mercredi 25 mars 2009

Rouler à l'huile de friture




Ben oui, pourquoi pas ? La semaine dernière, deux membres (Laurie Durand et Grégory Gendre, à gauche sur la première photo et portant un bidon sur la deuxième) de « Roule ma frite 17» sont venus présenter leur association au Centre de découvertes d’Aubeterre.

Leur asso est basée dans l’île d’Oléron. Ils démarchent les restaurateurs du coin et leur proposent de récupérer leur huile de friture. Il s’agit ici d’un vrai partenariat ; le restaurateur adhère à l’asso à l’année ; l’asso vient régulièrement (et gratuitement) récupérer les bidons.
Grégory précise que les restaurateurs jouent le jeu (contrôle du nombre d’utilisations de leur huile).
Après filtrage et décantation, cette huile est revendue à des particuliers (70 centimes le litre). En effet, ce produit peut être utilisé en additif avec du gasoil (à raison de 30%).
Au-delà de l’effet « aubaine » (on peut rouler pour moins cher…), ce qui me paraît frappant dans leur démarche, c’est son inscription dans le « développement local » (et durable). Un exemple : ils comptabilisent les parcours des collecteurs de bidons d’huile afin de comparer l’empreinte écologique de ces déplacements à ce qui arriverait si la filière de collecte « classique » était utilisée (les restaurateurs amènent leurs bidons à la déchetterie, puis des camions viennent chercher les bidons et les emmènent à une usine de retraitement ; enfin, l’huile retraitée et reconditionnée est de nouveau transportée vers des usines qui vont l’utiliser comme combustible.)
Bien sûr, il existe des entreprises de collecte qui démarchent peuvent également effectuer ce service, mais leurs prix sont trop élevés pour la plupart des restaurateurs.
A noter également que la troisième option, illégale mais réelle (les restaurateurs se débarrassent de l’huile par le tout à l’égout) induit des coûts environnementaux importants. Depuis que l’association est née, des partenariats se sont ainsi noués avec l’agence de l’eau. Le lien est clair : si plusieurs milliers de litres (la collecte 2008 a permis de recycler 15000 litres) ne partent pas dans les canalisations, c’est autant de gagné pour la qualité des eaux du bassin versant et, dans le cas spécifique de l’île d’Oléron, autant de gagné pour la qualité des eaux littorales.

Ainsi que les animateurs de « Roule ma Frite » le faisaient remarquer durant leur présentation, le concept (récupérer un déchet pour le valoriser) se révèle aussi constituer un outil de communication pour promouvoir des démarches plus heuristiques : la « croissance verte », l’écologie industrielle (voir l’exemple du site de Kalundborg)…

Quel est le rapport de « Roule ma Frite 17 » avec l’Amap du Haut Bousson ? A mon sens, c’est la « proximité ». En tant que consommateurs, nous avons décidé de privilégier les circuits courts afin de nous approvisionner en légumes. Il se trouvait que Pauline et Benjamin étaient « disponibles » sur le territoire.
Les adhérents de « Roule ma Frite 17 » ont, eux aussi, décidé de profiter du « gisement » d’énergie locale, en l’occurrence l’huile de friture des restaurateurs d’Oléron.

Enfin, la question qui vient naturellement à l’esprit lorsqu’une telle présentation a été effectuée est bien sûr la suivante : est-il envisageable et souhaitable de mettre en place ce genre de dispositif dans un territoire proche, disons le Sud Charente ? Rouler à l’huile de friture…ça pourrait faire tache d’huile…

Quelques liens:
le portail de roule ma frite (de Marseille, si j'ai bien compris):http://www.roulemafrite.org/portail/
un dossier PDF illustrant une démarche de "symbiose industrielle":
http://www.uved.fr/fileadmin/user_upload/modules_introductifs/module4/site/html/ressources/symbiose%20et%20partenaires/symbiose.pdf


3 commentaires:

Unknown a dit…

mise au point sur 205
voir site http://www.ecogwada.com
puis cliquez sur frites
bonne route

Unknown a dit…

Merci pour le lien.
Claude

Anonyme a dit…

le principe de l'écologie est celui du pollueur/payeur. Je doute que l'organisateur de ce système s'emcombre de ces détails.
Un carburant à 0,70 hors taxe, c'est extremement cher (0,55 env pour le gasoil).
Or ces déchets huileux polluent (particule cancérigene, monoxyde de carbone dangereux...)a doivent payer une taxe pour les dommages sur la santé, l'environnement (quid des effets sur l'homme des toxiques acroleine?). Navré de mettre les pieds dans le plat, mes cette dérive me semble non sollidaire (ceux qui roule payent des taxes) et dangereux pour vont respirer les fumées (bref tous!)