La Peau de Chagrin

De Balzac

Publié par Gallimard, Folio classique

VOULOIR nous brûle et POUVOIR nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme.

Un autre classique. Un autre auteur du 19ème siècle. Je garde toujours cette fascination pour l’écriture de ce siècle.

La Peau de Chagrin, c’est l’histoire d’un homme qui suite à une déception amoureuse va faire un pacte avec le « diable ». Un vieux marchand va proposer à Raphaël une peau de chagrin (peau d’âne) qui exauce tous ses vœux. Il essaie toutefois de le prévenir de la contrepartie. Raphaël apprend une fois le pacte passé que chacun de ses souhaits sera réalisé en contrepartie de quelques jours de sa propre vie. Le cercle de la peau représente la durée de vie du jeune homme et à chacun de ses vœux elle se rétrécira. Raphaël n’en a que faire et souhaite mille et une richesses pour finalement se rendre compte que la peau rapetisse dangereusement. Il va passer le reste de sa vie isolé afin d’éviter toute tentation jusqu’à ce qu’il rencontre le véritable amour et décide de vivre heureux avec sa bien aimée.  Mais cela n’empêchera malheureusement pas la peau de se rétrécir rapidement…

La Peau de Chagrin est un roman étrangement construit puisqu’il débute avec l’arrivée de Raphaël chez l’apothicaire qui lui transmettra la peau de chagrin, se poursuit avec la soirée fastueuse donnée avec ses amis où Raphaël va se lancer dans le récit de sa vie. Ainsi, pendant 150 pages on oublie complètement la peau de chagrin pour l’histoire de Raphaël (ou celle de Balzac puisqu’il s’agirait d’un passage autobiographique). Bien que passionnant, ce chapitre m’a quelque peu déconcerté au départ puisque je ne voyais pas où voulait nous mener l’auteur. Pourquoi ne plus parler de la peau qui est le thème central du roman ? Cette partie explique cependant pourquoi Raphaël passe un pacte avec le diable pour pouvoir devenir riche (et heureux ?) et nous présente sa future bien aimée.

Comme je l’ai dit auparavant, lorsque Raphaël découvre que la peau rapetisse, il s’isole complètement. Alors qu’il a le pouvoir d’obtenir tout ce qu’il souhaite, il va faire en sorte de ne plus avoir le moindre désir. Cela s’accentue lorsqu’il décide de passer ses journées à dormir afin de ne plus pouvoir prononcer le plus petit souhait. Pourquoi un tel désir de prolonger sa vie si c’est pour la vivre reclus et malheureux ? Ne préférait-il pas vivre un amour passionné avec Pauline même si cela signifiait mourir plus tôt ? Ce sont les questions que le lecteur se pose.

Il y a énormément de choses que l’on pourrait dire sur ce roman puisqu’il a été étudié plus d’une fois mais je vais m’arrêter là en concluant que, contrairement à ce que je pensais, ce roman m’a davantage plu que Musset. Le personnage y est déjà bien plus attachant (même si il devient agaçant dans les derniers jours de sa vie) et j’ai beaucoup aimé les questions qu’apportent la peau de chagrin : faut-il vivre heureux ou longtemps ? La réponse peut paraître évidente mais j’imagine que lorsqu’on y est confronté le choix est plus difficile.