vendredi 26 septembre 2008

Village Iguersafen

Mise au point :
Article paru sur le site du village Iguersafen.

En rendant hommage à leurs martyrs et aux villages qui avaient accueilli les leurs, lors de leur évacuation, après que l’Armée Françaises ait détruit leur village, l’auteur de l’article cite le village Ait Said tout en précisant qu’il s’agit de Ait Said D’Ifigha.
Plus loin il dénonce le cas de deux villages de notre région qui avait chassé les leurs, de peur de subir la répression de la part de l’armée.
Ce paragraphe prête à confusion. Il suggère, ainsi, que l’un de deux villages à les avoir chassé, n‘est autre que le village Ait Said de la commune de Bouzeguène. D’autant plus qu’un poste avancé a été implanté dans notre village.
La vérité est tout autre (lire le message, ci-dessous, adressé au site du village Iguersafen). Nous souhaitons de tout cœur qu’il répare cette injustice faite à nos parents, qui gardent encore de très bonnes relations avec les personnes, encore vivants, qu’ils avaient accueillies pendant les moments douloureux de la révolution..
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Extrait de l'article en question.

IGUERSAFENE  ET LA RÉVOLUTION


VIE D'ERRANCE

A travers monts et vaux, chacun tente de trouver au plus vite un gîte où s'abriter durant l'hiver qui s'annonce dores et déjà rude. Dépossédés, démunis de tout, la plupart de ces réfugiés ne possède que les haillons qu'ils portent sur le dos.

Les villages qui nous ont accueillis en frères n'ont épargné aucun effort pour nous rendre la vie aussi acceptable que possible malgré leur pauvreté. Ils sont animés d'un esprit de solidarité et de résistance qui les honore grandement.
En plus de l'hébergement qu'ils nous ont offert, il n'ont jamais manqué de nous fournir de la nourriture, des vêtements et même des terres que nous pouvons cultiver pour arriver à survivre ; ce qui a pour effet de tisser des liens d'amitié que rien ne pourra détruire et que l'histoire retiendra. Les noms d'IBOUYOUSFENE, IBEKARENE, IKOUSSA, Ighil Tizi-boa , ainsi AIT-SAID (Ifigha) qui ont su partager avec nous les peines et les douleurs de ces années de braise et sans suc ombrer aux désirs de l'ennemi qui voulait nous pourchasser comme ce fut le cas de deux (02) villages de l'actuelle commune de Bouzeguene, qui sous la pression des militaires français qui implantent des postes avancés dans leurs villages en 1959, ont eu la mauvaise idée de chasser tous les réfugies d'Iguersafene de chez eux sus prétexte de protéger leurs foyers des visites de nos moudjahidines pouvant entraîner des accrochages et donc subir des dégâts à leur population.

Cette période, aussi pénible soit-elle (1957-1962-1963) n'a pas laissé en nous que des mauvais souvenirs. Elle nous a permis de découvrir, pour les avoir côtoyé ou partagé leur vie, des hommes et des femmes dont la générosité, l'amour de la patrie et le sens de la responsabilité n'ont d'égal que leur bonté, leur modestie et leur foi en la juste cause pour laquelle chacun se sacrifie à sa façon et selon ses moyens et dont Iguersafene, qu'ils soutiennent sans réserve, a donné le meilleur des exemples.

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Réponse à l'article.

Lettre d’un citoyen du village Ait Said.

Azul fellawen a khwali.
Tout d’abords je tiens à vous féliciter pour votre site. Je trouve qu’il est généal. Et je vous encourage bien fort.
J’étais très surpris en lisant l’article sur « Iguersafen et la Révolution », le paragraphe « vie d’errance » ou vous rendiez hommage aux villages qui avaient accueillis les vôtres lors de leur évacuation, durant la révolution. Vous précisez à coté du village Ait Said qu’il s’agit de celui de la région d’Ifigha. Et plus loin vous parlez de deux villages qui avaient chassé ces réfugiés. Le village Ait Said d’Ifigha s’appelle en réalité Ait Isâad

Ce paragraphe prête à confusion. Il suggère, ainsi, que l’un de deux villages à vous avoir chassé, n‘est autre que le village Ait Said de la commune de Bouzeguène.
Je vous pris de rendre justice à notre village et à nos parents qui avaient accueilli les vôtres, pendant les moments tragiques de notre révolution.
Je voudrai apporter ma contribution pour rétablir la vérité, car je pense que votre bonne foi a été abusée.

   Sachez, d’abords, que notre village avait accueilli, à coté de ceux que vous avez cité, beaucoup de réfugiés de votre village, lors de sa destruction. Preuve en est, que nous entretenons toujours des relations très fortes avec les personnes qui avaient vécu chez nous, jusqu'à l’indépendance. Avec le concours de ma mère, je vous cite quelques noms et vous devriez vous rapprocher d’eux pour confirmation.
Ourdia (femme d’Ouhedouch) qui a pour fils Larkhdar et Boussad (pour l’anecdote : celui là était né dans notre village et on lui avait donnait le nom d’un des enfants de cette maison de refuge, qui n’est autre que Boussad de l’APC de Bouzeguène que tout le monde connaît. (Vous comprenez que nous, les Kabyles, ne retenons pas souvent les noms, mais beaucoup plus les prénoms), Cette vielle, donc, qui garde toujours sa fraîcheur et qui reconnaît tous le monde, je l’ai rencontré chez un cousin lors d’une fête, cet été. Elle avait habité, avec sa famille, chez les parents de la femme de ce cousin jusqu’à l’indépendance. Elle revient très souvent à Ait Said ou elle passe beaucoup de temps.
Je vous cite Hadja Ourdia, que dieu ait son âme, c’est la femme de l’oncle à Mohand Aberkane. Celle là avait vécu chez nous et après l’indépendance on continuait à entretenir de très bonne relation, elle passait souvent, jusqu’à un mois chez ma mère. On ne peut jamais avoir un événement (décès ou mariage) sans qu’elle ne soit conviée, et chez nous elle se comporte comme la maîtresse de maison. Moi-même je lui rendais visite chez elle à Azazga, avant son décès. Je lui lisais souvent le livre de Mouloud Mammeri « L’Opium et le Bâton », Elle me disait que c’était l’histoire exacte de votre village.
Je peux vous citer aussi Dahbia, elle est venu cet été, rendre visite à ma mère comme elle le fait presque souvent.
Sachez aussi que la maison de mon grand père avait été incendiée (sauvée de justesse) par les Paras, car elle servait de refuge à Arezki Ait Elmessaoud (frère de ma Grand-mère Taous Ait Lmessaoud) et ses compagnons.
Toutes les familles de notre village avaient accueilli les vôtres et la majorité d’entre elles entretiennent encore de bonnes relations entre elles.
Mon souhait est que nous, les jeunes de l’époque, puisque maintenant nous ne le sommes plus, perpétuons cette tradition. Puisse dieu que la nouvelle génération s’intéresse un peu plus à notre histoire et à nos us et coutumes.
Bonne continuation.

PS. Nous aussi, notre ambition est de faire connaître notre village à nos villageois à travers ces sites.

Site Ait Said Lycos
Site Ait daid.net
Site Ait Said Voila

Nous espérons qu’on ne va pas en rester là et qu’on continuera nos contacts.

Abdennour Sadaoui

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