Rafale versus Eurofighter

Comme très souvent, j’ai profité ce matin du petit-déjeuner vers sept heures pour lire la presse sur Internet et faire le tour des blogs. C’est histoire de ne pas perdre de temps !
Après quelques articles sur les derniers rebondissements en Iran (pauvre jeunesse iranienne)  et l’avancée inquiétante de la grippe A, je me suis penché sur le blog Secret Défense de Jean-Dominique Merchet, journaliste à libération, que je visite régulièrement. Vous l’aurez deviné, si les affaires militaires ne sont pas votre tasse de thé, vous pouvez passer à autre chose !
Le billet du jour propose une comparaison succincte mais fort intéressante entre l’avion de chasse français Le Rafale et l’Eurofighter construit par un consortium européen regroupant le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. JDM nous explique, chiffres à l’appuit, que la France a bien fait de la jouer solo sur ce coup là. Et cela pour deux raisons : garder son indépendance et… réduire les coups ! On le sait tous, le programme du Rafale est un véritable gouffre financier pour le contribuable française (environ 40 milliards d’euros pour 286 appareils) mais cela aurait été bien pire si nous avions participé à la réalisation de l’Eurofighter (d’ailleurs les coûts du programme ne sont même plus communiqués). La raison est simple. La coopération européenne ne réduit pas les coûts, malgré l’échelle – le nombre d’avions dans ce cas – mais les augmentent à cause du ridicule principe du « juste retour industriel ». Les pays qui participent veulent d’une manière ou d’une autre récupérer la mise initiale. Ce principe s’applique aussi pour les programmes spatiaux et je l’ai à pluseurs reprises dénoncé. A quand une véritable Europe où les enjeux nationaux seront relégués à l’arrière plan pour le bien de tous ?

Si cette petite histoire vous intéresse et si vous êtes un partisan d’une Europe forte, ce qui passe obligatoirement par une défense commune, je vous conseille l’ouvrage de JDM : Défense Européenne, la grande illusion. Et devinez la couleur de la couverture ?
Kaki, bien sûr.

5 commentaires

  1. Salut Stéphane,

    je n’ai pas encore lu le blog, mais je te confirme avoir visité à Turin en 2007 les installations d’Aliena qui produit justement l’Eurofighter.
    Issu du milieu automobile et un peu orienté industriel/réduction des couts, les bras m’en sont tombés :
    la ligne d’assemblage que nous avions devant nous avec des machines spécifiques destinées à assembler des éléments structurels très sophistiqués (composites…) ne fabriquait que les ailes GAUCHES !!!
    Tu as bien lu.
    Fuselage, ailleurs
    Aile Droite, ailleurs
    Union du tout, ailleurs..
    Bref,
    on dirait du Drucker mal digéré (le business man, pas l’animatuer) :
    Think local, act global…
    et peu importe qui paye la différence, puisqu’à la fin, c’est toi, c’est moi… les couillons qui cherchent simplement à boucler leurs fins de mois (ouais, là j’éxagere, mais sur le principe…)

    Qui a dit que le bon sens était la chose du monde la mieux partagée ?
    Descartes ? Ah, bon
    Eh ben, René, réveille toi, ils sont devenus fous !!!

  2. Ailes droites / ailes gauches.
    Alors ça, je n’y aurais jamais pensé !
    Tout cela n’a aucun sens.
    Quand allons nous enfin abolir ce stupide principe du retour qui handicape si grandement l’Europe.

    Je parle des avions de chasse dans mon texte. Mais j’aurais aussi pu parler d’Airbus. On cite cette entreprise comme un modèle. C’est vrai sur le plan des réalisation. Mais sur le plan de l’organisation, c’est tout sauf un exemple à suivre. Il a même fallut inventer un avion pour transporter les sections d’appareils, le Béluga, dérivé de l’A300. Un peu de réalisme et de bon sens seraient les bienvenus.
    Mais tant que le contribuable paiera…

  3. 2 commentaires que je trouve géniaux :

    1)Ah, la réponse de J. Henrotin : « pour l’heure, il n’y a pas de vrai programme européen, pas même Airbus. En fait, il n’y a qu’une définition européenne d’un projet, suivie d’une segmentation nationale de ses morceaux (…)

    Alors, ce serait quoi un vrai programme européen ? Simple : définition commune et envoi des « meilleurs » de chaque catégorie en un seul lieu de production. Un drapeau, un projet. Pas 15 drapeaux (et autant de chefs d’Etat qui se battent pour le « retour sur investissement national ») et un projet ». : http://athena-et-moi.blogspot.com/2009/06/faire-europeen-est-ce-plus-cher.html

    2)

    On retrouve ces histoires de « force par l’association » tant au niveau politique, qu’au niveau industriel.

    La vérité première est que l’intelligence est une caractéristique intensive, pas extensive. Si vous associez 160 crétins possédant 1 de QI vous n’obtenez pas un total possédant un QI de 160 mais, dans le meilleur des cas ! un total avec un QI de 1 s’il se dégage un chef. Sinon, si tous les crétins commandent, l’association totale possède un QI strictement inférieur au QI du plus con — quand on constate ce qu’est capable de faire une foule parce que les individus diluent leur responsabilité en la divisant par le nombre d’individus et se permettent donc, dans « l’anonymat », des ignominies qu’ils ne se seraient jamais permises s’ils avaient été seuls. (Ayant eu l’occasion de discuter avec un militaire américain, il semble que l’armée US possède quelques fortes phrases sur l’intelligence de la « mob ».)

    On retrouve, pour éviter de citer de multiples exemples politiques en général et Bruxelles en particulier, on retrouve ce type de résultat dans le domaine informatique avec les comités pondant des normes, sans aucune logique, sans aucune consistance, parce que chacun a voulu imprimer sa marque comme ces animaux qui marquent leur territoire par leurs déjections.

    Audiard l’avait également parfaitement formulé : « Un con qui marche ira toujours plus loin que deux intellectuels assis. » (Ce qui reste vrai en augmentant le nombre d’intellectuels…)

  4. Excellent Davido, tout simplement EXCELLENT.

    Moralité :
    Pour paraître intelligent, restez assis.

    David (c’est mon chef, ndlr), tu sais où me trouvez : derrière mon bureau. Tu m’apportes un café, stp ?

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