Concerts en 2018

Musiques pour la Chandeleur

Samedi 24 février à 20h à l'église de Soral
Dimanche 25 février à 17h à l'église de la Ste Croix à Carouge

Programme autour de la fête de la Chandeleur: chant grégorien, polyphonies de la Renaissance, "Chandeleur" pour 6 voix de femmes et percussions: poème de Marie Noël, musique de Nicolas Hafner.

Ensemble vocal féminin Ad Limina - François Torche, percussions

  Entrée libre - Collecte

 

 

 

Programme " Chandeleur"

La fête de la Présentation de Jésus au Temple intervient quarante jours après celle de la Nativité du Seigneur. La fixation de Noël au 25 décembre canonise le 2 février. La fête est même parfois désignée par cette seule date. On la nomme aussi “Chandeleur”. Cʼest la plus ancienne des fêtes de Marie, placée jusquʼà la réforme liturgique de Paul VI, sous le thème de la Purification de la Très Sainte Vierge.

Une fête judéo-chrétienne

Ces quarante jours entre Noël et la Chandeleur sont dʼordre rituel. Et ce rituel est juif. Cette période est celle où lʼaccouchée doit vivre dans lʼisolement quand elle a donné naissance à un individu mâle. Dans le cas dʼune fille, la durée est double. La montée au Temple et le sacrifice auquel elle donne lieu mettent fin à cette situation et effectuent la “purification” rituelle.

De quoi une femme qui a enfanté doit-elle se “purifier” ? Elle est tenue pour “impure” parce quʼelle a perdu du sang, que la sortie du nouveau-né lʼa grand-ouverte sur des intrusions qui ont pu la souiller, et quʼelle a côtoyé la mort. Car donner la vie, à lʼépoque de Marie, cʼest souvent risquer de perdre sa propre vie. Même celle qui a échappé à la mort en couches est censée avoir contracté cette “impureté” que la mort porte avec elle.

Marie et Joseph sont des juifs pieux de stricte observance. Ils sont soumis à la Loi. Et, circoncis, leur premier-né est présenté au Temple, comme tous ses semblables. Jésus enfant est un bon Juif.

Une fête spécifiquement chrétienne

Mais le récit que lʼEvangile selon St Luc nous fait de cet épisode met en scène des personnages qui transforment en événement singulier cette cérémonie standard et, somme toute, banale. Le vieillard Siméon et la prophétesse Anne proclament la portée de cette venue de Jésus au Temple : Lumen ad revelationem gentium : “Une Lumière (“La” Lumière !) est révélée aux Nations”. Siméon peut chanter son Nunc dimittis : “Maintenant tu peux laisser aller ton serviteur... Mes yeux ont vu ton salut...” Et Anne peut renchérir mais aussi prévenir Marie du “glaive qui lui transpercera le coeur”. Un drame universel sʼannonce, sous le signe de la Lumière offerte à tous. Mais, pour lʼinstant, lʼéclat de cette Lumière est encore bien faible. Pas plus que la lueur dʼune chandelle.

Une fête d'origine païenne

Le transfert de Noël au 25 décembre, date du solstice dʼhiver et des fêtes qui le célébraient, entraîne le choix du 2 février pour commémorer la Purification de Marie. Est-ce lʼeffet du hasard ? Februarius chez les Romains, cʼest le “mois des purifications”. Les “Fébruales” sont les journées de février qui y sont consacrées. On y sacrifie à Junon, réputée pour relever les parturiantes de leurs couches. Februo veut dire “purifier”.

Mais la première à devoir être purifiée, cʼest la Terre-Mère. Au coeur de lʼhiver, la Terre se repose et se prépare au renouvellement printanier. Il lui faut être dans les meilleures conditions possibles, neuve et “pure” avant les semailles.

Cʼest aussi en février quʼavaient lieu à Rome les fêtes des Lupercales, au cours desquelles deux jeunes hommes, symbolisant Romulus et Remus, les jumeaux fondateurs de Rome, sacrifient un bouc dans la grotte où ils sont censés avoir été nourris par une louve, puis courent les rues de Rome, armés de lanières confectionnées avec la peau de la bête. Ils en fouettent les femmes qui désirent être fécondes dans lʼannée. Au Ve siècle, le Pape Gélase supprime la tradition des Lupercales pour remplacer cette fête par une Festa candelarum qui donne son nom à la “Chandeleur”.

Pour faire disparaître une tradition païenne, Gélase en rejoint deux autres. Cʼest dʼabord le rite celte de la purification de la terre, célébré en lʼhonneur de la déesse Brigid le 1er février, au cours duquel les paysans, porteurs de flambeaux, parcouraient les champs en procession “priant la déesse de purifier la terre avant les semailles” .

Mais cʼest aussi une réminiscence de la mythologie gréco-romaine qui décrit Déméter, la Terre-Mère, partant, une chandelle à la main, à la recherche de sa fille Perséphone, déesse de la lumière, enlevée par Hadès, le dieu des enfers et de leur obscurité. Février nʼest-il pas le mois où commence à être observable le retour de la lumière et la sortie de la ténèbre hivernale ?

Et les crêpes de la Chandeleur nʼont-elles pas une forme et une couleur solaires, même si leur origine est sans doute dʼavoir été dʼabord destinées à utiliser lʼexcédent de farine de blé avant les semailles dʼhiver ?

"Chandeleur"

Le poème de Marie Noël, mis en musique par Nicolas Hafner, restitue admirablement ce caractère doublement religieux de la Chandeleur. Il rejoint le caractère universel, profondément humain, voire cosmique, de la fête, sa fondation archaïque dans les traditions celte ou romaine où se manifestent les grands thèmes et les grandes images qui traversent toutes les religions : lumière (avec ses variantes, de la chandelle au feu dʼartifice), ténèbres, soleil, terre, fécondité, purification, eau lustrale, processions, semailles, vie et mort.

En même temps, il donne la valeur centrale à la scène évangélique où se révèle un autrement de ces mêmes thèmes et de ces mêmes images, un autrement absolu que seuls les deux témoins ont pressenti et annoncé : Anne,“la vieille qui nʼa rien que le petit des autres”, Siméon “le vieux las et branlant dont le pas sʼensommeille...”

Le synopsis de ce programme, en première audition suisse, convie les auditeurs à assumer ce double héritage culturel, la richesse impressionnante de ses significations et de sa mise en musique aujourdʼhui et au cours des siècles.

Daniel Hameline réf. : Dominique Cadet - Chandeleur - Portail de la liturgie catholique. SNPLS, Paris.

Hanna Rosenblum - Lʼimpureté de lʼaccouchée - Le judaïsme moderne – Massorti.com.

 

 

 

Concerts des 16 et 17 septembre 2017

Ad Limina en concert à Mélan au printemps 2017

A l'occasion de la sortie de son nouveau CD, l'ensemble vocal féminin Ad Limina vous invite à traverser les plus beaux passages de la liturgie chrétienne, dans un programme parcourant les nuits de l'humanité biblique, celles de Palestine, par la Grande Nuit de la Résurrection... pour renaître au Jour de Pâques!

Cortèges, psaumes, alternances de chants et d'hymnes a cappella sont autant de tableaux - autant à voir qu'à entendre - mariant délicatement les diverses époques de la musique sacrée, du plain-chant grégorien jusqu'à des polyphonies modernes créées spécialement pour l'ensemble par son conseiller artistique Daniel Hameline.

Samedi 16 septembre à 17h30, église d'Entremont

Dimanche 17 septembre à 17h, église de Gaillard

Entrée libre, collecte à la sortie

Concert du 22 avril 2017

ad limina printemps 2017

 

 

Un programme qui s'inscrit dans le temps et le lieu: l'ensemble vocal féminin Ad Limina vous invite à traverser les plus beaux passages de la liturgie chrétienne, au long des nuits de l'humanité biblique, celles de Palestine, par la Grande Nuit de la Résurrection... pour renaître au Jour de Pâques!

Cortèges, psaumes, alternances de chants et d'hymnes a cappella sont autant de tableaux -autant à voir qu'à entendre- mariant délicatement les diverses époques de la musique sacrée, du plain chant grégorien jusqu'à des polyphonies modernes créées spécialement pour l'ensemble par son conseiller artistique Daniel Hameline.