Lui apprendre à galoper

Galoper correctement, pas si simple ! Le galop est l'allure à laquelle les accidents sont plus dangereux : allure non symétrique, qui crée un déséquilibre, allure rapide, allure à laquelle le cheval peut trébucher, s'exciter...

Le galop est par conséquent l'allure que les chevaux ont plus de mal à apprendre. Surement parce qu'on est un peu dans l'expectative à chaque galop : comment mon cheval va-t-il démarrer ? Vais-je le tenir ? Un imprévu ne va-t-il pas survenir ?

Evidemment, c'est au moment ou on demande le galop que le cheval, au lieu de jaillir en avant, se met à trotter de plus en plus vite, tête en l'air et dos creux... Nous déséquilibrant ainsi ! Nous raidissant !

Quand on n'est plus cavalier de club, où les chevaux, sensibles aux aides discrètes, prennent un galop rasssemblé et ondulant dès que nous reculons notre jambe extérieure en faisant une rêne d'appui intérieure... Il faut bien s'adapter !

C'est ainsi que j'ai du me mettre à réfléchir à un plan d'action pour faire galoper mon Merens, pataud, lourdaud et poilu. Lotus avait 3 ans et demi, juste débourré, il galopait par perte d'équilibre, sur les épaules, avait du mal à tourner... Quelle calamité que ce vilain galop !

Muscler

J'ai donc abandonné le galop, dans un premier temps, pour attendre que mon jeune cheval soit suffisamment musclé. Démarrer au galop représente un exercice d'équilibre difficile. Alors en plus avec un poids sur le dos... Ca n'arrangeait pas les choses !

Le programme fut alors trottings, marches rênes longues en terrain varié, et sur des dénivelés. Quelques mois plus tard, Lotus avait une belle encolure, des épaules fortes, me baladait avec aisance.

Assouplir

Comment un cheval raide comme un paquebot pourrait-il avoir de l'aisance pour prendre le galop ? Pour obéir à nos jambes, nos mains, monter son dos ? Donc ne pas oublier de travailler les incurvations, les figures de manège, les différents effets de rênes (rêne d'ouverture, rêne d'appui, rêne d'encolure), les tournants incurvé... Au pas et au trot !

l'obéissance

Le physique ne fait pas tout, il faut aussi penser au dressage. Prendre le galop signifie jaillir de l'avant comme une fusée... Travailler donc les transitions, avoir un cheval qui démarre au pas, au trot, au souffle de la botte, qui s'arrête ou ralentit au poids des rênes. Car un autre problème majeur au galop, est de s'arrêter une fois qu'on est lancé !

Prendre le galop sans cavalier, en longe

Pour ne pas perturber le cheval novice avec des aides approximatives (pour être honnête, je n'ai pas une assez bonne assiette pour rester souple et en osmose avec mon cheval, quand il est confus, ne comprend plus bien, accélère le trot à fond en levant la tête), le moyen le plus facile est de lui enseigner le galop à la voix.

J'ai commencé en longe, ainsi, le cheval est sous contrôle, ne peut partir à fond (cercle), n'a pas le poids du cavalier. A chaque départ au galop, je dis "galope ! " en répétant l'exercice aux deux mains tous les deux jours, les progrès sont fulgurants. Après trois foulées de galop, félicitations, caresses, récompenses....

Une fois que le départ est acquis, j'allonge le temps de galop, jusqu'à ce qu'il fasse un tour complet. Ce sont les premiers pas qui comptent pour équilibrer, prendre de l'impulsion...

Prendre le galop monté, en suivant un autre cheval

Une fois par semaine, je sortais en balade avec un autre cheval, ce qui permet de changer d'environnement pour répéter l'ordre vocal : quand l'autre cheval part au galop, j'installe mes aides, je dis "galope ! " et, aspiré par son compagnon, Lotus démarre. Bien sûr je n'oublie pas de féliciter, caresser... dès qu'il prend la bonne allure !

Prendre le galop monté, seul comme un grand !

Pour enfin systématiser tout cela, j'ai repéré un chemin idéal pour le travail de l'apprentissage du galop :

- en légère côte, pour dissuader les ruades, toujours possibles chez un jeune

- chemin doux aux pieds, pour que rien ne le gêne, ne l'entrave dans ses déplacements

- proche de son pré, pour que le chemin du retour soit une motivation !

- bonne visibilité, car avec un mauvais équilibre, on a plus de mal à s'arrêter.

Une fois par semaine, j'allais détendre Lotus, puis nous revenions par ce chemin... Je demandais le galop, toujours au même endroit, et après trois foulées, je félicitais, caresses, récompense, pied à terre, dessangler... Et rentrais à pied les quelques centaines de mètres qui nous restaient à parcourir. Avec cette motivation maximale, démarrer le galop par prise d'équilibre ne fut pas difficile.

Quand le départ au galop est bon, il est facile d'allonger peu à peu le temps de galop, plusieurs foulées, cent mètres, etc....

J'ai alors travaillé, d'une part les départs au galop à d'autres endroits que sur ce chemin, et l'allongement de la durée du galop au même endroit.

Galoper pour de vrai !

Une fois que Lotus a su prendre le galop un peu partout, j'ai alors inclus le travail au galop dans nos itinéraires, abandonnant complètement le galop sur le "chemin d'apprentissage" ce qui évite de créer de mauvaises habitudes et de se faire embarquer.

Enfin, entretenir le dressage, en demandant régulièrement du galop, en veillant au départ (pas de trot précipité), à la cadence (pas de fusée ni de forcené), à l'obéissance (pas de ruades, sauts de mouton et autres jeus dangereux !).

Pourquoi refuse-t-il de galoper ?

Attention, un cheval qui refuse de galoper, en longe ou monté, alors qu'il en a l'habitude, est un signal d'alarme. Lotus ne galopait plus à gauche, la visite de l'osthéopathe a remis les choses en place.

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