Du Baroque au Rococo Flandres - Le siècle de Rubens
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Flandres - Le siècle de Rubens

     Le Baroque arrive au XVIIème siècle dans le Nord, où il remporte un grand succès, puisque les peintres seront les plus grands du siècle : Rubens, Van Dyck, Frans Hals (1580-1660)...

 

1622, Petrus Paulus Rubens (1577-1640)

    Rubens est le maître du baroque flamand, dont la renommée internationale sera telle qu'il deviendra un messager diplomatique entre les grandes puissances de son temps. Il part étudier à Rome et à Venise de 1600 à 1608 comme tout peintre qui se respecte, où il admire les maîtres, Les Carracci notamment, mais ne les copie pas. Il s'intéressa de très près au Mythe, dont on dit qu'il a peint 7 versions ! On n'en a retrouvé que quatre, où l'on peut distinguer deux périodes dans son approche.

    Ainsi Rubens venait de s'installer à Anvers en 1620 quand il peignit les deux toiles ci dessus, auxquelles il faut rajouter une fresque peinte sur la façade de sa maison. La peinture de l'Ermitage fut achetée par Frédéric II le Grand de Prusse (1712-1786) pour son château de Sans-Souci.

Rubens [jpg, 53 188 octets]
Persée délivrant Andromède,
env. 1620,
Huile sur bois, 99*13 cm
Berlin, Staatlich Museum ou Gemälde Galerie Kulturforum
Rubens [jpg, 29 ko]
Persée et Andromède,
Rubens, 1622-23
Huile sur toile
Saint Petersbourg, Ermitage

      Si les deux peintures présentent des similitudes évidentes dans le format et la composition, le sujet est néanmoins différent. Rubens a choisit de représenter Persée avec une armure moderne : il tenait ainsi à inscrire les mythes dans son époque contemporaine, soulignant par-là que les leçons qu'ils illustrent sont intemporelles. Pour Andromède, le peintre la peint à la François Boucher (1703-1770), s'inspirant de la statuaire antique Venus Felix (Vatican). Il fait ainsi allusion au célèbre paragone peinture-sculpture du mythe : Andromède fut d'abord prise par Persée pour une statue de marbre, aussi icelui semble vérifier qu'elle est de chair avant même de la délivrer ! La Princesse est d'ailleurs dans les deux toiles une femme soumise qui attend son mari pour reprendre vie.

     Mais à la tonalité marine (bleue) du premier tableau s'oppose la l'éclat jaune du second. En fait la toile de l'Ermitage présente le triomphe de l'amour ainsi que l'apothéose de Persée : descendue de l'Olympe, Niké la déesse de la Victoire couronne de laurier Persée, tandis que le jeu d'ombres colorées fait émaner la lumière du corps d'Andromède. Toute une ribambelle de petits anges défont les liens de la Princesse, et le Monstre a une présence minimale pour ne pas gâcher la scène.

Source de l'image
             • [Staatlich] Greek Mythology Links : http://hsa.brown.edu/~maicar/Images.html
             • [Staatlich] Olga's gallery : http://www.abcgallery.com/
             • [Hermitage] Bien sûr le Musée à St Petersbourg http://www.hermitagemuseum.org/html_En/index.html
             • [Hermitage] Le Musée Virtuel CGFA http://sunsite.dk/cgfa/
             • [Hermitage] The Art Ressource http://www.artunframed.com/
             • [Hermitage] Olga's gallery : http://www.abcgallery.com/
Source du commentaire
             • Collectif, Andromède ou le héros à l'épreuve de la beauté, 1995, éditions Klinsksieck
             • EISLER Colin, La peinture dans les musées de Berlin, Mangès, 1996.

 

 

1635-40, Rubens

Rubens [jpg, 46 391 octets]
Perseus befreit
Andromeda
1635
Huile sur toile
2,6 x 1,6 m
Madrid,
Museo del Prado
Rubens [jpg, 46 391 octets]
Andromède,

1639-40,
Huile sur toile,
2 x 1,3 m
Los Angeles,
Getty Museum

     Dans un second temps, Rubens reprend le Mythe, mais élabore cette fois une composition verticale. Les raisons de ce retour sont connues : la peinture du Getti Museum fait partie d'un ensemble de quatre toiles commandées par le roi Philippe IV d'Espagne au peintre. Ce dernier, malade, mourut sans finir sa toile, qui fut complétée par son assistant Jacob Jordaens (1593-1678), mais l'on peut cependant penser que la Princesse elle-même fut de la main du maître.

     Ces toiles représentent une des plus belles représentations du corps féminin par Rubens, qui joue sur les rondeurs du corps bien en chair selon les canons esthétiques de l'époque. Il semble que le peintre se soit concentré sur Andromède au fur et à mesure de ses versions, car dans une de ses dernières toiles Persée n'est même plus là. Celle-ci est d'ailleurs considérée comme supérieure, le rouge de la toile aux pieds de la Princesse (analogue à la cape de Persée dans les tableaux précédents) mettant en relief sa carnation. Elle acceuille en pleurant un petit ange qui va faire fondre ses chaînes avec la flamme de la passion.

Source des images :
             • [Prado] University of Vermont http://www.uvm.edu/~classics/ambrose.html
             • [Prado] University of Kansas http://kuhttp.cc.ukans.edu/carrie/ms_room/martin_coll/AI/htmdoc/introFran.htm#inlich
             • [Prado] AKG société stockeuse d'image http://www.akg.de/mytho/text/
             • [Prado] une page consacrée à l'exposition de peintures qui eut lieu lors de l'anniversaire de Albert & Isabelle (1598-1621).
             • [Getty] Bien sûr le site du musée Getty http://www.artchive.com/
             • [Getty] Olga's gallery : http://www.abcgallery.com/
             • [Getty] Bien sûr le site du musée Getty http://www.getty.edu/museum

 

1637-38, Anthony Van Dyck (1599-1641)

Anthony Van Dyck [jpg, 8 350 octets]
Andromède enchaînée au rocher
Huile sur toile, 2,153 x 1,321 m
Los Angeles County Museum of Art

     Pour mener à bien les nombreuses commandes qu'il recevait des quatre coins des cours d'Europe, Rubens s'était organisé un atelier où ses assistants peignaient le gros de la toile, le maître se réservant la touche finale. Deux de ses notables disciples furent Jacob Jordaens (1593-1678) et Anthony van Dyck. Ce dernier connut également un succès certain, notamment pour la cour royale d'Angleterre, où il peignit de nombreux portraits. Il souffrit néanmoins de mauvaise santé, ce qui donna à la plupart de ses toiles un ton languissant.

     Van Dyck peignit aussi une toile sur le sujet, dans la même période que son maître. Dont il a pu évidemment s'inspirer pour la composition. La figure d'Andromède par contre doit s'inspirer de celle du Titien, dont il est très admiratif et dont il possède la toile sur Andromède ! On y retrouve donc les fameux bras en S ainsi que le pliage du genou.

     Cependant van Dyck réduit la composition titianesque pour se concentrer sur la Princesse : la mythologie est ici surtout un prétexte pour une peinture de nu, la princesse ayant pour modèle Margaret Lemon, la maîtresse du peintre. D'aucuns disent qu'icelle était plutôt autoritaire, et que pour se venger le peintre aurait relégué volontairement Persée au loin pour laisser la Princesse se languir. Et en effet, elle ne semble même pas avoir remarqué son (futur) sauveur.

     La composition de la toile joue ainsi sur la blancheur de la princesse, le cadre maritime et surtout son drapé bleu mettant son teint en valeur. Il faut noter aussi les subtiles touches de peintures pour les rochers et la peau de la Princesse, qui révèlent l'intérêt de Van Dyck pour les surfaces. Les mouvements du drapé sont un souvenir des maniéristes italiens que le peintre admirait tant.

Source de l'image : Le site officiel du musée, The Los Angeles County Museum of Art, très bien réalisé et précis, http://www.lacma.org/lacma.htm

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Updated : 09/08/01 Copyright © A.Matthieu : a_matthieu@yahoo.fr
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