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Cent personnalités appellent au respect de la liberté de la presse

dimanche 13 décembre 2009

A l’initiative des trois journaux de l’opposition-Attariq Aljadid, Al Mawqef et Mouatinoune-des personnalités tunisiennes -journalistes, universitaires, avocats, médecins, artistes, cinéastes, écrivains, militants des droits de l’homme, personnalités indépendantes et du monde associatif- ont lancé un « Appel pour la défense de la liberté d’expression et la liberté de la presse ».

Les signataires-une première liste de cent personnes, qui s’est déjà allongée depuis sa publication jeudi 10 décembre, journée internationale des droits de l’homme- ont annoncé, lors de la conférence de presse tenue à cet effet au siège du PDP, qu’ils ont constitué un comité qui aura pour mission d’œuvrer pour un paysage médiatique en Tunisie réellement pluraliste et indépendant.(lire le texte de l’Appel et la liste des signataires.)

Vous pouvez signer la pétition-appel à la fin de cette page web



Appel pour la défense de la liberté d’expression et d’information en Tunisie

L’état des libertés publiques en Tunisie -en particulier la liberté de la presse et de l’information- a connu, ces derniers temps, une grave détérioration. L’information publique et privée est soumise aux directives et à la mainmise du gouvernement. La publication et la propriété des journaux et des périodiques sont soumises au pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Intérieur. L’obtention de l’autorisation de stations radio et télévision n’est basée sur aucune condition ou critère objectif, mais est tributaire du degré de proximité du bénéficiaire du centre de décision, ce qui consacre le monopole de l’Etat sur ce secteur sensible.

Au niveau des médias électroniques, rares sont les sites, blogs et publications électroniques indépendants qui n’ont pas été en butte à la fermeture, à la destruction ou au piratage –sans parler des tracasseries policières et des poursuites judiciaires contre les bloggeurs. Les différents moyens d’information indépendants et d’opposition souffrent tous de restrictions et de divers obstacles, à toutes les étapes de leur activité.

Cette situation a engendré une information unilatérale, figée et arriérée, qui ne reflète nullement la réelle diversité de notre société et de ses élites et ne correspond ni aux sacrifices consentis par la communauté nationale depuis l’indépendance ni à son besoin d’investi r dans la science et le savoir. Une telle information ne respecte pas le citoyen tunisien et ne fait aucun cas de son intelligence : elle est devenue un instrument de propagande totalitaire, ce qui a porté atteinte à la réputation de la Tunisie, classée, dans les différents rapports des organisations internationales crédibles, parmi les derniers pays dans le domaine du respect de la liberté de la presse,.

La situation s’est détériorée encore plus ces derniers mois : le pouvoir a, en effet, organisé, à la veille des élections présidentielles et législatives, un coup de force contre le Syndicat national des journalistes tunisiens, annonçant par là que les élections allaient se dérouler dans une atmosphère de fermeture et de restrictions. Simultanément, le parti au pouvoir a durci sa campagne contre ses opposants, campagne qui s’est déroulée principalement dans les médias et dont le leitmotiv était d’accuser de trahison toute voix discordante. Le citoyen tunisien a ainsi été privé de son droit à prendre connaissance des programmes et des orientations existants, dans leur multiplicité et leur diversité.

Certains journaux se sont lancés, sous le regard et dans le silence des autorités, dans une campagne sans précédent d’attaques, d’insultes et d’atteintes à l’honneur de journalistes indépendants, de militants des droits de l’homme d’opposants politiques et de personnalités indépendantes. Certains journaux ont porté le discours médiatique à un niveau inégalé de bassesse morale, en contradiction criante avec la déontologie de la presse et les valeurs de notre société. De telles pratiques ont provoqué un choc dans l’opinion publique nationale par leur incitation directe à la haine et à l’agressivité, allant jusqu’à l’appel au meurtre, dans une démarche de nature à créer la discorde parmi les citoyens.

 Alors que les Tunisiens aspiraient à plus de détente et d’ouverture, les attaques contre les journalistes et les journaux ont monté d’un cran : les emprisonnements, les kidnappings, les agressions physiques et morales contre les journalistes, les poursuites contre les journaux, les saisies, les entraves à leur publication et à leur distribution se sont multipliés et les journalistes compétents ont été encore plus marginalisés dans les entreprises de presse en vue de faire taire toute voix différente.

Les signataires de cet appel :

- Convaincus qu’une information libre constitue la clé de toute réforme politique, de toute construction démocratique et de tout développement véritable.
-Persuadés qu’on ne peut asseoir le pluralisme politique et culturel et une citoyenneté réelle avec une information dirigée, unilatérale et fermée ;
- Conscients du degré de gravité atteint par la situation de la presse, de l’information et de la liberté d’opinion et d’expression en Tunisie, d’une part, et de leurs responsabilités, actuelles et futures envers leur pays, d’autre part ;
- Attachés au droit du citoyen tunisien à une information honnête et libre, qui respecte son intelligence et sa maturité, sauvegarde ses acquis et défende les valeurs de la république et de la dignité humaine afin que l’information constitue un soutien réel à la stabilité et au développement du pays ;
- Considérant que la liberté de l’information constitue, pour notre pays, une nécessité impérieuse qui ne peut plus être retardée ;
- Appellent à unifier les efforts de tous pour faire évoluer le paysage médiatique dans notre pays et le soustraire à la mainmise du pouvoir exécutif. Ils soutiennent la création d’un « Comité national de défense de la liberté d’expression et d’information », visant à présenter des propositions et des solutions de nature à instaurer une information indépendante, plurielle et libre, et ce en œuvrant pour :
- libérer les journalistes emprisonnés et mettre fin à toutes les formes de violation des droits et de restriction subies par les travailleurs du secteur de l’information,
- lever les entraves imposées aux les journaux indépendants et d’opposition,
- mettre immédiatement fin aux campagnes de dénigrement contre les journalistes, les opposants et les militants des droits de l’homme, campagnes dans lesquelles se sont spécialisés des journaux échappant à toute poursuite,
- mettre fin à l’immixtion du pouvoir dans les affaires des structures professionnelles indépendantes représentant les travailleurs du secteur et permettre au Syndicat national des journalistes tunisiens de tenir son congrès règlementaire en toute indépendance,
- réviser rapidement les lois limitant les libertés d’opinion, d’expression et de réunion, lever les entraves à la liberté de faire paraître les publications et les périodiques et mettre fin à la monopolisation des émissions radio et télé,
- créer une structure indépendante de supervision du secteur de l’information réellement représentative des journalistes et de toutes les familles politiques et de pensée.


Membres de la commission nationale

  1. Abdeljaoued Hela
  2. Abid Abdellatif
  3. Ben Miled Hatem
  4. Ben Moussa Abdessattar
  5. Bghouri Neji
  6. Chammari Khémaïs
  7. Chaouech Adel
  8. Charfi Abdelmajid
  9. Cherif Khedija
  10. Chouikha Larbi
  11. El Heni Zied
  12. Ellouze Mongi
  13. Fourti Salah
  14. Goumani Mohamed
  15. Hadj Salem Rached
  16. Hajji Lotfi
  17. Khechana Rachid
  18. Mahjoubi Ali
  19. Skik Hichem
  20. Thabti Adel

Liste des signataires

(1ère liste, classée par ordre alphabétique)

  1. Abbou Mohamed
  2. Abdelajoued Mehdi
  3. Abdeljaoued Hela
  4. Abdessamad Soukeina
  5. Abedljaoued Jounaïdi
  6. Abid Abdellatif
  7. Akremi Saïda
  8. Ayadi Abderraouf
  9. Ayadi Mohamed
  10. Azzouna Jalloul
  11. Baccar Jalila
  12. Bedoui Abdeljelil
  13. Belhadj Ahlem
  14. Belhadj Hamida Bochra
  15. Belhadj Ridha
  16. Belhadj Yahya Fethi
  17. Belhadj Zekri Radhia
  18. Belhédi Mohamed Habib
  19. Ben Achour Iyadh
  20. Ben Achour Sana
  21. Ben Gaddour Anouar
  22. Ben Jaâfar Mustapha
  23. Ben Miled Hatem
  24. Ben Mohamed Nozha
  25. Ben Moussa Abdessattar
  26. Ben Romdhane Mahmoud
  27. Ben Salem Ali
  28. Ben Sedrine Sihem
  29. Bghouri Neji
  30. Bouaâtour Mohamed Hichem
  31. Bouazzi Ahmed
  32. Bouebdelli Mohamed Bousayri
  33. Bounenni Bassam
  34. Brahim Ahmed
  35. Chaâbouni Hatem
  36. Chammari Khémaïs
  37. Chammari Taoufik
  38. Chaouech Adel
  39. Charfi Abdelmajid
  40. Chebbi Ahmed Nejib
  41. Chebbi Issam
  42. Chekir Hafidha
  43. Cherif Golsom
  44. Cherif Khedija
  45. Chouikha Larbi
  46. El Heni Zied
  47. Ellouze Mongi
  48. Fahem Mouldi
  49. Farhat Safia
  50. Fliss Mohamed Saleh
  51. Fourti Salah
  52. Garsi Monia
  53. Ghdemsi Omar
  54. Gherib Baccar
  55. Goumani Mohamed
  56. Hadj Salem Rached
  57. Hajji Lotfi
  58. Hajji Mourad
  59. Halouani Mohamed Ali
  60. Hamdouni Habib
  61. Hammami Ayachi
  62. Hamza Raouf
  63. Hedhili Abderrahmane
  64. Hkimi Nadia
  65. Horchani Malika
  66. Jmour Mohamed
  67. Jrad Hédia
  68. Jrad Neïla
  69. Jribi Maya
  70. Kazdaghli Habib
  71. Kfif Malek
  72. Khechana Rachid
  73. Kherigi Mohamed Salah
  74. Kilani Abderazzek
  75. Kolsi Samir
  76. Krichen M’hamed
  77. Labidi Kamel
  78. Lakhdhar Latifa
  79. Leila Tmim
  80. Mahjoubi Ali
  81. Mestiri Omar
  82. Msallemi Abdelmagid
  83. Nasraoui Radhia
  84. Nouri Mohamed
  85. Ouarda Bechir
  86. Ounaïes Ahmed
  87. Redissi Hamadi
  88. Riahi Mouldi
  89. Romdhani Messaoud
  90. Skik Hichem
  91. Skik Nozha
  92. Souga Chedli
  93. Tabib Chaouki
  94. Taïeb Samir
  95. Thabti Adel
  96. Tlili Mustapha
  97. Touzri Fethi
  98. Trifi Mokhtar
  99. Triki Souâd
  100. Zaouya Khelil