mardi 15 septembre 2009

De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

La Vidéo de l'inauguration de l'Exposition...

De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

7. Robida, un génie de l’anticipation











Tout au long de sa carrière, Robida ne cesse de s’intéresser aux découvertes scientifiques. Il illustre plusieurs journaux de vulgarisation scientifique dans lesquels il introduit une note fantaisiste avec des dessins révélant des inventions farfelues ou bien détournées de leur usage supposé.

Dans son journal La Caricature, il présente par exemple un « fidélimètre », appareil soi-disant mis au point par Edison, pour mesurer le sérieux des ménages ; ailleurs il dessine «L’inoculation du parfait bonheur » à partir d’un vaccin qui fait écho ironique aux travaux de Pasteur...

La nostalgie d’un passé idéal, conjuguée à son intérêt constant pour les questions sociales et environnementales, conduit Robida
à écrire des récits d’anticipation dans lesquels il livre une vision à la fois plaisante et angoissée du siècle à venir.

L’histoire, tant dans Le Vingtième Siècle (1883) que dans La Vie électrique (1892), est prétexte à la mise en scène de machines

très surprenantes à l’époque où l’électricité n’était réservée qu’à l’éclairage de rares lieux publics.

Ces machines présentées comme aliénantes par Robida,telles que le « téléphonoscope », qui préfigure la télévision et Internet, nous semblent aujourd’hui bien familières...

La vision de Robida, précurseur de la science-fiction, est ample et originale et touche les domaines scientifiques, militaires, mais surtout sociaux.

Il imagine les conditions de vie de l’homme des années 1950 dans une organisation urbaine en réseau : les informations circulent par le « téléphonoscope », tandis que les personnes et les biens transitent par la voie aérienne ou dans des tubes assez semblables aux TGV. Selon le même principe, la nourriture industrielle est délivrée à domicile par un système de canalisations.

Ce monde futur où tout semble simplifié par l’électricité, n’est pourtant pas idéal : pollution urbaine et catastrophes industrielles perturbent la vie quotidienne des Parisiens du vingtième siècle, quand ce ne sont pas des guerres destructrices impliquant l’ensemble des populations civiles et militaires.

L’univers imaginé par Robida pour ses petits-enfants est bien proche de notre réalité.


De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

6. Robida,
auteur et illustrateur de livres illustrés pour la jeunesse





Pendant près d’un demi-siècle, de La Tour enchantée (1880) aux Mésaventures de Jean-Paul Choppart (1926), Albert Robida a écrit et/ou illustré soixante et onze titres et a collaboré aux magazines pour les jeunes lecteurs auxquels il a donné couvertures et dessins.

Un espace particulier est consacré à ce pan important de sa production dans lequel il donne libre cours à sa fantaisie.

On s’attardera sur les Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul, dans les 5 ou 6 parties du monde et dans tous les pays connus et même inconnus de M. Jules Verne (1879).

Les romans d’anticipation d’Albert Robida sont très fréquemment confrontés aux écrits de Jules Verne à tel point que le qualificatif de « Jules Verne du crayon » avait été décerné en 1900 par Émile Bayard à l’auteur du Vingtième Siècle.

Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul, première fiction romanesque écrite et illustrée par Albert Robida, est une parodie des Voyages Extraordinaires de Jules Verne parus jusqu’alors. Robida convoque au fil des pages les principaux héros verniens qui ne sortent pas indemnes de leurs caricaturales apparitions.

Avec les Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul,Robida place d’emblée sa production dans le sillage de l’entreprise
éditoriale de Jules Verne, alors au sommet de sa gloire après la parution de vingt-quatre des Voyages Extraordinaires chez l’éditeur Hetzel.

On pourra découvrir l’univers fantaisiste de cette grande fresque parodique en admirant un accrochage de dessins inédits et d’illustrations très colorées, complété par la projection de l’adaptation au cinéma de ce récit réalisée par Marcel Fabre
à Turin en 1913.


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5. Robida illustrateur et le monde de la bibliophilie













De 1880 à 1920, Robida publie de nombreuses éditions illustrées de classiques de la littérature européenne : Shakespeare, Cervantes,
Villon, Walter Scott, Balzac ou George Sand.

À l’instar de Grandville, il illustre les Voyages de Gulliver. Comme l’avait fait Gustave Doré auparavant, Robida met en images les Histoire et Aventures du Baron de Münchausen, Les Contes drolatiques de Balzac, ainsi qu’un Rabelais, s’inscrivant avec ces créations graphiques dans la lignée des grands illustrateurs, mais adoptant un style personnel et vivant empreint de son travail pour la presse.
De beaux livres aux somptueux cartonnages polychromes,appréciés des amateurs, ainsi que des ouvrages de bibliophiles enrichis de dessins originaux et d’envois autographes seront exceptionnellement présentés dans cette exposition.

























De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

4. Le Vieux Paris lors de l’Exposition 1900 à travers le « Téléphonoscope »



Cette expérience de la ville et son souci de défendre un patrimoine médiéval en train de disparaître ont amené Robida à reconstituer, lors de l’Exposition universelle de 1900, tout un quartier d’habitations anciennes dans lequel les visiteurs peuvent se promener et se divertir.



Les répliques d’édifices parisiens, sélectionnés par Robida pour leur intérêt historique, donnaient, en taille réelle, des exemples architecturaux choisis dans une large période allant du Moyen Âge au XVIIIe siècle.





Spécialiste de l’Exposition universelle de 1900, l’infographiste Laurent Antoine, «Lemog», s’appuyant sur une vaste documentation iconographique, a pu reconstituer en trois dimensions cet espace étonnant, installé sur un étroit quai situé entre le pont de l’Alma et la passerelle Debilly.

Il nous propose d’en faire une visite virtuelle par le biais d’un film en 3D qui sera présenté lors de l’exposition de Compiègne. Il nous révélera ainsi la reconstitution de Robida édifiée sur 260 mètres de pilotis, 6000 m2 à cheval sur la Seine.

De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

3. Robida, voyageur en France et en Europe





Toujours à la recherche d’ensembles architecturaux pittoresques, Robida parcourt inlassablement les provinces françaises et d’autres pays d’Europe, découvrant les villes d’Espagne, d’Italie, de Suisse, des Flandres, etc.

Au tournant du siècle, il fait partie de ceux qui remettent au goût du jour « Les Voyages pittoresques » à la manière de Taylor et Nodier, publiant des ouvrages où s’insèrent de nombreuses lithographies.

Il fait ainsi partager au lecteur ses découvertes de voyageur à travers sa vision très personnelle des « vieilles villes » et d’un Moyen-Âge idéalisé.

Le visiteur de l’exposition, quant à lui, pourra le suivre dans ses périples grâce à un diaporama mettant en relation croquis pris sur le vif et illustrations. Des aquarelles issues des collections du musée complèteront cette présentation.

De jadis à demain,l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

2. Robida,
observateur du Siège de Paris et de la Commune



Resté à Paris de septembre 1870 à mai 1871, Robida, enrôlé comme garde national, vécut en observateur attentif cet épisode historique.

Il fixe dans ses carnets de croquis les horreurs de la Commune qui le marquèrent profondément.

Le journal graphique composé de dessins aquarellés qu’il réalisa au jour le jour constitue un témoignage unique sur cette période.

Sa présentation, aux côtés de dessins d’anticipation qui s’en inspirent,
permettra de mesurer combien la thématique de la guerre et de la
destruction restera présente dans son oeuvre.



De jadis à demain, l’imaginaire du dessinateur Albert Robida - 12 septembre au 5 novembre 2009 - St-Pierre des Minimes – Compiègne

1. Robida,
dessinateur pour la presse satirique illustrée


Robida fut une figure majeure dans le domaine de la presse illustrée, participant à quelques soixante-dix périodiques
dans lesquels il donna
libre cours à sa verve comme à la fantaisie de son crayon.

De 1880 à 1890, il dirige son propre hebdomadaire illustré, La Caricature.

Les cibles des dessins satiriques qu’il y dessine chaque semaine sont variées :
attitudes des
contemporains, créations artistiques et
littéraires,
questions d'urbanisme et de conservation du patrimoine, divertissements à la mode, etc.

On s'attardera sur ses comptes rendus en images des pièces de théâtre riches de détails permettant de redécouvrir l'univers des spectacles parisiens.

Dans cette section, une attention particulière est portée à un spectacle créé par Robida, La Nuit des Temps ou L’Élixir de rajeunissement, une pièce de théâtre d’ombre conçue par
le dessinateur en 1889 pour le Cabaret du Chat Noir de Rodolphe Salis.

Exposition à Compiègne - Espace Saint-Pierre des Minimes, du 12 septembre au 5 novembre 2009


De jadis à demain
l’imaginaire du dessinateur
Albert Robida (1848-1926)

Le visiteur pourra découvrir ou redécouvrir cet artiste d’origine compiégnoise grâce à la mise en regard d'un important choix d'oeuvres publiées (livres illustrés, estampes et dessins de presse), d'un ensemblede travaux préparatoires (esquisses, carnets de croquis) et de dessins originaux issus des collections du musée Vivenel et de collections particulières.

Deux diaporamas interactifs (composés d’une sélection de croquis et illustrations), des projections d'images fixes, et une projection d’images animées (reconstitution du « Vieux Paris » à l’Exposition universelle de 1900) complètent la présentation de documents.

La confrontation de ces éléments permettra de mieux appréhender les processus de création d'une oeuvre protéiforme et singulière.