jeudi 1 mai 2008

Casser maison

Je soupire d’aise.

Enfin mes soirées ne se passent plus à peinturer, nettoyer, épousseter, emballer, planifier, angoisser… Le déménagement est passé, je m’y croyais mal préparé, il s’est finalement déroulé sans dommages collatéraux… ou presque!

Presque, puisque N. et moi dormons directement sur notre matelas depuis vendredi dernier, le sommier de notre lit ayant refusé de gravir l’escalier de notre nouvelle maison. Nous voulions changer cette précieuse pièce de notre mobilier, marches et contremarches ont tranché!

Mais nous avons évité le pire. Capricieux, notre meuble de télévision a bien failli ne jamais se poser sur notre plancher fraîchement ciré! Il a finalement effectué une entrée remarquée par la servitude de passage contournant la maison adjacente, mystérieux couloir en L dont je bénis depuis l’existence.

Seul avec deux déménageurs, on apprend à la dure! Je connaissais l’existence de ce passage mais n’avais pas songé à m’en faire indiquer l’accès. Vendredi, 10 heures, alors que le meuble et ses tables rondes refusent d'entrer par la grande porte, ma clé de la dite servitude tourne dans le beurre: j’ai des chaleurs. Voilà venu plus tôt que prévu l’heure du premier contact avec mon voisin… qui m’apparaît en robe de chambre crispé par la douleur, victime d’un vilain mal de dos. « Je pensais que c’était à côté que vous emménagiez… me lance-t-il quand même à la blague, bon joueur, avant de m’indiquer la porte du couloir secret. Césame, elle s’ouvre… pour se terminer dans un banc de neige, sur ma terrasse embourbée. Mes déménageurs écoutent peut-être Radio X mais ils savent pelleter! Je rends hommage à leur patience… et à la souplesse de leur description de tâche!

C’est comment, au fait, faire affaire avec des déménageurs? Je retiens de l’expérience :



  • qu’il ne faut pas s’attendre à beaucoup de chaleur humaine ni avoir envie de faire la conversation le jour où ils se pointent chez nous;

  • que paqueter dans un sac vert toutes les babioles ne trouvant pas place dans une boîte peut se révéler moins gênant que de les faire transporter par les déménageurs, même si on contribue au chargement –je riais de la collection de papillons de mon amie GB, eux n’ont pas dû s’amuser de mon globe-terrestre et de mes tuteurs à plantes vertes;

  • que le déménagement a failli se terminer avant d’atteindre notre destination finale, le camion s’engageant de peine et de misère dans la rue étroite de notre nouveau lieu de résidence;

  • la nécessité de planifier un pourboire en argent comptant pour ceux qui se démènent sur nos bases de lit et sur nos appareils électroménagers;

  • qu’un déménageur, c’est honnête car celui que j’ai engagé aurait pu « piquer » mon globe terrestre pendant que je courais à la caisse la plus proche chercher le fameux pourboire.


L’expérience me paraît désormais bien loin, moi qui ne gère plus qu’un unique lieu de résidence, ma maison, toute fraîche, toute propre, dans laquelle je trouve de plus en plus mes repères!

Repenser mon quotidien

Chaque jour apporte son lot d’opérations quotidiennes à repenser :

  • mon premier lever de fin de semaine;

  • ma première Presse dévorée couché dans mon moelleux divan, face à la terrasse;

  • mon premier matin d’entraînement et un constat rapide: la côte de la rue Turnbull constitue définitivement un échauffement plus efficace que la fin plate de la rue Salaberry!;

  • mon premier retour à la maison sur la rue Saint-Jean: il pleut, je n’ai pas de parapluie, aucune possibilité de lèche-vitrine ou de flânage… mais c'est beau quand même!

  • mon tout premier souper concocté dans la cuisine.


Quel plaisir de recommencer à cuisiner, d’ailleurs, après des jours de restaurants ou de lunchs avalés sur le pouce! N’empêche, je sais désormais que sur Saint-Jean, le Sultan offre de meilleurs shish-taouk que son concurrent Byblos…

Je commence surtout à accepter qu’éventuellement peut-être un jour cette maison toute fraîche, toute propre… deviendra sale et poussiéreuse! Et qu’une tache de sauce tomate sur le comptoir de céramique ou quelques grains de terre échappés par terre attestent tout simplement que quelqu’un vit en cet endroit! Je me faisais presque rire, dimanche matin, n’osant toucher à rien dans la cuisine, de peur d’abîmer la peinture ou d’endommager le lavabo fraîchement ré-émaillé. Une maison de porcelaine, que je m’efforce de préserver sous sa cloche de verre… mais que nous « cassons » tranquillement, comme une pair de souliers propres, au fur et à mesure que nous l’apprivoisons.

Tiens, est-ce que chez vous aussi, dans les chambres, les fiches du haut des prises de courant sont activées directement par l’interrupteur qu’on met en marche tandis que celles du bas sont autonomes? Ce sont désormais des découvertes comme celles-là que j’effectuerai au quotidien, véritable Christophe Colomb de la « champlure » à laveuse, de la gouttière et du lave-vaisselle.

Que nous reste-il à faire, maintenant que nous sommes aménagés?

  • Acheter un bureau, une base de lit et un divan 2 places;

  • Peinturer la salle de bain, l’entrée et le vestibule du haut;
  • Magasiner, puis visser nos poignées de porte et de tiroirs;

  • Nettoyer et reteindre la terrasse;

  • Peinturer la porte et les fenêtres extérieures…


O.K., j’arrête d’y penser…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et à quand le premier BBQ sur la terrasse? Au fait, as-tu un BBQ? Y as-tu pensé??

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