Andy Scott découvre la magie en 1972, un
an plus tard aura lieu la rencontre qui scellera
à jamais son destin de Magicien, rencontre de Jean
Max, Maître-Magicien et Artiste qui durant 15 années
d'apprentissage va transmettre à l'élève l'amour
passionnel d'une discipline doublé d'un savoir technique
et artistique, tout un patrimoine indiviuel inestimable,
le Maître ayant lui même reçu de son propre Maître.
La transmission de génération en génération est
une Noble école, car transmettre n'est pas simplement
donner des éléments, des informations, transmettre
c'est se transmettre soi-même, se donner entièrement,
donner sans compter ce petit quelque chose impalpable
fait de passion d'émotions et de désir.
En 1977 l'élève intègre le "French Ring CFIJD"
(Cercle Français de l'Illusion
Jules Dhotel) en qualité d'Artiste
illusionniste stagiaire officiant dès lors dans
la discipline sous le pseudonyme Patrick Adame,
pseudonyme qu'il conservera jusqu'en 1983, période
à laquelle il songe à passer professionnel, or il
s'avère qu'un autre Patrick Adame officie également
en qualité d'artiste visuel professionnel, il faut
alors acquérir un nouveau pseudonyme et c'est ainsi
que portant un grand intérêt pour un célèbre magicien
américain nommé Houdini et grand escapologiste surnommé
"Roi de l'évasion", le choix se portera alors sur
Handson, pseudonyme une nouvelle fois de courte
durée pour des raisons cette fois-ci d'ordre strictement
émotionnel.
L'artiste sait en effet qu'un pseudonyme quel qu'il
soit est définitivement acquis à la condition Sine
Qua None qu'il soit issu de sa propre chair, empreint
d'émotions personnelles, c'est ainsi qu'en 1991
sera adopté le nom de scène définitif respectant
en même temps un cahier des charges précis alliant
style délibérément américanisant, tendance d'une
époque pour les artistes, et phonétique trois syllabes
facilement mémorisable.
Ainsi le pseudonyme Andy Scott possède sa propre
genèse, Scott étant le nom d'un grand capitaine
explorateur de l'Antarctique mort au cours d'une
expédition en janvier 1912, or l'artiste admire
ce personnage pour ses exploits de conquêtes et
voit également la magie comme une sorte d'exploration
sans limites, le prénom Andy sera quant à lui un
clin d'oeil au tic verbal que possédait et possède
d'ailleurs toujours l'artiste qui lorsqu'il teste
un nouveau tour de magie devant son critique attitré
lui demande ensuite "Qu'est-ce que tu en dis ?..",
ainsi est né Andy Scott.
PASSION MAGIE, LA GENÈSE
A cette époque des années 70 où la télévision française
émet encore en noir et blanc, le jeune Andy Scott
ne raterait pour rien au monde ces rendez-vous télévisuels
hebdomadaires pour la jeunesse programmés chaque
jeudi après-midi (l'ancêtre du mercredi actuel..),
des rendez-vous télévisuels au cours desquels se
produisent régulièrement grand nombre de magiciens
célèbres d'alors faisant voler de superbes boules
argentées et dorées, faisant apparaitre de nulle
part de majestueux oiseaux blancs, faisant flotter
des personnes dans les airs ou encore les découpant
en morceaux après qu'elles furent enfermées dans
de rutilantes boîtes paillettées, pour ensuite les
en ressortir comme si rien ne s'était passé.
L’enfant d’alors se laisse volontiers porter par
le rêve, tout en sachant malgré tout au fond de
lui-même que tout ce qu’il voit n’est qu’illusion,
tel un pouvoir possédant son contre-pouvoir, le
rêveur possède un esprit rationnel et veut comprendre
mais bien au-delà de la simple et naturelle soif
de connaissance propre à l'enfant, il veut comprendre
non pas histoire de connaitre un ou deux tours et
puis s'en vont, il veut comprendre et non savoir
afin de fabriquer ses propres rêves pour ensuite
les partager, logiquement convaincu que si certains
individus font voler des boules et des personnes
dans les airs, ou encore apparaitre des oiseaux
blancs, alors lui enfant certes mais pas moins individu
se dit qu'il peut aussi réaliser tous ces pseudos-miracles,
c’est sans compter sur un curieux paradoxe qu'il
apprendra à domniner avec l'expérience, croire pour
y faire croire.
Le challenge de l’époque consiste alors à reproduire
certains effets vus à la télé, ce par quelque moyen
que ce soit, paraphrasant en quelque sorte un Maître
incontestable de la magie, célèbre magicien Close-Up
man du Plus Grand Cabaret du Monde, Bernard Bilis,
qu’il croisera d’ailleurs bien des années plus tard,
en 2006 lors d’un tremplin de magie. Pensée de Bernard
Bilis: "Peu importe la manière, ce qui compte c’est
l’effet…".
Alors l’enfant cherche, bricole, travaille, explore,
expérimente, comprenant naturellement très vite
et sans aucune surprise qu'au même titre que le
calcul et l’orthographe la magie n’est pas une aptitude
innée, lui qui est écolier plutôt studieux sait
que l’on ne peut savoir qu’à la condition d’apprendre,
cependant sur le coup et surtout après de multiples
et vaines tentatives de reproductions d’effets vus
à la télé, la patience atteint ses propres limites,
alors pressé comme l'enfant au pied du sapin de
Noël regorgeant de mytères enveloppés qu'il faudra
bien à un moment donné ouvrir, il va directement
à la page explications du livre contenu dans une
mallette de magie prêtée pour l’occasion des fêtes
de Noël par l’enfant d’une voisine de palier.
Sans tarder le futur apprenti sorcier se met en
quête d’un professeur de magie, et tout va se jouer
à quelques centaines de mètres du domicile familial,
là où un magasin de farces et attrapes possède pignon
sur rue, dans la vitrine de ce magasin trône quelques
tours de cartes faciles et autres expériences de
physique amusantes.
La porte d’entrée du magasin est poussée, puis au
fil du temps le propriétaire des lieux lui-même
amateur de magie décelera très rapidement chez l’enfant
une passion incommensurable pour l'art magique,
c’est alors qu'au cours d'une discussion l'enfant
apprend qu’un Fakir professionnel demeure à quelques
pas du domicile familial, une aubaine vaine, car
ce personnage décèdera quelques jours plus tard,
personnage que l'enfant croisait très régulièrement
dans le quartier, ignorant de fait son métier de
fakir.
Cecit-dit un fakir ne correspondait pas vraiment
aux réelles attentes de l'enfant, un Prestidigitateur
oui, c'est alors que le propriétaire du magasin
de farces et attrapes où l'enfant avait pris ses
quartiers évoquât l'existence d'un Maître magicien
ayant pignon sur rue en qualité d'Artiste de scène,
et professant à l'autre bout de la ville, simple
raison pour laquelle c'est le fakir qui quelques
jours auparavant avait été suggéré en premier lieu
à l'enfant, par réflexe compréhensible de proximité
géographique, quoi qu'il en soit la suite donnera
effectivement raison à cette chronologie des évènements.
Un Prestidigitateur Maître Magicien, dès lors l'enfant
ressent une prémonition forte, incontrôlable, sensation
quasi indescriptible non ressentie quelques jours
plus tôt à l'évocation du fakir, à l'évidence le
destin de l'enfant vient de se graver de manière
indélébile.
C'est bien le disciple qui va vers le Maître et
non l'inverse, le Maître quant à lui n'a pas forcément
de signes extérieurs de sagesse, au contraire même
il doit avoir de l'humour car c'est une arme redoutable
de communication, le cas échéant le Maître peut
alors compter sur cette notion pour vaincre certains
obstacles de communication avec l'élève et ainsi
lui transmettre dans des passages difficiles.
RENCONTRE D'UN MAÎTRE ET DE SON DISCIPLE
Sous les pas décidés du futur apprenti sorcier craque
un escalier en colimaçon tout de bois construit
qui n’en finit pas de tourner et sentant bon la
cire fraîchement appliquée. L’escalier se termine face
à une porte sur laquelle est apposée une plaque dorée
portant l’inscription "Maître Magicien".
Débute alors bien plus qu’un simple mais long, très
long apprentissage, c’est en effet d’une véritable
et authentique transmission dont le disciple aura
le luxueux privilège de pouvoir bénéficier, transmission
d’un savoir technique, d’un patrimoine historique
et culturel magique personnel, mais surtout transmission
de la plus fondamentale notion : l’amour passionnel
d’une discipline.
La transmission est la plus précieuse et fondamentale
des valeurs pour la pérennisation d’une discipline
quelle qu'elle soit dans son intégrité et son intégralité,
hier on apprenait avant de savoir contrairement
à aujourd’hui.
Le Maître, artiste magicien aguerri à la scène et
au répertoire Cabaret fut Président de l'Association
des Artistes Prestidigitateurs du Centre, organisant
notamment en 1969 l'un des premiers Congrès des
Illusionnistes sous l'égide AFAP (Association Française
des Artistes Prestidigitateurs), aujourd'hui la
FFAP.
Lors de ses représentations le Maître emmenait l'élève
jusqu'au jour où il décida de lui réserver une place
à ses côtés sur scène le temps d'un intermède de
quelques minutes afin qu’il se fasse la main en
public, c’est en forgeant que l’on devient forgeron.
L’OISEAU VOLE DE SES PROPRES AILES
Après 15 années d’apprentissage sans relâche, de
travail sans compter, le rideau tombe définitivement
sur le Maître parti pour toujours, assurément bien
trop tôt, il s'en est allé l’oeil critique attentionné
porté sur le vol de l’oiseau fraîchement sorti du
nid, désormais l'oiseau devra voler seul plus tôt
que prévu, un Maître est exclusif.
Fort d'un minimum de bases acquises, l’apprenti
magicien dès lors plus aguerri se met en quête de
prestations, de contrats, il faut aller au charbon,
faire de la scène toujours et encore comme lui dira
Gérard Majax qu’il rencontrera à plusieurs reprises
et notamment lors d’un concours à l’issue duquel
l’apprenti magicien recevra de ce grand magicien
la plus constructive des critiques depuis la disparition
du Maître;
Critique de Gérad Majax après le concours: la technique
est bien, mais !... le métier s’acquiert sur scène
face à un vrai public.
De même, chaque levée de rideau est une première
et une dernière, la vie d’artiste est un perpétuel
apprentissage, une perpétuelle et nécessaire remise
en question ou rien n'est jamais définitivement
acquis.
RENCONTRES ET MOMENTS FORTS
Les pérégrinations de l’artiste le conduisent à
des rencontres particulièrement fortes et humainement
enrichissantes, l’une des plus marquants aura lieu
en 1977, alors que le monde découvre le DISCO inondant
les ondes et les Dance’Floor, Andy Scott est aux
côtés du célèbre chanteur à la canne, Patrick Hernandez,
le temps d’une promotion de son célèbre interplanétaire
et toujours actuel titre disco « Born To Be Alive
», scène également partagée le même jour avec Alain
Turban et son lui aussi célèbre titre disco et tube
d'été, "Santa Monica".
Autre moment fort dans le parcours de l'illusionniste,
la reconnaissance de ses Pères par l'attribution,
le 16 Juin 1987, du Mérite Artistique et Social
pour, citation:
Son dévouement et son concours gracieux à nombre
de manifestations de bienfaisance, son aide apporté
aux artistes nécessiteux, sa contribution par ses
efforts au succès des artistes et au rayonnement
des Arts.
L’artiste partage également une scène avec Philippe
Lavil lors d'un gala dans les années 90, des rencontres
opportunes jalonnent son parcours, de Julie Piétri
à Lio, en passant par Isabelle Aubret ou encore
une tournée de Michel Fugain, des rencontres parfois
courtes mais qu'importe, dans ces moments là, la
qualité prime sur la durée, la chaleur du cœur qui
plus est d'un passionné importe autant que sa grosseur.
Entre toutes ces rencontres opportunes, il en est
une de loin la plus enrichissante et inestimable
sur le plan humain, celle d'une grande actrice de
théâtre et cinéma française, Madeleine Sologne,
consacrée par le film l'Éternel Retour de Jean Cocteau
et dans lequel elle jouât aux côtés d'un débutant
célèbre nommé Jean Marais.
L'artiste fréquente assidûment cette grande dame
du cinéma au cours des trois dernières années de
sa vie, partageant des anecdotes croustillanes parfois
sur sa vie d'actrice de cinéma, ses heures de gloire
et notamment ses amitiés avec Jean Marais.
Andy Scott s'improvise alors parfois chauffeur au
volant d'une coupée, ou encore majordome aidant
ainsi la grande dame dans certaines tâches et démarches
de la vie quotidienne devenues difficiles avec le
temps, l'accompagnant chez les commerçants de son
village natal la Ferté-Imbault, le pharmacien, le
fleuriste, partageant à l'occasion quelques bonnes
tables, Madame avait un coup de fourchette intact.
Parmi de nombreuses tâches qu'elle lui confiât,
l'une des dernières et de loin la plus gratifiante
fut la recopie intégrale de son répertoire d'adresses
d'actrice dans lequel prônaient des noms légendaires
de stars du cinéma français et étranger, Madeleine
Sologne était très exigeante, esthète, perfectionniste,
commet aurait-elle pu être autrement choisie par
Jean Cocteau.
Les anecdotes, conseils et critiques d'aussi grandes
figures que cette Dame aidèrent Andy Scott à tremper
sa passion, à rester humble, garder les pieds sur
terre, gérer et doser son égo, la passion rend fort
aimait à marteler Madeleine Sologne.
BEST OF
Le répertoire d'Andy Scott compte des Best Of du
genre, notamment un numéro rendu célèbre par l'illusionnsite
français Dominique Webb dans les années 70, ce numéro
intitulé « L’homme Radar » consiste à conduire sur
la voie publique un véhicule usuel, les yeux bandés
et la tête recouverte d’une cagoule, bandeau cagoule
et conduite étant sous le contrôle minutieux d’un
huissier de justice. En 1977, Andy Scott alors Patrick
Adame produit ce numéro de conduite aveugle pour
la première fois, le produisant ensuite à de multiples
reprises en présence parfois de témoins inattendus
comme en 2007 avec Bernard Hinault. Andy Scott produit
toujours ce numéro à sensation avec la formule Vision'Plus.
Autre Best Of du répertoire magique, très prisé
du public, un visuel à la fois bluffant et rempli
de poésie, la Table Volante, construite par Andy
Scott lui-même et qu'il produit sur scène avec l'autorisation
du concepteur de l'effet original, Dirk Losander
grand magicien américain de Las-Vegas. Au cours
de ce numéro, un spectateur invité sur scène fait
voler lui même la table aux côtés du performer
Au répertoire d'Andy Scott le Mentalisme n'est pas
en reste, tout comme le Close-Up qui demeure une
discipline phare du répetoire magique, interactive
par excellence grâce à son ultra proximité avec
le spectateur, soit moins de 50cm.
MAGIE NOBLE DIVERTISSEMENT
Artiste aux influences Cabaret, Andy Scott revendique une magie conviviale, interactive, tout public.
De la Scène au Close-up, le crédo de l’artiste est la participation active du spectateur.
Volontiers à la croisée du chansonnier et du magicien, avec un sel d’humour incontournable l’artiste revisite, personnalise, thématise sans jamais oublier que la magie est divertissement et poésie, un moment où le temps
est suspendu pour le bonheur des petits et des grands, chacun conservant alors ce qu’il a de plus précieux en lui: Le rêve, et l'enfance.