Atelier Cube . Bonell & Gil

Reconstruction du Parlement vaudois

photos: Parlement vaudois

Dans sa réponse aux diverses interrogations
soulevées par la problématique générale du concours, la proposition veut, en tout premier lieu, apporter une contribution signifiante à la définition d’une nouvelle image de la silhouette de la Cité. On crée ainsi, et le geste est très clair, un évènement dans cette silhouette, en y installant une grande toiture de type pyramidal asymétrique aux dimensions certes imposantes mais néanmoins en bon rapport avec les éléments marquants de celle-ci. L’institution parlementaire est affirmée franchement et, dès lors, on peut dire que, en tout cas pour une période de longue durée, la dernière pièce du puzzle est ajustée, bien mise en place entre l’imposant toit du Château et les hautes tours de la Cathédrale. Visuellement, le volume de la salle, objet principal de la composition, améliore la lecture du bâtiment inférieur par son porte-à-faux au-dessus, en lui conférant de la sorte un effet de socle.

Si la prise en compte des composants historiques implique une conservation maximale des éléments en place, elle ne devrait pas pour autant empêcher le dialogue entre le passé et le futur, quand il s’agit de concevoir un nouveau lieu comme nous démontre la démarche adoptée. Ce nouveau lieu, c’est en fait l’espace central en forme de croix assurant les liaisons horizontales et les circulations verticales, tout en permettant de dégager le volume
de la salle du Parlement et celle des pas perdus. La branche Est de cette croix est obtenue par l’évidement créé devant la façade ancienne de la Maison de Charbonnens, que le projet veut remettre en valeur dans un geste qui reste un peu trop incertain dans sa formulation, c’est-à-dire un espace couvert hésitant entre la ruelle et le hall. Le traitement de la façade sur la rue Cité-Devant devrait lui aussi être revu.
Mais les circulations aménagées fonctionnent par contre optimalement, comme le projet lui-même le fait dans son ensemble, tout en arrivant par ailleurs à créer une atmosphère et en maîtrisant la pente.
Il faut constater, malheureusement, comme pour les salles des autres projets, que les dimensions des places de travail des parlementaires sont légèrement inférieures aux exigences formulées, même si elles ne le sont que de peu dans ce cas. En revanche, le plan, la spatialité et l’ambiance de la salle (lumière zénithale et vue) sont remarquables et favorisent la qualité de la place de travail du député.
S’inscrivant au-dessous de la moyenne des montants de la cible financière, le projet, sans finalement trop d’emphase, aborde avec pertinence la question de la structure du dôme de toiture, ainsi que celle de son appui sur la dalle de plancher de la salle du Grand-Conseil. Il propose de recourir à un système de construction industrialisé, mais celui-ci, quoique certainement applicable, demande encore à être vérifié et développé. Grâce à l’astucieux dispositif aménagé dans la toiture, une réelle innovation est proposée dans la gestion du climat de la salle parlementaire, qui ne se transporte toutefois pas assez dans les niveaux inférieurs. Globalement toutefois, le projet s’avère ambitieux dans sa volonté de répondre aux exigences énergétiques, en réussissant à créer un climat agréable et de peu de consommation, même s’il faut ajouter qu’à ce stade bien des questions restent encore à étudier.


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