L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.

jeudi 18 novembre 2010

Quelques mots du Café-Psychomot du 19 octobre 2010


Le 19 octobre dernier, dans le contexte des manifestations pour défendre nos retraites, nous avons réussi à nous poser au VI'N&KO qui entre temps avait changé de nom pour s'appeler nouvellement « LE MONDRIAN », 1 Quai Claude Bernard 69007 Lyon !
Gaëtan Munoz nous a présenté sa propre lecture du texte d'Olivier Rachid Grim « Du monstre à l'enfant, de l'effroi à l'angoisse », publié dans « Thérapie Psychomotrice et Recherches » n° 133, pp. 136-143.
Il a choisi de nous en lire certains extraits qui reflètent plus sa propre clinique psychomotrice auprès de patients polyhandicapés.
Pour lui l'essentiel que nous apporte Olivier Grim dans ce texte, est la part de prise de conscience, voire d'acceptation de notre propre monstruosité qui émerge en écho dans la relation transféro-contretransférentielle. Gaëtan nous dit comment, face à cette complexité de notre travail, il est important de mettre en place des dispositifs d'accueil.
Et parce que les séances de thérapie psychomotrice hebdomadaires sont tellement minimes dans le quotidien du soin et de l’accueil du patient polyhandicapé en institution, il a fait le choix d'aider la rencontre entre le patient et un des soignants proches de lui dans un dispositif groupal dans lequel il « navigue » parmi trois duos soignant-soigné.
Il nous dit comment cette position tantôt marginale et tantôt impliquée dans l'observation du duo et le retour en miroir qu'il peut en faire aide à accueillir le patient polyhandicapé dans une perception humaine de sa personne.
Ce débat sur le travail du psychomotricien a été enrichi par la présence de Natacha Vignon, mais aussi Cécile Faivre, ce qui n'est pas sans nous rappeler la journée d'étude que l'ARRCP avait consacré au polyhandicap. Il y a comme cela une avancée dans le travail qui semble s'élaborer de façon cyclique.
Un point du texte a été repris assez judicieusement par Roland Obeji. C'est le moment (p.141 en haut à droite) où Olivier Grim, au sein de sa consultation, dit aux parents de d'Illevick son exaspération du moment. Cette discussion montrait de façon intéressante nos compréhensions différentes de cette injonction soignante dans des mouvements vivants.
J'ai moi-même tenté d'ouvrir le débat à d'autres cliniques, proposant de considérer le despotisme de certaines patientes anorexiques comme monstrueux, ou bien en relatant comment les patients cancéreux en fin de vie peuvent parler de leur cancer comme un monstre qui se développe en eux en les habitant à leur insu. Ces ouvertures n'ont pas été reprises. Mais l'approche du patient polyhandicapé, même dans sa réflexion théorico-clinique, n'a-t-elle pas eu un effet sidérant sur nous? Roland relevait la cordialité de la plupart de nos échanges. Nous fallait-il adoucir par nos propos une thématique de travail si dure ?

Nous avons conclu ce café-psychomot en énonçant le thème du suivant « La groupalité en psychomotricité ». Il se déroulera un mardi de février dans ce même café « Le Mondrian » aux mêmes heures. Nous vous en donnerons la date précise prochainement sur ce blog.
Nous avons repéré un numéro de la revue « Thérapie psychomotrice et recherches », le n°156 qui s'intitule « Soigner à plusieurs » et qui contient différents textes intéressants. Si quelqu'un à envie d'amorcer le débat en nous présentant sa propre lecture d'un de ces textes ou bien d'un autre encore au regard de sa clinique, qu'il se propose par mail. Nous sommes prêts à le guider si besoin.
Il serait bien que le texte soit choisi avant Noël pour permettre de le diffuser à chaque participant du café-psychomot et qu'il puisse avoir le temps de se  le fournir et de le lire.

Cette trace de notre café-psychomot de 19 octobre est une trace bien personnelle, certainement empreinte de ce qui m'a le plus touchée. Je m'excuse d'avance pour mes oublis qui peuvent affecter certains psychomotriciens qui étaient présents ce soir-là. Mais je les invite alors à rebondir encore sur mes propos en les complétant sur ce blog.

Pour l'ARRCP, Odile Gaucher-Hamoudi