Pour que nous ayons un avenir

Réflexions sur qui nous sommes et notre avenir.

2008/06/04

Albert Schweitzer à propos de la colonisation de l'Afrique par les Européens




L’élite qui domine le monde académique et médiatique aujourd’hui, perpétue une image défavorable de la colonisation de l’Afrique par les puissances européennes, héritée d’une pensée anti-blanche d’inspiration marxiste. Albert Schweitzer contredit complètement cette image si avantageuse pour cette caste dans le récit de son expérience africaine, « À L’Orée de la forêt vierge ».

SCHWEITZER, Albert. À L’Orée de la forêt vierge; Récit et réflexions d’un médecin en Afrique équatoriale française. Albin Michel, 1952, Paris, 216 p.

L’auteur fut médecin au sein du continent noir au début du siècle et consacra sa vie et ses propres ressources financières à soulager la souffrance des indigènes africains. C’est à la fois un homme de valeur et de sens pratique qui peut donc livrer un témoignage véridique appuyé par une réflexion profonde. Musicien organiste de talent, il apprit la médecine pour la seule fin de partir en Afrique pour y établir un hôpital dans la jungle.

Il écrit en introduction :« À l’époque décrite dans ce livre, nous avions le droit de nous sentir vis-à-vis de l’indigène dans la position du frère aîné, qui veut le bien de son cadet et qui, par son instruction et son intelligence, est à même de juger quels facteurs sont les plus favorables à son développement et à son progrès véritable, et nous pouvions nous conduire en conséquence. Nous n’étions pas quelques isolés qui avions cette conviction et cette attitude mentale et qui nous efforcions d’agir en conformité avec elles dans les colonies, mais nous étions le grand nombre : gouverneurs, administrateurs de colonies, missionnaires, médecins, exploitants forestiers, commerçants, colons de tout genre. Avec fierté nous pouvions constater que les plus sensés et les plus clairvoyants parmi les indigènes voyaient en nous les frères aînés et reconnaissaient que nous voulions leur bien et sa réalisation par les voies justes. Témoin des efforts de cette époque, j’ose affirmer que nous avons obtenu au cours de ces années des résultats non seulement dans le domaine économique, mais aussi dans celui des relations humaines et spirituelles entre les indigènes et nous. Des rapports basés sur une confiance mutuelle étaient en train de se créer. Malgré toutes les insuffisances dans les résultats, malgré toutes les négligences qui se sont produites, malgré toutes les erreurs qui ont été commises, nous avions conscience d’être sur la bonne voie.

Maintenant nous devons nous résigner à ne plus nous sentir comme les frères aînés et à ne plus agir comme tels. D’après l’opinion qui prévaut aujourd’hui, l’avènement de l’ère du progrès ne peut se faire qu’à condition que le frère cadet soit considéré comme majeur et capable de discernement au même titre que le frère aîné, et que les indigènes prennent de plus en plus les destinées de leur pays en mains. Ainsi en a décidé l’esprit de l’époque. En toute chose et sur toute la terre, il veut supprimer ce qui reste d’un système patriarcal pour mettre à sa place un système non-patriarcal, difficile à définir et plus encore à réaliser.

L’histoire un jour prononcera son jugement sur les résultats obtenus par cet abandon du système patriarcal dans les territoires qui autrefois s’appelaient les colonies et qui aujourd’hui ne doivent plus porter ce nom. Les événements qui constituent le cours de l’évolution historique sont pour leurs contemporains insondables dans leurs origines et incalculables dans leurs effets
. » p12 et 13

Deux commentaires :Premièrement sur le jugement de l’histoire des résultats obtenus par l’abandon du système patriarcal. Le slogan « sauvons l’Afrique » parle de lui-même.

Ensuite, lorsque l’auteur dit :« Les événements qui constituent le cours de l’évolution historique sont pour leurs contemporains insondables dans leurs origines (…) »

Grâce à Kevin MacDonald et son ouvrage The Culture of critique, nous connaissons l’histoire de l’anthropologie boasnienne, histoire reprise par Vincent Sarith et Franck Miele dans « Race, the réality of Human differences, l’histoire du marxiste, de l’école de sociologie de Francfort et autres mouvements de gauche et donc ce qui est à l'origine du mouvement de décolonisation.

Un autre passage contredit aussi complètement l’image d’une Europe malfaisante envers l’Afrique :« La persistance de l’esclavage clandestin sur le Bas-Ogooué résulte probablement de la famine qui règne à l’intérieur du pays. L’Afrique équatoriale ne possède ni céréales, ni arbres fruitiers autochtones. Le bananier, le manioc, l’igname, la patate et le palmier à huile ont été importés des Antilles par les Portugais, qui ont été par ce fait les grands bienfaiteurs de l’Afrique équatoriale. » p. 95

Selon l’interprétation fantaisiste qui domine aujourd’hui, le blanc est un exploiteur et le missionnaire celui chargé de laver le cerveau de l’indigène pour le soumettre à son tortionnaire. La religion chrétienne est la superstructure enseignant la soumission en plus de détruire les cultures autochtones, que la gauche ne manquera pas de juger admirable.

Les Européens se livrent bien-sûre à de grandes entreprises de commerces. Celui du bois exotique par exemple. Ces entreprises rencontrent de très grandes difficultés et ne représentent pas un pactole sans borne comme la chose nous est présentée maintenant. Les blancs le font au prix de sacrifices importants, pour des résultats très incertains.

Schweitzer écrit :«On s’imagine volontiers en Europe que, chez les peuples primitifs, on trouve autant de travailleurs qu’on veut, pour un salaire très modéré. C’est le contraire qui se produit. Le recrutement des ouvriers ne présente nulle part autant de difficultés que dans ces milieux; nulle part, non plus, on ne les paie aussi cher, proportionnellement au travail fourni. » p.142Les missionnaires sont généralement perçus comme encore pire que les capitalistes. Ce n’est pas non plus l’image qu’en donne l’auteur qui à vécu en Afrique et donne ses impressions sur une conférence à laquelle il participa pendant son séjour.

« Cette conférence, qui dura une semaine, me fit très grande impression. J’éprouvai un sentiment de puissant réconfort dans la compagnie d’hommes qui avaient accepté les plus durs sacrifices pour obéir à leur conscience et se consacrer à leurs frères noirs. J’ai joui de cette atmosphère si bienfaisante au cœur.
»

À propos d’un patient qu’il vient de guérir d’une hernie étranglée :« Sa main noire cherche la mienne et ne veut plus la quitter. Alors je commence à lui raconter, ainsi qu’aux assistants, que c’est le Seigneur Jésus qui a ordonné au docteur et à sa femme de venir dans l’Ogooué, et qu’il y a en Europe des hommes blancs qui nous donnent les moyens de vivre ici pour les malades. Puis je dois répondre à leurs demandes au sujet de ces personnes qui s’intéressent à eux. Qui sont-elles? Où demeurent-elles? Comment ont-elles connaissance des souffrances physiques des indigènes? Les rayons du soleil d’Afrique éclairent la case sombre à travers les buissons de caféiers. Et noirs et blancs nous réalisons la parole du Christ :« vous êtes tous frères. »

Ah ! Si les amis d’Europe qui nous procurent les moyens d’agir ici pouvaient être avec nous en de pareils moments!…
»

Le lettré occidental contemporain présente aussi la colonisation comme une entreprise de destruction des cultures indigènes, cultures présentées sous un jour toujours favorable. Ces cultures indigènes présentent pourtant de nombreuses déficiences et le médecin humanitaire a été à même de comparer l’Africain laissé à lui même et celui pris en main par l’homme blanc :« Au moment où nous montons la colline entre les rangées de maisonnettes en bambous qu’habitent les indigènes, l’assemblée sort justement de la chapelle. On nous présente et nous serrons plusieurs douzaines de mains noires. Quelle différence entre ces gens décents, proprement vêtus, et les noirs que nous avions vus jusqu’alors dans les ports! Ce ne sont d’ailleurs plus les mêmes physionomies; celles-ci ont quelque chose de libre et de modeste, qui contraste avec l’expression hardie, servile et inquiète à la fois que j’ai notée jusqu’ici dans les yeux de tant de noirs, et me donne une véritable impression de soulagement. » p. 38

Il souligne aussi le devoir de libérer le primitif de ses craintes et superstitions, le fétichisme en particulier. Par le fétiche, le primitif veut acquérir un charme qui le protègera contre les vicissitudes la vie. Ce sera un objet de nature insolite qu’il portera sur lui, plume ou dent d’animaux, etc. mais surtout os de crâne humain. Pour acquérir ce dernier type de fétiche, la personne doit être tuée dans le but d’acquérir le fétiche. « L’idée que les os du crâne humain, acquis spécialement dans ce but, possèdent une vertu magique, doit remonter à la plus haute antiquité. J’ai lu récemment dans une revue médicale que les trépanations observées sur les crânes des tombes préhistoriques n’ont aucun rapport avec des tentatives de traitement chirurgical des tumeurs du cerveau, mais servaient à se procurer des fétiches. L’auteur de cette affirmation me semble être dans le vrai. » p. 73

Si ce n’est pas l’Européen, sa science et sa médecine qui prend en charge l’Africain, ce sera l’Islam.

« Un Européen, vieux colonial, qui me fait part de ses vues, augure peu de bien de l’islam qui se propage parmi les noirs. Le noir musulman, dit-il, a une antipathie profonde contre notre civilisation. Vous pouvez lui construire des chemins de fer, creuser les canaux, dépenser des centaines de milliers de francs pour l’irrigation des terrains qu’il cultive : cela ne lui fera aucune impression, parce qu’il est foncièrement indifférent envers tout ce qui est européen, quels que soient les avantages qui en résultent. Mais si vous faites venir dans les villages un marabout (prédicateur musulman itinérant) sur son cheval fringant, drapé d’un manteau aux couleurs criardes, alors vous voyez les habitants s’animer; tous se pressent autour de lui et lui apportent leurs économies pour obtenir, à beaux deniers comptants, une amulette contre la maladie, une autre contre les blessures de guerre, une autre contre les morsures de serpents, une autre conte les mauvais esprits et les mauvais voisins. Lorsque nous construisîmes le premier chemin de fer à Madagascar, les indigènes tournèrent pendant des jours autour de la locomotive, manifestant leur surprise et leur joie quand elle crachait de la vapeur, et cherchant à expliquer les uns aux autres comment cette machine-là pouvait marcher. Dans une ville africaine par contre dont la population est musulmane, on avait utilisé la force hydraulique pour installer l’éclairage électrique; on s’attendait que les habitants fussent surpris de cette clarté; mais le premier soir où les ampoules s’allumèrent, ils s’entendirent pour rester tous dans leurs maisons et leurs cases, afin de témoigner leur indifférence à l’égard de cette innovation.» p.30

Si l’homme noir est un oppressé, une victime, cela l’oblige-t-il à maltraiter les êtres qui sont sous sa domination?

« Dakar ne me laisse pas un bon souvenir. Je me rappellerai toujours la brutalité avec laquelle on y traite les animaux. La ville est située à flanc de coteau, et les rues y sont généralement en fort mauvais état. Le sort des bêtes de trait, livrées aux noirs, y est affreux. Je n’ai vu nulle part les chevaux et les mulets aussi maltraités. (…)

-Si vous ne pouvez supporter de voir maltraiter les animaux, ne venez pas en Afrique, me dit le lieutenant à mon retour à bord; car vous y verrez souvent d’horribles choses à ce sujet. » p.33Toujours à cette époque, tout comme encore à la nôtre, subsiste en Afrique l’anthropophagie. Et par ailleurs, les noirs ont peut de civilité les uns envers les autres.

« Ils (les débardeurs noirs embarqués sur le navire) s’acquittent de leur travail à la perfection, presque mieux que les ouvriers de Pauillac, mais se comportent avec brutalité à l’égard des autres noirs qui sont à bord : dès que ceux-ci se trouvent sur leur passage, il y a des bourrades et des coups
» p. 37

Le médecin commente le sort des aliénés:« Le sort de ces pauvres gens est affreux. Pour les rendre inoffensifs, les indigènes essaient de les enfermer; mais ils parviennent toujours à s’échapper d’une hutte en bambous. Alors on les lie au moyen de cordes de raphia, ce qui les excite encore davantage. On finit par s’en débarrasser d’une façon ou de l’autre.

Un missionnaire de Samkita m’a raconté qu’un dimanche, il y a deux ans, il entendit tout à coup de sa maison de grands cris dans un village voisin. S’étant mis en route pour s’enquérir de ce qui se passait là-bas, il rencontra un indigène. Questionné, celui-ci répondit qu’il n’y avait rien, sinon qu’on extrayait des puces-chiques à des enfants; que le missionnaire pouvait donc renter chez lui tranquillement. Le lendemain il apprit qu’on avait jeté un aliéné dans le fleuve, pieds et poings liés
. » p. 67

Schweitzberg constate aussi comment il est impossible de faire confiance aux Africains. Tout doit être mis sous clef car ils volent n’importe quoi, même des transcriptions de musique.

L’auteur conclut sur la relation qu’il croit être celle à établir avec les noirs:«Pour terminer, un mot sur les rapports entre blancs et noirs. Quelle sorte de relations établir avec l’Homme de couleur? Dois-je le traiter comme un égal ou comme un inférieur?

Je dois lui montrer que je respecte la dignité de tout être humain; et il doit s’en rendre compte. L’essentiel est qu’il existe un esprit de fraternité. (…) Le primitif est comme un enfant. Sans autorité on n’obtient rien de l’enfant. Par conséquent, j’établirai les formules de nos relations de manière à ce que mon autorité naturelle y soit exprimée. Mon attitude vis-à-vis du primitif, je la définis de la façon suivante : Je suis ton frère, mais ton frère aîné
. » p. 163

Sur la colonisation en général :«Les missionnaires sont trop aisément enclins à porter un jugement sur les autres blancs. Pour eux, qui ne sont pas tenus comme les fonctionnaires, les exploitants forestiers, les planteurs et les commerçants d’obtenir des indigènes des résultats matériels bien définis en un temps donné, la lutte est moins âpre que pour les autres. Je ne me risque plus à porter un jugement, depuis que j’ai appris à connaître, et en soignant des blancs, la mentalité de l’homme chargé de réaliser ici une tâche matérielle. J’ai eu l’intuition que les hommes qui parlent aujourd’hui sans charité des indigènes sont arrivés un jour ici remplis d’idéalisme. Les conflits journaliers les ont épuisés et découragés. » p. 168

La vision d’une Europe coupable domine encore aujourd’hui l’esprit de l’époque, elle n’est même plus questionnée. Elle a fortement contribué à paralyser l’homme blanc, au point où il se laissa déposséder, renonçant à la défense de ses intérêts. Non seulement le tournera-t-on en dérision s’il évoque les bienfaits qu’il essaya d’apporter en Afrique, mais lorsque coupable il accepte de livrer aux indigènes des sociétés qui ne purent exister que par son génie créatif, comme l’Afrique du Sud, il voit alors son destin livré à la majorité noire et subit une violence brutale, que les mass-médias ne rapporteront jamais.

1 Comments:

At 10:12 p.m., Blogger Unknown said...

Institut de Recherches Anthropologiques, Génétiques et Héréditaires

Préservation Culturelle, Raciale et Spirituelle Européenne

www.iragh.net

 

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