tag:blogger.com,1999:blog-46077258783181404262024-03-05T23:14:37.370+00:00AlchemythJilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.comBlogger67125tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-15549794350939621582017-12-17T16:54:00.000+00:002017-12-26T22:08:53.583+00:00Harry Potter et la pierre philosophale<br />
<div style="text-align: right;">
<i>Nouvelle traduction.</i></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Chapitre 1</div>
<br />
<br />
Parfaitement normaux – ainsi se présentaient<br />
Avec fierté Monsieur et Madame Dursley<br />
Du 4, Privet Drive ; et leurs vies ordinaires<br />
Se tenait à l’écart du moindre des mystères.<br />
On n'imaginerait jamais pesant sur eux<br />
Les soupçons du quartier ou les yeux des curieux.<br />
Monsieur Dursley gérait, loin de ces inepties,<br />
La firme Grommilard (perceuses garanties,<br />
Fabrication maison, location, livraison). <br />
Pour compenser un cou plus bas que de raison, 10<br />
L'opulent directeur marchait avec panache<br />
Et prenait tendre soin de sa belle moustache.<br />
Grande et blonde, Madame aimait à la passion<br />
Surveiller des voisins la moindre occupation<br />
Grâce à un cou très long, cadeau de la nature<br />
Qui juchait son regard par-dessus la clôture.<br />
De l'avis des époux, on ne verrait jamais<br />
De plus parfait enfant que leur garçon, Dudley.<br />
Malgré des ambitions en tout point satisfaites,<br />
Les Dursley recelaient quelques affres secrètes 20<br />
Et leur plus grande peur était qu'on découvrît <br />
Leur bonheur quotidien par un gendre assombri<br />
Depuis le mariage, un jour sombre de honte,<br />
De vies à la merci de ce que l'on raconte <br />
Et de cette famille étrange : les Potter.<br />
De Madame Potter Madame était la sœur,<br />
Bien qu'à son humble avis elle eût pu ne pas l'être<br />
Après autant d'efforts pour ne pas le paraître :<br />
Face à leur entourage, elle passait son temps<br />
À ne pas mentionner ce beau-frère infamant 30<br />
D'un Dursley acceptable aussi loin que possible.<br />
Tremblant que la rumeur ne les choisît pour cible,<br />
Le couple redoutait surtout l’apparition<br />
Du jeune fils Potter, dont la fréquentation<br />
Ne pourrait de Dudley qu’entacher l’innocence.<br />
Le morne et long mardi où l’histoire commence,<br />
Au lever du soleil et du couple engourdis,<br />
Rien ne laissait prévoir dans les nuages gris<br />
Ce que tout le pays allait bientôt connaître,<br />
L’air ne frémissait pas des désordres à naître. 40<br />
Monsieur Dursley nouait en fredonnant gaiement<br />
L'ennui de sa cravate à son air suffisant, <br />
Sa femme résumait les ragots de la veille,<br />
Et leur fils insistait pour qu'on prêtât l'oreille<br />
Aux revendications de son ventre impérieux,<br />
Si bien qu'aucun ne vit le passage gracieux<br />
D’une chouette dorée par-devant la fenêtre.<br />
Quelques instants plus tard, il fut temps d'apparaître<br />
Au bureau : les époux s'embrassèrent, pressés,<br />
Évitant attendris les restes clairsemés 50<br />
Du repas – c’est Dudley qui fait une colère :<br />
Il a bien mal dormi, le bonhomme à son père –<br />
Madame continua son ménager rituel,<br />
Et Monsieur s'éloigna vers son jour habituel.<br />
<br />
Ce fut dans sa voiture, au premier coin de rue,<br />
Que Monsieur Dursley vit une chose incongrue<br />
Pour la première fois : devant lui, à deux pas,<br />
Une carte routière – et, la lisant, un chat.<br />
L’espace d’un instant, espérant une errance<br />
De sa vue, sa raison… (tout plutôt que sa chance), 60<br />
Il ne comprit pas bien ce qu’il venait de voir ;<br />
Mais le temps d’observer à nouveau le trottoir,<br />
D’une quelconque carte il n’y avait plus signe,<br />
Et seul un chat tigré à l’air crispé mais digne<br />
Renvoyait son regard. Fixement. Un peu trop ?<br />
Mais quoi ! Manquait-il donc à ce point de repos ?<br />
Il se laissait jouer des tours par la lumière…<br />
Risquant un dernier œil par la fenêtre arrière<br />
Vers le coin de la rue qu’il venait de quitter,<br />
Il vit le même chat lire – non, <i>regarder</i> : 70<br />
Les chats ne lisent pas de panneaux ou de carte, <br />
Et puis il se fait tard, il est temps qu’il reparte,<br />
Loin du chat qui regarde un panneau anodin<br />
Indiquant « Privet Drive ». Un stupide félin<br />
Ne saurait arracher ses pensées sérieuses<br />
Des commandes prévues de milliers de perceuses.<br />
<br />
Aux abords de la ville, autre chose pourtant<br />
Détourna son esprit d’un calcul important.<br />
Patiemment assis dans son embouteillage<br />
Comme chaque matin qu’éveillait un péage, 80<br />
Il ne put s’empêcher de remarquer qu’autour<br />
Un carnaval géant s’ébattait en plein jour.<br />
Non, il ne rêvait pas : ces gens portaient des capes.<br />
Celles d’un magasin de farces et attrapes<br />
Que de jeunes voyous auraient dévalisé ?<br />
Ou bien je ne sais quel raout alcoolisé<br />
S’éternisait-il là, sur la place publique,<br />
Infligeant aux regards ce ballet pathétique ?<br />
Les doigts tambourinant sur le bord du volant,<br />
Monsieur Dursley lançait vers le rassemblement 90<br />
Mainte prière sourde étouffant en silence <br />
Cette excitation qui blessait la décence.<br />
Quoi ! Cet homme là-bas semblait plus vieux que lui<br />
Malgré sa cape verte et son air étourdi !<br />
Mais il se dit soudain : pour sortir de la sorte<br />
Il fallait qu’on œuvrât pour quelque cause morte,<br />
Et ces gens n’attiraient sans doute l’attention<br />
Que pour l’heureux succès de leur noble mission.<br />
Ce devait être ça. Oui. L’évidence même.<br />
Puis la circulation cessa d’être un problème ; 100<br />
Ça roula ; il trouva dix minutes plus tard <br />
À se garer devant la maison Grommilard.<br />
<br />
Eût-il ce matin-là changé son habitude,<br />
Il n’eût pu qu’à moitié se plonger dans l’étude<br />
Des perceuses du jour : seule sa position,<br />
Le dos à la fenêtre et face au mur du fond,<br />
L’empêcha d’aviser du neuvième étage<br />
Ce dont toute la rue observait le sillage.<br />
Partout, au ras des toits et des arbres vibrants<br />
Sous les exclamations ahuries des passants, 110<br />
Des chouettes fendaient l’air de la banlieue de Londres,<br />
Se croisaient en plein ciel pour de-ci de-là fondre<br />
Vers telle habitation identique en tout point<br />
À celles qui avaient parsemé leur chemin.<br />
Beaucoup des citadins entassés dans la rue,<br />
Fermement décidés à douter de leur vue,<br />
N’avaient même de nuit aperçu tel oiseau.<br />
Pour nier la certitude, il était un peu tôt.<br />
Loin de la confusion, et loin de toute chouette,<br />
Monsieur Dursley resta d’une humeur guillerette 120<br />
Toute la matinée : il avait pu crier<br />
Sur cinq associés avant le déjeuner.<br />
À midi, devant chez le boulanger d’en face <br />
Où un bon petit pain sans trace de rapace<br />
L’attendait patiemment comme tous les midis,<br />
Il dépassa ces gens aux étranges habits<br />
Qu’il avait jusque-là chassés de sa mémoire.<br />
Jetant vers eux d’un œil une insulte assez noire<br />
Pour se croire exempté de prononcer un son,<br />
Il tenta d’ignorer l’embarrassant frisson 130<br />
Que le long de son dos provoquaient leurs murmures –<br />
D’autant que pas un seul des coquins immatures<br />
À surgir aujourd’hui du siècle dernier<br />
N’avait l’air de vouloir se mettre à mendier.<br />
Il allait leur tourner le dos, beignet en poche,<br />
Lorsqu’il saisit ces mots du cercle le plus proche :<br />
« En effet, les Potter, c’est ce que j’ai compris…<br />
– …On dit que c’est l’enfant…<br />
– Ah oui, leur fils, Harry… »<br />
Il s’arrêta soudain, figé, trébuchant presque.<br />
La peur avait chassé le procès du grotesque. 140<br />
À pas comptés, Monsieur Dursley se retourna<br />
Comme pour dire un mot ; mais il se ravisa.<br />
Il traversa la rue en courant ventre à terre,<br />
Avala l’escalier, somma le secrétaire <br />
D’interdire à tout prix l’accès à son bureau,<br />
Et composait déjà, suant, le numéro<br />
De chez lui – quand un doute interrompit son geste :<br />
Rien n’avait confirmé le présage funeste…<br />
Là encore, à coup sûr, il s’alarmait pour rien.<br />
Potter était d’ailleurs un nom plutôt commun ; 150<br />
Et parmi les lignées portant ce patronyme,<br />
Beaucoup devaient compter un enfant homonyme.<br />
Il n’était même pas certain de son prénom.<br />
Ce pouvait être Harvey. Ou Harold. Ou Harpon.<br />
Monsieur Dursley, souriant, posa le téléphone.<br />
Vraiment, il ne fallait en alerter personne<br />
Et Madame Dursley n’en devait rien savoir.<br />
La mention de sa sœur pouvait tant l’émouvoir…<br />
Elle et lui se montraient facilement cardiaques<br />
À l’idée d’affronter les mœurs de ces maniaques. 160<br />
<br />
Il trouva malaisé, cet après-midi-là,<br />
De rester concentré sur le moindre contrat ; <br />
Et en quittant l’immeuble à cinq heures passées,<br />
Il demeurait plongé si loin dans ses pensées<br />
Qu’au bout de quelques pas à peine à l’extérieur<br />
Il heurtait de plein fouet un pauvre promeneur.<br />
« Pardon », grommela-t-il à la frêle silhouette<br />
Avant de remarquer sa cape violette ;<br />
Mais le petit vieillard à moitié renversé<br />
N’avait pas l’air le moins du monde contrarié. 170<br />
Au contraire, il souriait même jusqu’aux oreilles<br />
Comme s’il revenait du pays des merveilles,<br />
Et, d’une voix stridente attirant l’attention<br />
Des trois quarts de la rue, il s’écria :<br />
« Voyons ! <br />
Mon bon monsieur, taisez votre humble politesse<br />
Et sachez profiter de cet instant de liesse !<br />
Ne vous excusez pas, réjouissez-vous, plutôt !<br />
Vous-Savez-Qui, vaincu !... Ce jour est le plus beau<br />
Depuis près de onze ans – que dis-je, de nos vies !<br />
Nos deux mondes, sortis aujourd’hui de la nuit ! 180<br />
C’est un temps pour les chants et les cérémonies ; <br />
Un moldu tel que vous devrait danser aussi ! »<br />
Sur ces mots, le vieillard l’enlaça par la taille<br />
Et laissa une rue comme un champ de bataille<br />
Revenir peu à peu de son effarement<br />
Tandis qu’il s’éloignait d’un pas indifférent.<br />
Monsieur Dursley sentit que sa grinçante échine<br />
Ne le laisserait pas vraiment prendre racine.<br />
Il ne comprenait pas ce qui s’était passé.<br />
Un parfait inconnu l’avait-il enlacé ? 190<br />
S’étonnait-il tout bas en cherchant sa voiture.<br />
Et cet étrange mot sonnant comme une injure ?<br />
De quel droit ce vieux fou à l'entrain saugrenu<br />
L’avait-il affublé de ce nom de « moldu » ?...<br />
<br />
Une fois son mardi entier mis sur le compte<br />
De l’imagination – non sans mal, ou sans honte,<br />
Puisqu’il désapprouvait tout fruit de l’invention,<br />
À plus forte raison de l’imagination –,<br />
Monsieur Dursley, secoué, put reprendre la route,<br />
La vitesse chassant ce qui restait de doute, 200<br />
L’habitude avalant l’étrange et l’incompris,<br />
Si bien qu’il crut pouvoir approcher de chez lui<br />
L’esprit calme et serein. Mais, au numéro quatre,<br />
Il sentit à nouveau l’inquiétude s’abattre :<br />
Le curieux chat tigré aperçu ce matin<br />
L’attendait patiemment sur le mur du jardin<br />
– Il le reconnaissait à ces deux marques nettes<br />
Qui ceignaient son regard de petites lunettes.<br />
« Pscht ! Pschttt ! » l’exhorta-t-il, sans grand succès pourtant :<br />
Le chat, silencieux, l’observait froidement. 210<br />
Était-ce de la part d’un vieux chat de gouttière<br />
Comportement normal, réaction ordinaire ?<br />
Se demandait Monsieur Dursley, déconcerté,<br />
Mais toujours résolu à ne rien mentionner<br />
De sa longue journée à sa femme ; laquelle<br />
Lui détaillait déjà chaque infime nouvelle<br />
Du voisinage alors qu'il franchissait le seuil<br />
(C’est ce qui chaque soir lui tenait lieu d’accueil),<br />
La plupart au sujet de la fille cadette<br />
Des voisins d’à côté – elle leur tenait tête – 220<br />
Et Dudley, au milieu de l’un de ses repas,<br />
Avait appris, cet ange, un nouveau mot : « Veuxpas ! »<br />
Monsieur Dursley savait qu’il peinait à paraître<br />
Aussi calme et normal qu’il aurait voulu l’être.<br />
Plus tard, Dudley couché, les parents fatigués<br />
Passèrent au salon pour les actualités.<br />
« On termine aujourd’hui sur un peu de mystère : <br />
Divers observateurs de toute l’Angleterre<br />
Ont été les témoins du vol inhabituel<br />
De chouettes en plein jour. On ne sait pas bien quel 230<br />
Curieux évènement entraîna des centaines<br />
D’oiseaux nocturnes dans ces valses hitchcockiennes.<br />
Mystérieux, en effet. » fit le présentateur<br />
Avant de se permettre un sourire moqueur.<br />
« Et tout de suite, Jim McGuffin nous présente<br />
La météo. Donc, Jim, vivrons-nous dans l’attente<br />
D’une nouvelle pluie de chouettes, ce soir ?<br />
– Eh bien, Ted, là-dessus, je ne peux en savoir<br />
Plus que vous ! Je sais, par contre, qu’une autre pluie,<br />
Tombée apparemment dans le Kent, à Dundee, 240<br />
Et jusqu’en Yorkshire, a autant étonné<br />
Nos téléspectateurs. Beaucoup m’ont appelé<br />
Pour m’informer qu’au lieu des averses constantes,<br />
Le ciel était hier plein d’étoiles filantes !<br />
Ce n’était pas du tout dans mes prévisions.<br />
Peut-être a-t-on lancé les célébrations<br />
De la nuit de Guy Fawkes avec un peu d’avance ?<br />
C’est dans une semaine ! Il faut garder patience.<br />
Mais ce soir, en tout cas, devrait être pluvieux. »<br />
Figé dans son fauteuil, écarquillant les yeux, 250<br />
Monsieur Dursley fixait les images démentes.<br />
Des chouettes en plein jour ? Des étoiles filantes ?<br />
Des costumes grossiers de toutes les couleurs ? <br />
Et surtout, ce murmure au sujet des Potter…<br />
Sa femme rapportait du thé de la cuisine<br />
Et lui sentait toujours monter l’adrénaline.<br />
Plus de doute : tout ça sentait vraiment mauvais ;<br />
Il lui fallait parler à Madame Dursley.<br />
Il se racla la gorge et posa la théière :<br />
« Dis-moi, Pétunia, ma chère, 260<br />
N’aurais-tu pas, dernièrement,<br />
Eu vent de quelque événement<br />
Au sujet de ta sœur cadette ? » <br />
Comme il s’y attendait, elle tourna la tête<br />
Et braqua sur lui deux yeux choqués et furieux.<br />
Après tout, d’habitude, ils restaient silencieux<br />
Sur le gênant sujet de la belle-famille
<br />
Dont Madame affectait d’être l’unique fille.<br />
« Du tout, » cracha-t-elle. « Pourquoi ?<br />
– La télé », fit-il en émoi, 270<br />
« Parlait de choses affolantes :<br />
De chouettes, d’étoiles filantes…<br />
Et aujourd’hui, près du travail,<br />
Ces costumes d’épouvantail !<br />
– Que veux-tu que cela nous fasse ? » <br />
Il réprima une grimace. <br />
« Enfin, je me dis simplement…<br />
Tout ça, d’un coup, en même temps…<br />
Je me suis dit, ça me rappelle<br />
Les gens… tu sais, les gens <i>comme elle</i> ? » 280<br />
Oserait-il lui dire avoir ouï le nom <br />
Des Potter ce matin ? Il décida que non.<br />
Quand Madame Dursley, de ses lèvres pincées,<br />
Eut siroté son thé à petites gorgées,<br />
Il poursuivit, aussi calmement qu’il pouvait :<br />
« Leur fils a l’âge de Dudley,<br />
Ou dans ces eaux-là ? <br />
– Je suppose, »<br />
Laissa-t-elle échapper après une autre pause.<br />
« Et quel est son prénom, déjà ?<br />
Howard ? C’est Howard, n’est-ce pas ? 290<br />
– Harry. Un nom très ordinaire,<br />
À mon avis, sans rien pour plaire. <br />
– Oh oui, je suis plutôt d’accord. »<br />
Puisqu’il parvenait mieux qu’elle à se donner tort<br />
Et que son pauvre cœur manquait de lâcher prise,<br />
Monsieur Dursley calma son accès de franchise <br />
Et monta sans un mot dans la chambre à coucher.<br />
Quand Madame Dursley s'en alla se doucher, <br />
Il risqua un coup d’œil en bas par la fenêtre<br />
Mais le chat n’avait pas bougé d’un millimètre. 300<br />
Il scrutait Privet Drive endormie devant lui<br />
Comme s’il attendait que sortît de la nuit<br />
Quelque chose, ou quelqu’un… Pourquoi dans <i>cette</i> rue ?<br />
Avait-il eu depuis ce matin la berlue,<br />
Ou fallait-il y voir signe que les Potter<br />
Les jetaient aujourd’hui en pâture aux rumeurs ?<br />
S’il était dévoilé aux gens du voisinage<br />
Que les Dursley avaient caché ce cousinage<br />
Avec des – non, il ne le supporterait pas<br />
Il était déjà tard : le couple se coucha. 310<br />
Si Madame Dursley s’assoupit assez vite,<br />
Monsieur Dursley ne put fermer l’œil tout de suite.<br />
Les évènements fous de ce maudit mardi<br />
Tournaient et retournaient au fond de son esprit.<br />
Sa dernière pensée, la plus réconfortante,<br />
Gagea que même si la famille infamante<br />
Se révélait mêlée à ce pendable tour,<br />
Rien ne disait pourtant qu’elle errait alentour,<br />
Et rien pour le moment n'eût pu les compromettre ;<br />
Après tout, les Potter ne sauraient méconnaître 320<br />
Ce que sa femme et lui pensaient des gens comme eux. <br />
Il conclut donc avec le même aplomb brumeux<br />
Qu’aucun de leurs complots ne pouvait les atteindre,<br />
Et bâilla longuement : il n’avait rien à craindre. <br />
<br />
Vous vous doutez, lecteurs, combien il se trompait.<br />
Car si Monsieur Dursley peu à peu s’endormait, <br />
Le chat, lui, ne montrait nul signe de faiblesse,<br />
Droit comme une statue, les yeux fixés sans cesse<br />
Sur un coin de la rue apparemment banal<br />
Sans que rien ne troublât son calme minéral. 330<br />
Il ne tressaillit pas aux claquements de portes,<br />
Ne frémit même pas quand de vives cohortes <br />
De chouettes égarées manquèrent le frôler.<br />
À minuit seulement le chat daigna bouger.<br />
De ce coin qu’il fixait se détachait une ombre :<br />
Sans un bruit, comme s’il caressait la pénombre, <br />
Un homme s’avança tel que jusqu’à ce soir <br />
Privet n’en avait vu ni n’espérait en voir. <br />
C’était un homme grand et plus maigre que mince,<br />
Au pas lent d’un vieux roi, à la robe d’un prince, 340<br />
La barbe aussi chargée d’argent que ses cheveux <br />
Noués à sa ceinture en un tour audacieux <br />
Tombant, signe des ans, le long de sa silhouette <br />
Qu’achevaient d’allonger une cape violette<br />
Et les épais talons de ses bottes de cuir.<br />
Ses yeux bleus si brillants qu’ils en semblaient bleuir<br />
Égarés sous de fins verres en demi-lune<br />
Détaillaient les maisons de Privet une à une ;<br />
Et sur les bords saillants d'un long nez biscornu<br />
Se lisait chaque écueil que l'homme avait connu 350<br />
En ce siècle essoufflé qui l'épuisait encore. <br />
Le nom de cet homme était Albus Dumbledore.<br />
<br />
Mais Albus Dumbledore avait l’air d’ignorer<br />
Qu’ici tout, de son nom à son habit doré,<br />
Lui vaudrait les égards qu'on vouait aux microbes. <br />
Il était occupé à fouiller dans ses robes<br />
Lorsqu’il parut sentir les yeux posés sur lui<br />
Et releva les siens avec un air réjoui<br />
Pour croiser le sévère éclat d'une prunelle.<br />
L’homme eut un gloussement qui secoua la ruelle, 360<br />
Avant de murmurer :<br />
« J’aurais dû m’en douter. »<br />
Il sortit de sa poche un briquet argenté,<br />
L'ouvrit et le tendit vers l'un des réverbères<br />
Dont soudain, dans un bref claquement, les lumières<br />
S'évanouirent jusqu'à la dernière lueur. <br />
Douze fois il tendit le déluminateur<br />
Et douze fois l'objet goba les étincelles<br />
De sorte qu'en dehors des patientes prunelles<br />
Du chat toujours sur lui, le noir se fit complet.<br />
Même les yeux perçants de Madame Dursley 370<br />
N'auraient pu déceler dans l'ombre de la rue<br />
Le moindre mouvement. La mine résolue,<br />
Dumbledore rangea le déluminateur<br />
Dedans sa cape en s'avançant avec lenteur<br />
Vers le numéro quatre, où après un silence<br />
Il souffla au félin près de lui :
« Quelle chance<br />
De vous trouver là, Professeur MacGonagall. »<br />
L'homme étrange voulut sourire à l'animal<br />
Mais lorsqu'il se tourna vers lui, plus de rayures,<br />
D'attentive raideur, de griffes, de fourrures : 380<br />
Le chat sur le muret a soudain disparu<br />
Et là où, un instant plus tôt, il s'est tenu,<br />
Se tient droite une femme âgée, dont les lunettes<br />
Sont des marques du chat les images parfaites.<br />
Un rigoureux chignon serre ses noirs cheveux,<br />
Sa cape est d'un vert vif, émeraude, et ses yeux<br />
Brillent d'agacement dans l'étroite avenue.<br />
« Je ne m'attendais pas à être reconnue.<br />
– Ma chère, dans ma vie j'ai croisé plus d'un chat,<br />
Et je n'en croisai pas d'aussi raide que ça. 390<br />
– Vous seriez raide aussi après une journée<br />
Entière sur la brique à surveiller l'allée.<br />
– Entière ? Seule, ici, loin des festivités ?<br />
J'ai passé en venant cent banquets animés.<br />
– Ah, ça, oui ! J'ai bien vu ! Des excès déplorables.<br />
On aurait pu les croire un peu plus responsables.<br />
Les moldus ne sont pas complètement idiots :<br />
Même eux l'ont remarqué, c'était à leurs infos.<br />
Les chouettes, et bien sûr ces étoiles filantes...<br />
Je parie que l'on doit ces frasques imprudentes 400<br />
À Dedalus Diggle, ce satané butor. <br />
– Pour autant, Minerva, peut-on leur donner tort ?<br />
L'Angleterre longtemps s'était passée de fêtes.<br />
Depuis plus de onze ans que nous courbions nos têtes...<br />
– C'est vrai, mais aujourd'hui que nous la relevons <br />
Fallait-il qu'aussitôt nous la reperdions ?<br />
La joie se satisfait d'un peu de retenue.<br />
Mais les voilà, de jour, en robe, en pleine rue. <br />
Il ne manquerait plus que l'on nous découvrît<br />
Le jour où disparaît enfin Vous-Savez-Qui. 410<br />
Il aurait donc vraiment disparu, Dumbledore ?<br />
– Selon toute apparence. Une nouvelle aurore<br />
Saluait ce matin notre libération.<br />
Puis-je vous proposer un bonbon au citron ?<br />
– Quoi ?<br />
– Un de ces bonbons acides, friandises<br />
Faites par les moldus et que je trouve exquises.<br />
– Je vous remercie, non. » fit-elle froidement<br />
Comme si ce n'était pas du tout le moment.<br />
« Je dis que, même si nous acceptons de croire<br />
À Vous-Savez-Qui mort au sommet de sa gloire, 420<br />
Même alors...<br />
– Minerva, je vous coupe, pardon.<br />
Sans doute pourriez-vous l'appeler par son nom ?<br />
Ce nom, « Vous-Savez-Qui », est fort déraisonnable. <br />
Onze ans que l'on entend ce tic insupportable<br />
Et j'ai eu beau plaider, personne n'en démord. <br />
Il n'a qu'un nom : c'est Voldemort. »<br />
Des années de terreur et des marches funèbres<br />
Grondaient dans le seul nom du Seigneur des Ténèbres.<br />
McGonagall ne put réprimer un frisson.<br />
Dumbledore, pourtant, toujours à son bonbon, 430<br />
Parut ne pas le voir.<br />
« J'en suis toujours perplexe.<br />
Une telle expression rend l'échange complexe.<br />
Moi, la moitié du temps, j'entends « Vous-Savez-Qui »,<br />
Je me demande un peu de qui donc il s'agit.<br />
D'autant que je ne vois pas de motif valable<br />
À craindre autant le nom que l'homme abominable.<br />
– Je sais bien mais, Albus, vous êtes différent. »<br />
Dit-elle, admirative, à l'homme exaspérant.<br />
« En ce monde vous seul Vous-Savez-Qui redoute.<br />
Pardon, soit – Voldemort.<br />
– Flatterie ! Et j'en doute. 440<br />
Le pouvoir du Seigneur des Ténèbres touchait<br />
À des sommets que moi je ne gravis jamais.<br />
– Vous accableriez-vous d'un peu moins de noblesse<br />
Que vous en calqueriez la plus âcre prouesse.<br />
– Une chance pour moi qu'il fasse sombre ici :<br />
Je ne me souviens pas avoir autant rougi.<br />
– Albus ! Sérieusement. Plus grave que les chouettes,<br />
Plus diffus et bruyant que ces fâcheuses fêtes,<br />
Il y a ces rumeurs. Avez-vous entendu<br />
Ce qu'on dit sur sa mort, sur ce qui l'a vaincu ? » 450<br />
Elle touchait enfin à la cause première<br />
Qui l'avait fait attendre un long jour sur la pierre.<br />
Jamais, en tant que femme ou en tant que persan,<br />
Elle n'avait fixé de regard si perçant<br />
Sur Albus Dumbledore. Il était manifeste<br />
Qu'elle attendait de lui une parole, un geste,<br />
Qui pourrait discerner le vrai dans les rumeurs.<br />
« On dit donc qu'hier soir, pour trouver les Potter,<br />
Voldemort apparut chez eux, dans leur village,<br />
Au Vallon de Godric, laissant dans son sillage 460<br />
Les corps inanimés de James et de Lily... »<br />
Il baissa bas la tête. Elle poussa un cri.<br />
« Lily, James... Je ne veux... Je refusais d'y croire...<br />
Albus...<br />
– Je sais, je sais... »<br />
Réconfort illusoire,<br />
Il serra Minerva contre lui un instant.<br />
« Et... l'on dit autre chose. On dit que leur enfant, <br />
Leur fils de quinze mois sans force inhabituelle, <br />
Aurait seul survécu à l'attaque mortelle ? <br />
Sans qu'on sache comment, sans qu'on sache pourquoi,<br />
Sa magie lui faillit pour la première fois : 470<br />
Ayant fait du garçon un orphelin lui-même,<br />
Voldemort rencontra son ennemi suprême<br />
Et bien qu'en cette guerre il fut cent fois vainqueur,<br />
Sa puissance se tut devant Harry Potter.<br />
– Oui : cette sombre nuit prend deux vies, nous délivre,<br />
Et, mystérieusement, laisse un enfant survivre. »<br />
D'un même mouvement ils séchèrent tous deux<br />
Les larmes qui perlaient maintenant à leurs yeux.<br />
Puis, Albus Dumbledore ôta de sa simarre<br />
Une montre dorée d'apparence bizarre, 480<br />
Sans chiffres, mais où douze aiguilles indiquaient<br />
Des astres étrécis comme des feux follets.<br />
« Hagrid est en retard. D'ailleurs, c'est lui peut-être<br />
Qui aura révélé où je devais paraître ?<br />
– Sans surprise, c'est lui ; puis-je, moi, demander<br />
Pourquoi c'était ici qu'il fallait vous trouver ?<br />
– Je viens remettre Harry à son oncle et sa tante <br />
Qui sont dorénavant sa famille restante.<br />
Un courrier de ma main les en informera.<br />
– Vous n'oseriez pas ! Les gens qui vivent là 490<br />
N'ont rien en eux qui nous ressemble ou nous accepte.<br />
Les parents sont pétris de suffisance inepte,<br />
Leur fils frappe sa mère au gré de ses humeurs,<br />
Et vous leur confieriez l'héritier des Potter ? <br />
Qu'avez-vous pu leur dire en une pauvre lettre<br />
Du garçon que le monde entier devra connaître ?<br />
Qu'apprendront ces moldus de quelques mots de vous ?<br />
Son exploit sauve tous mais n'importe qu'à nous.<br />
Les nôtres ne verraient pas de grâce plus grande<br />
Que d'abriter chez eux cet être de légende. 500<br />
De James et de Lily le fils miraculé<br />
Longtemps par nos enfants verra son nom chanté !<br />
Les livres de fiction et les livres d'histoire<br />
Diront ce que nos vies empruntent à sa gloire<br />
Et pourquoi chaque année l'on fête en même temps<br />
La victoire et Harry Potter !<br />
– Précisément.<br />
Quel enfant peut grandir en se sachant célèbre<br />
Sans que de vanité son cœur ne s'enténèbre ?<br />
Célèbre avant d'apprendre à marcher et parler !<br />
Pour ce qu'il ne pourra même se rappeler ! 510<br />
Loin des empressements de la foule servile<br />
Vous savez comme moi qu'il vaut mieux qu'on l'exile. <br />
– Oui. Vous avez raison, évidemment, Albus.<br />
Que l'orphelin, au moins, n'abandonne pas plus.<br />
Qui l'amène, d'ailleurs ?<br />
– Hagrid. Il est en route.<br />
– Ah... Est-ce prudent ? <br />
– J'ai confiance en lui.<br />
– Sans doute,<br />
L'homme est brave et dévoué, je n'en disconviens pas,<br />
Mais un brin négligent... Qu'est-ce que c'est que ça ? »<br />
Un grondement soudain déchirait le silence.<br />
Il naissait de partout et gagnait en puissance 520<br />
Sans que rien dans la rue ne parût s'éveiller ;<br />
Se tournant vers le ciel, ils virent tournoyer<br />
Une motocyclette immense qui fit halte <br />
Dans un rugissement devant eux sur l'asphalte.<br />
À cheval sur l'engin bruyamment atterri, <br />
Un être plus énorme encore était assis, <br />
Deux fois plus grand qu'un homme et cinq fois plus robuste,<br />
Sa barbe et ses cheveux un amas noir et fruste<br />
Qui cachait de ses nœuds son visage bourru,<br />
Ses mains, gantées de cuir, d'un diamètre incongru, 530<br />
Ses pieds deux dauphins nains dans d'épaisses chaussures ;<br />
Et dans ses bras puissants : un tas de couvertures.<br />
« Rubeus, vous voici. D'où vient cette moto ?<br />
– Professeurs. J'ai le marmot.<br />
Et Sirius Black me la prête<br />
Pour cette mission secrète.<br />
– Fort bien. Aucun souci ?<br />
– Non,<br />
Professeur. De la maison<br />
Il ne restait plus grand-chose ;<br />
Je l'ai sorti vite à cause 540<br />
Que s'approchaient les moldus.<br />
Quand on passait au-dessus<br />
De Bristol, le petit ange<br />
S'est endormi dans son lange. »<br />
Dumbledore et McGonagall dévisageaient<br />
Le garçon assoupi que les linges couvraient. <br />
Sous ses cheveux de jais s'inscrivait dans sa chair<br />
Une curieuse entaille évoquant un éclair.<br />
« Est-ce là... ?<br />
– En effet. Il aura cette empreinte<br />
Pour toujours.<br />
– Ne l'enlèverez-vous pas ?<br />
– J'ai crainte 550<br />
Que vous me flagorniez encore, Minerva ;<br />
Mais si je le pouvais, je ne le ferais pas.<br />
Pour profondes qu'elles soient, nos pires cicatrices<br />
Savent avec le temps se montrer bienfaitrices.<br />
J'en ai une au genou qui creuse le tracé<br />
Du métro londonien avec fidélité.<br />
Enfin ! Donnez-le-moi, Hagrid – il faut s'y mettre.<br />
– Professeur... Je peux peut-être<br />
Lui dire au revoir avant ? »<br />
Dumbledore avait pris entre ses bras l'enfant. 560<br />
Hagrid pencha vers lui sa tête colossale<br />
Et en l'égratignant de sa barbe inégale<br />
Il posa sur Harry un revêche baiser<br />
Puis poussa brusquement un cri de chien blessé.<br />
« Mais enfin, chut, Hagrid ! Vous réveillez la rue ! »<br />
Souffla McGonagall à la plainte incongrue. <br />
« Pardon, pardon... C'est affreux...<br />
Lily, James... morts tous les deux !<br />
Et le petiot qu'on envoie<br />
Dans une maison sans joie 570<br />
Vivre parmi les moldus !<br />
– C'est triste, mais moins fort ! Nous serons entendus. »<br />
Elle parlait tout bas et avec prévenance<br />
En tapotant des doigts le bras de l'homme immense.<br />
Dumbledore enjamba le muret du jardin,<br />
Marcha jusqu'à la porte et posa l'orphelin<br />
Prudemment sur le seuil. Près de lui, une lettre,<br />
Seule bénédiction qu'il pouvait lui transmettre.<br />
Ils restèrent tous trois silencieux un moment<br />
À regarder l'endroit où reposait l'enfant. 580<br />
Hagrid tremblait, secouait ses épaules massives ;<br />
Les prunelles d'azur d'ordinaire expressives <br />
De Dumbledore avaient pris un éclat de deuil ;<br />
McGonagall clignait furieusement de l'œil.<br />
« Allons, » reprit enfin Professeur Dumbledore,<br />
« Notre devoir est fait. Nous pouvons joindre encore<br />
Les fêtes célébrant le succès d'aujourd'hui.<br />
– Ouais. Professeurs, bonne nuit.<br />
Je vais garer la bécane<br />
Avant qu'un voisin me damne. » 590<br />
D'un geste de sa manche, Hagrid sécha les pleurs<br />
Dont sa voix avait tu de son mieux les couleurs.<br />
Il enfourcha l'engin et un coup de sa botte<br />
Fit rugir le moteur : aussitôt, le pilote<br />
Disparaissait au loin dans les hauteurs du soir.<br />
« Professeur, avant peu j'espère vous revoir. »<br />
Minerva se moucha plutôt que de répondre.<br />
Dumbledore tourna les talons pour se fondre<br />
À nouveau dans la rue et sa sombre torpeur.<br />
À nouveau, il sortit le déluminateur : 600<br />
En un clic, douze éclairs recouvrirent leur place, <br />
Illuminant Privet sur toute sa surface.<br />
La soudaine lueur orange révéla<br />
Le pas furtif d'un chat tigré qui s'éclipsa.<br />
Dans un dernier regard pour ses hontes futures<br />
Il souhaita bonne chance au tas de couvertures<br />
Où reposait, blotti, serein, le nourrisson, <br />
Puis disparut. Le vent caressa d'un frisson <br />
Les haies entretenues de la rue silencieuse.<br />
Tout dormait ce soir-là dans Privet harmonieuse, 610<br />
Dernier endroit au monde où croire au merveilleux.<br />
Harry Potter remua mais n'ouvrit pas les yeux.<br />
Une petite main se ferma sur la lettre ;<br />
Il dormit, ignorant de ce qu'il pouvait être,<br />
Sans se savoir promis à la célébrité,<br />
Sans savoir son exploit connu du monde entier,<br />
Sans savoir qu'au matin l'éveillerait sa tante<br />
En le découvrant là dans un cri d'épouvante<br />
À l'heure de sortir les bouteilles de lait,<br />
Sans se douter non plus que son cousin Dudley 620<br />
S'attacherait bientôt à le tordre et le mordre...<br />
Il ne pouvait savoir que de nouveaux mots d'ordre<br />
Dans le décor feutré d'occultes réunions<br />
Passaient de voix en voix comme des confessions<br />
Et sonnaient le doux chant de la fin de la guerre<br />
À chaque tintement de verre contre verre :<br />
À sa santé, à lui qu'on a tant attendu,<br />
Harry Potter, le Garçon qui a Survécu !<br />
<br />
<br />Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-50685320524403485022010-03-18T00:11:00.004+00:002012-05-12T17:07:30.046+01:00I'm no Victor Hugo<div>
<br /></div>
(Il devient trop facile de faire des a<br />
<div>
lexandrins une fois qu'on a pris l'habitude<br />
<div>
en pensant de drainer ses traits de solitude</div>
<div>
au rythme empreint mystérieusement de ma</div>
<div>
<br /></div>
<div>
gie séculaire dont les lois tendent à se</div>
<div>
perdre pour mieux régner sur le dit et le lu</div>
<div>
au point de précipiter l'aval attendu</div>
<div>
chaque fois que l'on décapite tout ce que</div>
<div>
<br /></div>
<div>
cette forme permet de chiffres et de sons</div>
<div>
et de sens et de symboles et de présages</div>
<div>
de sorte qu'on se prête à se tuer à l'outrage</div>
<div>
<br /></div>
<div>
et qu'on se dit souvent :) qu'importe la façon,</div>
<div>
Si même Cyrano s'est vu manquer de rimes,</div>
<div>
Du moment que le coeur ou la tête s'exprime.</div>
<div>
<br /></div>
</div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-63744939526069264552010-11-19T19:56:00.007+00:002012-05-12T17:03:11.729+01:00Vieux dossiers<span style="font-style: italic;">Trop longtemps que ce blog se meurt, ce que j'écris n'est ni fini ni publiable, je comble donc le vide avec </span><span style="font-style: italic;">quelques vieux sonnets évoqués lors des </span><a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/03/spections.html" style="font-style: italic;">spections</a><span style="font-style: italic;"> </span><br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-style: italic;">avril 2008</span><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<style>
p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; }div.Section1 { page: Section1; }
</style> «<span style="font-weight: bold;"> Qu'il y ait donc des dieux </span>»<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Qu'il y ait donc des dieux. Qu'ils sortent des caveaux.<br />
Je ne trouve pas là qu'il y ait du nouveau.<br />
Vous le vouliez : je veux que vous les fassiez naître<br />
Pour s'immerger au fond de l'infini de l'être<br />
Voir ce que changerait ce qu'on nous clamait tant.<br />
<br />
Certes, le merveilleux a pu changer de camp ?<br />
Mais toujours sur le point de rencontrer le mythe,<br />
L'infini, le sorcier, le démon qu'on imite,<br />
Le parfait, l'indicible, où peut-on trouver Dieu<br />
Là plus qu'ailleurs, peut-on en détourner ses yeux ?<br />
<br />
Il est bien triste l'homme à qui l'on aura dit<br />
Qu'il est possible un jour qu'il connaisse l'ennui ;<br />
Il est plus triste encor qu'il le croie par amour<br />
D'un monde secondaire au-delà de ses jours.<br />
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-78336848071609860132010-11-19T20:31:00.004+00:002012-05-12T17:01:40.263+01:00Vieux dossiers (3)<div style="text-align: right;">
<span style="font-style: italic;">automne 2006, revu en mai 2007</span><br />
<span style="font-style: italic;">mon tout premier poème ! indulgence.</span></div>
<br />
<div style="font-weight: bold; text-align: center;">
Paris n'est plus</div>
<div>
<br />
Paris je n'aurai vu que peu de tes merveilles,<br />
Tu ne m'auras laissé que ces ardentes veilles,<br />
Ces attentes sans nom où j'écoutais lassé<br />
Les pleurs du piano de pluie sur le pavé.<br />
<br />
Il me restait pourtant tant à voir, à penser,<br />
Tant de pierres chargées de lumière à fouler,<br />
D'avenues à gravir, le regard dévorant<br />
Temples, tours et palais, cortège revenant...<br />
<br />
Rayons poussiéreux, résonances de rires,<br />
Ternes miroitements - cimetière d'empires :<br />
Ne demeure de toi que sang, cendres et sable<br />
<br />
Et dans mon souvenir, nus et silencieux,<br />
Tes murs n'abritent plus que des échos d'adieux.<br />
De prestige déchu en moi brûle une fable.<br />
<br />
<br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-36532120111492040582008-10-02T19:59:00.007+01:002012-05-07T11:16:51.192+01:00Indécision, indistinction, hérésie<div style="text-align: justify;">
<i>Enfin fini. Poème forcément métaphorique, dans la veine (d'espoir) poétique des </i>Ministres<i>, et dont la particularité formelle est de pouvoir être lu sans prêter attention au décrochage typographique, dessinant alors un sonnet allongé de trois fragments d'éternité plutôt qu'un sonnet entrecoupé de promesses.<br />Le titre est de Roubaud.</i><br />
<br /></div>
<i></i><br />
<div style="font-weight: bold; text-align: center;">
<br />
Méditation de l'indécision, de l'indistinction, de l'hérésie<br />
<br /></div>
<style type="text/css">
<!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->
</style> <br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Un jour que crépitant des afflux des possibles<br />J'aurai vu l'abandon apprêter sur mon cas<br />Ses écarts trop souvent, un jour que l'ordre aura<br />Trop traversé de son âge les indicibles,</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je serai anarchiste ;</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Au jour claquant des bris des ordres, à ce jour<br />Que la blancheur désiste, et que défend le vide,<br />Où sera circonscrit l'inconnu par la bride,<br />Et si l'humain persiste à chanter comme un sourd,</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je serai communiste ;</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Au jour seul alourdi par la plurielle teinte<br />Et par l'heure et la piste au-delà l'ordre atteinte,<br />Ouvert, étreint d'ennui, aux chapes bleues ouvert,</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je serai libertaire</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Au chevet d'une plainte, un jour dont la romance<br />Aura tait l'ordinaire. Écrivant sans la science,<br />Être au nom d'affre éteinte, avoir par goût de l'air.</div>
<i><br /></i>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-75074273163962610182012-04-03T00:08:00.010+01:002012-04-22T13:38:44.283+01:00Honnête le temps d'un soir<div>
-contenu délété-</div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-58218502646250663562012-04-15T15:05:00.013+01:002012-04-15T16:26:36.336+01:00L'Adieu aux armes<div style="font-family: Georgia, serif; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal; font-style: normal; "><br /></div><span style="font-style: normal; ">Je ne crois pas pouvoir vous expliquer pourquoi.</span><br /><span style="font-style: normal; ">C’est en la pourchassant que vous saurez l’histoire ; </span><br /><span style="font-style: normal; ">C’est en la bannissant que la période noire</span><br /><span style="font-style: normal; ">S’ouvrira devant vous, et que sous votre doigt </span><br /><span style="font-style: normal; ">Se tracera le sens nouveau de chaque loi </span><br /><span style="font-style: normal; ">Dont vous demeurerez la vivante mémoire.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Pour conduire un pays à sa libération,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Le héros sait qu’il doit éviter la romance</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qui veut chercher d’où vint la première offense</span><br /><span style="font-style: normal; ">Ou ce qu’implique chaque élan de rébellion.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Vous, héros, négligez l’excuse et le talion,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et en votre unité placez votre confiance.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Si vous êtes l’armée que vous m’avez dédiée,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Dans un mystère rien n’est si facile et creux</span><br /><span style="font-style: normal; ">Que vous attendiez d’un espoir paresseux</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qu’un autre veuille bien vous en donner l’idée ;</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et puisqu’on sait l’énigme à votre vie liée</span><br /><span style="font-style: normal; ">Céderiez-vous la vie pour arracher l’aveu ?</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">À cette lâcheté préférez être en tort.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et si vous n’êtes rien sans savoir qui vous êtes,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Il faut que chaque pas sur ces routes secrètes</span><br /><span style="font-style: normal; ">Soit autant contre vous que contre le dehors.</span><br /><span style="font-style: normal; ">J’en appelle à l’orgueil qui lie les rouge et or :</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qu’entre vous seulement se répondent les dettes.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Regardez-moi : j’ai su ! Qu’y gagnai-je, sinon</span><br /><span style="font-style: normal; ">Pour chaque connaissance une nouvelle ride</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et pour chaque avancée vers la clarté solide</span><br /><span style="font-style: normal; ">Plus de renoncement au tranquille abandon</span><br /><span style="font-style: normal; ">Dans les chaleurs du doute et de la déraison</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qui aident le chercheur à se sentir moins vide ?</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Peut-être me trompé-je, et ce savoir peut-être</span><br /><span style="font-style: normal; ">Aura raison de vous de s’être fait attendre ;</span><br /><span style="font-style: normal; ">Mais vous êtes toujours trop jeunes pour entendre</span><br /><span style="font-style: normal; ">De ma voix les secrets qui vous auront vus naître</span><br /><span style="font-style: normal; ">Au milieu du combat qui fera disparaître</span><br /><span style="font-style: normal; ">Beaucoup de vos amis et de votre âge tendre.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Des fins que je connais, laquelle définir</span><br /><span style="font-style: normal; ">Comme aurore du sort qui ce soir vous enrôle ?</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je n’en suis pas capable, et ce n’est pas mon rôle :</span><br /><span style="font-style: normal; ">Tant d’années à choisir quel côté soutenir,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Plus encore à trancher de quoi me repentir,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Pour qu’à ma mort enfin je feigne le contrôle ?</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Non, non, vous n’apprendrez que fuir ou que choyer</span><br /><span style="font-style: normal; ">D’aucun fragment de moi qui dans ce monde reste :</span><br /><span style="font-style: normal; ">Cette vie épuisée d’un pouvoir qui l’infeste</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et qu’elle a répandu pour ne pas l’employer</span><br /><span style="font-style: normal; ">Saura bien maintenant se laisser déployer</span><br /><span style="font-style: normal; ">Mais n’esquissera pas elle-même ce geste.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Tous savent ma puissance et peu savent son prix.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Quand, à ce que je crois sacrifiant ce que j’aime,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je résiste à l’envie de polir une gemme</span><br /><span style="font-style: normal; ">À mon front décoré de ce que j’ai appris,</span><br /><span style="font-style: normal; ">C’est qu’en votre silence est muré mon esprit</span><br /><span style="font-style: normal; ">Depuis que du remords j’ai subi le baptême.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Je trône au milieu du combat pour toujours. </span><br /><span style="font-style: normal; ">Je le vois graviter sans pouvoir le rejoindre ;</span><br /><span style="font-style: normal; ">Parfois, j’y lance un sort ou un mot qui font poindre</span><br /><span style="font-style: normal; ">En vous l’amour envers la force de l’amour.</span><br /><span style="font-style: normal; ">J’ai d’autant plus crié que j’étais déjà sourd…</span><br /><span style="font-style: normal; ">À mon nom vous lierez mon mensonge le moindre.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Même en chantant tout haut cette force profonde,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je ne peux qu’augurer d’horizons victorieux :</span><br /><span style="font-style: normal; ">Faute d’avoir compris que tombaient sous mes yeux</span><br /><span style="font-style: normal; ">Par deux fois les premiers grands esprits de ce monde,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je serai mort avant que la prophétie fonde</span><br /><span style="font-style: normal; ">Un futur pour lequel je suis déjà trop vieux.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">L’histoire ne dit pas pourquoi Ollivander</span><br /><span style="font-style: normal; ">Prit un peu de Fumseck pour faire vos baguettes,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Achevant d’enlever de mes mains toutes prêtes</span><br /><span style="font-style: normal; ">Un pouvoir épargné pour un monde meilleur,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et à celles de Tom et de Harry Potter</span><br /><span style="font-style: normal; ">Laissant mon seul ami, ma force, et mes défaites.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">C’est pour le mieux, bien sûr. Je ne suis plus certain</span><br /><span style="font-style: normal; ">De savoir distinguer une paix d’une guerre</span><br /><span style="font-style: normal; ">Quand pour la paix cerner mon cœur a dû se taire.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Les triomphes amers font le guide importun ; </span><br /><span style="font-style: normal; ">Vous le savez depuis que de mon sang s’est teint</span><br /><span style="font-style: normal; ">Le tranquille destin qu’on vous promit naguère.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Je ne regrette pas de manquer la bataille</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qui abandonne enfin les choses en l’état</span><br /><span style="font-style: normal; ">Après que ma jeunesse à changer s’entêta</span><br /><span style="font-style: normal; ">– À changer ce que veut dire vivre ; une entaille</span><br /><span style="font-style: normal; ">Sauvant l’homme de l’homme et de la valetaille</span><br /><span style="font-style: normal; ">Au cœur d’un temps trop fou pour qu’on s’y reflétât.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Avouez qu’aujourd’hui le règne des ténèbres</span><br /><span style="font-style: normal; ">Vous force à vivre ainsi que vous le voudriez.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Les foules voient en vous trois nobles guerriers</span><br /><span style="font-style: normal; ">Défenseurs de ce temps d’avant qu’elles célèbrent,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et discernent autant les menaces funèbres</span><br /><span style="font-style: normal; ">Dans l’envie de nouveau que dans les meurtriers.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Je n’avais pas le cœur à tant d’ordre, à votre âge !</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je cherchais à bâtir, loin du vertige ancien,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Un paradis régi par le souverain bien</span><br /><span style="font-style: normal; ">– Et j’en étais capable ! Et c’était là l’outrage !</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je pouvais tout à fait balayer de ma rage</span><br /><span style="font-style: normal; ">Les idéaux caducs, et imposer le mien ! </span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Soudain, en m’élevant, je me suis… ébloui…</span><br /><span style="font-style: normal; ">Pour une perfection par nous deux caressée</span><br /><span style="font-style: normal; ">Je rêvais des millions l’armature affaissée ?</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et croyais, une fois le doute évanoui,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Éveiller en chaque être un moi-même enfoui ?</span><br /><span style="font-style: normal; ">Ariana, ma sœur, de quel amour blessée…!</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Vous trois saurez les rendre à la voie qu’ils vous somment</span><br /><span style="font-style: normal; ">D’emprunter avec eux, à leur demi-sommeil.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Grâce à vous s’ébattront sous le même soleil </span><br /><span style="font-style: normal; ">Le mièvre et l’impotent, les sorciers et les hommes,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Sans jouir de l’énergie qu’en face d’eux consomment</span><br /><span style="font-style: normal; ">Ces impies si plaisants aux vices sans pareil.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Pour cela, – pour garder le droit de se cacher,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Pour accueillir sa mort et chérir ses barreaux,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Pour aider le vulgaire à crier ses haros</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et défendre des gens si prompts à se coucher</span><br /><span style="font-style: normal; ">Qu’ils ne regardent pas ce qui vient les faucher, –</span><br /><span style="font-style: normal; ">Il vous faut une audace étonnante, héros.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">Par chance, le vieux fou seul avec son renom</span><br /><span style="font-style: normal; ">Ne vous reconnaît pas sa morgue désinvolte.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Il lui manquait au jour d’abattre la récolte</span><br /><span style="font-style: normal; ">La force nécessaire à ne plus dire non ;</span><br /><span style="font-style: normal; ">Réjouissez-vous, Trio, saintes chairs à canon !</span><br /><span style="font-style: normal; ">Vous n’êtes révoltés qu’enfants de la révolte.</span><br /><br /><span style="font-style: normal; ">S’ajoute à la terreur de celui qui s’endort</span><br /><span style="font-style: normal; ">Au moment d’achever cette dernière lettre</span><br /><span style="font-style: normal; ">L'absence de conseils ou d’armes à transmettre.</span><br /><span style="font-style: normal; ">Ce déluminateur, ce livre, ce vif d’or,</span><br /><span style="font-style: normal; ">Et l’épée enchantée de Godric Griffondor</span><br /><span style="font-style: normal; ">Éclaireront au moins de quoi se rendre maître.</span><div style="font-style: normal; "><br /></div><div><br /><div style="font-family: Georgia, serif; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal; text-align: right; "><span><i>Message découvert au dos du testament d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore</i><i style="font-style: normal; "> </i><i>(1881-1997) </i></span><span style="font-size: 100%; text-align: left; ">– </span><i style="font-size: 100%; font-style: normal; ">Ordre de </i><span style="font-size: 100%; ">Merlin</span><i style="font-size: 100%; font-style: normal; ">, première classe, Enchanteur-en-chef, directeur de l'École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard (</i><i style="font-size: 100%; ">1955-1993, 1993-1996, 1996-1997</i><i style="font-size: 100%; font-style: normal; ">), fondateur de l'Ordre du Phœnix, Président-Sorcier du Magenmagot, Manitou suprême de la Confédération internationale des mages et sorciers</i><i style="font-size: 100%; ">. Manuscrit consultable au Département des Archives du Ministère de la Magie, Whitehall, Londres.</i></div><div style="font-style: normal; text-align: right; "><span><br /></span></div></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-51442564094503453362007-07-14T14:39:00.000+01:002012-04-15T15:32:21.230+01:00"...SEPT JOURS..."<div style="text-align: left;">Plus que sept jours avant<br />la fin d'une ère<br />la fin d'un univers<br />la fin d'une légende<br />la fin de mon enfance<br />la fin d'un mythe<br />la fin d'un mytho<br />la fin de Harry Potter.<br /><br /><div style="text-align: justify;">En attendant je passe le week-end dans ce trou perdu familial qu'est Le Touquet, esquivant par là même et sans le faire exprès les grandes chaleurs que j'avais tant attendues.<br />Je me suis consolé hier soir en chateaubriant allègrement, à pied dans la forêt, la nuit à peine tombée, l'ouïe écrabouillée par <span style="font-style: italic;">Roulette</span>, <span style="font-style: italic;">Boom!</span> et <span style="font-style: italic;">Question!</span>, quelques-unes des meilleures chansons de System ; et sur cette bande-son écartelante, mon esprit vagabondait vers un rêVVyé dans mes règles de l'art, j'avais la prestance et la puissance d'un épisode de Heroes tourné dans le Marais avec les effets spéciaux de la Warner Bros., j'inondais d'amour et de sang à tour de bras et d'épée des visages connus et vagues, je tranchais les coeurs et les trachées et je me montrais encore immortellement dangereux.<br /><br /><div style="text-align: justify;">Un autre élan passionnel et fusionnel envers mon iPod.<br />Dans sept jours, mon enfance sera terminée, mais il restera la musique.<br /><br /><br />Ah oui, et juste histoire d'avoir la classe, à chaque épisode de Heroes achevé, je lis le chant correspondant dans l'Enfer de la <span style="font-style: italic;">Divine Comédie</span>. C'est gratuit, c'est idiot, c'est classe, j'adore.<br /><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-size:85%;">Edit : petite précision, à la demande générale de l'ensemble de mes fans (un ensemble très unifié d'ailleurs) : le "chant correspondant", ça veut juste dire le chant qui a le même numéro que l'épisode. Je ne suis pas tout à fait persuadé que les scénaristes s'inspirent de Dante...<br /></span><span style="font-size:85%;">...quoique, c'est blogable.</span><br /></div></div></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-52701898309264946482007-07-17T21:44:00.000+01:002012-04-15T15:32:02.840+01:00Goncourt déchantantCeci est la participation de l'emo de service au déjà célèbre <a href="http://www.bonpourtonpoil.ch/?p=983">concours de chatons</a> organisé par <a href="http://www.bonpourtonpoil.ch/">mon blog préféré.</a><br /><div style="text-align: justify;"><br />Plus emo tu meurs, chaton du jour, Harry Potter.<br />A ses côtés, Draco Malfoy, son copain (si si), chaton aussi. Le tout en pâte Fimo<span style=";font-family:";font-size:12;" >©</span> au four et tout.<br /><br />C'est-y pas cromeugnooooon ?<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpsF9eqcH-gfM-muR897XGmn9z5VnG2_eeO0aKXYqZxnUI0nGPm3QbOtq3FApZInNJokvGqWA71AcX7DwlKiPVxC7oDqDb3L1-y9vXIbvWI1opz5IdC4sstvcURWx4BwObPL5JzY71K_uF/s1600-h/P1000785.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpsF9eqcH-gfM-muR897XGmn9z5VnG2_eeO0aKXYqZxnUI0nGPm3QbOtq3FApZInNJokvGqWA71AcX7DwlKiPVxC7oDqDb3L1-y9vXIbvWI1opz5IdC4sstvcURWx4BwObPL5JzY71K_uF/s400/P1000785.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5088294808161559202" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXI1M1fXHAZd0UlgBHiw78duY_yaw-gVO51yMgnKeBVsDxflBm9cD4GjSCFYz7wUylOZbc4WQloALGHJtL_0v7tMLbhzbOBr5cUwCBDXYqzNK_as3WoSJM-IUO1OAPX-XUyeO1fddUXIfx/s1600-h/P1000786.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXI1M1fXHAZd0UlgBHiw78duY_yaw-gVO51yMgnKeBVsDxflBm9cD4GjSCFYz7wUylOZbc4WQloALGHJtL_0v7tMLbhzbOBr5cUwCBDXYqzNK_as3WoSJM-IUO1OAPX-XUyeO1fddUXIfx/s400/P1000786.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5088276511600878226" border="0" /></a><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-83365466157364079342007-07-26T04:42:00.001+01:002012-04-15T15:31:45.817+01:00la fin du monde était hier<div style="text-align: justify;">Le jour de la récente Apocalypse, peu après l’aube, j’ai traversé les places de <st1:personname productid="la Ville Rose" st="on"><st1:personname productid="la Ville" st="on">la Ville</st1:personname> Rose</st1:personname> avec appréhension, vacillant sous le poids ensommeillé de mon empressement, mon chemin de croix encouragé par <span style=""> </span>l’enthousiasme d’un soleil qui se promettait bientôt cuisant. J’ai fini par atteindre, presque sans égarements, une petite échoppe anglaise, pour y extorquer un Septième Testament – ne m’étant pas montré capable d’attendre quelques heures supplémentaires pour recevoir l’exemplaire que j’avais préalablement commandé.<br /><br />Le temps de rentrer à perdre haleine dans les ruelles dangereusement désertes et de trouver de quoi nourrir le Toulousain peu matinal, je me suis affalé, j’ai pris mon dernier souffle de ce monde et j’ai ouvert le livre.<br /><br />Je suis prêt à jurer sur toutes les Reliques Mortelles qu’à la seconde précise où j’ai posé les yeux sur la page de garde, là où la dédicace anagrammait la cicatrice en forme d’éclair, le ciel a tremblé, et un éclair, justement, a transpercé la pièce.<br /><br />L’orage a duré toute la journée…<br /><br />J’ai lu, concentré, plongé, mais avec le Toulousain si près de moi, disons que je ne pouvais m’empêcher d’émerger toutes les deux ou trois pages : la lecture m’a pris quatre jours ouvrables.<br /><br />J’ai éclaté de rire presque exactement toutes les vingt-cinq pages, le livre est calibré comme un épisode de Friends. Les scènes de danger soudain et de repos anxieux sont également habilement distribuées, plus ou moins équivalentes… J’ai moi-même régulièrement alterné les « oooh trop bien » et les « JE LE SAVAIS ! ». J’ai pleuré pages 544 et 552, et presque page 512, mais pas page 596 parce que bon hein, faut pas déconner.<br /><br />Finalement, j’ai achevé l’ultime phrase et ses trois mots ridicules mercredi, vers les six heures du matin, pour refermer la couverture à peu près en même temps que ma valise. Le dernier tome, mon séjour et mon enfance étaient finis ; les adieux furent simples, faibles.<br /><br />Et il ne resta plus que le dos du volume, cette lune pleine et ronde illuminant la façade du château d’une pâleur bleutée, cette dernière nuit, froide et sans étoiles, noire et claire, et cette dernière étrange et chaleureuse lueur qui s’échappe de la porte béante du château, vers on ne sait quel futur ouvert à tous les vents…</div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKB0DFw-TR9UOZoHEGKFMlIDhHMvB5a4UVbg_zN2ed_-TR0mEGCMBUYbhMMC9TPLpJX4srz6FCi6_NAkDvU1PgltuXURnJGKxINXrgI6MSQBeiaUZTZ6qACB9rPlA4tbjYiPH-jkD5C2H6/s1600-h/emo+is+over.gif" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKB0DFw-TR9UOZoHEGKFMlIDhHMvB5a4UVbg_zN2ed_-TR0mEGCMBUYbhMMC9TPLpJX4srz6FCi6_NAkDvU1PgltuXURnJGKxINXrgI6MSQBeiaUZTZ6qACB9rPlA4tbjYiPH-jkD5C2H6/s400/emo+is+over.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5091310879511211778" border="0" /></a></p>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-38231144733556078602010-11-19T20:11:00.003+00:002012-04-12T12:57:26.514+01:00Vieux dossiers (2)<div style="text-align: center;"><div style="text-align: right;"><span style="font-style: italic;">mars 2007, revu en novembre 2007</span><br /></div><br /><span style="font-weight: bold;">Féminité</span><br /></div><div><br />Je te déflorerais, impudique insouciante,<br />Je désagrégerais ta douce attente offerte,<br />À rien je réduirais ces poses d'innocente<br />Si j'avais intérêt à provoquer ta perte ;<br /><br />Ta majesté saurait vite ce qu'il en coûte<br />De s'offrir à moitié. Mais garde cette allure,<br />Et pour ces mâles fiers qui tous te veulent toute<br />Pare-toi chastement d'étoiles de luxure !<br /><br />Donne-toi, danse, feins, crois-toi divine et belle,<br />Élève-toi sans fin, envoûte, brille, bêle,<br />Exige d'un regard un peuple entier courbé :<br /><br />Je me contenterai, loin de cette arabesque,<br />D'esquiver l'efficace et l'aberrant grotesque<br />De l'ostentation de ta féminité.<br /><br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-26491046861476048432008-04-19T14:25:00.003+01:002012-04-07T12:06:34.352+01:00Forecast Fascist FutureVoici le "<span style="font-weight: bold; font-style: italic;">lien commercial</span>", la première réponse que l'on obtient en tapant "<a href="http://www.google.fr/search?q=libert%C3%A9+libert%C3%A9+ch%C3%A9rie&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a"><span style="font-style: italic;">liberté liberté chérie</span></a>" dans Google.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTDK-9M5DVItnsdVYv1w__5weBSfI-xPXONJxpfJFx07IBIC4EF7zcNVkuDnSiNj9JEwhyphenhyphenL3_c3Hk-3kvrFSk0144ZKEVDqz9L5qR2p1CwlMDIbTGChV7nbKHGM9HNB-z3W9gd7DfK2CD0/s1600-h/forecasting+joke.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTDK-9M5DVItnsdVYv1w__5weBSfI-xPXONJxpfJFx07IBIC4EF7zcNVkuDnSiNj9JEwhyphenhyphenL3_c3Hk-3kvrFSk0144ZKEVDqz9L5qR2p1CwlMDIbTGChV7nbKHGM9HNB-z3W9gd7DfK2CD0/s400/forecasting+joke.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5190931327630310594" border="0" /></a><br />Hahaha.<br /><br />Edit : en fait c'est rigolo.Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-18381891322722686572007-09-02T16:34:00.001+01:002012-04-07T12:02:00.601+01:00Incinérez Zarathoustra<p style="font-style: normal; text-align: justify; "> </p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "> </p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Si le nietzschéisme est tellement à la mode qu'il en devient vulgaire, c'est parce que ce bon vieux Friedrich est un génie farabuleux, vous dites-vous en vous-mêmes, jeunes lecteurs à l'oeil fou. Mais c'est aussi parce que Nietzsche, c'est un grand malade. On n'imagine pas à quel point ça peut donner n'importe quoi.<br /></i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Pour vous en convaincre, voici quelques extraits de son </i>Zarathoustra<i style="">, de la quatrième partie plus précisément, celle où manifestement, il s'est lâché.</i></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="font-size: 100%; ">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="font-size: 100%; ">Zarathoustra, faut pas le faire chier :</i><span style="font-size: 100%; "> « Arrête de clapoter à ce propos, espèce de nuage de pluie en pleine matinée ! »</span></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="font-size: 100%; ">*</i></p><p style="text-align: justify;font-style: normal; "><i style="font-size: 100%; ">Comme beaucoup de prophètes errants, Zarathoustra a une façon particulière d’exprimer sa joie : </i><span style="font-size: 100%; ">« Qu’est-ce que je viens d’entendre? répondit Zarathoustra : quelle sagesse pour des rois ! Je suis ravi, et en vérité ça me donne envie de faire quelques petits vers là-dessus. »</span></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><span style="font-size: 100%; ">*</span></p><p style="text-align: justify; font-style: normal; "><span style="font-size: 100%; ">Et Zarathoustra continua son chemin pensivement, s’enfonçant toujours plus profondément et plus loin dans les forêts et le long de fonds marécageux ; mais comme il arrive à qui pense à des choses difficiles, il marcha par mégarde sur un homme. </span><i style="font-size: 100%; ">(Ah oui moi aussi c’est pareil, quand je réfléchis je me retrouve toujours à marcher sur des gens.)</i><span style="font-size: 100%; "> Et voyez, un cri de douleur</span><span style="font-size: 100%; ">, alors, deux jurons et vingt graves insultes lui jaillirent au visage : de sorte que dans sa frayeur il leva son bâton et frappa encore celui sur qui il venait de marcher </span><i style="font-size: 100%; ">(normal)</i><span style="font-size: 100%; ">. Mais aussitôt il retrouva ses esprits </span><span style="font-size: 100%; ">; et son cœur rit de la folie qu’il venait de commettre </span><i style="font-size: 100%; ">(il a un humour un peu spécial, Zarathoustra, les prophètes en fait ils se tordent de rire devant Vidéo Gag).</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; ">« Pardonne-moi, dit-il à celui qu’il avait heurté et qui s’était levé plein de colère et s’était assis : pardonne-moi et écoute d’abord une parabole. » <span style="font-style: italic;">(Heureusement que Zarathoustra il se balade en forêt et pas en banlieue, parce que un wesh qui t'agresse après que tu l'as poussé, tu lui dis "jeune ami, avant de me racketter, écoute donc une parabole", il va croire qu'en plus, tu l'insultes)</span><br /></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "> </p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Dans ce nouvel épisode, Zarathoustra rencontre Lord Voldemort :</i> «Qui es-tu donc ! s’écria le vieux magicien d’une voix pleine de défi, qui a le droit de me parler ainsi <i style="">à moi</i>, le plus grand qui vive aujourd’hui ? » - et de ses yeux un éclair vert jaillit en direction de Zarathoustra. <i style="">(AVADA KEDAVRA)</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "> </p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Un exemple de remarquable trait d'humour nietzschéen : </i>« Pour parler entre trois yeux, dit le vieux pape, devenu gai (car il était aveugle d’un œil) […] »<br /></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="font-style: normal; text-align: justify; "> </p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; ">Mais comme le chemin tournait autour d’un rocher, le paysage tout à coup changea et Zarathoustra entra dans le royaume de la mort <i style="">lequel est comme chacun sait habilement camouflé derrière un rocher. Paye ta transition.<br /></i></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Le mendiant volontaire dégoise : </i>« Populace en haut, populace en bas! Qu’est-ce que c’est aujourd’hui « pauvre » et « riche » ? Cette différence, je l’ai désapprise, – alors j’ai fui, loin, toujours plus loin, jusqu’à venir auprès de ces vaches. »<br />Ainsi parla le débonnaire <i style="">(qui longtemps s’était couché) (pardon)</i>, et il se mit lui-même à souffler et à transpirer en disant ces mots : de sorte qu’à nouveau les vaches furent frappés d’étonnement <i style="">(c’est vous dire l’ambiance)</i>.<br /></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="font-style: normal; text-align: justify; "></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Zarathoustra, 58 ans, diététicien :</i> « Tu me sembles plutôt homme à te nourrir de plantes et de racines. Peut-être écrases-tu des graines. Certes, tu es ennemi des joies carnivores et tu aimes le miel.<br />- Tu m’as bien deviné, répondit le mendiant volontaire, le cœur soulagé. J’aime le miel et j’écrase aussi des graines car je cherchais ce qui a bon goût et qui rend l’haleine pure <i style="">(eh oui en fait ce chapitre c’était la pause pub pour Ricola)</i></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Le mendiant volontaire, il sait parler aux prophètes : </i>« Toi-même tu es bon, et meilleur encore qu’une vache, ô Zarathoustra !<br />- Va-t’en, va-t’en ! vil flatteur ! cria Zarathoustra plein de colère, que me gâtes-tu de telles louanges et d’un tel miel de la flatterie ! »<br /></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><span style="font-style: italic;">L'ombre : </span>« Je suis un voyageur qui a déjà beaucoup marché sur tes talons : toujours en chemin, mais sans but et sans domicile : et peu s’en faut que je ne sois l’éternel juif errant, sauf que je ne suis pas éternel et pas non plus juif. » <span style="font-style: italic;">(C’est malin)</span></p><div style="font-style: normal; text-align: justify; "> </div><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Zarathoustra reconverti en emo des bois : </i>« Que m’arrive-t-il ? Silence ! Quelque chose me pique, – ô douleur – au cœur ? au cœur ! Ô brise-toi, mon cœur après un tel bonheur, après un tel coup !<br />– Comment ? Le monde ne vient-il pas d’atteindre sa perfection ? Rond et mûr ? Ô cercle d’or, cerceau – où s’envole-t-il ? Vais-je lui courir après ! Passé !<br />Silence… » (et ici Zarathoustra s’étendit et sentit qu’il dormait). <i style="">(Il est très fort)<br /></i></p><p style="text-align: center;font-style: normal; "><i style="">*</i></p><p style="font-style: normal; text-align: justify; "><i style="">Et puis des fois, Zarathoustra a vraiment l’air nazi : </i>« Ce qu’il y a de meilleur me revient à moi et aux miens ; et si on ne nous le donne pas, nous le prendrons : la meilleure nourriture, le ciel le plus pur, les pensées les plus fortes, les femmes les plus belles ! »<br />Ainsi parlait Zarathoustra ; mais le roi à droite lui répondit : «Comme c’est curieux, a-t-on jamais entendu de telles choses aussi astucieuses sortir de la bouche d’un sage ? »<i style=""><o:p></o:p></i></p>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-70327608268938363562008-08-14T17:52:00.017+01:002012-04-07T11:55:27.781+01:00le scriptosystème autoréférentiel est le plus vaste intertexte<div><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A vu le jour enfin le projet poétique qui m'occupait en dilettante depuis des mois, et qui est finalement <span class="Apple-style-span" style="font-weight: bold;"><a href="http://menstruesdeleteres.blogspot.com/2008/08/ministers-of-idolatries.html"><span class="Apple-style-span" style=""><span class="Apple-style-span" style=""><span class="Apple-style-span" style=""><span class="Apple-style-span" style=""><span class="Apple-style-span" style=""><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 204, 204);">un très long poème : mon mai 2008, publié sur Menstrues Délétères</span></span></span></span></span></span></a></span>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Influences premières – disons, germinales : Paul Valéry, Heinen Müller, Maxime Cochard, pour le ton, les thèmes, les idées, le type des formules et les formules parfois. En particulier, le premier pour certaines réalisations et synthèses, le deuxième pour la présentation de la voix et de l'homme, MC pour la conception et le chant de l'espoir, sans compter les idées siennes que j'ai rejointes ou reconnues.</div><div style="text-align: justify;">Tout est déjà dit, bien sûr. À tel point qu'il y a quelque temps je veux lire Césaire, parce qu'il est mort : j'en ouvre un : c'est la même chose. (Tout aussi illisible, d'ailleurs.) Avant je m'étais remis à Saez, le seul vrai dernier poète français avec Roubaud, pour me rendre compte que je n'avais fait que le paraphraser – sans la musique, sans les pleurs ; peut-être plus métrique et solide et solennel ; si manifestement et étonamment en tout cas que je me suis permis de le citer tel quel.</div><div style="text-align: justify;">Enfin l'ensemble est désespérément claudélien, en plus que tributaire du regard de Pratchett.<br /><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans l'inspiration même je n'ai jamais rien su créer. Je me sens parfois le comble de l'inanité de ce siècle. Ce après quoi je me demande irrévocablement : <span style="font-weight: bold;">la perception prudente de mon inanité suffit-elle à m'emplir ? </span></div><div style="text-align: justify;">Et c'est à cet instant qu'inanité et inanition devraient se confondre, et aboutir à une même soif. Mais le morne et la fatigue ont semble-t-il déjà vaincu, ou convaincu. <span style="font-size: 100%; ">Maintenant que je n'ai plus grand'chose à voir avec l'homme responsable de la plupart de ces écrits, toutefois, je trouve certains passages assez cool.</span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-23797071110981853782009-03-25T22:13:00.037+00:002012-04-06T20:22:02.715+01:00-spections<div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><br /><br />I<br />Avoir<br /><br /></div><br />Pour l'instant, ce que j'ai, c'est la faim – je n'ai pas lu la <span style="font-style: italic;">Ritournelle de la faim </span>de JMGLC, mais ce titre m'inspire tant immédiatement – j'ai faim de rires, de sourires, de peaux, de courbes, de ventres, de seins, de flancs, de sexes, d'yeux brillants, dressés vers moi, de harcèlements pour qu'on se voie, partant de connaissances et de beautés pour me hisser parmi les voulus, au moins des voulus miens par leur fréquentation, j'ai faim d'amours enfin.<br /><br />Il semble qu'après une pause de plus de trois mois d'un vide que je n'avais pas connu depuis près de trois ans, soit depuis avant la peur de la mort, et malgré des affections profondes et une étrange attirance, je puisse dire que je ne retombe plus amoureux. La hantise n'est plus que de quelques corps. Je sais que pour ma part tout est affaire d'occasion, et cela n'est pas trop étonnant pour l'amour, mais je suspecte cette absence installée. Il me faut continuer à lire les amours modernes, à trouver ce qui résiste au désessentialisme de l'amour homosexuel, et à lire les amours anciennes-actuelles qui formèrent les clichés ; il faut déterminer mes propres clichés ; construire, voire recréer une géographie sentimentale ; sans essayer pourtant de trop rationaliser cette hiérarchisation temporelle des attentes que j'ai confusément forgée (celle-ci de même que l'ineffable ne survivant par ailleurs probablement guère à l'abandon d'une certaine esthétique du vague).<br /><br />J'écarte assez vite l'accusation négligemment lapidaire du <span style="font-style: italic;">tu as trop dit aimer, tu n'as jamais aimé</span> que me délivrèrent ceux qui ne reconnurent pas en moi à la fois cet accès à la transcendance et ce besoin d'elle.<br /><br />Alors quand a-t-on amour, quand y a-t-il amour – comme on dit quand y a-t-il art ? Petit-Clément dit que tout le monde veut baiser, ce qui est vrai ; et que baiser n'est qu'un besoin parmi d'autres, ce qui est vrai aussi : sans plus de significations et sans moins de plaisirs que manger ; peut-être avec simplement moins de résonances que lire, mais je m'égarerai plus tard dans cette snobinardise. Il n'y a pas forcément ici contradiction. Mais pourquoi cela devient-il un critère classificateur, ainsi qu'un but souvent ? Pourra-t-on s'échapper du carcan normé, normatif, supprimer la suprématie de pensée et cesser de s'y opposer ? (Faut-il toujours les drogues pour l'oublier ?) Y trouverons-nous une autre réponse qu'une aristocratie ? Qui puis-je connaître qui vit en dehors ?, un peu ?<br /><br />MC sans doute – dont je ne suis pas sûr un jour de pouvoir écrire sans le souvenir, dont j'attends le mépris autant que je recherche la révérence, comme de tout mentor, et dont je n'ai que faire de rester un moment tributaire – est une solution, a assez déconstruit pour l'être, est soi sans travail sur soi, je crois, et se situe déjà au-delà de l'espoir et dans le chant d'adieu ; sinon que lui aussi à sa manière souscrit à l'acception du sexe comme critère classificateur, ce qui me paraît combattre le carcan en acceptant l'un de ses cadres – et je pleure et je pleure lorsqu'une énième fois je me relis et me rends compte ô combien juste était ce que j'écrivais à dix-huit ans, « alors nous voulons bien demander à rêver autre chose que demander autre chose »<br /><br />Et jusqu'avant le point-virgule précédent l'on a pu voir que je me sais influençable, en un mot vulnérable face aux affronts et aux aspects de ceux-qui-semblent-vivre autres que moi. Sans doute les grands textes me constitueraient-ils, tandis que me faire baiser produirait quelque maturité, aussi les deux sont-ils prévus ; mais comment trouver par le vivre et le lire quelque chose qui me définirait à travers les normes et clichés ?<br /><br />J'ai su que j'avais de l'honneur lorsque j'ai pris un professeur. J'aurais pu en rester là, dans un affaissement dubitatif face à des notes et des cours médiocres, dans la naissance lente, peu consciente d'elle-même et de ses échos, d'un talent ; je n'ai pu me laisser balayer de mon domaine. Les armes qui m'échappaient ne pouvaient pas rester aux autres. J'ai de l'honneur dans les lettres – et peut-être commencé-je à savoir, non pas que ma place y est, mais que j'y ai ma place, que je suis quelque chose face aux mots.<br /><br />Je me disais l'autre soir : pour être Dustan, pour succéder à Dustan, il faudra l'assurance. Dans le questionnement, on succède à Bonnefoy. Je ne vois pas très bien où je pourrais me choisir, contre le monde, contre la vie, quand je suis incapable de m'acheter des fringues sous le regard des autres : influençable dans mon goût, compilateur conforme des postures et intonations rencontrées, que suis-je dans l'État, dans les majorités, dans les droites ?... Et mes idées n'ont-elles pas moins de valeur si d'autres les ont trouvées ?<br /><br />Partant me vient cette conclusion logique : je suis pour l'instant, dans mes méditations de l'indécision et de l'indistinction, porteur d'une écriture adolescente, une écriture dont l'avantage est l'ouverture, – qui renvoie à la Fadeur disponible de la philosophie du Tao, lire un jour l'É<span style="font-style: italic;">loge de la fadeur</span> de François Jullien. Écriture adolescente : copier en (s')attendant, moi-même viendra peut-être.<br /><br />Hm.<br /><br />On me demande souvent, lorsque je m'abaisse ou me plains, si je n'ai pas conscience de mon intelligence.<br />Si, bien sûr. Par conscience de progression et par opposition, il n'est pas possible de ne se pas savoir quelque peu distinct. Mais, outre que mes domaines de prédilection même ne m'apportent (encore) aucune forme de certitude ou de point d'attache d'où s'élancer, outre que ma culture demeure (encore) relativement et absolument médiocre, outre que ma mémoire et ma concentration ne présentent (encore) rien de solide ; et quand bien même je parviendrais un jour à ce que parmi les choses de l'esprit on peut appeler une certitude, ou une assurance envers et pour moi-même, sur un quelconque point de savoir ou d'étude ; reste le sentiment que ce n'est pas l'important.<br /><br />« Nous autres qui avons choisi d'encenser le corps » savons que l'intelligence est essentielle mais pas première. La beauté est manifeste, évidente, prééminente, au moins nécessaire ; la beauté est encore ce qu'il y a de mieux.<br /><br />Ce qui n'empêche pas la hiérarchie par l'esprit. Dans laquelle je me compte... (On ne dirait pas ? Je mêle trop les interrogations ce soir, à m'efforcer de voir en entier le champ de mes troubles.) (On verra plus loin que cela laisse plusieurs contradictions.) Tranchons : voyons de quoi je suis et fus capable.<br /><br />Passons brièvement bien que sans le moindre mépris sur les quelques sonnets mélanges d'exercice et de divertissement :<br /><br />« Féminité » : après l'avoir trop lu, et assez mal compris, il semble que j'aie pris la voix de Baudelaire face à quelque Passante, sa voix s'il avait été homosexuel, au moins post-féminisme – d'un Baudelaire plutôt mauvais certes, affecté... (non publié)<br /><br />Malgré la nette différence de maîtrise entre les deux, « Féminité » et <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/01/sorti-sans-ipod.html">« Sorti sans iPod</a><a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/01/sorti-sans-ipod.html"> »</a> partagent le même esprit de plume : la posture amusée. Le second est réussi, drôle, musical – publiable, quand le premier a l'avantage de l'ancienneté. Sans conséquences.<br /><br />Par souci d'exhaustivité et d'enchaînement thématique superficiel, je dois aussi parler d'<a href="http://compulsions.blogspot.com/2007/07/correspondance-solitaire.html">« A Cappella »</a>, publié en commentaire chez et pour Atreides qui m'impressionnait beaucoup. Euh... joli ? Petite épitaphe où foisonne le bruit ?<br /><br /><a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/09/panlgyrique.html">« Panélégyrique »</a> est un titre génial, mais le poème l'est moins, car dans mon accès de rébellion et mon manque de maîtrise, j'ai fait fi de la césure à l'hémistiche et laissé les e muets s'y balader, ce qui s'accorde fort mal avec un sonnet classique. Je m'y suis cependant bien amusé : rimes batelées, jeux de mots jouissifs, parfois très bien cachés, ton docte et méprisant, toujours agréable...<br /><br />« Qu'il y ait donc des dieux » : ils sont ce que nous sommes, nous autres magies quotidiennes. C'était là, dans un sonnet clair et assuré, derrière l'apparence d'une simple critique de la religion, la première expression d'un thème qui me tient fort à coeur : l'idée que tous les hommes d'esprit n'ont pas choisi de céder <a href="http://compulsions.blogspot.com/2008/11/les-berceaux-trous.html">au cynisme indifférent</a> ou à l'espoir, ces deux faces du même abandon. (non publié)<br /><br />« Paris n'est plus » : peu à dire de cette scène où se dégage un amour du tragique, du geste ployé vers le ciel sous le soleil ou la poussière. Mon tout premier sonnet : bien tard, à dix-sept ans. Féminité étant le deuxième, mais le premier à jouer des contraintes.<br />Le premier vers de « Paris n'est plus » est le premier vers digne de ce nom à m'avoir hanté (il se trouve, oui, que je suis surtout hanté par les vers miens, de façon peut-être un peu triste mais qui m'évita de réciter du Baudelaire en face des nuits noires comme mon rimmel), et mon premier vrai vers tout court. « Paris, je n'aurai vu que peu de tes merveilles » naquit dans la suspension zénithale d'un puissant crépuscule où sombrait vaillamment l'espace très-insignifiant et très-imposant d'un aéroport où je ne faisais que passer ; et sous l'éperon de cette pesante et chaude pause dans l'entre-deux mon regard dramatisa le tout dans un alexandrin à la charmante grandiloquence, qui s'ancra à mes mots plusieurs mois durant avant que je ne le couchasse et lui attachasse une suite décente. (non publié)<br /><br />Dans cette lignée du <span style="font-style: italic;">vates </span>solaire, mais avec moins de sérieux, s'est inscrit <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/05/pluie-dt-beau-temps-pour-aimer.html">« pluie d'été beau temps pour aimer »</a>, que j'avais complètement oublié jusqu'à aujourd'hui. Il raconte à peu près la même fascination face à l'astre passant, avec ceci de modestie et d'offrande que peut exiger le désiré bien davantage que la nature, car de celle-ci on sait que la présence, le spectacle et la source d'amour dureront.<br /><br />De « pluie d'été » je peux dire qu'à la véracité des images de l'amour, encore aujourd'hui touchantes, s'y ajoute plus de simplicité que dans toute autre de mes oeuvres poétiques – à l'exception peut-être du ravissant « A Cappella », nettement moins intéressant au demeurant. Fort et touchant parce que spontané, penserait-on. Pourtant <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/11/gerbe-le-con-qui-sort-le-soir-dfonce-et.html">ma plainte amoureuse</a> envers ce garçon que j'ai tout de même failli acheter condense la plus indéniable spontanéité et une pardonnable médiocrité. Un manque d'anonymie, peut-être ? Un mauvais équilibre entre le référentiel et le général ? Des vers froissables, quoi qu'il en soit.<br /><br />Quelques mois plus tard les amours se rassemblent dans le <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/11/sonnet-sans-images.html">« Sonnet sans images »</a> ; encore un peu plus tard l'amour des garçons s'incarne dans une collaboration avec MC, qu'il a nommé « dérive/r », mais que je préfère désigner par l'hémistiche <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/12/driver.html">« Et le soir esseulé »</a>, qui est le sien et le premier et qui me donna l'envie de déployer un premier quatrain en réponse. Et qui est beau.<br /><br />Poème d'amour aussi, l'<a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/12/pithalaphe.html">« Épithalaphe »</a> se déploie encore à partir de l'un des vers de MC. « Je sombre évaporé dans une mer de douleur » est aussi le début de son poème : il condense toute une angoisse bouillonnante, tout un déferlement brouillon de meurtrissures de coeur... J'ai suivi le tridécasyllabisme (fortuit) pour y inscrire cet enfer du désespoir et de la vengeance, et formai dans ce jeu d'emprunts et de hantise un certain nombre d'images d'une grande majesté qui me plaisent toujours beaucoup, ainsi que certains vers à mes yeux merveilleux.<br /><a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/01/une-fois-pour-toutes-el-deseado.html"><br />« El Deseado »</a> : Dans quelque temps j'en saurai assez pour m'écarter de l'honnêteté intellectuelle, et trouver un chemin mien en jetant dans le vide des connaissances diverses.<br />Amusant détail que j'avais oublié : dans le <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/11/sonnet-sans-images.html">« Sonnet sans images »</a>, j'avais déjà tenté de rembarrer Nerval, dans une adresse effrontée.<br />À sa suite d'ailleurs <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/01/je-mmerveille-seul.html">« Je m'émerveille seul... »</a> a l'air bouffi d'effronterie hautaine, en ajoutant à l'accentuation de <span style="font-style: italic;">certitudes</span> sur l'amour un patchwork de références heuristiquement douteuses. Un certain sens de la formule le sauve cependant de la complète médiocrité.<br /><br />Toujours dans les références et inspirations, je ne révoque absolument pas <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/plouf-plouf.html">« Roland Barthes je t'aime »</a>, qui est encore tout à fait moi, et je publierai un jour « Un autre automne », fantaisie verlainienne que m'inspira l'un des poèmes de Black Sharne ma précieuse collègue. J'éprouve une certaine aversion envers la simplicité d'accès et de composition de Verlaine, mais «Sonne l'heure» reste l'un des plus beaux vers de la langue française.<br /><br />Avatars de cette « interversalité » qu'introduisit <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/08/le-scriptosystme-autorfrentiel-est-le.html">l'article</a> qui n'avait d'autre but que de conduire aux « Ministres », et peut se définir de la sorte : <span style="font-style: italic;">interversalité : intertextualité consciente d'elle-même</span> ; autrement dit la méthode de constitution d'un texte qui se sait énième leçon d'un palimpseste, et qui joue d'être moins création que référenciation à tout ce qui de son point de vue peut être considéré comme document (source).<br /><br />Quelles que soient les influences qui l'aient permise, l'image de l'éclosion d'une écriture s'impose à tout regard embrassant mon blog. L'esprit final actuel semble assez fini pour travailler sur lui-même, par des capacités qui lui deviennent propres. Quelques lignes directrices suivent et tressent et trahissent le fil de l'éclosion : le hasard des découvertes, l'orgueil, la paresse, et cette combinaison particulière de gourmandise et d'envie qu'il est facile de condenser, comme le fit <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/autant-cracher-sur-moi.html">ce subtil commentateur inconnu</a>, dans la (volonté de) «possession» : cette « partie intérieure qui empêche de vivre » et qui dit comment vivre ; de même qu'elle empêche et a empêché de jouir, parce que la réalisation – et la mise en scène ! – de sa satisfaction est peu compatible avec l'abandon à l'instant.<br /><br />Une remarque <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/05/les-combats-mennuient.html">sur Dieu et la langue</a>, une autre <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/08/o-vont-tous-ces-enfants.html">sur les pédophiles</a> qui me valut haro et hallali : quelques réflexions sans nouveauté. L'intelligence consiste sans doute à comprendre avant vingt ans (ou avant... tout court) ce que d'autres mettent une ou deux moitiés de vie à concevoir. À ce titre, c'est quelque chose comme la moitié du génie.<br /><br />ll y a aussi ce <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/11/cortge-panique.html">cortège</a> de questions et d'élans, exemple de ce dont ne m'avait pas sauvé le <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/pourquoi-mme-en-parler.html">dyptique</a> <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/autant-cracher-sur-moi.html">introspectif</a> précédent.<br /><br />Un dyptique d'ailleurs vraiment bon, au regard de ce qu'il fait encore résonner en moi, mais vraiment obscur, un peu comme les «Ministres».<br />(À noter que la notion de <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/pourquoi-mme-en-parler.html">stéréotype</a>, initialement pensée comme vecteur de l'élan vers l'assurance physique et relationnelle et partant générale, est facilement transposable dans les termes de certitude intellectuelle employés plus haut, et fonctionne alors tout autant comme un point d'appui sûr, comme une étape apparemment nécessaire du déploiement progressif, de la maturation.)<br /><br />« <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/autant-cracher-sur-moi.html">Pressentiment : je suis frigide.</a> » Je ne voyais tout d'abord pas tellement comment j'avais pu écrire ça. Je suis pourtant plutôt nymphomane. Je suis dans le trop face aux garçons : j'aime trop vite, je veux trop fort et trop forcément.<br />Mais c'est précisément : « frigide » ultimement : baiser, comme manger et dormir, et au contraire de boire et d'avoir chaud, ne m'intéresse pas au-delà de la souhaitable qualité de la satisfaction ; aussi, une fois les besoins (et la possession) satisfaits, serais-je frigide. Tout mon rapport aux garçons réduit à l'appétit, corporel et psychologique, et tout à fait autre que mon envie d'eux : deux visions parallèles de leur présence.<br />« Je suis frigide » était donc une affirmation assez bête et orgueilleuse, mais qui mérite effectivement d'être vérifiée.<br /><br />Il a fallu que je louvoie avant de m'attaquer à mes deux textes les plus réussis : <a href="http://menstruesdeleteres.blogspot.com/2008/08/ministers-of-idolatries.html">celui avec lequel j'ai tué les Menstrues</a> pendant un certain temps, et <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/10/indcision-indistinction-hrsie.html">le sonnet</a> qui poursuivit sa veine. Malheureusement, si je devrais pouvoir les prolonger un jour, je n'ai guère envie de les prosaïser, ni de me justifier d'une trop grande attention au corps du texte ou d'une complaisance dans la vacuité du message. Les « Ministres » sont peut-être à récrire, comme on me l'a suggéré ; mais je ne les conçois pas autrement ; tout comme je ne conçois pas autrement mon style que dans ce type de patchwork, tout comme je ne conçois pas autrement mon rapport au monde et à la politique que dans le kaléidoscope des regards d'Avétéré, Beatron et Pamela. Dans toute discipline, <span style="font-style: italic;">le rejet est l'initiale du projet</span>.<br /><br />et tout récemment, ce texte quasi entièrement rédigé au clavier qui feignasse dans les apodoses : <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/03/spections.html">un long moment</a> décousu et dialectisé de spections involutives, de pistes où j'épistaimai.<br /><br />(Sinon, j'ai aussi écrit des trucs un peu rigolos, comme <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/07/how-to-be-emo-part-1.html">ce post-ci</a>, il y a longtemps, ainsi que <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/08/chat-rue.html">celui-ci</a>, <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/07/this-is-not-love-song.html">celui-ci</a>, <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/09/incinrez-zarathoustra.html">celui-ci aussi</a>, ou encore <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/12/pripties-petit-bourgeoises.html">celui-là</a> qui ne peut que faire sourire.)<br /><br />Je me plais à traîner un projet littéraire : le moindre cours ou livre en subit les inspirations : un paragraphe s'interpose entre moi et tout autre objet, l'un des vers me tenaille ou, fini, me poursuit, le rythme désiré en change à chaque nouvelle connaissance... Cet article est quelque chose comme le cinquième de mes projets achevés, si l'on écarte les sonnets qui m'occupèrent quelques jours. Les « Ministres » furent bien sûr le plus écrasant. À terme, il apparaît que tout projet fonctionne comme un manifeste.<br /><br />Dans ma carrière ou la pensée de ma carrière, j'abandonnai rapidement, par découragement et par indifférence, la recherche de nouvelles façons d'écrire, ce qui laissa d'ailleurs libre cours à mes pulsions réactionnaires en poésie. Si la nouveauté s'impose, je suppose qu'elle surgira. Tout aussi rapidement flancha celle de nouvelles façons de s'écrire, puisque critique ou hors critique, il ne s'agit que de s'écrire. Outre son caractère assez certainement illusoire, je ne vois à la recherche d'autres sujets pas grand'intérêt.<br /><br />(En écrivant cela je me rends compte de mon erreur : l'écriture bloguesque est d'une certaine façon nouvelle, en ce que la page encadrant le texte diffère tout à fait de la page du livre – blancheur, numéro, en-tête, papier, volume, poids, coins, regard surplombant, parfum – ; et surtout en ce que les <a href="http://images.google.fr/images?q=illustration&oe=utf-8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=N&hl=fr&tab=wi">liens</a> forment d'immédiates évocations dont en littérature l'illustration ne se rapproche que faiblement. Dans mon cas, évidemment, outre les facilités d'accès et de diffusion, c'est surtout un lieu de formation, de transition avant l'épreuve du papier, de fomentation de la contre-révolution.)<br /><br />(En relisant à nouveau cela je réalise, qui plus est, mon illusion : je ne vis pas en paix parallèlement à la nouveauté : je la rejette et désespère de ne l'avoir pas en tête.)<br /><br />Il est vrai que je souffre un peu du manque de critiques, et surtout d'appréciations sur le formel, auquel peu de mes connaissances sont désireuses ou capables de s'intéresser, et qui dessine l'essentiel de l'attirance auctoriale d'un être qui comme moi aime mieux parler et montrer que dire. C'est formellement que je désire et considère devoir me constituer en premier lieu et pour que tout le reste suive.<br /><br />De la poésie à faire je ne sais que deux choses :<br />- Les jeux de langage et les manières strophiques ont leur attrait pour l'orgueil et leur intérêt pour le divertissement, mais ils ont leurs limites. Où va la poésie ? Cette poésie au sens commun – mystique, mythique –, puisqu'on la lit encore, puisqu'on la voit toujours, pourquoi n'en fait-on plus ? N'est-elle pas plus liée qu'on ne le croyait aux penchants ontologiques ?<br /><br />Cette réflexion-ci est à la fois très-poignante, très-vraie et tout à fait ridicule et tronquée. La seconde est meilleure :<br />- L'enargeïa est un mot barbare pour l'objectif et la tension suprêmes de toute poésie au sens mystérieux que la langue courante peut lui donner : l'évocation d'un monde en à peine un détail.<br /><br />mais peu utile, à mon avis.<br /><br /><br /><div style="text-align: center;">II<br />Dire<br /></div><br /><br />Impératif catégorique : Écris de telle sorte que ton texte puisse toujours en même temps être étudié par un khâgneux et jamais seulement lu par la masse.<br /><br />À partir de quel niveau de culture le langage a-t-il effet, à <span style="font-style: italic;">combien </span>de savoir prend-il son pouvoir ? Cette façon de penser la langue que nous avons acquise nous fait voir la force et l'illusion, la voix, l'envol et le ciel de pensée des formulations. Puisque les mots de la poésie ne sont pas différents de ceux de tout autre discours – et qu'il s'agit pour tout poète de donner sa propre couleur aux purs mots de la tribu –, comment peuvent-ils ne pas se montrer toujours dans tous leur liens, tout leur élan ?<br /><br />Il faudrait encore ici interroger la bêtise (pensée surtout en termes de culture). Vraie frontière de nos conceptions. Sur chaque question on peut distinguer, diviser les conceptions entre intelligence et bêtise, qui ont chaque fois ceci de commun qu'elles demeurent totalement, naïvement, fanatiquement extérieures l'une à l'autre ; ainsi lorsqu'elles jugent ou simplement captent les discours voient-elles chacune leur évidence, donnant lieu à la plus sévère scission : la pluralité des compréhensions du discours entraîne l'incompréhension des discours. Indépassable « vision scholastique » bourdieusienne.<br /><br />Ce qui ne résout rien : peut-on penser que pour d'autres le langage peut ne pas faire sens ? Une fois que l'on a lu, comment envisager cette innocence du phrasé ? Peut-on seulement lire sans voir comment l'on dit ? Pourquoi lire dans ces conditions ? et peut-on écrire ? Le fond a-t-il un intérêt ? etc. – <span style="font-style: italic;">a thousand questions at once suggested themselves</span>. (Je sens bien que cette interrogation n'est liée au langage que parce que je l'aime, et qu'elle est celle clivant les esprits à la plus petite échelle.)<br /><br />Ainsi de la parole de je ne sais plus quel philosophe américain selon laquelle, si art il y a, c'est un moment perceptible uniquement par ceux habilités à le percevoir, circonscrit dans un certain champ temporel, un autre social et un troisième de connaissances (je brode): rien d'autre que l'affirmation de l'absence d'un universel de l'Art, tout en sauvant cette divinité d'un absolu relativisme subjectiviste comme celui qu'on laisse à la science. Il y a art quand je le re-<span style="font-weight: bold; font-style: italic;">connais</span>? Et comme l'art on n'en a rien à foutre, il y a le langage, et il y a sa vie, la littérature. (La littérature est habilitée à montrer le monde ; si je change un jour d'avis sur ce point <span style="font-style: italic;">sive</span> reconnais quelque pouvoir à l'image, je ne suis pas sûr d'encore écrire de poésie.)<br /><br />Toute cette masturbation intellectuelle pour en conclure (?) qu'à mon avis, pour vivre dans l'a priori comme dans l'affection, il faut trouver pour chaque autre un point de regard et d'écoute entre le mépris et l'envie, le besoin et l'indifférence, l'étude et le jugement, la recherche et l'accueil – en gardant à l'esprit que l'esprit hiérarchise, même dans un arrière-plan sinueux et muet et résolument ineffectif ; et que la littérature est l'esprit.<br /><br />Je vous juge selon vos façons de parler.<br /><br />(En sachant que <span style="font-style: italic;">Plus je m'accuse et plus j'ai le droit de juger</span>.)<br /><br /><div style="text-align: center;">*<br /></div><br />Mon erreur est sans doute ici de considérer la connaissance comme un moyen, mais je demeure volontairement dans cet état d'esprit, cette vision de l'esprit, cette acception de l'appréhension du monde tant que ne s'avère pas la fin des entraves. Plus loin, ce sera me déclarer ambitieux.<br /><br /><div style="text-align: center;">*<br /></div><br />Pirouettes rhétoriques... que de contradictions, que je resterai poète! Revenons à cet autre moment, davantage dans mes cordes : quand y a-t-il amour ? quand ai-je amour ?<br /><br /><br /><div style="text-align: center;">III<br />Aimer<br /></div><br /><br />J'ai coutume de définir les gens que j'aime comme ceux que je ne serais pas prêt à tuer pour avoir ce que je veux. (Ne posez pas la question, vous savez bien que je ne vous pourrai pas répondre.) Qu'il soit parmi eux ou non (et je ne crois pas pouvoir le dire ici au vu de mes quelques lecteurs hypothétiques et de mes rapports avec lui), mon père est censé en faire partie, ou non – norme par rapport à laquelle je considère bien illusoire de considérer ne pas se situer. Donc.<br /><br /><span style=";font-family:georgia;font-size:180%;" >ÉPIDICTIQUE DU P</span><span style="font-size:180%;"><span style="font-family:georgia;">ÈRE</span></span> oui c'est un sous-titre et PUISQU'IL FAUT BIEN EN PASSER par là par cette écriture <a href="http://baronrougeattack.blogspot.com/2008/12/zombie-puisque-personne-ne-me-lit-je.html">d'un style claviériste</a> est tout à fait facile à produire participant aujourd'hui d'un automatisme informatique de lecture silencieuse qui place ses intonations dans le morne et laisse les nuances s'inviter seules j'ai toujours préféré la magie du papier de ses glissements dénihilateurs et quelque chose me dérange dans l'effacement remplaçant des ratures surtout pour les vers et la structure des livres mais c'est mon côté poète de droite les jeux des polices ressemblent finalement à ceux des recueils alors que la linéarité jusqu'au bout d'elle-même me gêne tout s'évoque forcément tout s'équivoque évidemment les jeux de mots les entrelacs des synonymes que l'on voit bien grossièrement s'équivoquer pourtant passent mieux glissent coulent à la rigueur zèbrent abaisser le suivi de la forme à celui des idées finir par un substantif résumant de plusieurs syllabes avec une satisfaisante diérèse et en tout cas la vie et <span style="font-style: italic;">puisque je le veux</span> que la forme est facile. Je n'aime pas ça. Mais peut-être y a-t-il une poésie de l'écran.<br /><br />Et du moins ce style est-il moins facile à circonscrire que celui que Guillaume Dustan emploie avec une fierté volubile assez consternante dans <span style="font-style: italic;">Nicolas Pages</span>, je suis là, je suis ici, je dors, je fume un truc, j'en pense un autre, je bois, je me fais chier, je retourne danser, il y a du monde, Hypérion me dit C'est toi que j'ai vu à la soirée chez Patrocle fin novembre, je me dis qu'il ressemble à un type que j'ai fisté, je lui dis Peut-être, les gens me bousculent, la musique recommence, je pense à lui, à Nicolas, le mien, ou peut-être est-ce un autre, je me fais encore chier, moi aussi en fait, au moins chez Baron Rouge et les autres héritiers de Claude Simon, on peut jouer un peu avec l'ambiguïté des accords, des attributions, des qualificatifs, ou apprivoiser le hasard de la juxtaposition, je trouve que ça fonctionne sur le court terme, c'est devenu évident mais ça a vraiment remis en question la composition de la pensée écrite française, ce que Dustan tente d'ailleurs, mais le stream of consciousness à la Breast Easton Ellis ne fonctionne pas en français, de toute façon pour le préférer à celui de Joyce il faut être un peu taré, je crois que Dustan oublie que la langue française ne peut s'empêcher de littérariser, d'allitérer, d'altérer, voire de dialectiser, et ne s'accomode donc pas de ce genre de style, sujet verbe complément, elle ne peut qu'y vivre à moitié, mal, Dustan devrait écrire en anglais, plutôt que penser pouvoir omettre un héritage, Beckett l'avait bien compris, dans l'autre sens, et puis c'est facile, c'est encore plus facile, mais donc ce style est un emprunt au Nicolas Pages en question, qui dans un bouquin en son hommage est bien creux, et par conséquent Guillaume Dustan, pour qui il est l'élu, aussi, finalement c'est peut-être une façon ludique, subtile et personnelle de parler d'amour, Dustan qui est savoureux dans des textes comme <span style="font-style: italic;">Sex Requiem</span>, des articles, mais j'ai peur qu'il ne faille pas oublier qu'il ne hiérarchise pas par l'esprit mais par la sincérité, la véracité, c'est-à-dire quelque part la simplicité, et je crois bien qu'on se fout complètement de ça en littérature, en forme, Dustan est un auteur tout entier politique.<br /><br />Je parlais de ? mon père. Parce que je suis bien obligé de l'aimer, ou de ne pas l'aimer, la question se pose. Le père est là, même absent, même absent depuis toujours, et la question avec lui. Non seulement lorsqu'il n'y a pas de réponse, mais surtout lorsque la question n'atteint pas, un certain malaise se creuse sous l'effet des habitudes des siècles, une insituabilité qui quémande sa résolution.<br /><br />Latente certes ; mais le père reste là. Un peu comme <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2009/01/une-fois-pour-toutes-el-deseado.html">El Desdichado</a>, un peu comme Freud : il est là si évidemment et ancestralement qu'il s'agit de choisir comment vivre avec lui et non de choisir si. Ma psyché n'y échappe pas : si le côtoyer m'a constitué, c'est de façon immanquablement freudienne. C'est l'un des cadres : « le Sang est à la lettre une Loi, ce qui veut dire un lien et une légalité » (Barthes). «Le seul mouvement qui soit permis au fils est de rompre, non de se détacher». Il me faut revivre ou rechercher sa présence ou son absence, il me faut le dépasser ou le détruire : l'oublier n'est pas pensable, l'omettre n'est pas possible. Car, lorsque c'est pourtant le cas, la réalité des autres nous y ramène. Bref, putain de principe de non-contradiction. L'on me sait influençable : <span style="font-style: italic;">Ô mon père ! est-ce toi que je vois en moi-même ? </span>Sa personne se confond alors avec ce qu'elle inspire : où me situé-je dans son héritage, dans quelle mesure lui ressemblé-je, quand et dans quelle mesure mes choix sont-ils des émancipations ; quel amour donné-je si j'ignore le sien, en quoi mon amour est-il répétition du sien ; pourquoi à cet instant n'y ai-je pas fait référence ?<br /><br /><a href="http://baronrougeattack.blogspot.com/2008/12/yama-une-vie-russie-cest-quand-cest-nol.html">ce qui m'évoque</a> le problème des passages obligés en littérature. Ce topos, ce lieu tant visité mémorisé appris <span style="font-style: italic;">enseigné </span>l'a-t-il franchi parce qu'il était obligé ou parce qu'il l'aimait, ou l'aimait-il parce qu'il était obligé et qu'il voulait le recréer, ou bien l'aimait-il parce qu'il l'avait vu avoir été aimé ou obligé, cet auteur ? ah ! Légitimité confondante de l'aporie ! Ah tiens non, ce n'est pas un alexandrin. Pourquoi l'alexandrin est-il mon topos, d'ailleurs ? ( : Pourquoi faut-il que j'en parte et que j'y revienne ?) Serait-ce là vraiment le vrai souffle français ? N'écris-je que par lui ? Plus tard vous achèterez <span style="font-style: italic;">Essandre et l'alexandrin : un matérisme expiatoire</span>, ENS Éditions. Que vous ne lirez pas, alors que vous vous forcerez pour mon pavé, <span style="font-style: italic;">L'Ennui et le courage</span>, qui sonne mieux que l'inverse, paru avant le recueil <span style="font-style: italic;">De sorte que je comprenne</span>, ou pour un ouvrage avec le mot <span style="font-style: italic;">Révolution </span>dans le titre, et puis finalement pour la dernière édition de mon <span style="font-style: italic;">Anagnostemnicon</span> – de la littérature de <span style="font-style: italic;">Variété</span>, plutôt que pour mes livres de critique où sur l'exemple de mes prédécesseurs je me permettrai d'absconses emphases dans huit parties sous-titrées d'antimétaboles où je jouerai des néologismes souvent solitaires afin de cacher que je n'ai rien de plus à dire que l'Auteur lui-même et que je tente de retrouver la poésie d'une oeuvre par la prose de la mienne, ce qu'on appelle paraphrase, ce qu'on appelle critique, et qu'il n'y a rien de plus à dire de toute façon depuis des milliers d'années et que je vais mou-ou-ou-ou-ou-ou-rir.<br /><span style="font-size:180%;"><br />J'OUBLIE ICI :</span> le reste de la famille, les amis, le pays, les auteurs.<br /><br /><span style="font-size:180%;">A PRIORI<br /></span><br />Lorsqu'en soirée l'on me demande ce que je fais dans la vie, je suis heureux de répondre, Je suis en deuxième année de prépa littéraire, oui khâgne voilà, tu connais, je la retape en fait, j'ai gravement foiré l'an dernier, mais je peux y arriver cette fois, et l'an prochain je serai riche et célèbre, et j'écraserai de ma vie ta misérable existence, vermisseau illettré ; je suis heureux de répondre parce que quoi de plus effectivement constitutif d'une brève façade identitaire que cette assertion d'une satisfaisante appartenance au monde des lettres – l'avantage de passer sa vie pas trop loin de ce qu'on aime : je me suis dessiné un peu ce que je suis, j'ai trouvé un morceau de première impression. Mais, retourner la question ? Il m'est déjà bien difficile de concevoir que la soirée se poursuive dans une autre salle ou à l'autre étage – oui, ce passage fait écho à un souvenir précis – ; comment m'intéresserais-je à ce qu'elle poursuit après ou ailleurs ? <span style="font-style: italic;">Que signifie pour moi le spectacle du monde ?</span> Car je suis de ceux-ci que l'ego importune, et que j'acquière quelque consistance à leur contact ne signifie pas qu'ils en conservent en dehors de mon regard. <span style="font-style: italic;">Que signifie cette troublante altérité ?</span> J'emmerde le monde comme un prisonnier de la caverne.<br /><br />Et donc comment aimer ? <span style="font-style: italic;">Que m'est-il permis d'espérer ?</span> N'y a-t-il aucun échange, l'amour n'est-il qu'un effet sur moi créé par l'occasion? Il n'est que de relire certains anciens poèmes pour voir que j'ai toujours été dans un amour soudain, la confiance et le don, l'immédiat absolu : peut-être le sentiment de l'inconcrétude d'autrui (d'autrui plus que d'autour d'ailleurs, il s'agit bien d'une mise en doute des consciences) se double-t-il naturellement de ce que je ressens comme un perpétuel <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/01/je-mmerveille-seul.html">émerveillement</a>. Pourtant j'aime tant ! Je vous donnerais tout, êtres de mon désir – ce qu'on appelle amour, non ? Et si je ne le fais pas, c'est que j'attends l'échange, ou sa demande, ou son annonce, et que je n'aime donc pas seul ?<br /><br />Il est effectivement renommé plus facile d'aimer le furtif ; pour ma part, plutôt que de facilité, je parlerais de simplicité, cohérente avec une vie très en accord avec moi-même – je ne me servirai pas du terme de sincérité de peur de perdre le lecteur, l'ayant révoquée plus haut dans un contexte différent. J'ai toujours vécu pleinement, dans une béatitude assumée, chaque instant d'émerveillement. Puis j'emportais du furtif <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/05/pluie-dt-beau-temps-pour-aimer.html">l'éclat capturé</a>.<br /><br />Aimer comme avant me semblait bien plus simple : aimer plusieurs mais en grand, un grand amour bien que pluriel – pluriel, ni infini ni éternel : je pouvais avec précision savoir quand j'étais offert sans nécessairement m'offrir. Aujourd'hui, plus de fixation(s). Rester ouvert est assez dur, pensai-je. Non, pas tellement. Tout au plus moins de limites et moins de repères ? Béance actuelle d'affection, toute dernière affectation :<br /><br />Je me vois au sol, nu, rouge, comme toléré, entre autant de chacun dont la vie éclaire un talent, entre autant de talents aussi peu éclatants que le talent mien sinon qu'ils nécessitent leur beauté/grâce/présence mais dont je sens autre que moi le prolongement de la hauteur, la possibilité d'atteinte. Peut-être tout simplement dans (face à) l'art d'être (ou d'avoir, suivant comment l'on définit le talent) l'altérité engendre-t-elle la différance engendrant l'éloignement fatal et est-elle seule responsable du clivage entre le si peu de moi et le tant des autres : peut-être que le nombre me trompe, et qu'en les voyant tous je les aime tous <span style="font-style: italic;">puis </span>un par un.<br /><br />C'est comme un balancement entre la dispersion et la tentative de fixation d'une présence. C'est une attirance entre contemplation et envie de possession : d'un côté la jalousie, la honte, de l'autre la phosphorescence, la nutrition.<br /><br />Il me faudrait ensuite insister-délayer sur les rayons des flèches des arcs en cercle autour de moi qui fusent tous à la fois dans une lenteur acharnée vue de loin et revue en partance... verser un peu dans le romantisme, version aigre-douce flaubertienne... Je n'irais pas très loin : aussi préféré-je délibérément <a href="http://menstruesdeleteres.blogspot.com/2008/08/ministers-of-idolatries.html">ne pas dissiper les volutes</a> de la magie face à ce qui se présente ou se présenterait, et conserver dans l'a priori la rassurante esthétique du vague que j'ai déjà dit plus haut si salvatrice.<br /><br /><span style="font-size:180%;">AIMER DIRE.</span> Interlude. Les mots que j'aime effectivement et manifestement – qui me viennent à l'esprit, qui guident ma parole : sans doute, résolument, partant, pourtant ; circonscrit, et circonscriptible (apparemment un néologisme) ; appréhension, a priori ; élan, envol, lisière ; affront, effréné, corps ; et avec eux le subjonctif imparfait et le futur antérieur. Dans quelle mesure et vers quoi ma parole apparaît-elle ainsi bornée ? Calculatrice interdite, vous avez trois ans – ou jusqu'à ma première publication.<br /><br /><span style="font-size:180%;">AVOIR AIMÉ : </span>ce(ux) que j'avais coutume d'aimer de tout mon coeur, comme il est coutume de dire. Passage assez pénible.<br /><br />Je reviens sur le <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/11/sonnet-sans-images.html">« Sonnet sans images »</a>, que l'on sait à clef – la dernière strophe, assez vite composée et assez vite lue, est d'ailleurs là pour le souligner. Celui de mes poèmes qu'il serait le moins intéressant et productif de commenter. Il résume une <span style="font-style: italic;">page</span>, il rassemble tous ceux que j'eus le temps d'aimer. « À moi-même ou plus tard », annonçait l'adresse : <span style="font-style: italic;">moi-même</span> pour fixer les coeurs dont je pouvais très bien remonter, et disons que <span style="font-style: italic;">plus tard</span>, c'est maintenant.<br /><br />Il n'a pas forcément été clair (puisque j'en suis à totalement m'expliciter...) que les dystiques avaient pour but non de décrire les coeurs que je connais(sais) peu pour la plupart – ah non, pour tous, en fait –, mais voulaient décrire comment mon coeur réagissait à la pensée du leur (du leurre, haha) ; partant : de dire quel était mon amour pour eux. Ce qui n'était évidemment « possible qu'en vers », et qui forme un remarquable sujet d'inspiration.<br /><br />Un, Deux, Trois, Cinq et Sept sont cependant parfaitement réussis en ce qu'ils conjuguent et superposent ces deux possibilités de clef – celle apparente et celle prévue.<br />Un est d'autant plus vrai qu'il rétrospectait déjà à l'heure de l'écriture. Amusant, c'est maintenant sur cette rétrospection que je rétrospecte. L'adversatif gêne un peu, il semble expliquer ; mais ainsi les élans de mon coeur d'alors sont liminés par ma voix, formalisant plus clairement le poème. Le garçon lui-même est encore un fantasme, bien qu'un peu beaufisé.<br />Un, Deux et Sept sont à voir comme les plus profonds, les plus beaux, figés, fixants, subsumants et proleptiques. J'ai davantage de réserve face à Trois, qui est un peu facile, mais qui, pour un amour facile, s'est montré peut-être juste ; et face à Cinq, parce qu'il y manque quelque chose... le contour ou le centre, je ne parviens pas à le décider. Cinq est le plus frustrant.<br /><br />Quatre est matériellement et figuralement parvenu à transcrire mon amour, mais manque tout à fait le coeur désigné : je n'essayai jamais de retenir celui-ci.<br />Six me rend sceptique : est-ce lui, est-ce mon coeur, est-ce ce que je reconnais de moi-même en lui : de toute façon les deux vers taisent beaucoup de tout cela, ne dessinent qu'une partie. Qu'ils s'imposent brutalement à mon esprit après m'avoir longtemps résisté présageait de leur insuffisance. Ils s'appliqueraient à beaucoup de narcissismes.<br />Hors de toute clef, en pouvoir d'étincelle, d'incantation et d'adage, Six égale au moins Deux, et Cinq n'est pas nul.<br /><br />Il est facile d'affirmer ce que l'on a déduit à demi-mots plus haut : finalement tout fut furtif. Les attirances et les désirs en naquirent ; les scènes de mes échecs, qui me traversent le crâne et le sternum comme un couteau blanc à chaque fois qu'elles me reviennent, ont figé du furtif. Les rencontres, les décisions, les acceptations de l'autre comme étoile se fondaient sur des impressions, vivaces en un éclair. Des blanches qui lançaient la ritournelle.<br />Exceptés Trois et Quatre – illusion et allusion –, amours qui n'attendaient ni retour ni rencontre, ainsi que Six qu'il faut confiner dans un statut d'attirance intellectuelle un peu particulier, tous furent à vrai dire si furtifs que jamais je ne leur donnai l'occasion de m'aimer.<br /><br />Le furtif dura parfois.<br /><br />La première fois que je vis B., je le trouvai franchement beau. Mais il ne me plut pas, enfin pas particulièrement : je n'aimai pas comment il était habitué à tout. Trop haut et trop autre. Puis l'espoir me fut donné ; un amoncellement d'apparitions furtives le rendit un peu moins autre, de sorte que j'osai aimer si haut ; il ne cessa alors de resurgir, toujours furtivement, et très souvent à dessein, se laissant chaque fois refixer. (Je paraphrase le dystique...)<br />Il ouvrit mon coeur à tel point que, pendant près de deux ans honteux où j'espérais, trouvant partout l'attrait dont je me déchirais, j'alignai les coups de foudre et téléscopai les amours sans changer de page. Tantôt le seul et tantôt parmi, B. (Deux) (coulé) restait présent et retenait ce coeur-là que je nomme mon premier coeur.<br />Si le « Sonnet sans images » suivait bien l'ordre chronologique, ce n'était que pour trancher dans l'imbroglio que causèrent les expérimentées circonvolutions qu'étala Deux sur deux ans. J'avais déjà été subjugué par Un lorsque je rencontrai Deux ; mais le second spectre changea le statut du premier en apparaissant, et le reconvoqua lorsqu'il sombra dans le pluriel.<br /><br />Y a-t-il en B. exception ? Si mes élans solitaires vers lui furent longs, les visions de lui à proprement parler se succédaient dans l'hypotaxe, superposaient leur brièveté, – stroboscope ralentissant, – chaque maillon rappelant le reflet de la chaîne, – et pour arrêter là les comparaisons éthérées, la juxtaposition des éclats capturés dans le furtif n'a formé une courbe ascendante que par le nombre : je ne sais rien de lui. (Si ce n'est qu'après la lecture de mes « Ministres », il n'a trouvé qu'à dire : « et donc, à quoi ça sert ? »)<br /><br />Bon, peut-on alors définir l'amour comme acharnement dans le furtif? La fille de terminale : furtif qui s'est acharné à réapparaître, furtif perpétuel. Non pas que je menai la danse, loin de là ; non pas que je n'aie pas souffert : l'inconsciente obsession était sinon réciproque, du moins mutuelle. Si à plus ou moins de furtif, plus ou moins d'amour, alors pour que perdure le furtif (sans la fixation mensongère et enfermant dans le ressassement monodique le soir sous l'oreiller), il doit se réduire à la question de la présence, qui est sa résurrection perpétuelle.<br />(Nous croyions jouer, nous pensions contrôler, mais tout s'est écroulé pour l'un puis pour l'autre, car le jeu avec les coeurs était à la fois rendu possible et empêché par la présence constante.)<br /><br />Peut-être ma façon d'aimer se rattache-t-elle à ce que ma façon d'être est devenue. L'amour du furtif est rapidement visible comme la quintessence de l'autocentrisme, si l'on se souvient qu'il est acharnement <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">a posteriori</span> sur l'attachement à une vision furtive d'un coeur qui doit beaucoup à l'imagination.<br /><br />Le furtif dura parfois, sed parfois.<br /><br />Mes première et deuxième <span style="font-style: italic;">pages </span>ne sont que très grossièrement dissociables. Mais pour simplifier, B. commença la première page, excita le premier coeur, et cette page et ce coeur sont comprimés dans le spectre d'absents du <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/11/sonnet-sans-images.html">« Sonnet sans images »</a> ; puis, tandis qu'il apparut pendant la première page, le Toulousain ne s'y put inscrire, meurtrit assez le coeur pour ouvrir sa propre page, que le <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/12/gotrillons-des-pluriscses.html">« Sonnet achevé »</a> résume.<br /><br />Je n'aurais pas pu écrire de dystique pour le Toulousain – et c'est d'ailleurs sans doute la raison de mon malaise face à Cinq : deux vers ne suffisent pas. Ou plus sûrement, dans les deux cas, je n'ai pas envie que deux vers suffisent, je ne peux donc pas les écrire. Tout éclaircissement sur les penchants finit de toute façon par l'abandon – revendiqué : sauvegardons l'esthétique du vague ! Pour la même raison, il n'y a rien que je puisse résumer ou même paraphraser ici ; littéralement et dans tous les sens, il faut donc lire la deuxième page dans la mièvrerie verlainienne de «<a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/07/2406.html"> 24.06 »,</a> et le passage à la troisième dans le Sonnet finalement achevé.<br /><br /><div style="text-align: center;">*<br /></div><br />Je suis très influençable alors j'ai tendance à penser que l'amour à sens unique est le seul vrai amour, parce que je l'ai lu dans Beigbeder et que c'était parmi les premières pensées d'amour que je lisais vraiment. Depuis j'ai lu Ovide et Stendhal et je ne suis pas plus avancé.<br />Je parlais plus haut de clichés : on a assez pu lire qu'un grand amour se moque des alentours et des cadres jusqu'aux références qui l'ont mis en forme sinon créé ; c'est donc cesser d'y croire qui demande de se situer – c'est donc preuve que l'on cesse d'y croire que se demander où se situer, notamment par rapport à lui.<br />Échapper à l'amour, ce n'est jamais s'y fermer, c'est le prendre en traître et s'ouvrir en entier, de sorte qu'il s'enfonce dans l'explosion des sensations et pertes et jouissances quotidiennes, et toile de fond parmi les autres, ce n'est plus qu'un sens supplémentaire. En amour solitaire, et pas encore éconduit, en restant sans espoir et sans malheur encore, on se situe chaleureusement dans le partout, on échappe un instant à l'insituable en n'ayant pas besoin de se situer.<br /><span style="font-size:180%;"><br />AIMER AVOIR</span><br /><br />Il y a d'abord un instant narratif, pas tout à fait nostalgique vu l'inutilité des petits bouts de choses qu'on était alors, et <a href="http://www.zanorg.com/virginie/">qui sent bon la colle Cléopâtre</a>. H., mon premier amour, blonde, ma femme depuis une émouvante cérémonie en Bretagne devant toute ma famille, un mois avant mes sept ans. Très romanesque à notre égard fut ma mémoire sélective, en ne gardant de nous que deux scènes :<br />- une fin de récréation, où je l'accompagnai pour la voir partir dans sa classe avant que de rejoindre la mienne – les regards échangés sur le seuil sans doute à attribuer à un brodage par calquage visuel ;<br />- une fin de séance de piscine, où je déclarai à mon père que j'aimerais H. pour toujours et que je l'épouserais dès la fin de l'école, qui répondit, avant d'arguer quelques trucs dont je ne me souviens pas, par un sourire que je ne pouvais pas comprendre.<br />Elle déménagea.<br /><br />Très romanesque encore fut l'épilogue. Je l'avais évidemment oubliée, en dehors de ce que mon père et mes cousines se chargeaient de revivre en m'en parlant. Et puis fin de seconde, j'arrive avec une heure d'avance à la remise des prix du concours de nouvelles : une brune me suit. J'étais deuxième ou troisième ; elle première. Elle a su mon nom, elle nous reconnaît, alors on raconte, elle raconte qu'elle joue de plein d'instruments de musique, qu'elle fait du théâtre, je viens d'arrêter, qu'elle quitte notre lycée bourgeois catholique pour faire de l'art, du dessin, je passe en S. Je n'y crois pas, je ne suis pas préparé : c'était toi ? c'était elle ? Plus tard : c'était elle, et elle est partie. Tu croyais que tout se passerait facilement, comme tout s'est toujours passé, et que tu n'aurais pas à faire de choix ? Tu aurais eu le temps d'assimiler le recommencement, pour voir venir la suite ? Voilà, rien n'a changé : tu n'as pas son numéro. Il arrive aux gens de vraiment disparaître. J'ai oublié jusqu'à son prénom.<br /><br />D'un marasme à l'autre j'en arrive au Drôle, la seule chose de l'amour que j'ai vécue en me sachant jouer la vivre. Tant de lucidité et de jouissance dans l'autospection de ma part annonçaient certainement le peu d'importance de l'objet au final, son peu de place dans mon coeur – contrairement à ce que l'on a cru, apparemment ; il n'apparaît d'ailleurs nullement sur ce blog. Assez tristement, mes je t'aime étaient cette fois précisément traduisibles en : je t'aime de me permettre d'aimer en continu, de me donner la relation de réciprocité d'approche que j'avais toujours voulu expérimenter. Dans l'attirance, l'acharnement, l'autopersuasion, il s'agissait d'assurer un <span style="font-style: italic;">stéréotype </span>finalement friable mais jamais inutile pour situer son regard dans l'ascension. Je tentai sincèrement de consolider le point d'accueil pour l'élever, i kept it together and tried to keep this thing alive, mais admettons que le sujet était mal choisi. Sans compter ses inadéquations avec lui-même, un ego, je dirais, intempestif, criblait sa précocité (ainsi que les patiences).<br />Le narcissisme m'attire beaucoup, mais dans autant de spirales, de ne se pas assumer et de ne se pas comprendre, il n'y a que la migraine. Avec sa mythomanie et sa paranoïa –ces formes d'autisme– ce garçon fait symboliser le monde tout entier pour s'en construire un sien propre. Pour qu'il devienne supportable et inoffensif, il lui faudrait, je ne sais pas, voyager, connaître la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues, avant de revenir.<br /><br />Peut-être plus vieux, en résumé, pourra-t-il fréquenter le monde, et avoir d'autres intérêts que ses translations. Réflexion un peu foutage de gueule de la part d'un pédophile inexpérimenté pas tellement moins jeune ; et au regard de mes récentes attirances, il est possible qu'après tout je n'aime pas la jeunesse, et qu'elle ne m'obsède – elle et la <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/02/procrobstination.html"><span style="font-style: italic;">désaxation</span></a> face à elle – que d'un point de vue corporel ou temporel. Autocentré. (J'aurais finalement le profil type du violeur, qui méprise les objets de sa convoitise)<br /><br />Le passage le plus amusant des oeuvres de critique littéraire ou de métacritique est celui où l'auteur énonce gaillardement les quelques pistes de recherches et faisceaux de causes qu'il <span style="font-weight: bold;">faudrait </span>analyser pour prétendre à un système d'interprétation cohérent, mais qu'il laisse avec bonté à la disposition d'autres spécialistes plus compétents ou moins inspirés. Je recourrai certainement à ce stratagème éculé lorsque le besoin de l'histoire croira se faire sentir. Par conséquent, tenez : je n'aborde pas ici la question de mon propre vécu, absolu et quotidien, du désir sexuel, la laissant à d'autres qui sauraient mieux me regarder que moi-même. (Et j'évite ainsi certaines conclusions qui me terrifient)<br /><br /><span style="font-size:180%;">L'AMOUR ET LE SEXE</span>, puisque j'ai feint de les confondre tout à l'heure.<br /><br />Le principe est que l'émerveillement et l'attirance n'ont pas trait au sexe ; même si ce n'était pas forcément visible dans <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2007/07/2406.html">certains de mes mots</a>, l'émerveillement précède le désir ; bien sûr il le prépare et se voit corroboré par lui, mais, tout au plus étape, il n'y commence ni ne s'y arrête. Si par hasard il lui succédait chronologiquement, le rapport de forces n'en serait, j'en suis convaincu, aucunement changé, et un désir différent naîtrait ensuite.<br /><br />La certitude est que je m'estime assez angoissé physiquement mais libéré psychologiquement : corporellement disposé, voire en demande – d'une demande d'ailleurs semblable à celle que profère mon coeur : demande de nouveau et de même, de cercles dans une ligne.<br /><br />Le problème vient du fait que si l'on suppose l'existence de l'amour, il faut supposer celle du sexe – comme activité à part. Non pas le besoin physique, mais la célèbre communion des corps, et la jouissance à l'unisson. Si le désir présente peu de variations (dans ses intensités, ses objets, ..., non dans ses voies d'expression), on pressent toutefois un autre sexe comme on devine, ou l'on aimerait deviner, un autre amour – quelque chose de franchement plus agréable que la lecture d'un Pratchett, par exemple ; un autre chose enfin, l'assouvissement de la pénible curiosité de ce que l'autre semble pouvoir apporter.<br /><br />La supplication au monde et à l'humain est qu'il puisse exister ces états de conscience qu'il est évidemment facile de confondre : ces instants très humains, un peu moins mécaniques, cet idéal physique ou cette idée du coeur, en un mot ce sommet –car il faut un sommet- qui touche au transcendant, qui touche à l'ineffable... et, quel que soit le sens qui l'ait pu pressentir ou le cadre qui l'ait inséré dans l'instinct, quel que soit l'histrion qui se crut subversif un jour de le vouloir et le dire sommet, on l'aura défini soi-même et singulier assez pour s'être tous pressentis désignés et lancer l'un dans l'autre où nos pertes convergent.<br /><br />Le soupçon est qu'aimer n'est pas <span style="font-style: italic;">que </span>la gratitude face à la satisfaction de besoins et d'envies, et que le respect n'est pas que dans la permanence.<br /><br />Toujours en train de vouloir... peut-être imaginer que je suis plus, que je vaux plus, et vivre comme si, reviendra-t-il au même ?<br /><br /><div style="text-align: center;">*<br /></div><br />Le désir n'est pas très intéressant à raconter, dès lors qu'il n'est plus coupable ; étrangement, il demeure passionnant à lire : preuve qu'il reste quelque chose à en apprendre bien que l'on en ait déjà tout dit ?, ou simplement preuve de notre frustration ? Ce désir, et le plaisir, s'étaient habitués à la subversion et n'ont plus grand'chose à subvertir. À l'exception de certaines envies marginales que l'on imagine aisément – mais pas de toutes : ce que l'on appelle scatophilie par exemple n'a pas (plus, si l'on aime Sade), à mon avis, grand'avenir littéraire ou sociolittéraire –, les « sexualités » sont épuisées, c'est-à-dire assez traitées à présent pour s'incorporer à l'indifférent intertexte millénaire. On leur voit un destin tracé : une progression de plus en plus indéniable, bien que pénible et agacée par les réactions, de leur présence dans l'existence de l'esprit, de sorte que vont à peu près disparaître les récits qui ne traitent que du désir et du plaisir sexuels, et les récits qui les omettent.<br /><br />Il reste cependant de quoi écrire sur les envies, désirs, plaisirs encore trop peu délayés pour ne pas constituer des identités : ceux dont l'héritage et la définition se fait <span style="font-style: italic;">par rapport</span>.<br /><br />Chaque jour l'empereur se réveille aux côtés d'Antinoüs, baigné de soleil et de peau blanche offerte, et on sent le sourire qu'il lui adresse d'un regard serein, sûr d'eux deux, dans la clarté <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/09/pourquoi-mme-en-parler.html">dont il s'abreuve pour</a> partir étendre les mains devant le peuple romain ; on invoque au nom d'Antinoüs les instants dénués de raison qu'ils ont dû vivre ensemble à l'écart des marées du pouvoir. Ophélia et lui avancent main dans la main dans le fleuve, tous deux dans la même poésie de la source et du fugitif, dans le chant des fondateurs éphémères, l'éclairage des comètes, la nouvelle terre. Elle un peu folle de n'avoir pas su aimer le grand esprit tombé au-delà d'outre-trône ; blessée de savoir sa magie nourrie à son immaculation convaincue, et cette lueur lancée, et le temporaire et le déclin instantané de cette lueur décidés par les parques du cadre, – et de pourtant s'ébouillanter aux liquides grandeurs qui s'échappent de ses plus de quatre cents frères s'échappant du cadre, – pour le rétablir il est vrai, mais sous l'effet d'antigoneries mêlant assez l'épée à la machine pour faire voir l'homme dans les hommes ; blessée encore de savoir la gestation d'un déclin à peu près régulier condition de sa lueur de magie. Elle eût bravé le fleuve, se sachant une autre magie que celle du cadre. Elle glisse. Elle accueille parmi l'onde une chaleur intimant le choix sien, le choix opaque et sans surface, le geste sans les rayons des flèches, impensable. Elle aussi eût été la marche d'où son Icare élancé eût connu la lumière ; mais puisqu'il avait d'autres colères, qu'il sortait l'épée avant de la diriger vers elle ? Elle glisse. Antinoüs est apparu comme elle or souffrant de se voir enchassé, défini havre, et s'est éloigné des yeux où il a mirroiré sans relâche, et s'est lassé à ne pas lasser. Intensément lointain, Antinoüs glisse. Chagrins de (se) préserver, mais agrippés l'un à l'autre au solide, elle et Antinoüs ont assez peu d'intérêt l'un pour l'autre pour réussir la séparation et manquer le clivage : elle et Antinoüs auront cru pouvoir ne pas posséder : s'ils lâchent ils auront connu ce qu'est voir l'autre quand on refuse d'être autre.<br /><br /><span style="font-size:180%;">MOI ?</span><br />se reporter encore une fois à <a href="http://alchemyth.blogspot.com/2008/11/cortge-panique.html">cette note</a> pour voir que je ne me sais pas aimable<br />malgré la hiérarchie de l'esprit je m'aimerais si j'étais beau<br />et pourtant l'on m'a dit mignon, j'ai des morceaux jolis ; je ne me sais pas aimé<br />il n'y a pourtant que moi que j'ai peur (peur.) de perdre<br /><br />mais si j'ai su aimer pourquoi n'aimé-je plus<br />pourquoi n'y crois-je plus, moi qui disais y croire<br />pourquoi faut-il que ne m'attire que la possession<br />si l'amour était vraiment un carcan ? un fruit du carcan ?<br />l'ultime norme ?<br />l'espoir<br />si La Rochefoucauld avait raison ? ils « ne seraient pas amoureux s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour »...<br />si l'amour était simplement un autre aspect, une autre traduction, du « 'doit y avoir autre chose » de Saez ?<br />que sais-je de l'amour ?<br />qu'en ai-je vécu autrement que seul ?<br />pourquoi accepté-je si naturellement l'amour alors que j'ai si naturellement réfuté Dieu, si jeune ?<br />voulais-je aimer ? oui, mais je voulais Croire, avant : je n'ai pas pu<br />ou bien je n'ose plus donner le nom d'amour<br />ou simplement j'aimais aimer<br /><br />alors ce que j'appelle amour est (mais n'a pas forcément toujours été puisque l'amour est ce que l'on en pense) le déversement d'affection qui suit la suscitation de l'intérêt pour ce qui existe pourtant en dehors de moi<br />l'amour est l'esquive du croisement des regards<br />l'amour est la contradiction de cet infracassable noyau d'autocentrisme<br />l'amour est la contradiction de la solitude<br /><br /><br />...j'ai de quoi en faire des livres<br /><br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-87418124281782416692007-07-13T02:12:00.000+01:002012-04-06T20:14:15.152+01:00<div style="text-align: right;">Vendredi 13, minuit et 130 minutes, c'est-à-dire bientôt deux heures treize, je viens de finir le treizième épisode de Heroes et je me demande bien pourquoi l'emo de la Japan Expo vient de me revenir aussi violemment dans la tête, il n'était pas très beau même s'il avait beaucoup de style, et des lèvres tellement douces, pourquoi j'ai autant envie de l'embrasser ?<br />C'est peut-être juste parce qu'il est brun ?<br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-28597686111219928432007-10-08T21:07:00.000+01:002012-04-06T20:14:15.151+01:00J'aime le goût du sucre sur les fraises des bois<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy-ohPxWuy9mkDh7n3n2u4vXIZ4raERGr822TP9gIDM_FfZZsXcq_c_APC56AfjZg2561SjrLO20UiexhP4FoDGhrUxXJUlzs52zfxvHOS_BxYxRv-8x5WHtBHO-PXP0fx9MrFYDms164z/s1600-h/P1010755ter.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy-ohPxWuy9mkDh7n3n2u4vXIZ4raERGr822TP9gIDM_FfZZsXcq_c_APC56AfjZg2561SjrLO20UiexhP4FoDGhrUxXJUlzs52zfxvHOS_BxYxRv-8x5WHtBHO-PXP0fx9MrFYDms164z/s320/P1010755ter.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5119067294985554562" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Au moins, je suis majeur, et un petit bourgeois majeur ça a du fric à dépenser – hm, il faut que je m’achète des frusques mettables, mais j’ai aussi bien besoin de gigolos, et puis des enceintes iPod moi aussi ya pas de raison, et <a href="http://www.makuramis.com/tempus">Tempus Fugit</a>, et un voyage au Six Senses de Nha Tran, non en fait je dois acheter cinq ou six nouveaux meubles pour redécorer mon bureau donc ça va attendre un peu.<br /></div></div><br /><p style="text-align: left;">En attendant j’ai un nouveau chat :</p><p><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_AYLFiJeze2lJcVWw5JaK5E5wbnWamp01glUX8jiOMTtIXSE8uF24G5y4AqhSQ5AziFlLaaBhHiFP-YukkkRAXyFqjOqSw2wwF-T2VT1ZU20gouGA_zs0XCyScEVkvkf-SLhNebxo_LW7/s1600-h/parme-anadyom%C3%A8ne+de+la+bellaudi%C3%A8re+de+la+fontaine+des+iris.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_AYLFiJeze2lJcVWw5JaK5E5wbnWamp01glUX8jiOMTtIXSE8uF24G5y4AqhSQ5AziFlLaaBhHiFP-YukkkRAXyFqjOqSw2wwF-T2VT1ZU20gouGA_zs0XCyScEVkvkf-SLhNebxo_LW7/s400/parme-anadyom%C3%A8ne+de+la+bellaudi%C3%A8re+de+la+fontaine+des+iris.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5119062248398981698" border="0" /></a></p> <p><o:p> </o:p></p> <p style="font-style: italic; text-align: center;">Parme-Anadyomène de <st1:personname productid="la Bellaudière" st="on">la Bellaudière</st1:personname> de <st1:personname productid="la Fontaine" st="on">la Fontaine</st1:personname> des Iris<br />née le même jour qu’Harry Potter</p> <p><o:p> </o:p></p> <p style="text-align: justify;">Oui elle s'appelle Parme et c'est une chartreuse, ce qui est à la fois cocasse et raffiné. Lorsque j’ai adhéré au groupe fesse bouc <a href="http://www.facebook.com/group.php?gid=2209881655">All You Need for World Peace is a Cute Kitten</a> je ne me doutais pas de que à quel point la vérité était vraie. Soirée chez moi samedi pour <st1:personname productid="la Saint-Bruno" st="on">la Saint-Bruno</st1:personname> (oui toutes les raisons sont bonnes) (mais Bruno c’est notre prof d’histoire sexy adoré alors) : les trois quarts des gens, definitely, sont fous amoureux des chatons, et ça marche aussi pour les overmachos <a href="http://www.facebook.com/photo.php?pid=222650&id=531345350">sexy</a> <s>mais</s> car <a href="http://www.facebook.com/photo.php?pid=1399898&op=1&view=all&subj=531345350&id=690705018">hétéros</a>, « minou miiinouuuu »… D'où, forcément, son surnom de <span style="font-weight: bold;">Parmistice</span>. (Ce qui, décidément, est cocasse et raffiné)<br /></p><div> </div><p style="text-align: justify;">Comme le montre ce post court et solitaire je n’ai guère le temps de m’adonner au bloggage compulsif. Mais pour remplir la case octobre, après avoir bossé un peu (genre deux jours), je vais quand même revenir placer une playlist.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitrteOChS4q4KdFGt9q0YD49E4vzQRW5WA1xAC7OB0-kwaNumpH4zaEkoV_DxA5X5lPClT0e2qjot2FD5BTUO7srqGWbwgA4z8hZu3Abp2AQSSWW4gD_pkAdP3gWG6Qcs_Jlh0sMCpzpFn/s1600-h/0610+verres+et+%C3%A9toiles.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitrteOChS4q4KdFGt9q0YD49E4vzQRW5WA1xAC7OB0-kwaNumpH4zaEkoV_DxA5X5lPClT0e2qjot2FD5BTUO7srqGWbwgA4z8hZu3Abp2AQSSWW4gD_pkAdP3gWG6Qcs_Jlh0sMCpzpFn/s400/0610+verres+et+%C3%A9toiles.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5119070426016713394" border="0" /></a></p>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-39986097872815300222007-11-24T23:40:00.000+00:002012-04-06T20:14:15.150+01:00Je est un autiste<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: right;" class="MsoNormal"><span style="font-weight: bold;">20 novembre</span><br /></p><p class="MsoNormal">vrille tractée aux airs d’enfant<br />s’envêtemant des centations<br />vivifiction des mnémographes<br />égotrillons des pluriscèses.<br />ô varices truculemment<br />disposées au seuil des scipions,<br />érigez les sardanagraphes<br />au lieu de résonner l’ivrèse.<br />Ne pas geindre ! Éviter sciemment<br />les penchées sursubstantations,<br />et véraciter l’irisée échappée circonspecte automatique et voulue<br /></p><div style="text-align: right;">circulaire aux alentours<br /></div><p class="MsoNormal">accessoire.<br /></p><div style="text-align: center;">J’ai rien à dire.<br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-16666956671543873042008-02-29T02:29:00.021+00:002012-04-06T20:14:15.149+01:00procrobstination<div style="text-align: justify;">J'ai beaucoup vieilli, depuis un an, j'en suis conscient. Et c'est en bien, ne serait-ce que ce déplorable chiffre de l'âge. Mercredi j'ai eu 17 ans et 17 mois.<br /><br />J'ai fouillé à l'occasion de cet anniversaire dans certains brouillons de l'an dernier, dont une idée de nouvelle frappante par sa volonté de se propulser par-delà la niaiserie et d'y trouver quelque chose, mais surtout des tas de trucs pleins de sens, comme « <i>et là vous me diriez que oui mais oui</i> », « <i>+176 cimetière </i>» (sur un papier intitulé "Bovary"), «<i> ventre s'écrit sans F</i> » et le magnifique « <i>la saucisse est au lombric ce que la choucroute est à ta bite</i> ».<br /><br /></div><div style="text-align: justify;">Heureusement je suis présentement assez malade pour y voir quelque chose de publiable. J'ai compris également lors de la fouille de mes cahiers colette de quel lointain horizon venaient mes projets potteresques (sérieux, s'entend), et à quel point il n'est rien de si beau que ce qui n'existe pas, que les plus beaux livres sont ceux qu'on n'a pas écrits, selon la parole de Méphistophélès, « Quelle force de n'avoir rien fait ! » qui résonnait (en do ré mineur) manifestement déjà en moi avant que je ne la lis(ass)e. D'où mon goût pour Borgès, d'où mon amour pour ce texte d'ang(in)e de MC, et d'où mon adoration pour Lovecraft avant même que je ne l'ouvre, grâce au mince bouquin de Houellebecq (<i>Contre Le Monde, Contre La Vie</i>).<br /><br />Bon, on va dire que la maladie (et la disserte d'histoire) me dispense de construction et surtout d'intérêt inside... Si quelqu'un voit une phrase correcte il me laisse un commentaire. (Wah, trop la stratégie!). Donc. J'ai depuis un mois trouvé le nouvel amour de ma vie, et j'ai pas envie de vous en parler, petits voyeurs et autres chapardeurs, hein, comment ça personne me lit ? Mais c'est juste qu'il est parfait, en tous points, à part qu'il le sait. Même qu'il m'aime, il paraît. Ah, et à part qu'il est loin, aussi. Oui alors forcément c'est une romance internet, ça a tout de suite une autre gueule : <span style="font-style: normal;">«</span> <i>ta photo jpg est l'écran de veille de mes yeux </i><span style="font-style: normal;">»</span>, <span style="font-style: normal;">«</span> <i>ta police est celle de mes pensées </i><span style="font-style: normal;">»</span>, <span style="font-style: normal;">«</span> <i>je n'arrive pas à fermer ta fenêtre msn </i><span style="font-style: normal;">» ...mais ça donne de la vraie poésie aussi :<br />« </span><i>le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires : je t'aime </i><span style="font-style: normal;">».<br />Non en fait je sais plus trop si c'était avec lui ça. Mais c'est beau.<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqQuetfpIZphevpSNx8-DYfQxTYUDZmdiDvRmzKzkez0cPGUqPKu0gtWpIua8fTHqXKFt99M8cHAQ_sIb9rqB_5XIfKgY9fb5eEH8E1M2J-lHJnIKRZYeCgU1bMNMnkBBqWZSewMQ6UZz5/s1600-h/000.gif"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqQuetfpIZphevpSNx8-DYfQxTYUDZmdiDvRmzKzkez0cPGUqPKu0gtWpIua8fTHqXKFt99M8cHAQ_sIb9rqB_5XIfKgY9fb5eEH8E1M2J-lHJnIKRZYeCgU1bMNMnkBBqWZSewMQ6UZz5/s320/000.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5173954296501433074" border="0" /></a><span style="font-style: normal;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Par contre sa perfection se concentre dans l'uke attitude, résultat je suis un seme autoproclamé. Ya du boulot. Va être éreintant, ça. De toute façon, plue sa shange plue say la meyme shows.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvpOSqNPwpBOUGiaF5w-mGy6t-cSko9NiBhVhM52AU8q8sBNFkxW-UZKSLi5KAEAhx_vioz3dPzHqZOO9kW7IiTdaTon4b8yJg-W4kVFsPC1ak5c5gdU0kxAgsa-ENs-5RpYZOQ16_94FH/s1600-h/fullmetal_+a+greener+shade+of+heart.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvpOSqNPwpBOUGiaF5w-mGy6t-cSko9NiBhVhM52AU8q8sBNFkxW-UZKSLi5KAEAhx_vioz3dPzHqZOO9kW7IiTdaTon4b8yJg-W4kVFsPC1ak5c5gdU0kxAgsa-ENs-5RpYZOQ16_94FH/s320/fullmetal_+a+greener+shade+of+heart.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5173960648054797810" border="0" /></a><br />Et maintenant on arrête les conneries et on dit des trucs intelligents.<br /><br /><br />Il y a quelque chose de bien pratique avec la pédérastie, c'est que le temps de la comprendre – de la connaître et de l'assumer – il est trop tard, ce qui inclut immédiatement le désir dans une sphère d'âge d'or et de perfection révolue fort pratique, c'est-à-dire permet de se fondre rapidement dans un désespoir d'impossible tout à fait confortable. Par trop tard j'entends que le jeu de miroir platonicien auquel je ne peux m'empêcher d'adhérer dans une certaine mesure reflète un idéal désaxé face aux yeux du désir (il ne s'agit pas là, bien évidemment, d'un axe moral) ; et alors que ce reflet demeure fixe et même stable une fois qu'il est aperçu, l'axe du regard se voit de plus en plus oblique ; et ce n'est pas la chute dans le profond de l'oblique qui provoque le désespoir, mais la perception de cette chute; autrement dit enfin, l'avantage de cette douleur est qu'elle n'est pas plus cruelle à mesure qu'elle perdure, et qu'on peut s'y habituer dès la plus légère <i>désaxation</i>.<br /><br />Je doute beaucoup de mon intelligence, mot un peu creux aujourd'hui lorsqu'il surgit dans des contextes de consolations (et j'aimerais que la mention de doute ne vous mît pas forcément en tête Descartes, merci), mais je conçois manifestement qu'à tous les esprits n'est pas accessible la pensée de la 'pataphore ou du contraire de la lumière.<br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-17860134552040754952008-05-28T15:01:00.005+01:002012-04-06T20:14:15.148+01:00si vous pouviez faire levier, je pourrais m'introduire<div style="text-align: justify;">Une autre blogochaîne d'une grande utilité et carrément passionnante, chouravée <a href="http://mry.blogs.com/les_instants_emery/2008/06/mes-5-contradic.html">ici</a>, via un lien chez <a href="http://embruns.net/logbook/2008/06/11.html#006582">Embruns</a> : une liste introspective de <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">contradictions</span>, donc. On est censé en faire 5, mais devinez quoi ? yen a 8. Folie !<br /><br />1 – quelque chose dans mon esprit tique légèrement à chaque omission de subjonctif imparfait appelé par la concordance logique, alors que, soyons honnêtes, je suis assez incapable de prononcer une phrase complète correcte – attribuons cela, complaisamment, à ma fréquente peur de mal faire et de mal être et de décevoir, qui me bloque le système nerveux responsable de la syntaxe.<br /><br />2 – je suis, je ne sais trop comment, à la fois plutôt crédule et naïf, et formidablement introspectif au jour le jour, soit suspicieux. Je crois que je me vois croire, ou fermer les yeux, et que je ne m'en formalise pas.<br /><br />3 – toujours subversif, un peu mythomane même pour l'être, autant que possible centre de l'attention ; mais résolument casanier, et les combats – du quotidien comme du monde – m'ennuient.<br /><br />4 – casanier et agoraphobe, ça ce n'est pas contradictoire (vous saviez que l'agoraphobie pouvait être aussi le contraire de la claustrophobie, soit la peur des grands espaces ? Si non, croyez-moi, je vous le dis. Si oui, attention derrière toi, un orignal), par contre amoureux des bains de foule, et méprisant de tous, et timide, ça ça peut l'être (mais casanier et timide, non. Ça sert à rien, de lister les contradictions, en fait, dans l'homme il s'agit toujours de paradoxes.)<br /><br />5 – je suis si attaché au refus de tout principe que ça finit par en devenir un principe. Je sais, c'est un gag-adage du sens commun. Il n'empêche. L'important dans cela vient de cette bataille perpétuelle avec Sinelune, qui, elle, solide et implacable de principes précis, inextricables et inexorables, m'en cherche à chaque tournant, telle la gale cherchant la bouffée de vie saine et sociale, mais avec moins de succès. Je suppose que cela fait de moi un pragmatique convaincu ; ou bien, comme j'aime à le croire, une victime de son trop-plein d'amour. (Crédible, hein ?)<br /><br />6 – mon rapport à l'amour est d'ailleurs en lui-même contradictoire. Comment être à tel point lucide et désillusionné que j'en choisis, décide, commence mes amours – il s'agit ici de mes emphases à sens unique, pour l'instant les seules préoccupantes – ; que j'en prévois et attend la fin, parfois ; que j'en saisis presque immédiatement la relativité ; et pourtant tout entier dans celles-ci, emporté, enlevé, disparu, profond, sincère, pitoyable, fusionnel, fidèle ?<br /><br />7 – comme c'est intéressant je vais continuer. Je veux de l'argent, j'en ai besoin de beaucoup. En partie parce que j'y crois malgré tout ; en partie aussi parce que je n'ai pas encore appris à le compter. Pourtant, je suis amoureux des punks. J'en veux un à la maison, drogué enchaîné et tout... miam. À défaut, un petit tecktonik des banlieues, avec des tas de dessins sur le crâne, le slim trop bas, l'épilepsie chronique et la queue épaisse, ça peut passer.<br /><br />8 – (je ne fouille pas n'importe où pour en trouver huit, promis) (au contraire, je sélectionne ardemment) (non parce que sinon je pourrais très bien sortir : Mes auteurs préférés sont Mallarmé, Lolita Pille, Pratchett, Racine, JKR, Valéry, Nothomb, etc.) (mais non, donc) Donc 8 – disais-je : sur une dénonciation originale de Sinelune : je fais un gros complexe d'infériorité par rapport aux gens, qui entraîne chez moi, par mécanisme d'auto-protection, la création d'un sentiment de supériorité, qui me fait dire que de toute façon je suis mieux, alors qu'au fond je pense que non. Pour être plus clair (toujours d'après Sinou), je pense vraiment que je suis mieux, mais aussi que non. (Je trouve que ce dernier élément me rend super sympathique.)<br /><br /><br />Cette chaîne est léguée à Blacky puisqu'il y a qu'elle qui prend mes chaînes, et à peu près qu'elle qui me lit d'ailleurs. Mes aïeux, ce blog est florissant.<br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-61174695133721140322008-09-25T21:07:00.007+01:002012-04-06T20:14:15.147+01:00plouf plouf<div style="text-align: center; font-weight: bold;"><div style="text-align: left;"><span style="font-weight: normal; font-style: italic;">Oui bon ben je m'amuse</span><br /><br /><br /></div><br />Roland Barthes je t'aime<br /></div><div><br />Réfléchir en critique à ce qu'on va écrire :<br /> Une des plaies du mot ;<br /> Mais si l'on voulait dire,<br />Autant valait laisser l'écriture aux tressauts.<br /> Un peu plus de lettre au babil<br /> Eût rendu le sens moins labil !<br />Nous laissons raconter ceux qui aiment l'ennui<br />- Non par choix, il est vrai, plus que par comédie ;<br />Mais parler d'encre vive amoindrirait nos vies.<br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-61671100575308679672010-05-16T15:25:00.005+01:002012-04-06T20:14:15.146+01:00so that must mean i'm smart<div><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dyQfWEksnI1CeA6xhImadYMvXmoTBUMeVVpwtrqlGMX-mzWtoXxc3F8ggafPoZdG3a151MTd34-vdaoRT-pGA' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-26347519297319691762008-05-29T01:26:00.007+01:002012-04-06T20:14:05.104+01:00Les combats m'ennuient.<div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="font-style: italic;">Un Article Dont Tout A Déjà Été Dit Partout, </span><span style="font-style: italic;"><br />Mais J'essaye Quand Même</span><br /><br /></div>On crie à la mort de Dieu depuis plus d'un siècle à présent mais, aussi ridicules que Breton dédaignant l'idée d'un monde au-delà et plaçant toute sa confiance en des choses au-delà, on n'observe jamais ce que sa mort donna. Déjà au lycée je méprisais avec une certaine inquiétude les bruyants pour qui la religion était mère et cause des guerres et la science source des solutions à toutes les insuffisances de l'homme. Mais la tâche semble trop écrasante pour que je puisse un jour démontrer que : il n'y a pas de mort des religions, il n'y a pas de déclin de la spiritualité, il n'y a pas ; il y a dérivation, ou transfert peut-être. Il ne s'agit pas seulement des confessionnaux devenus psys, des charités devenues dons, des évêques devenus étoiles : tout est remplacé par toute cette culture accessible, la culture du rêve et le monde du possible. Les hommes ne croient pas moins, ne sont pas plus crédules ou plus stupides, les intentions ne sont pas moins louables. Se sont, à peine, déplacés le besoin de transcendance et le frémissement du divin. De même : la langue n'est pas morte, et ne meurt pas, elle est tout aussi partagée, différenciée, plurielle, incirconscriptible, inconciliable et inextricable. Seules deux choses ont changé : les moyens et réseaux de connaissances, qui vivent, et la Terre, qui meurt. L'homme n'a pas quitté son cercle de cycles de destruction sale, mais n'en a pas fait une spirale descendante : il tourne toujours à la même vitesse, tourne : accueillant ce cercle la Terre ne le peut supporter. Mais l'homme, l'homme est toujours le même. (Sans, je l'assure, sans essentialisme aucun.)<br /><br />Corollaire : il n'y aura jamais de mort finale ou finie des dieux, et ça ne change rien. L'on peut simplement songer au sens qu'a pu prendre « Dieu » dans l'esprit de la plupart des gens <span style="font-style: italic;">à l'époque</span>, et comprendre ce qui occupe sa place dans l'esprit de nous plupart des gens d'aujourd'hui.<br /><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-352875060525604752007-07-11T15:59:00.000+01:002012-04-06T20:11:07.587+01:007/7/7 et des poussières<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://stat.radioblogclub.com/radio.blog/skins/mini/player.swf" allowscriptaccess="always" bgcolor="#ECECEC" id="radioblog_player_0" flashvars="id=0&filepath=http://www.radioblogclub.com/listen?u=vMHZuV3bz9yZvxmYu8WakFmcvQjLy4yZvxmYu8WakFmcvInZuUWZyZmLhJnZuUWa0lGd/Laruku-%2520Vivid%2520colors.rbs&cover=1&crossfader=1&replay=1&colors=body:#ECECEC;border:#BBBBBB;button:#999999;player_text:#999999;playlist_text:#999999;" height="23" width="180"></embed><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">L'Arc-en-Ciel - Vivid Colors</span><br /><span style="font-style: italic;">parce que je voulais Seven Wonders des Fleetwood Mac</span><br /><span style="font-style: italic;">mais faute de savoir manier radioblog restons dans l'ambiance nipponne</span></span><br /><br /><div style="text-align: justify;">Il y a soixante-dix heures et disons sept minutes (même si l'horloge de Blogspot persiste à afficher 15h59) s’est achevée la <a href="http://univ-kimengumi.blogspot.com/2007/07/la-transhumance-otakienne.html">Japan Expo 2007</a>, et avec elle le week-end du 7/7/7. Mystique chiffre de Nana et porte-bonheur s’il en est, puisque même si l’ambiance n’était pas toujours à l’éclate totale (à part celle des nerfs), l’association Orin est à présent vraiment renflouée (le chiffre d’affaires avoisinant la date).<br />Yaoïstes, Potterfans, curieux et autres pigeons de toutes envergures, merci.<br /><br />Une Japan Expo tout aussi consumériste que les précédentes, mais je n’ai cédé cette fois qu’à la tentation de collection d’images inutiles mais sublimes, parce que détenir un septième de stand confère rapidement beaucoup de recul et d’indulgence envers les moutons. C’était donc avec détachement et amusement que je parcourais des yeux les files d’attentes et les filles cosplayées – même si les adorables Pokémon géants, le craquant L parfait et les majestueux transsexuels gothiques attiraient particulièrement les flashs des appareils et des étoiles dans mon regard.<br /><br />Il se passe des tas de choses ces temps-ci, des rencontres, des changements d’attitude, des changements de regard, des bouleversements de programme à n’en plus finir, je ne contrôle plus grand-chose et je n’en ai pas envie : la dernière fois que j’ai tenté de contrôler un peu ce déroulement intempestif d’événements imprévus mais pas indésirés, je me suis pris dans la gueule un échec d’ego de niveau 7, en perdant peut-être l’ultime bataille de manipulation psychosexuelle avec l’Aristo, et j’ai passé une nuit à pleurer au whisky tequila.<br /><br />Nuit pendant laquelle j’ai reçu entre autres ce texto du Toulousain : «[…] J’ai tellement envie de laisser les choses se faire en ce moment/ Bien sûr c’est impossible… […]». Moi je veux que les choses se fassent, je ne veux pas me prendre en main, déjà parce que ça voudrait dire que j’arrêterais toute vie pour préparer ma khâgne, ce qui se révèle vite moyen ragoûtant comme affaire…<br />Contre l’Aristo j’ai contrôlé mes envies immédiates en croyant gagner un plus grand combat, et j’en ai perdu un plus grand encore…<br />Samedi je devais tout organiser, et finalement beaucoup ont dormi à cinq par canapé…<br />Je pense beaucoup à moi (que ce soit moi et moi ou moi par rapport aux autres) et ça me réussit souvent pas mal ; mais pour prévoir avec les autres, je suis complètement nul.<br /><br />D’ailleurs je veux voir je veux revoir le Toulousain, là aussi il faut faire des choix, et puis depuis ma défaite contre l’Aristo (qui ne m’a rétrospectivement pas tant touché que ça, contrairement à ce que font penser ses nombreuses occurrences dans cet article), il faut que je gère moi-même l’arrivée d’un autre 7, le Septième Tome.<br /><br />Et vendredi je n’ai pas vu B., non plus, mais là il n’y avait de toute façon aucun choix. B. est la seule personne dont je ne comprends ni ne contrôle rien, dont je n’ai eu et n’aurai que des avant-goûts, c’est pour ça qu’il m’intrigue et m’importe et m’insupporte et m’exaspère et m’excite. Il est complètement fou, je crois.<br /><br />Je vais quand même sortir m’acheter à manger, un jour, les frigos sont aussi vides que... sont très vides, et avec les rations américaines puis les fêtes yaoïstes je suis plus très habitué au jeûne quotidien moi.</div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4607725878318140426.post-58304918259894486382007-07-12T14:51:00.000+01:002012-04-06T20:11:07.586+01:00Dynamite Explosion Once Again<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6GuUC-ycjuoiH0IsTLIsPGYGdRoZMwtFCUybruHucm__ngGuPQiHIvNQ_yAox9a6ZIG0IoKXtwkWXQ5SwXuEotb3u-wsg1jDyis3cjNnjc4yZxA2VvbSgS_vJtn9dtZRPCL3HJ3IZeJfT/s1600-h/heroes_+fate+fresco.bmp"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6GuUC-ycjuoiH0IsTLIsPGYGdRoZMwtFCUybruHucm__ngGuPQiHIvNQ_yAox9a6ZIG0IoKXtwkWXQ5SwXuEotb3u-wsg1jDyis3cjNnjc4yZxA2VvbSgS_vJtn9dtZRPCL3HJ3IZeJfT/s400/heroes_+fate+fresco.bmp" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5086424397148791218" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Alors que j'atteignais le dixième Heroes à la suite hier soir, alors que New York approchait de l'explosion, une autre explosion a eu lieu un peu plus loin : c'était finalement The Great Clash que tout le monde pressentait ; et un de mes plus anciens amis, qui n'était déjà plus vraiment mon ami, est parti.<br /><br /><a href="http://www.megaupload.com/fr/?d=VFK1KWDW"><span style="font-style: italic;">I Killed The Prom Queen - Say Goodbye</span></a><br /><span style="font-style: italic;">"say goodbye, close your eyes for the last time"</span><br /></div>Jilian Essandrehttp://www.blogger.com/profile/13806090316714772453noreply@blogger.com1