lundi 2 novembre 2009

Travail fictif

La pratique des emplois fictifs est considérée comme un délit. Or cette expression "d'emplois fictifs" pèche par son imprécision. Il vaudrait mieux parler de "travail fictif". Car, s'il y a abus, c'est de ne pas travailler, ou insuffisamment, en contrepartie d'une rémunération contractuelle. Dès lors, on élargit le champ de l'infraction à nombre d'administrations et d'entreprises qui ferment les yeux sur une certaine productivité zéro.
Le stress, si largement évoqué dernièrement, ne résume pas à lui seul les conditions de travail. Il est des îlots de paresse protégée, à l'abri des comptes à rendre. En effet, beaucoup de salariés sont préservés des contraintes de travail dans des "placards dorés". Ils jouissent d'enviables sinécures. Ils bénéficient d'un privilège exorbitant: ils sont payés à ne rien faire. Certains ne cachent pas leur tristesse à s'installer dans l'oisiveté. François Fillon traîne sur sa figure une certaine mélancolie de l'inutilité. Jacques Chirac, qui est aujourd'hui inquiété par la justice de son pays, fut traité en son temps de président "résident" ou de "roi fainéant" par les meilleurs observateurs politiques.
Au nom de la République, il conviendrait que "le travail fictif" soit désormais puni comme un vrai délit, et non plus toléré comme une faveur princière.

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