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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 13:16

 

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Message d'Honoré Ngbanda:

"Nanu   esili te ..."

 

Version audio : http://www.tvbendele.com/audio/86/interview-de-mr-honore-ngbanda-samedi-10-avril-2 

 

Version écrite: http://www.aparecordc.org/forum//galerie//documents/12709879142218.pdf

 

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1.   Question : Comment vous portez-vous, Monsieur le président de l’APARECO ? Les décès successifs en l’espace de trois mois de votre jeune frère Camille Nzambo et de votre chère maman n’ont-ils pas secoué votre moral ?

 

Honoré Ngbanda : Je tiens avant toutes choses à exprimer mes très sincères remerciements à tous les patriotes qui ont manifesté très nombreux leur sympathie et leur compassion durant ces durs moments d’épreuve pour moi. Je ne m’attendais pas du tout à un tel degré d’élan de solidarité en ma faveur. Ces encouragements sont d’autant plus précieux pour moi que les deux êtres que j’ai perdus étaient très chers dans mon cœur. Camille n’était pas seulement un frère, ce fut à la fois mon enfant, car je l’ai élevé, et mon ami. Depuis treize années que je suis en exil, il a été arrêté, torturé et menacé de mort plusieurs fois. Mais il n’a pas bronché d’un pouce. Ils lui ont ensuite fait des propositions juteuses de nominations et d’autres avantages qu’il a repoussé énergiquement. Et comme c’est lui qui en plus hébergeait notre maman et s’occupait d’elle, les étrangers au pouvoir qui l’ont assassiné savait qu’on le supprimant, non seulement ils m’amputeraient d’un grand soutien, mais ils portaient en même temps un coup fatal à ma vieille maman de  103 ans qui ne supporterait pas longtemps le choc de la disparition brutale de son fils Camille qui me remplaçait à ses yeux. C’est ce qui arriva. Mais vous savez, les épreuves mortifient notre âme et notre corps, mais elles contribuent à fortifier notre esprit. J’ai perçu la disparition de mon frère et de ma mère comme un signe de Dieu qui voudrait que, comme notre père Abraham devait se séparer de Loth, que je me détache de ma famille biologique pour m’occuper de la grande famille qu’il me donne : j’ai perdu un frère, mais j’ai des millions de frères et sœurs que sont mes compatriotes ; j’ai perdu une mère pour mieux me concentrer sur ma nouvelle mère qu’est ma Patrie : la RDC.           

 

 

2.  L’organisation des festivités du jubilé d’or de l’indépendance de la RDC fait couler beaucoup d’encre. Un débat national fait rage autour de la participation du Roi des belges à ces festivités. Même en Belgique, des voix se sont levées pour protester contre la participation des militaires des FARDC au défilé de la fête nationale belge…. On ne vous a pas entendu prendre position. Les Patriotes souhaitent quand-même connaître votre point de vue sur ces différents débats !

 

H.N. : Permettez-moi de vous répondre par deux questions que je pose à la classe politique et à l’élite de mon pays, car ce problème me trouble autant qu’il m’irrite et me dégoûte : primo, que fêtez-vous exactement le 30 juin prochain ? Secundo : quelles mémoires ou quels souvenirs de cinquante ans d’histoire de notre indépendance voulez-vous fêter avec les belges  le 30 juin prochain ? En effet, quand j’entends les congolais s’agiter autour de l’imposteur rwandais au pouvoir à Kinshasa pour décaisser des millions de dollars pour fêter le jubilé de 50 ans de notre souveraineté internationale, de notre dignité nationale, j’ai l’impression d’assister à une scène insolite. Je m’excuse d’avance du choc que cette image pourrait provoquer chez certaines mamans. Le peuple congolais qui s’apprête à fêter le jubilé d’or ressemble à un homme qui a lancé des invitations aux parents, amis et connaissances pour venir fêter les 50 ans de son mariage avec son épouse. Lorsque les invités arrivent chez lui, ils le trouvent tiré à quatre épingles, la villa décorée, une table somptueuse dressée pour le repas, du champagne à gogo et le tout agrémenté par la musique des meilleurs orchestres. Mais son épouse reste curieusement absente! Et quand la fête commence, les plus audacieux s’approchent de lui et réclame la présence de son épouse, l’homme baisse les yeux et perd du coup toute sa superbe en marmonnant entre les dents : « cela fait plus de treize ans que l’un de mes voisins m’a arraché ma femme par la force. Chaque soir et chaque nuit j’entends ses pleurs et les cris de douleurs qu’elle pousse lorsque mon méchant voisin  la bat ou la viole. » Dites-moi si, parmi les invités, les hommes normaux participeront encore une minute à ses festivités ? 

 

Il en est de même pour nous : notre patrie dont nous voulons fêter les 50 ans d’indépendance est justement violée dans sa souveraineté depuis plus d’une décennie, nos mères, nos sœurs et nos filles sont violées chaque jour par nos voisins qui nous ont envahis et qui pillent nos richesses. Le jour du 30 juin prochain, il y aura à l’Est des dizaines de femmes congolaises en pleurs victimes de viols qui pousseront des cris de douleur lors que les étrangers au pouvoir seront en train de faire couler du champagne. Et croyez-moi, le 30 juin 2010 au soir, des nombreuses filles et fillettes mineures que leurs parents larguent dans les rues de Kinshasa se feront violées par des agents de la MONUC et autres invités à la fête pour un repas ou pour quelques 10 ou 30 dollars américains ! Que fêterez-vous le 30 juin ?

 

Parlons maintenant de la participation des Belges à cette fête. Quels souvenirs allez-vous fêter avec eux? Je n’ai rien contre le peuple belge, mais il s’agit ici de l’histoire de notre pays. Quand j’observe les trois grandes étapes de l’histoire de la RDC, je constate qu’à chaque grand rendez-vous de notre histoire de 50 ans d’indépendance, la Belgique s’est toujours située du mauvais côté. Tenez.

 

Primo : à l’avènement de l’indépendance en 1960. La Belgique ne nous a pas donné l’indépendance, nous l’avons arrachée grâce au courage des pionniers congolais soutenus par les puissances mondiales de l’époque qui souhaitaient avoir elles aussi une place « à table ». La Belgique a malgré tout saboté par tous les moyens la croissance de la démocratie naissante avec la sécession katangaise, l’assassinat de Patrice Lumumba et les différentes agressions militaires des mercenaires à l’Est du pays. Ce qui a conduit le pays dans le désordre, la déstabilisation et la dictature…. Je n’occulte pas ici la responsabilité des congolais eux-mêmes, mais nous parlons ici particulièrement des belges.

 

Secundo : à l’avènement du processus de la démocratisation en 1990, c’est encore la Belgique qui a sonné le tocsin et donné le coup de boutoir qui a fait déraper la transition au Zaïre avec la mascarade des faux massacres des étudiants de Lubumbashi, une affaire montée en épingle par la Belgique, avec l’aide de certains hommes politiques congolais de l’opposition. La passionaria belge, Colette Braeckman, qui a déversé des flots de mensonges et d’intoxications pour émouvoir la conscience internationale contre le Zaïre n’a jamais daigné présenter ses excuses au peuple congolais pour les préjudices subis. Cette dame avait prétendu disposer des preuves sur la présence sur le ciel lushois de l’avion DC10 d’air Zaïre à bord du quel se trouvait personnellement Mobutu qui venait d’en larguer des centaines de commandos de la DSP sur le campus ! Elle a même confirmé avoir reçu du consulat belge à Lubumbashi des informations selon laquelle tout le campus et plusieurs clôtures  de la ville de Lubumbashi étaient repeints le matin du drame par l’armée de Mobutu pour supprimer les traces de sang !

 

Tertio : lors de la guerre d’agression et d’occupation du Zaïre en 1996, la Belgique, une fois de plus, s’est rangée du côté des agresseurs de notre peuple. Je relève deux faits seulement pour illustrer mon assertion. D’abord, le dossier des «Banyamulenge» qui a servi de prétexte à la guerre d’occupation en 1996. Pourquoi la Belgique a toujours gardé un silence coupable en tant que autorité colonisatrice sur l’inexistence  d’une prétendue ethnie « banyamulenge » qui ne figure dans aucun document officiel de l’administration belge ? Ensuite, s’agissant du dossier des origines rwandaises de « Joseph Kabila», il est notoirement établi que les services de la sécurité d’état belge détiennent les preuves des origines rwandaises de « Kabila ». Or, Louis-Michel a publiquement interdit le débat sur ce sujet lors  du second tour d’élections présidentielles en 2006, allant jusqu’à menacé ceux des congolais qui réclamaient le test ADN pour tous les candidats à la présidentielle. Or, comble de l’ironie, le même Louis-Michel votera quelques temps seulement après, les dispositions de l’Union Européenne qui exige l’application du test ADN pour les immigrants africains (donc congolais aussi) qui veulent entrer en Europe ! Je ne suis pas xénophobe, la RDC regorge de citoyens ayant des origines doubles et même triples. Le problème n’est pas là ! Sarkozy en France et n’a jamais nié ni ses parents ni ses vraies origines lointaines. Mais il a choisi de devenir français et il travaille et défend les intérêts français. Il en est de même de Barak Obama dont les origines africaines kenyanes n’ont pas empêché les américains de le porter à la tête de leurs pays. Malgré les cris de joie des africains, aujourd’hui Obama s’occupe d’abord essentiellement des intérêts vitaux des ses compatriotes américains. Mais il y a problème quand un individu ment et cachent ses vraies origines pour infiltrer un pouvoir et travailler pour son pays d’origine contre les intérêts vitaux de son pays d’immigration. C’est le cas de celui qui se fait appeler « Joseph Kabila ».

 

Quels souvenirs communs positifs allons-nous fêter avec les autorités belges pour les 50 années de galère de notre indépendance ? La classe politique congolaise doit se débarrasser de ce complexe puéril qui consiste à rechercher la légitimité de son pouvoir et de son action à Bruxelles quand ça l’arrange. Et dans le cas contraire, on sombre dans le ridicule en brandissant devant les mêmes parrains dont on sollicitait hier le quitus, l’argument de la souveraineté ! Jusqu’à quand allons-nous continuer ce vilain jeu au détriment de notre peuple ?                              

 

3.   On assiste à la fin de la lune de miel entre « Joseph Kabila » et les membres de la communauté internationale qui l’ont placé au pouvoir en RDC, car on assiste à un déballage de choses que vous avez déjà dénoncé depuis des années, comme le trafic de l’uranium par exemple. Quelle est votre lecture de ce changement d’attitude ?

 

H.N. Voilà encore une autre illustration de ce que je viens de vous dire tout de suite. L’élite congolaise doit comprendre que la « communauté internationale » n’a pas de sentiment, elle ne connaît que ses intérêts. Tant qu’un dirigeant du tiers-monde sert, protège le « marché » , ses fautes et ses erreurs ne comptent pas. Quand nous avons dénoncé hier le trafic d’uranium congolais par « Joseph Kabila » et sa jumelle, avec des documents de preuves à l’appui, les lobbies tapis au sein de la « communauté internationale » avaient bloqué ce dossier pour qu’il ne fasse pas de vague. Ceci me rappelle ce que le président Mobutu avait dit à Laurent Désiré Kabila (très arrogant) sur le bateau de guerre sud africain Outenika à Pointe Noire au mois de mai 1997 : « ne vous faites pas trop d’illusion, les mêmes lobbies qui vous soutiennent aujourd’hui contre moi m’ont soutenu longtemps avant vous. Ils vous feront demain ce que vous me faites aujourd’hui quand ils n’auront plus besoin de vous. » Laurent Désiré Kabila a expérimenté cette « prophétie » à ses dépens à peine quatre ans après ! Voilà pourquoi le mariage et les querelles de ménage entre « Joseph Kabila » et la communauté internationale ne m’intéresse pas du tout ! Ce qu’il faut chercher à protéger, c’est l’intérêt supérieur du peuple congolais. Il est temps d’arrêter la mainmise étrangère sur la destinée de notre pays et de notre peuple.  

 

 

4.   Le monde commémore ce mois le génocide rwandais. Cependant, tout le monde sait que c’est l’assassinat d’ Habyarimana qui fut l’élément déclencheur de ce drame. Vous avez été l’un des témoins privilégiés des derniers moments d’ Habyarimana pour l’avoir rencontré la veille de son assassinat. Pouvez-vous en cette circonstance donner aux congolais et au monde l’essentiel du témoignage d’ Habyarimana pouvant apporter un éclairage sur les origines de ce génocide ? Pouvez-vous nous donner votre lecture de la diplomatie française de Sarkozy au Rwanda et ses conséquences sur la RDC ?

 

H.N. Le sujet est très vaste et je ne peux le traiter en si peu de temps. J’ai eu le privilège d’assister à l’entretien des présidents Mobutu et Habyarimana le 4 avril à Gbadolite. J’ai eu la chance de discuter avec lui dans les détails de la situation politique « explosive » au Rwanda. Raison pour laquelle il était venu presqu’incognito solliciter l’aide du maréchal Mobutu contre les menaces de mort qui pesaient sur sa personne de la part de son rival Kagamé appuyé en cela par certains pays occidentaux nommément cités. Lors de notre séance de travail, le président Habyarimana nous avait remis la copie d’une note manuscrite de des pilotes français de son Falcon 50. Ils le prévenaient eux-aussi, de l’imminence de son assassinat. Il était clairement établi, selon Habyarimana, que ceux qui voulaient l’assassiner allaient déclencher une véritable catastrophe pour le Rwanda. Car plus personne ne saura contenir les extrémistes hutus qui tiennent à en finir avec les tutsis. Le juge français Bruguière chargé à l’époque du fameux dossier m’avait invité dans son cabinet à Paris il y a quelques années. Nous avons longuement analysé l’événement et échangé des informations. Quand je lui ai parlé par exemple du rapport des pilotes français, il m’a sorti sa copie de ce rapport pour vérifier s’il s’agissait du même rapport. Je ne peux pas livrer certaines choses publiquement.  Mais une chose est certaine : ceux qui ont assassiné Habyarimana sont les déclencheurs du génocide. C’est eux qui ont mis le feu au poudre. C’est comme les incendies des forêts en Europe. Cela n’arrive qu’en été à cause de la sécheresse. Mais la sécheresse n’a jamais provoqué l’incendie. Elle en crée les conditions favorables. Mais c’est celui ou ceux qui ont mis le feu qui sont les premiers responsables.

 

Quant à la diplomatie française actuellement au Rwanda, c’est une affaire qui relève d’abord de la souveraineté française. Je me rappelle cependant que la France a sauvé quelques vies humaines à travers l’Opération turquoise menée à partir du Zaïre à Goma. Je sais que la France a tout fait auprès du Conseil de sécurité à l’ONU pour obtenir l’interposition des forces internationales au Kivu en RDC pour sauver des centaines de milliers des réfugiés hutus rwandais contre la vengeance de certaines des troupes de Kagamé à leur poursuite. L’opposition farouche de Kagamé, appuyé par les États-Unis, a fait échouer cette opération et a coûté la vie à plusieurs centaines de milliers de hutus rwandais et de congolais. Aujourd’hui, si la France veut normaliser ses rapports avec le Rwanda c’est son affaire. Mais elle doit se limiter à ses intérêts à elle ! Nous n’accepteront jamais que cette normalisation se fasse sur le dos du peuple congolais. La RDC et son peuple ne peuvent pas servir de rançon à la France pour regagner les faveurs de Kagamé! On nous parle déjà d’un sommet le 1er juin à Nice pour relancer la coopération régionale dans les Grands Lacs. Que la France sache qu’elle-même dans l’histoire n’a jamais accepté de négocier les conditions de coopération lorsqu’une portion de son territoire est sous occupation. J’ai personnellement apprécié le patriotisme du président Sarkozy dans son adresse après la débâcle électorale de son parti dans les municipales. Il a promis et  menacé d’aller en guerre, s’il le faut, avec les instances de l’Union Européenne à Bruxelles pour défendre les intérêts des agriculteurs français. Alors, pourquoi nous refuser le même droit de défendre d’abord et avant tout les intérêts supérieurs de la RDC ?         

 

 

5.   Abordons maintenant le point chaud de notre actualité : la situation à l’Équateur. Beaucoup de gens souhaite connaître les vraies origines de ce soulèvement. Qui sont des vrais auteurs ? Quel est votre rôle ainsi que celui de l’APARECO dans ces événements ?  Pouvez-vous nous dire sans contours ce que vous savez exactement de tout cela et quelle est votre appréciation de la situation actuelle à Mbandaka?

 

H.N. : Il est vrai que cette affaire est partie d’un conflit tribal entre l’ethnie Enyele et sa rivale. Mais ce n’est ni la cause ni les objectifs de la tension que nous connaissons aujourd’hui dans la province de l’Équateur. C’est la répression sauvage de « Joseph Kabila » qui voue une haine aveugle aux populations de l’Équateur en constitue la cause profonde. Ayant su que Dongo fut le bastion de son pire ennemi Jean-Pierre Bemba, « Kabila » a ordonné d’exterminer toute la jeunesse de ce lieu. Comme le fit Laurent Désiré Kabila à Libenge en 1999. Mais cette fois-ci, la réaction fut différente ! La jeunesse était préparée mentalement : la politique de l’oppression et d’extermination des congolais par les étrangers au pouvoir ne passera plus ! C’est ainsi qu’il eut ralliement de partout. Le pouvoir d’occupation ayant décidé de cacher la vérité sur ce réveil populaire des jeunes patriotes menacés d’extermination, en les présentant comme des simples bandits, nous avons décidé, à leur demande, de leur offrir notre infrastructure de communication pour faire entendre la voix de la vérité. Nous y avons partiellement réussi. Ce qui se passe à l’Équateur est l’une des expressions de la manifestation des nombreux appels que nous avons lancés aux peuples congolais de tout bord. Nous avons ainsi franchi plusieurs étapes : la première étape fut celle de la sensibilisation par l’information, le seconde fut celle de l’appel au réveil de tous les congolais civils et militaires, cette phase nous a conduit maintenant dans la phase de l’engagement et de la manifestation de la volonté d’en finir avec l’ennemi. Cette phase est la manifestation du combat corps à corps qui précède l’étape finale de la chute de l’ennemi. Ce qui ne saura plus tarder. Oh oui ! Quand nous avons commencé cette lutte, on nous a méprisés et injuriés, nous traitant  d’aventuriers illusionnistes. Dernièrement, on a traité les patriotes du Nord de l’Équateur de bandits pêcheurs tandis que les hôpitaux de Gemena étaient bondés de cadavres et de blessés de ceux envoyés par « Kabila ». Après on vous a rassurés que « tous ces voyous » étaient anéantis et que la situation est « maîtrisée » sur toute la province de l’Équateur. Mais d’où viennent ceux qui ont pris le contrôle de Mbandaka en si peu de temps. N’eut-été les troupes de la MONUC dont « Kabila » réclame le départ immédiat, on parlerait aujourd’hui un autre langage. Mais ce n’est qu’une partie remise. Car personne ne pourra plus jamais arrêter la machine de la libération. Les congolais sont définitivement débout ! N’en déplaise aux collabos. Le combat prendra le temps qu’il faudra, il prendra les formes qu’imposeront les circonstances de temps et de lieu… Mais ce combat aura bientôt une fin que s’appelle la victoire du peuple congolais.

 

Il ne nous appartient pas d’informer l’ennemi sur notre rôle direct ou indirect dans les nombreuses réactions et manifestations des congolais à notre appel. Quand vous avez évangélisé un groupe, et que ce groupe arrive à évangéliser tout un peuple, vous ne pouvez que vous réjouir et encourager l’œuvre d’aller de l’avant! Je l’ai dit à maintes reprises, je ne cherche pas à dominer les autres. Mon seul souci est que tous les congolais fassent parti de notre 5 colonne pour libérer notre pays. J’appelle donc tous les patriotes à soutenir tous les mouvements visant à la libération de notre pays. Que ce mouvement viennent du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, à partir du moment qu’il vise à libérer notre pays de l’occupation, le devoir de tout patriote est de le soutenir. Nous sommes dans la clandestinité et nous ne pouvons pas livrer des informations stratégiques sur l’organisation de ceux qui risquent leur vie sur le terrain. Je crois que vous me comprenez.                  

 

 

6.   Votre mot de la fin Monsieur le président ? Quels conseils et orientations donnez-vous aux nombreux patriotes embrouillés par la propagande du pouvoir d’occupation et de ses collabos ? Des membres de famille et amis à Kinshasa nous disent qu’après vous avoir abondamment insulté à l’écran, certains membres PPRD commencent à lancer plutôt l’idée de vous inviter au dialogue pour vous offrir une position pouvant vous permettre d’apporter votre contribution. Que leur répondez-vous ?

 

H.N. Je commence par votre dernière question. Ce n’est pas la première fois que certains de mes compatriotes congolais viennent me faire des propositions de la part du pouvoir d’occupation pour rejoindre le pays et « participer à sa construction ». J’ai toujours invariablement répondu à tous les émissaires. Aujourd’hui, ma position n’a pas changé bien que je sois maintenant le seul ancien dignitaire du régime Mobutu dont les biens privés sont encore confisqués par le pouvoir d’occupation en guise de pression. Mais jusqu’ici beaucoup de mes frères congolais ne semblent pas encore comprendre le sens profond de mon combat. Je n’ai pas de problème avec mes compatriotes congolais. Pour preuve, je mets quiconque au défit de me sortir une seule déclaration de ma part contre Laurent Désiré Kabila depuis le 17 mai 1997, date à laquelle il nous a chassé du pouvoir. Bien que manipulé, il était le fils de notre pays et avait lui aussi droit de diriger ce pays.  Mon combat a commencé depuis que l’imposteur rwandais a été placé à la tête de notre pays après l’assassinat de LD Kabila qui venait de prendre conscience du piège dans lequel il était tombé. Mon problème n’est donc ni d’avoir de l’argent, ni de briguer un poste important, ni d’avoir un quelconque autre avantage personnel. J’ai un seul objectif que je poursuis : libérer notre pays du pouvoir d’occupation pour mettre fin au processus avancé de l’occupation, de la balkanisation et du pillage de notre pays.

 

Voilà pourquoi j’exhorte mes compatriotes congolais à la persévérance. Pour avoir de l’or, du diamant ou du pétrole, on ne gratte pas à la surface du sol. Il faut creuser pour aller dans les profondeurs. Avant de faire le miracle en faveur de Pierre, Jésus lui a demandé d’aller d’abord avec sa barque dans les profondeurs. Trop de congolais n’aiment que la solution de la facilité, les  sentiers battus. Ils aiment rester au bord de l’eau, sans prendre des risques. Nous devons nous débarrasser de l’esprit de peur. Comme avait dit un éminent homme politique américain : ma vraie peur c’est d’avoir peur !   

 

Je voudrais ensuite exhorter mes compatriotes à se débarrasser de l’égoïsme, de l’opportunisme et de la soif aveugle de gain et de confort personnel. Le congolais préfère sacrifier l’intérêt commun tant qu’il n’y trouve pas son compte. Il suffit de regarder ce qui se passe dans nos stades pour s’en convaincre. Lorsqu’un club national, Vita, Imana, Mazembe ou un autre est qualifié et engagé dans une compétition internationale pour représenter le pays, les supporters des autres clubs se liguent contre lui et supportent chez nous les étrangers contre l’équipe représentative de la RDC ! C’est moi ou rien ! Beaucoup de congolais s’opposent à mon combat uniquement parce que c’est Ngbanda. Parce qu’ils craignent que si celui-ci gagnait ils n’y trouvent pas leur compte. Pour moi, tout groupe de patriotes quels qu’ils soient, doit bénéficier du soutien de tous les patriotes congolais sans distinction de région, d’ethnie, de religion ou de conviction politique.

 

Aujourd’hui, le pouvoir d’occupation se sent traqué, ébranlé et secoué dans ses fondations. Ce n’est plus le moment de nous décourager ou de nous diviser. Il faut plutôt faire attention aux méthodes d’intoxications, de mensonges et de corruption mis en place par nos ennemis pour décourager les patriotes. Ils sont en train d’introduire les vers dans le fruit. Démasquez sans tarder les collabos qui se font passer pour des patriotes. Ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui hier étaient des vrais patriotes mais qui ont retourné casaque en silence. Ils gardent leur étiquettes de patriotes mais leurs langages sème le poison de la division et de la confusion. Vous les reconnaîtrez par leur langage. Ils ne s’attaquent plus au pouvoir d’occupation. Seuls les leaders et les cadres patriotes restent leurs cibles.

 

Je voudrais pour terminer rassurer les patriotes du chemin parcouru : nous avons réussi l’étape de la conscientisation et celle du réveil des congolais malgré les quolibets et les menaces; nous venons d’atteindre maintenant l’étape de l’engagement et de la manifestation de la volonté patriotique d’en découdre avec l’occupant. Persévérons dans ce combat car le meilleur est à venir bientôt : la chute de l’ennemi et la fin de l’occupation. Notre combat est juste et Dieu est de notre côté. Sa promesse jubilaire n’est pas vaine ! Un jour c’est mille ans, et mille ans c’est un jour pour Lui. Personne ne peu résister à la promesse de Dieu. Les chefs de synagogues avaient mis une grosse pierre sur la tombe de Jésus, et ils avaient réquisitionné des soldats romains postés devant pour empêcher Jésus d’en sortir. Mais au troisième jour, au temps de Dieu, ni la grosse pierre, ni l’armée d’occupation romaine n’ont résisté ! Courage ! Dieu n’a pas changé ! 

 

Propos recueillis par Eddy Mayenge et Libita Libongo

 pour les radios Lobiko et Bendele

 

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