Vers l´accueil...Panorama commenté depuis la Tour des Fromages (XIIe) Vous êtes arrivés au sommet de la tour des fromages, appelée autrefois tour des fèves ; le nom "Tour des Fromages" est tardif. Au 19e siècle, une dame y faisait sécher les fromages qu'elle fabriquait. Située à l'angle sud-ouest, point spécialement névralgique de l'ancienne abbaye, son soubassement date de l'abbatiat de Saint Odilon, au début du XIe siècle. Les étages supérieurs furent modifiés par la suite. Du dernier, où vous êtes, l'on jouit du panorama le plus beau et le plus évocateur sur le site, la vieille ville et l'abbaye elle-même. Par les deux créneaux que vous avez en face de vous, au début de l'escalier d'accès, vous voyez, en toile de fond, de la droite à la gauche l'échine granitique dont les grands bois valurent jadis à la vallée de Cluny son surnom de vallée noire : bois de la Faz et de la Mutte encadrant le col du Bois Clair, bois de Bourcier, forêt du Mont Joux, du Mont Epinet ; lui font suite, vers le nord, des collines calcaires au-devant desquelles se projette le tertre de Boutevent : emplacement d'un ancien château fort. Devant, c'est la vallée de la Grosne qui, parallèle à celle de la Saône dont la Grosne est l'affluent, s'épanouit vers le nord avec ses fonds tapissés de forêts très denses, celle de Cotte en particulier, qui a conservé son ancien ermitage bâti par les moines de Cluny. Cette ligne de montagnes, dont les sommets s'échelonnent entre 500 et 600 mètres d'altitude, succède au massif du Beaujolais qui, culminant au mont Saint Rigaud (1009 m), se divise ensuite en plusieurs branches, constituant à l'est les monts du Mâconnais, à l'ouest les monts du Charolais. Derrière elle, coule la Saône dans une direction nord-sud exactement contraire à la vallée de la Grosne. Au premier plan, maintenant, et de la gauche à la droite, se succèdent le clocher roman de l'abbaye de Cluny, et les bâtiments conventuels qui, reconstruits au XVIIIe siècle, abritent aujourd'hui l'Ecole Nationale Supérieure de Arts et Métiers. Puis le farinier, la tour du moulin, et plus loin encore, la flèche aiguë de l'église Saint Marcel. Sous la colline du Fouettin à droite, l'hôpital du XVIIe siècle. De Saint Marcel à l'abbaye s'entassent, en un chaos pittoresque, les toits mordorés des habitations bordant la rue principale, qui porte successivement les noms de : rue Filaterie, rue Lamartine, rue Mercière, rue du Merle. Cette rue, dont les maisons sont adossées à l'ancien monastère, dessine le tracé sinueux des limites méridionales de l'abbaye. A travers les fenêtres du second côté de la tour, en se déplaçant vers la gauche, apparaissent successivement de la droite à la gauche: la tour ronde, édifiée à l'angle nord-est particulièrement vulnérable de la grande enceinte abbatiale, puis le clocher roman, flanqué de la petite tour de l'horloge, la suite de la vallée de la Grosne ainsi que la façade de l'abbaye appelée façade du pape Gelase, qui remonte au XIVe siècle. A l'arrière plan, la colline de la Cras devant laquelle de découpent les deux palais abbatiaux, et au milieu du parc, celui de Jacques d'Amboise, du XVIe siècle, accosté d'une tour polygonale et la longue façade du palais Jean de Bourbon, XVe siècle,aux fenêtres à meneaux. Devant le palais Jean de Bourbon, le majestueux bâtiment roman dit des écuries de Saint Hugues ; dissimulée par le parc, entre le clocher roman et les palais, la tour Fabry, du XVe siècle, bâtie sur l'enceinte septentrionale. Vous aurez une idée saisissante des dimensions de la grande église abbatiale de Saint Hugues, chef-d'œuvre de la chrétienté romane, en reconstituant, par la pensée, le long vaisseau qui s'étendait depuis les arbres plantés derrière le clocher subsistant jusqu'aux deux soubassements des tours d'entrée, qui se voient à droite du palais Jean de Bourbon, devant le palais Jacques d'Amboise. A l'extrémité gauche, se profile la colline au faîte de laquelle s'élevait l'une des trois paroisses de Cluny, dédiée à Saint Mayeul. Du coté opposé à l'escalier, défilent, à l'arrière-plan, la colline calcaire de la Cras, le bois de Mimont, le col de la Croix-Nicot, l'éperon de la Chevalerette devant lesquels s'étend le tapis pastoral des plaines de Montaudon, ponctué par la façade du Château de Montillet au milieu d'un bosquet de sapins. En perspective, la rue principale de part et d'autre de laquelle s'égrènent les vieux toits de la ville marchande. A gauche, au premier plan, la délicieuse place de Notre-Dame et son obélisque. Du quatrième et dernier côté, la vue permet d'apprécier l'enfilade de la belle église gothique Notre-Dame, avec sa longue nef, ses arcs-boutants et son solide clocher carré implanté sur la croisée du transept. Par derrière, la colline du Fouettin, promenade préférée des Clunisois, sur laquelle s'élèvent les établissements scolaires de la ville : lycée technique, C.E.S... La longue allée de tilleuls, interrompue par la très belle porte fortifiée de Saint Odile, ouverte vers le Brionnais, marque l'emplacement des remparts de la ville, vers le sud. La colline du Fouettin isole Cluny de la haute vallée de la Grosne qui, par le pas de Montmelard, le col de la Croix-d'Auterre et le col des Echarmeaux, conduisait pélerins, moines et marchands, vers Semur-en-Brionnais, berceau de Saint Hugues, vers l'Auvergne, patrie des saints abbés: Odilon de Mercœur et Pierre le Vénérable (Pierre de Montboisssier), et, plus loin encore, à l'extrémité des terres européennes jusqu'à saint Jacques-de-Compostelle dont l'abbaye de Cluny avait tant contribué à ouvrir la route, semée de ses prieurés et de la blanche parure de ses églises. |
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