A.I.P.E.O.

rappot sur le colloque international
l'entrepreneuriat et la micro-finance

dans le cadre de la reconstruction socio-economique de la casamance


 

ORGANISÉ PAR :

DIOCESE DE ZIGUINCHOR (SENEGAL)
      AIPEO CANADA et CENTRE R.I.R.E 2000 (CANADA)

Date : 16 -17 octobre 2007

Lieu : Ziguinchor


COLLOQUE INTERNATIONAL
SUR L’ENTREPRENARIAT ET LA MICRO-FINANCE

a

  DU 16 au 17 OCTOBRE 2007

b 

HÔTEL AUBERT   ZIGUINCHOR -

ORGANISATEURS :         DIOCESE DE ZIGUINCHOR (Sénégal)
                                               AIPEO. Canada (Canada)
                                               CENTRE R.I.R.E 2000 (Canada)

 

PARTICIPANTS : 160 personnes

 



I. INTRODUCTION

 

Le diocèse de Ziguinchor a accordé dans son Plan d’Action Pastoral (2003-2008) une place de choix au développement économique de la région par la création de richesse via l’entrepreneuriat.

Dans sa recherche de partenaires pour la réalisation de son Plan d’Action Pastoral, le diocèse de Ziguinchor a entrepris des pourparlers avec un partenaire canadien. Lors de son séjour au Canada pour fins d’études en 2004, l’Abbé Nicolas NDIAYE, prêtre diocésain de Ziguinchor, a rencontré Monsieur Benoît SONGA, Directeur de AIPEO CANADA, une organisation de solidarité et de coopération internationale.  Les discussions se sont poursuivies entre ces deux intervenants, ponctuées par le séjour de M. SONGA, à Ziguinchor en 2006 et par le séjour de l’Abbé Nicolas NDIAYE et de l’Abbé Camille GOMIS au Québec, en 2007.

La visite des deux abbés diocésains au Québec a porté principalement sur les thèmes du développement entrepreneurial et la micro-finance ; ils ont eu la possibilité de rencontrer divers intervenants oeuvrant dans ce domaine. 
Les échanges entre les membres de l’équipe de AIPEO-CANADA et les représentants du diocèse de Ziguinchor se sont poursuivis pour aboutir à l’organisation de ce colloque.

II. MISE EN CONTEXTE

À l’ère de la mondialisation,  la planète est de plus en plus considérée comme un village global.  Pour y appartenir, il faut faire preuve d’une certaine autonomie dans son développement socioéconomique.
Cet état d’esprit repose sur l’individu et son environnement proche.  Étant en interaction avec le monde extérieur, seuls les efforts collectifs peuvent nous amener à cette autonomie dans notre processus de développement personnel. Un des proverbes africains nous visualise la situation à travers sa philosophie : Une seule main ne peut pas battre le tambour, la beauté de la mélodie sonore des tambourinaires Casamancais est le fruit d’un travail collectif.  L’éradication de la pauvreté de la jeunesse sénégalaise est la responsabilité des Sénégalais avant tout.  L’impact positif de ce colloque sur le développement durable de la Casamance est la prise de conscience de l’autodétermination dans le développement économique de la société et du pays en particulier, l’éveil à l’autodiscipline et au sens de responsabilité et de fierté nationale, éveil aux principes du partenariat dans le sens des affaires et non d’aide humanitaire.

Le Québec en est l’exemple.  Il a fallu la détermination d’une seule personne en la personne d’Alphonse Desjardins, pour sortir tout un peuple de la dépendance des institutions bancaires de l’époque.  Les Alphonses Desjardins ne manquent pas à Ziguinchor.  Ils peuvent s’incarner en une institution comme le diocèse de Ziguinchor ou une institution de microfinance comme Asacase et autres.
En ce qui concerne l’esprit entrepreneurial chez les jeunes et les femmes de la Casamance, les exemples sont multiples dans Ziguinchor et les environs. Malheureusement, ils ne démontrent pas une synergie collective. Comment devons nous nous prendre pour éveiller cet esprit entrepreneurial collectif qui va bénéficier à tout un chacun et à la collectivité en général ?
Est-ce que le colloque serait l’élément déclencheur de cette prise de conscience collective ?

  

 

 

III. OBJECTIFS DU COLLOQUE

Le colloque international sur l’entrepreneuriat et la microfinance s’est fixé les objectifs suivants : 

3.1 Objectif général :

De contribuer à la prise en compte du développement de l’entrepreneuriat dans le système social, et de promouvoir la microfinance comme tremplin efficace pour la création d’entreprises.

3.2 Objectifs spécifiques:

 

  • Connaître l’impact de la micro-finance dans l’économie Sénégalaise et dans la vie des populations.

-    Se convaincre du lien intrinsèque qui pourrait exister entre la micro-finance
     et l’entrepreneuriat ou la création d’entreprises.

-    Découvrir l’expérience canadienne dans la micro-finance et la promotion
     de l’entrepreneuriat

  • Mettre en place une stratégie de promotion de l’entrepreneuriat  et de la micro-finance pour un développement durable dans la région

 

  • Démontrer le dynamisme du Diocèse de Ziguinchor dans le développement

 et la construction socio-économique de la région.

 

III. PROGRAMMATION

Première journée : le 16 octobre 2007

 

Deuxième journée : le 17 octobre 2007

08h30              Accueil des participants
09h00              Cérémonie d’ouverture
10h00              Première conférence sur la micro-finance suivie de débat
11h00              Deuxième conférence sur l’expérience Canadienne dans
la micro-finance suivie de débat
12h00              Pause café
12h20              Ateliers   
13h30              Repas
15h30              Reprise des ateliers
16h30              Assemblée Plénière
17h30              Fin de la journée

08h30      Accueil des participants
Lecture et adoption du PV de la           première journée.
09h00 Première conférence sur    l’entreprenariat-ship suivie de débat
10h00     Deuxième conférence sur l’expérience Canadienne en entreprenariat-ship suivie de débat.
11h00      Pause café
11h15      Ateliers
13h00      Repas
15h00      Assemblée Plénière
16h30      PV du colloque ;                                             Recommandations ou résolutions
17h30      Clôture du colloque

Coktail

 

 

 

IV. LES THÉMES DÉVELOPPÉS

  • Conférence sur l’impact du micro-crédit dans l’économie Sénégalaise et la vie sociale.
  • Conférences sur l’entreprenariat-ship dans le système éducatif Sénégalais.
  • Conférences sur le micro-crédit et l’entreprenariat-ship à Québec.
  • Ateliers de réflexion et d’analyse pour des recommandations.

 

V. SYNTHÈSE DE LA JOURNÉE DU 16 OCTOBRE 2007

Le colloque international sur l'Entrepreneuriat et la micro finance, organisé sous l'initiative du Diocèse de Ziguinchor en partenariat  avec ses partenaires canadiens,  AIPEO Canada et CENTRE R.I.R.E. 2000, a démarré ses travaux le 16 octobre 2007 à 09h30, à l'hôtel Aubert de Ziguinchor.

Introduisant les travaux, l'Abbé Camille Joseph GOMIS, a démontré la cohérence entre la mission de l'église et les objectifs visés par le colloque.  En effet, Abbé Camille a affirmé avec force : «  Tout ce qui concerne la communauté des hommes, situations et problèmes relatifs à la justice, à la libération, au développement, aux relations entre les peuples, à la paix n'est pas étranger à l'évangélisation, et celle-ci ne sera pas complète, si elle ne tenait pas compte de l'appel réciproque que se lance l'évangile et la vie concrète et sociale de l'homme ».  C'est tout naturellement que le Diocèse de Ziguinchor a pris l'initiative d'organiser ce colloque d'une haute portée économique et socio politique pour la Casamance. 

Souhaitant la bienvenue aux participants; le représentant du Maire, Monsieur Moustapha DIEDHIOU, a mis l'accent sur les difficultés d'accès au crédit pour justifier en partie le chômage et l'immigration clandestine, avant de féliciter le Diocèse de Ziguinchor et ses partenaires pour cette heureuse initiative.

Monseigneur Maixent COLY, Evêque de Ziguinchor, intervenant à la suite du Maire, s'est félicité de la qualité de la coopération entre le Sénégal et le Canada avant de remercier très vivement ses partenaires que sont : l'AIPEO Canada, le CENTRE R.I.R.E. 2000, le Mouvement DESJARDINS, les Rotary Club de Charlesbourg et de Ziguinchor.
Monseigneur rappellera que 2/3 des jeunes qui constituent les forces vives du pays sont au chômage avant de faire valoir devant l’assemblée, la volonté du Diocèse « d'édifier sur le territoire de la région de Ziguinchor une église famille capable de contribuer au développement économique et social intégral dans un contexte de réelle pauvreté. »
Monseigneur a vivement apprécié l'implication des partenaires du QUÉBEC pour accompagner l'église dans la réalisation de ses projets.

Monsieur WADE, le Gouverneur de la région, président de la cérémonie d'ouverture, a vivement remercié les initiateurs de la rencontre qui s'inscrit selon lui dans la dynamique de renforcement de la paix.  Le Gouverneur de la région a réservé une mention toute spéciale aux Abbés Camille Joseph GOMIS et Nicolas NDIAYE DJIBOUNE pour leur contribution déterminante dans l'organisation de ce colloque.

Avant de procéder à l'ouverture officielle des travaux, le Gouverneur a démontré la cohérence entre les objectifs du colloque et les initiatives de l'État pour la promotion de la micro finance comme outil de lutte contre la pauvreté des jeunes et des femmes de la région.

Le premier exposé de la journée nous a introduit dans le vif du sujet : Monsieur Benoit Songa et l'abbé Nicolas N'Diaye ont présenté une expérience concrète de coopération et d'échange qui a  mis en exergue l'importance de l'esprit d'initiative, la volonté et la détermination dans la mise en œuvre de tout projet.
Il s'agit du projet : « Entrepreneuriat d'intégration sociale et de volontariat à l'International », initié par le Diocèse de Ziguinchor et ses partenaires canadiens.  Ce projet a permis à des jeunes canadiens de découvrir le Sénégal avec ses réalités socio culturelles et d'initier en étroite collaboration avec leurs homologues sénégalais, des activités génératrices de revenus, des activités éducatives et culturelles avec comme support un centre multimédia multiservices.  Cette expérience a démontré  les capacités entrepreneuriales des jeunes canadiens qui ont su mobiliser toutes les ressources financières, techniques et humaines pour la réalisation d'un si important projet. 

Abordant le thème de la micro finance, il a été jugé utile de prendre connaissance de l'expérience du mouvement DESJARDINS qui est un véritable success-story en matière de micro finance, tant au Canada qu’à l’international.  Pour ce faire, Monsieur Jacques DUMAIS, Directeur Général de la Caisse DESJARDINS Saint Rodrigue, à Québec, et Monsieur Antoine Roland TIABA, Directeur Technique de Développement International DESJARDINS ( D.I.D.), basé à Dakar, ont été invités à prendre la parole.

Monsieur DUMAIS, en faisant l'historique du Mouvement DESJARDINS qui a démarré en 1900, a montré comment ce mouvement, qui avait pris naissance dans un environnement comparable à celui de la Casamance d’aujourd’hui, a pu non seulement lutter efficacement contre la pauvreté mais a aussi favorisé l'émancipation sociale économique des Québécois.  Monsieur DUMAIS, conformément à la vision du Mouvement DESJARDINS, a démontré comment, en s'associant, des personnes défavorisées ont pu s'émanciper et imposer leur vision et impulser un vaste mouvement de solidarité.
Les résultats obtenus par le mouvement DESJARDINS depuis ses origines sont remarquables.  Aujourd’hui, le mouvement Desjardins a une notoriété internationale, et se classe parmi les institutions bancaires de renom en termes de nombre adhérents, d'encours de crédit et d'actifs.  Dans l’ère de la mondialisation, d’après monsieur Dumais,  il sera aberrant de réinventer la roue, par contre, ayez la sagesse de s’inspirer des expériences des autres, en les adaptant au contexte local casamançais.
 
Dans son allocution, monsieur Antoine Roland TIABA a rappelé que les racines de Développent International DESJARDINS (D.I.D.), tiennent leurs fondements dans l'histoire, les expériences et les valeurs du Mouvement DESJARDINS.  
D.I.D. offre beaucoup de services en terme de renforcement de capacités des Institutions des Microfinances dans des pays en voie de développement en favorisant la maîtrise des technologies novatrices adaptées et du savoir faire approprié.  Il ressort de l'exposé de Monsieur TIABA que D.I.D dispose d'un réseau de partenaires ( gouvernement, locaux, Agence canadienne de développement international ACCDI, la Banque mondiale, etc.) qui l'appui dans sa mission d’aide au développement et à la mise en place des initiatives locales dans le domaine de la microfinance dans les pays en émergence.  L’organisme offre une large gamme très variée de services adaptés aux Institutions de micro-finance (IMF) ciblées pour leur permettre de se pérenniser.
Pour illustrer concrètement l'implication active du diocèse dans la lutte contre la pauvreté et la promotion de l'esprit entrepreneurial, Abbé Jean Michel TENDENG a présenté quatre (04) unités de production créées par le Diocèse de Ziguinchor ; il s'agit notamment :
- de l’ Imprimerie de Nema; - des Ateliers Diocésains; - de la Librairie Papeterie Djibékel et de l ‘Hôtel Carabane.
Chacune de ces unités répond à un besoin spécifique clairement identifié et elles contribuent toutes, à la création d'emploi et à la formation professionnelle.
Après l'exposé de l’Abbé Jean Michel TENDENG, sept (07) groupes de travail ont été constitués et chacun de ces groupes a travaillé et échangé autour des thèmes ci- après, relatifs à la micro finance :
1. Place de la micro finance dans le développement ou la création d'entreprise et d'emploi au Sénégal en général et en Casamance en particulier.
2. Les défis de la micro finance en Casamance : forces et faiblesses ; opportunités, obstacles et défis à relever.
3. La promotion de l'Entrepreneuriat au Sénégal : état des lieux et perspectives à la lumière de l'expérience canadienne.

Les conclusions des travaux en atelier

La micro finance comble un vide laissé par les Institutions financières classiques en offrant des services financiers de proximité.  Elle contribue au développement économique en apportant des ressources financières nécessaires à la création des micro entreprises, en améliorant le taux de bancarisation, etc.

La microfinance est un outil efficace de lutte contre la pauvreté, l'exode rural, l'immigration clandestine, etc.
Pour jouer son rôle, il est souhaité une plus grande décentralisation des institutions, une diversification des produits offerts, une facilitation des conditions d'accès au crédit, et une amélioration de la transparence.

En ce qui concerne la Casamance, il y a des atouts certains : le taux de scolarisation, la potentialisation économique, l’engouement des bâilleurs de fonds pour la région, etc.

Les obstacles et les faiblesses qui sont ressorties des travaux en atelier :
Insuffisance de l'esprit entrepreneurial
Poids de la tradition
Manque de formation des cibles
Insuffisance de l'offre de services par rapport à la demande
Défaut de décentralisation accrue

En terme de défi, il est souhaitable que la micro finance puisse mieux contribuer à la consolidation du processus de paix et l'insertion des victimes de la guerre.

D'autre part, il a été noté que beaucoup d'initiatives existent en matière de promotion de l'entrepreneuriat, cependant, il a été proposé que l'initiation à l'esprit d'entreprise se fasse dès le bas âge et l'introduction de cette formation dans les programmes d'éducation et de formation.
Dans la soirée à l'occasion du dîner offert par les organisateurs, la parole a été donnée à certaines IMF et autres structures de développement local pour qu’elles puissent faire part de leur expérience et préoccupations.  Il s'agit en autres des structures telles que : Cabinet FC Associés; CCF; YMCA; ADPFE; CAURIE / MF; ASDI; ASACASE / CPS; INTER CREC
La présentation de ces structures, animée par Monsieur DIENG représentant de la cellule ATCPEC, a permis de se rendre compte de la richesse du mouvement associatif local.  Un appel a été lancé pour la conjugaison des efforts et des énergies pour une contribution plus forte dans le processus de la consolidation de la paix et la relance économique en Casamance.

Le rapporteur général du jour 1
Monsieur Oumar BÂ
Directeur général de l’ASACASE


 

VI. SYNTHÈSE DE LA JOURNÉE DU 17 OCTOBRE 2007

En début de la deuxième et dernière journée du colloque, Abbé Camille Gomis a pris la parole pour saluer l’assemblée et a mentionné par ailleurs  l’heureuse et providentielle coïncidence de cette journée du colloque avec la célébration de la vingtième édition de la Journée Internationale du refus de la misère, tout en souhaitant que les travaux servent à lutter contre la pauvreté.
Suite à cette brève introduction, Abbé Camille Gomis a fait la présentation de madame Dieye Gueye SENE, chargée du développement communautaire dans le département de Ziguinchor, et l’a remerciée d’avoir accepté de conduire les travaux de la journée.
Sous sa houlette, Monsieur Oumar BÂ, Directeur Général de l’ASACASE a fait la lecture de la synthèse de la veille qui a été acceptée à l’unanimité.
Par la suite, on a assisté à la série de conférences et de témoignages sur les thèmes suivants :

  • Culture africaine et entrepreneuriat
  • L’entrepreneuriat dans le contexte socio-économique sénégalais
  • Le Diocèse de Ziguinchor dans le mentorat

Monsieur Nouha CISSE, proviseur du Lycée Djignabo de Ziguinchor et historien de formation, a fait un exposé plus qu’enrichissant sur les cultures africaines et l’entrepreneuriat avec une approche pluridisciplinaire (historique, sociologique, ethnologique…) pertinente.
Il a présenté l’Afrique dans son ensemble comme continent, le divisant en trois macro ensembles culturels (l’Afrique méditerranéenne, l’Afrique soudano sahélienne, et celle de la forêt) qui correspondent, selon lui, à des entités culturelles avant de voir comment l’entrepreneuriat y était vécu.
Cette grande introduction nous a conduit en Casamance où la diversité de cultures est aussi effective.  Mais le conférencier a proposé de les réunir en trois grands groupes correspondant à trois zones géographiques : la Casamance maritime, la moyenne Casamance et la haute Casamance
Pour toutes ces cultures en général, l’entrepreneuriat n’était pas très développé car l’économie prédominante était celle de subsistance. Cependant, avec les catastrophes naturelles (sécheresses, etc.) et les changements socioéconomique dont l’apparition de l’économie de marché, certains peuples ont développé comme solution un esprit entrepreneurial surtout dans les domaines du commerce.
Monsieur CISSE a noté toutefois que le mouvement n’a pas été suivi par tous et a préconisé, une exploitation améliorée des moyens de production, une promotion de l’esprit d’entreprise et une volonté politique manifeste  pour développer l’entrepreneuriat dans la région.
A la suite de Monsieur CISSE, Monsieur André Achilles SAMBOU, consultant de grade MBA International, a présenté les secteurs porteurs pour l’entrepreneuriat à Ziguinchor.  Il a préalablement donné une explication de certains concepts relatifs à l’entrepreneuriat, qui, pour lui, requiert une certaine lucidité, une visibilité et une grande capacité d’analyse. En effet pour Monsieur SAMBOU, l’entrepreneuriat dans une situation imparfaite est appelée à devenir parfait.
Dans sa conclusion, Monsieur SAMBOU a dressé un tableau interpellateur  car s’il existe des secteurs porteurs pour l’entrepreneuriat à Ziguinchor, il en  demeure que les conditions socioéconomiques sont loin de favoriser l’émergence d’entrepreneurs, entre autres, les contraintes bancaires et la faiblesse de la micro finance.
Et la question fondamentale qu’il a posée est celle-ci : Peut-on vraiment être entrepreneur en Casamance ?
Deux témoignages ont suivi ces premières conférences .
Le premier fait par Madame Marguerite COLY KENY sur les difficultés d’ordre socioculturel que rencontrent les femmes entrepreneurs et leurs avantages et le deuxième, celui de Monsieur Gabriel ARIAL, entrepreneur dans la région de Ziguinchor, qui a ressorti les difficultés liées à l’obtention de prêts au niveau des banques de la place.

La deuxième série de conférences portait sur les relations du diocèse avec les acteurs socioéconomiques de la région, autrement dit, comment le diocèse jouerait le rôle de mentor vis-à-vis de ces acteurs économiques.
La Caritas, en la personne de son directeur, monsieur David DIATTA,  a présenté à l’auditoire comment cet organisme accompagne, soutient et suit certaines collectivités dans la création d’entreprises et l’exécution de projets de développement.
Pour corroborer les propos de Monsieur DIATTA, le coordonnateur de l’Union Régionale SANTA YALLA, Monsieur Edouard NDIOR, a expliqué aux participants comment le projet a vu le jour avec l’accompagnement de Caritas, et donc de l’église, au point de devenir un programme phare porté par les femmes, avec plusieurs volets : commerce, médias, formation, etc.
Le fait que cet organisme ait gagné deux fois le prix du chef de l’état témoigne aussi de la pertinence de ce projet.
Par la suite, l’Abbé Christian Manga nous a expliqué comment, en tant que prêtre, il s’est naturellement intéressé à la vie socioéconomique de la communauté et à initié, avec les villageois, un programme de développement porté par le Centre de Promotion Agricole et social de Diembéring (CPAS).
De toutes ces conférences, sont ressorties des questions qui ont retenu l’attention des participants lors des travaux en atelier :

  • La culture africaine et l’entrepreneuriat (cas de la Casamance)
  • L’entrepreneuriat dans le contexte sociopolitique Sénégalais
  • L’entrepreneuriat sénégalais dans la mondialisation

Pour toutes ces questions, il fallait ressortir les forces et faiblesses, les opportunités et les obstacles et ensuite proposer des actions concrètes appropriées à chaque préoccupation.
La séance plénière  a permis de dégager les éléments les plus pertinents des ateliers.  Une équipe de travail s’est ensuite réunie pour faire une synthèse des recommandations du colloque afin de la présenter à l’auditoire avant la cérémonie de clôture.

La cérémonie de clôture était présidée par le Président du conseil Régional et ponctuée par les discours de monsieur Benoît SONGA, au nom de la partie canadienne, du représentant du Maire de la commune et du Vicaire Général chargé de l’activité pastorale et du personnel apostolique, au nom de l’Evêque.
Tous furent ensuite invités à partager le verre de l’amitié avant de se séparer dans l’espoir que ce qui a été semé portera du fruit.

Le rapporteur général du jour 2
Abbé Camille Joseph Gomis

 


VII. SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS DU COLLOQUE

Suite aux échanges fructueux et très riches pendant les restitutions des ateliers, le comité chargé du rapport final du colloque a retenu entre autre les recommandations que voici :

1. Pour que ce colloque ne reste pas lettre morte, les participants recommandent fortement la mise en place d’un comité de suivi qui réfléchira à la mise en œuvres des actes du colloque.

2. L’éveil de l’esprit d’entrepreneur auprès des jeunes et des femmes, voire pour toute la population, est une urgence pour notre région ; aussi faut-il envisager la création d’un centre multidimensionnel pour la promotion de l’entrepreneuriat (information, orientation, suivi, renforcement des capacités, etc…) à l’image de Centre Local de développement du Québec (voir le texte en annexe)

3. Pour un impact plus visible de l’action de la micro finance dans le développement, il importe de créer une instance de concertation des structures ad hoc afin qu’elles s’imprègnent de l’expérience de DESJARDINS, entre autres, et agissent en synergie.

4. La communication étant importante, il est aussi souhaité d’étudier la possibilité de créer un site internet actif pour maintenir le lien entre les participants et/ou avec d’autres acteurs.

 

CONCLUSION

Pour renfoncer les capacités de développement, il faudrait une prise de conscience collective.  Notre colloque  l’a démontré en amenant sur le même plateau de réflexion  tous les acteurs oeuvrant dans divers domaines de développement socioéconomique de la région.  Ce qui en est ressorti de cette réflexion est que la situation actuelle de la Casamance conduit à penser que la mise en place de capacités doit intervenir prioritairement dans les domaines suivants:

  • la bonne gestion des affaires publiques afin d'assurer la stabilité ;
  • la gestion économique afin de maximiser la mobilisation de ressources et de promouvoir le développement durable ;
  • le développement des ressources humaines afin de favoriser la création d'emplois et la génération de revenus, et de réduire ainsi la pauvreté ;
  • les sciences et technologies afin d'accroître le rendement de la population et de faciliter le développement de l'infrastructure ;
  • la promotion des entreprises afin de renforcer le rôle essentiel du secteur privé dans le processus de développement.

La priorité relative de chacun de ces domaines peut varier selon le contexte en fonction du niveau et de la complexité des capacités humaines et institutionnelles déjà en place et des moyens financiers de les soutenir, des rôles respectifs du secteur public, du secteur communautaire (les associations, les ONG, le diocèse, etc..) et du secteur privé, et du degré de participation de la société civile aux processus décisionnels.
Si les institutions publiques actuellement chargées de la planification et de la gestion du développement peuvent servir de cadre opérationnel pour la mise en place de ces capacités, il convient également d'y faire participer les diverses forces sociales, la société civile et les institutions non gouvernementales et finalement le secteur privé.  Les recommandations du colloque en sont la preuve de cette réflexion.  L’intervention de DID, avec comme acteur de référence Alphonse Desjardins en est un moyen de partage et d’échange de compétences.  Avec cette vision, notre colloque ferait progresser le développement des capacités en Casamance.  Le maintient de cette dynamique ressentie pendant le colloque serait possible avec l’implantation d’une table de concertation permanente en entrepreneuriat et en développement socio-économique

ANNEXE A.

PRÉSENTATION DES ORGANISATEURS

Diocèse de ZIGUINCHOR

Région Administrative

Le Diocèse de Ziguinchor est assimilable à la région administrative qui porte le même nom. La région de Ziguinchor se situe dans la région naturelle de Casamance au sud du Sénégal. Elle couvre une superficie de 7339 km², est limitée au Nord par la République de Gambie, à l'Est par la Région sœur de Kolda, au Sud par la République de Guinée-Bissau et à l'Ouest par l'Océan Atlantique.

Situation Géographique

La répartition de la population régionale est à l'image de celle que nous remarquons dans tout le pays. Selon le sexe, il y a un certain équilibre qui s'observe à tous les niveaux de la pyramide sauf pour la tranche de 10 à 19 ans où l'on remarque une supériorité des garçons sur les filles.

La répartition de la population selon la zone de résidence donne quant à elle un taux d'urbanisation d'environ 45% qui varie toutefois d'un département à un autre. Par exemple, les départements d'Oussouye et de Bignona comptent respectivement 88% et 82% de population rurale alors que Ziguinchor a plus de 75% de sa population vivant dans la commune.   Répartie selon les grands groupes d'âge, la population de la région est estimée à 585 750 habitants. Elle est composée de 47% des moins de quinze ans et de 6,38% des soixante ans et plus.

Par ailleurs ; la population de la région comme celle de tout le pays est fortement croyante ; c'est dans cette région du Sénégal que l'on trouve le taux le plus élevé de chrétiens (environ 18%).
N.B.  Ces données issues du recensement de 1988 sont sûrement à reconsidérer avec le conflit qu’a connu la région depuis 1982 et qui a augmenté d'intensité après 1988.
Le Diocèse de Ziguinchor a été érigé en 1955 compte quatre secteurs pastoraux  regroupant 25 paroisses dont 3 en fondation.

AIPEO-CANADA
L'AIPEO-Canada est une section nationale de l'AIPEO, un organisme non-Gouvernemental dont le siège se trouve à Paris. Elle a pour mission de favoriser la collaboration entre les organisations nationales, régionales ou internationale,
les associations humanitaires et les entreprises ayant une vocation commune, afin d'aboutir à des partenariats.
Pour atteindre cet objectif, l'A.I.P.E.O. appelle tous ceux, personnes physiques ou morales, qui ont l'intention d'agir dans le sens de ses convictions.

Un autre objectif de L'A.I.P.E.O. est de susciter, dans le monde entier, la coopération et les échanges en vue de concourir au développement économique et social. Notre développement et notre avenir s'inscrivent dans l'interdépendance entre les pays et les peuples de la planète, dans la nécessité de gérer le champ des incertitudes, dans la responsabilité de maîtriser nos connaissances et de respecter notre patrimoine commun, dans notre capacité à pratiquer aujourd'hui une éthique du futur.


OBJECTIFS ET MISSION 

 

Objectifs

1. Développer, en collaboration avec une ONG locale, des projets générateurs d'emplois et de profits aussi bien au Canada que dans les pays en voie de développement concernés
2. Ces profits permettront de financer les réalisations de ces différentes ONG, dans différents domaines et à destination de certains publics :

d

3. Promouvoir les échanges entre les entreprises du nord et les ONG du sud, amener ces dernières à prendre conscience que c'est à travers des activités économiques rentables que se fait le développement qu'elles recherchent.  Amener les ONG à faire participer la population et l'expertise locale;

4. Amener ces entreprises (principalement des PME) à prendre conscience que la constitution d'un terrain économique et social solide, créateur de richesse pourra seule assurer leur survie;

4.1 Embaucher des canadiens exclus du marché de l'emploi et des néo-canadiens originaires des pays concernés par le projet, à la condition que chacun détienne les compétences nécessaires.

Instaurer un nouveau climat entre les acteurs des projets

• Entreprises canadiennes (principalement des PME) ou des groupements d'entreprises;
• ONG du sud ou groupement d'ONG du sud;
• Les bénéficiaires (la population locale du pays en voie de développement concerné).
Ce climat devra être fondé sur :
• La confiance mutuelle : transparence, adaptation au langage de l'autre; • la prise en compte des particularités culturelles de chacun; une connaissance effective des objectifs et des moyens des uns et des autres.

 

Mission

1. Identifier les acteurs et leurs besoins pour intervenir dans les pays en voie de
développement et proposer des partenariats;
Les acteurs potentiels sont les suivants :
• entreprises du nord;
• OSI (Organisation de Solidarité Internationale);
• ONG du sud, particulièrement celles qui s'adressent à des femmes et à
des enfants pauvres et démunis;
• Les entreprises du sud.
2. Identifier avec l'aide d'une ONG du sud les besoins générateurs de projets susceptibles
de s'autofinancer à moyen terme et de créer des emplois aussi bien au nord qu'au sud;
3. Rechercher des financements pour le lancement des projets;
4. Mobiliser des partenaires canadiens;
• Compétence technique;
• Entreprises intéressées par les besoins identifiés.
5. Accompagner les partenaires (canadiens et ONG du sud) dans le montage du
plan de partenariat.

CENTRE R.I.R.E. 2000

(R pour Rapprochement, I pour Intégration, R pour Rattrapage scolaire et E pour Éveil à la réalité multiculturelle de notre société et aux technologies de l'informatique orientées vers les années 2000) a été mis sur pied en avril 1996 dans le but de venir en aide aux jeunes et aux adultes des communautés ethnoculturelles et membres des minorités visibles éprouvant des difficultés dans leur cheminement scolaire et dans leur insertion socioéconomique au sein de la société québécoise.
Spécialisé en technologies des communications et de l'information, le Centre R.I.R.E. 2000 intervient auprès de la clientèle immigrante hautement scolarisée afin d'améliorer leur savoir-faire et leur savoir-être et de faciliter leur intégration sur le marché de l'emploi. Les services offerts à la clientèle adulte sont assurés grâce au soutien financier de l’État : Emploi-Québec, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles et également de la Ville de Québec.
Par ses activités de sensibilisation au multiculturalisme, le Centre R.I.R.E. 2000 fait la promotion de la diversité afin d'amener les québécois de toutes les origines à prendre conscience de la richesse qu'elle représente.  C'est une richesse que tous les québécois recherchent à entretenir afin de faire de la société québécoise une société ouverte aux rapports interculturels.

 

 

 


ANNEXE B

 

PARTENAIRES

 

Au Sénégal :           L’Etat. 

      • Ministère de l’Economie et des Finances.
      • Ministère de la Micro-Finance et de la Coopération décentralisée.
      • Ministère de l’Education .
      • Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
      • Ambassade du Canada et les autres Représentations Diplomatiques

 

La Région de Ziguinchor

      • Autorités administratives, religieuses et civiles.
      • Collectivités locales.
      • Agences de l’Etat présentes dans la région (ANRAC, PNIR)
      • ONGs.
      • Agences de micro-crédit.
      • Secteur Privé
      • Rotary club de Ziguinchor et Capsring

 

 Au Canada :          

      • AIPEO Canada
      • Centre RIRE 2000.
      • Desjardins  Caisse Populaire de Saint-Rodrigue.
      • Desjardins  Développement International.
      • Rotary Club de Québec-Charlesbourg

 

 

 
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