l’on veut justifier le maintien de la situation de monopole de la SONABHY. Cette situation permet au Burkina Faso d’avoir des longueurs d’avance sur ses voisins qui ont fait le choix de la libéralisation de l’approvisionnement en produits pétroliers à longueur de jours ! Le Burkina est prévoyant ! Mais si ce stock existe, alors ceux de la SONABHY sont les pires gestionnaires de crise que l’on n’ait jamais connu. Si ce stock n’existe pas, ou est il passé ? La SONABHY sait aussi que les distributeurs rechignent à mettre en place ces « stocks tampons ». On peut les comprendre. Quand l’importation incombe à la SONABHY, pourquoi vouloir que des distributeurs prennent le risque de stocks dont la mise en place des infrastructures de stockage et de même que l’écoulement peuvent porter préjudice à leurs résultats financiers ? La SONABHY ne peut pas vouloir conserver le monopôle de l’importation du gaz butane et demander à des distributeurs de supporter les frais du stockage. Il y a dans cet argument de la SONABHY toute l’incohérence de la société en situation de monopole qui veut imposer à ces partenaires ces choix stratégiques. Elle sait que la quantité de bouteilles en circulation ne correspondent plus à la demande qui selon ses estimations augmentent de 20% par an.

Quelles sont les mesures prises pour ne plus dépendre à plus de 80% de la source d’approvisionnement du Bénin ? La crise en Côte d’Ivoire et les difficultés d’accès au port d’Abidjan avaient, croyait-on montré la nécessité de diversifier nos ports. Que nenni ! Il n’en est rien. La SONABHY nous montre que bien que se sachant dépendre entièrement du Bénin, elle n’a rien fait pour s’ouvrir d’autres sources à même d’amoindrir la part du Benin dans son approvisionnement. Au Bénin même, ORYX qui a dû suspendre ses activités de production gazière a assigné le port Autonome de Cotonou en justice depuis le 12 aout 2010. Quelle suite judiciaire les distributeurs nationaux donneront à la défaillance de la SONABHY à assurer l’approvisionnement en gaz d’autant plus qu’elle en a le monopole ?

Quelles sont les mesures prises pour renouveler et augmenter le parc des bouteilles disponibles sur le marché national ? On connait les réticences de ce marché à s’ouvrir à la concurrence tellement les rentes sont établies. La SONABHY partenaire privilégié de SODIGAZ, c’est d’ailleurs le DG de la SONABHY qui nous l’a appris, a-t-elle pesé de tout son poids pour que ce partenaire stratégique Burkinabé, tout comme d’ailleurs PETROFA, joue sa partition dans la création de ces fameux « stocks tampons » et l’augmentation du nombre de bouteilles ?

Maintenant on nous parle d’investissements de 7 milliards réalisés pour l’autonomisation de son hall et de sa capacité de stockage. La SONABHY nous annonce maintenant des investissements à venir dont la construction de deux sphères de stockage de 2.000 tonnes de gaz à Peni à une trentaine de Kilomètres de Bobo-Dioulasso.

Lors de la conférence de haut niveau sur l’eau, l’agriculture et l’énergie en Afrique tenue à Syrte en Libye les 15-17 décembre 2008, le rapport d’investissement du Burkina Faso annonçait quatre points dans la politique et les stratégies du gouvernement dans le secteur de l’énergie. Deux points à savoir la privatisation de la fourniture des produits énergétiques et la promotion des combustibles de substitution (kérosène, gaz butane).L’objectif est de rendre l’énergie accessible au plus grand nombre des habitants du Burkina Faso à moindre cout. Deux ans après, cette conférence de « Haut niveau » est certainement oubliée par ceux qui y avaient pris part.

Le Burkina Faso est passé maître dans les annonces. Pour ce qui est de l’exécution et du suivi, demandez au Premier Ministre Tertius Zongo. Il a fait de l’évaluation et des résultats les lignes forces de sa primature.

Par Famaghan Traoré

Par Bendré

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Baisse des tarifs de communications : « Une continuité logique de la politique commerciale de TELMOB »

Le chef du département marketing et ventes, Abdelfatah Belmokadem

JPEG - 20.2 koIl ne faut pas faire un fétichisme autour des tarifs des communications électroniques. Dans tous les pays, avec la libéralisation du secteur et par le jeu de la concurrence, chacun des acteurs essaie de satisfaire au mieux aux besoins de sa clientèle. Dans cette dynamique concurrentielle, l’opérateur historique, l’ONATEL-SA et sa filiale TELMOB affirmentjouer à fond leur partition. Ainsi, la baisse des tarifs de communication est une continuité de la politique commerciale de TELMOB, nous ont laissé entendre les premiers responsables.

Une politique unique en matière de prix n’existant pas, chaque opérateur adapte les prix de ses services selon les besoins de la clientèle et selon sa stratégie commerciale. L’essentiel, c’est de rester compétitif sur le marché.

De sa forme embryonnaire des années des indépendances où elle avait le monopole à la libéralisation du secteur des télécommunications aujourd’hui, l’ONATEL continue de mériter la confiance de ses consommateurs. Une confiance que le directeur du département communication institutionnelle et relations publiques, Ouédraogo Bouraïma appelle « une union de cœur et de raison qui dure depuis des décennies ». Evoluant depuis 2000 dans un environnement concurrentiel assez ouvert mais règlementé, l’operateur multiplie des opérations « promo » sur ses différents services. Mais ce qui a retenu l’attention de la population ces derniers temps, c’est la baisse substantielle de ses tarifs de communication. De 140f/mn en intra réseau et 190f/mn en inter réseau, le coût de l’appel à la minute est passé à 85f/mn vers tous les réseaux nationaux depuis le début du mois de septembre.

Si son concurrent Zain qui est à 1,5f/s soit 90f/mn parle de tarif définitif, à TELMOB on parle encore de « promo », qui s’étend jusqu’au 31 octobre. Après cette date, faut-il s’attendre à un retour aux anciens tarifs ? Si le directeur du département communication ne souhaite pas dévoiler la stratégie commerciale de sa structure, le chef du département marketing et ventes, Abdelfatah Belmokadem lui se veut plus clair : « nous sommes à 85f/mn aujourd’hui et le 31 octobre, le client de TELMOB se retrouvera toujours avec le prix le plus compétitif sur le marché comme c’est le cas aujourd’hui ». Une façon de dire que le prix actuel fait office de tarif définitif ? Ça y ressemble. Il promet un ensemble d’offres et de services qui vont épater sa clientèle dans les jours à venir.

« Je ne vais pas dévoiler la batterie mais nous réservons de belles surprises à notre clientèle », ajoute-t-il. Puis il fait étalage de la panoplie de services où l’opérateur historique fait figure de pionnier. Les bonus ouverts et répétitifs, Foly days où le client communique à 25f/mn, le pack sms pendant tout le mois d’août, le bonus permanent allant de 40 à 60% pour les cartes de recharges à partir de 10 000f, le kit fan, le numéro favori, les appels illimités pendant le week-end où le client ne paie que les 5 premières minutes à des coûts allant crescendo de la première à la 5e minute… Bref, une façon de prouver qu’on est toujours à l’écoute de la clientèle. Et la réflexion se poursuit sur les prochaines offres de services. Il faut conserver sa part de marché. Surtout avec l’annonce de l’arrivée d’un 4e opérateur. Mais cette annonce ne semble outre mesure ébranler la sérénité de l’opérateur historique, à en croire ses premiers responsables.

 
Bouraïma Ouédraogo

JPEG - 18.7 ko« Nous sommes l’opérateur le mieux placé pour dire qu’il y a la place pour tout le monde », souligne Bouraïma Ouédraogo. D’ailleurs « la concurrence dynamise le secteur », admet-il. « L’arrivée d’un 4e opérateur ne bouleverse en rien notre politique commerciale qui a commencé depuis plusieurs années et qui consiste à offrir des services assez innovants à des tarifs compétitifs et accessibles aux clients. Que ce soit au niveau des tarifs du fixe, du mobile ou de l’Internet, cela se constate », ajoute Abdelfatah Belmokadem, le patron du marketing et ventes. La réduction des coûts ne concerne pas que la téléphonie mobile. Le téléphone fixe qui est un outil convivial et familial ne semble pas pouvoir remplacer le mobile. De ce fait, l’ONATEL continue à faciliter l’accessibilité à cet outil. Objectif : restez leader sur le marché des télécommunications au Burkina.

Le PC étant le principal frein au développement de l’Internet, l’ONATEL a réussi à arracher à son partenaire ISEC un tarif de 232 500f le coût d’un ordinateur portable avec une connexion Internet. Cela vise à augmenter le nombre de Burkinabè connectés à Internet. L’ONATEL y gagne surement d’autant plus qu’elle dit œuvrer pour la démocratisation d’Internet au Burkina.

Avec ses 2 200 000 abonnés, TELMOB est aujourd’hui l’opérateur dominant aussi bien en termes d’abonnés que de couverture du territoire. Mais des problèmes d’encombrement sont légion sur ce réseau téléphonique. Ce qui ne manque pas d’irriter les abonnés. Ce devrait être bientôt un vieux souvenir à en croire les propos du chef de département communication institutionnelle et relation publique, Bouraïma Ouédraogo : « nous travaillons d’arrache pied pour fluidifier le réseau ». Pour cela, de grands travaux ont été engagés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. « Les moments qui viennent s’annoncent très bons pour notre clientèle à travers des offres innovantes, des tarifs compétitifs et une qualité de service fluide ». conclut Abdelfatah Belmokadem

Moussa Diallo

Faso-tic.net

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Les projets avancent à Dissin au Burkina Faso

Les projets avancent à Dissin au Burkina Faso

Prêts pour installer des cordons pierreux pour éviter l'érosion des sols.  Prêts pour installer des cordons pierreux pour éviter l’érosion des sols.

L’association AD3A, qui épaule l’ONG burkinabée, la Cidi, dans la région de Dissin,est retournée en Afrique. Un espace numérique, un atelier de métallerie, un journal ont été concrétisés.

« Tout s’est passé comme sur des roulettes », expliquent Didier Gardan et Damien Blouet, de l’association AD3A (Association d’aide au développement agricole et à l’autonomie de l’Afrique). Les étudiantes BTS communication de Saint-Lô, les professeurs pour l’espace numérique et l’atelier de métallerie, les jeunes des Segpa (Section d’enseignement adapté) de Granville se sont glissés dans la peau de gens du Nord venus donner un coup de main aux gens du Sud, sans coup férir.

« On récolte les fruits de graines que l’on a semées depuis quelques années. Tout est plus facile à organiser », s’étonneraient presque les deux complices. Résultat de l’expédition ? La sortie d’un journal, le 3e numéro d’Ici & Là-Bas, concocté sur place aux côtés de lycéens burkinabés : « Ils ont servi de guides à nos étudiantes journalistes en herbe qui ont bossé. On ne leur a rien passé. »

Tous les jours, elles ont alimenté le site Internet d’AD3A avec brèves et photos. Le journal, version burkinabé, sortira en fin d’année. « Il sera certainement plus pratique et technique que le nôtre », souligne Didier Gardan. Le trimestriel manchois mettra en avant toutes les actions menées à Dissin mêlant AD3A, conseil général de la Manche et la Cidi.

Informatique et Internettrès attendus

Au coeur du journal, le dossier rappellera ce qu’est la Cidi, les enjeux. « On trouvera des portraits, un développement sur la coopération entre nous, tel le projet d’alphabétisation obligatoire, avant de s’engager dans une formation proposée par la Cidi. »

Une coopération vérifiée de près par les douze élèves de Segpa, en aidant de jeunes burkinabés à installer des cordons pierreux dans les champs potagers scolaires, afin d’éviter le ravinement des sols. Leurs légumes permettent d’alimenter les cantines des écoles, afin d’éviter aux écoliers de sécher les cours pour aller chercher à manger dans la brousse, faute d’avoir été nourris depuis deux jours.

Du côté des adultes français, Patrick Voivenel a assuré la mise en route et la bonne marche de l’espace numérique doté de six postes d’ordinateurs. « On a été épatés à notre arrivée car l’espace était de qualité et remarquablement fini. Patrick a tout mis en place et formé deux Burkinabés », rapporte Damien Blouet. « Nous avons connu des coupures d’électricité en fin du séjour et pu mesurer l’importance des virus qui risquent de plomber les outils informatiques. Il existe une attente impressionnante vis-à-vis de ces outils et de l’ouverture sur le monde via Internet », ajoute Didier Gardan. « On s’est aperçu qu’un groupe électrogène ne serait pas superflu. »

Ruddy Leguédois et Bruno Lecarpentier se sont attelés à l’atelier de métallerie. Les containers livrés, ils ont installé le matériel et formé deux Burkinabés à l’utilisation et la maintenance des machines outils. « Réduction de la fracture numérique, formation professionnelle, alphabétisation, échanges culturels, élevage porcin et apicole, jardins potagers et zone maraîchère… AD3A, conseil général et Cidi, nous avons fait un bon bout de chemin ensemble depuis nos débuts », s’enthousiasme Damien Blouet.

Ouest-France

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