L'entorse de cheville ou comment se faire mal en redescendant de la Jonction lors d'une sortie automnale

Publié le par groupe de ski alpinisme CAF Cluses

Une entorse de cheville est l’étirement (avec ou sans rupture) d'un ligament n'entraînant pas une perte permanente de la stabilité de l’articulation (on parlerais là de luxation).
Les ligaments sont des haubans tendus d'un os à un autre autour ou au milieu de l'articulation. Leur rôle est de permettre aux différents os de bien rester en contact lors des mouvements. Ils assurent ainsi la stabilité de l'articulation. Très souvent, il existe plusieurs faisceaux (voir image) pour un même ligament.
 
Il existe plusieurs stades dans une entorse.
La simple distension quand le ligament est simplement étiré, la rupture d'un faisceau, laissant les autres faisceaux sains et enfin la rupture de tout le ligament sans ou avec fracture/arrachement osseux (15% des entorses graves).
Suivant l'importance de la lésion on parlera d'entorse bénigne ou d'entorse grave (en cas de rupture du ligament et qui plus est, en cas de fracture ou arrachement osseux).
Sur la cheville, 90% des problèmes concernent les faisceaux latéraux externes.
 
1. Comment se fait-on une entorse de cheville ?
Le type de torsion le plus classique est le mécanisme d'inversion. Cette inversion survient lors d'une réception sur la face externe du pied, tordant ainsi le pied vers l’intérieur.
 
2. Que faire en cas d'entorse sur le terrain ?
A la suite de la blessure, il faut :
* Arrêter impérativement le sport, la poursuite de l’activité pouvant aggraver les lésions et mettre l’articulation au repos, voir en décharge, c.à d. en cas d’entorse grave, prendre des béquilles.
On peut aussi aller jusqu'à l'immobilisation par un bandage ou une gouttière de contention.
* Refroidir la blessure avec de l'eau fraîche ou de la glace afin de diminuer l'inflammation.
* Mettre en place un bandage modérément serré et surélever la partie atteinte par rapport au niveau du thorax pour les entorses qui ont tendance à gonfler.
* En aucun cas ne faire de massage avec une pommade qui va augmenter l’inflammation !
 
 
3. Doit-on consulter ?
* S’il vous est impossible d’effectuer 3 pas sans boiter (appelé « critères d’Ottawa ») une consultation dans un service d'urgences est nécessaire afin d'écarter une pathologie grave (fracture par exemple). Un fois les radiographies réalisées et la fracture éliminée, il vous est possible de refuser le plâtre et de faire gérer votre entorse par votre médecin traitant et votre kiné.
* Si la gêne est peu invalidante, il est raisonnable de patienter 24 à 48 heures avant de consulter son médecin en cas de stagnation de la douleur, en respectant les conseils donnés ci-dessus (les glaçages peuvent être effectués 3 à 4 fois par jour).
* Une consultation s’impose s’il survient un hématome. Ce dernier est un signe de rupture interne (os, ligament) pas forcement très importante, mais de rupture quand même !
* A distance du traumatisme, une échographie (étude des parties molles par ultrasons) pourra être envisagée, afin d’évaluer l’épanchement interne et l’état des faisceaux tendineux.
 
4. Traitement :
* En cas de rupture tendineuse complète ou de fracture malléolaire, la chirurgie s’impose. Dans le 1er cas, on refixe le tendon rompu à l’aide d’un harpon métallique. Pour les fractures, selon leurs gravités, soit une immobilisation plâtrée, soit une pose de plaque vissée seront proposées.
* Plus couramment, l'entorse de cheville est souvent considérée comme une pathologie bénigne qui va guérir sans problème et même sans soin. Cette pathologie, la plus fréquente en traumatologie du sport, est sans doute la pathologie la plus mal soignée.
Elle nécessite un traitement spécifique et bien conduit en fonction de l'articulation atteinte, du ligament exact touché et de sa gravité.
On voit très souvent lorsque les entorses sont pas ou mal traitées des douleurs traînantes ou des gonflements persistants, voir des rechutes douloureuses plusieurs mois après.
A distance de la phase aigüe, le travail de musculation et de renforcement tendineux s’avèrent primordiaux.
Voici donc à titre indicatif quelques exercices à exercer tous les jours en période de reéducation.
En aucun, ils ne doivent générer de douleur.
 
- Exercice 1 : (renforcement des stabilisateurs de la cheville) :
Ces exercices de contractions sans bouger seront effectués au niveau du pied et de la cheville. Pour cela, il faut attacher l’extrémité d’un élastique au niveau de l’avant-pied. Effectuer des petits mouvements contre l’élastique dans les positions suivantes : remonter le pied vers soi, forcer vers l’extérieur du pied puis vers l’intérieur. Chaque contraction durera 6 secondes ; répéter 10 fois. Faire cet exercice 4 fois par jour.  
 
- Exercice 2 (Pointe de pied) :
Debout sur la cheville concernée, monter et descendre lentement sur la pointe du pied. Faire des séries de 10 et répéter l’exercice 4 fois dans la journée.  
 
- Exercice 3 (travail de l’équilibre) :
 Debout sur une jambe, rester le plus immobile possible d’abord yeux ouverts puis fermés. Un coussin ou un bloc de mousse peut être ajouté pour augmenter la difficulté.
 
- Exercice 4 sur plateau :
 Avant d’effectuer les exercices proprioceptifs sur plateaux, il faut tout d'abord confectionner un plateau instable avec une planche de bois d'à peu près 30 cm sur 30 qui sera posé sur un ou deux galets plus ou moins ronds et hauts (plus le galet est rond et haut et plus le plateau est instable).
Utilisé d’abord le plateau avec 2 galets, se mettre debout en appui sur les 2 pieds et tenir en équilibre, puis avec un seul pied. Chaque exercice est effectué d’abord avec les yeux ouverts puis fermés.
Lorsque l’exercice précédent est effectué facilement, mettre un seul galet et refaire l'exercice. Faire ensuite l’exercice en jonglant avec une balle.
En fin de rééducation, l’exercice peut être fait à partir ou avec réception sur le plateau, en restant prudent, car il y a des risques d’entorse.
 
5. Conclusion :
Nous espérons bien évidement que ces différents renseignements ne vous seront d’aucune utilité. C’est surtout lors des périodes d’entraînement en course à pied ou lors d’éventuelles descentes chaussures ouvertes (pour grappiller quelques secondes!) que le risque est présent. Le ski de randonné est une activité plutôt protégée vis à vis de cette pathologie grâce à l’utilisation de chaussures hautes rigides. C’est aussi pour cette même raison que la reprise de l’activité peut être assez rapide après l’épisode de torsion.
 
 
 

Publié dans Un peu de médecine

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