Quelques définitions :

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ABSTÈME, s. m. et f. Qui ne boit pas de vin.
Telle qu'est celle (l'exception) des abstèmes, qui ne peuvent boire de vin, BOSSUET Déf. comm. Nous serions tous abstèmes si l'on ne nous eût donné du vin dans nos jeunes ans, ROUSS. Émile. II.
ÉTYMOLOGIE : Abstemius, de abs privatif, et temetum vin.
Dictionnaire Littré

ABSTÊME, s. m. Terme dogmatique. Qui ne boit point de vin. Abstemius. Pline dit vini abstemius, L. XXII. Et Apulée a fait Invinius. On s'en sert en Théologie, pour parler de ceux qui dans la Communion ne pourroient prendre les espèces du vin, à cause de l'aversion naturelle qu'ils ont pour cette liqueur. Mr de Meaux s'est servi de l'exemple des abstêmes, pour défendre le retranchement de la Coupe. Les Dames Romaines dans les premiers temps étoient abstêmes ; & afin qu'on pût s'appercevoir si elles buvoient du vin, les Loix de la Civilité Romaine étoit qu'elles donnassent le baiser à leurs Parens, quand elles les abordoient. Plin. l. 22. c. 24. Aulu-Gelle l. 10. c. 22.
Ce mot est formé de la préposition abs, & tementum, ancien mot, qui signifioit du vin. Cependant à l'endroit de Pline que nous avons cité, & dans Horace L. 1. Ep. 12. abstemius semble être pris pour un homme qui s'abstient de quelque boisson, ou même de quelque mets que ce soit.
Dictionnaire de Trévoux (1743-1752)

ABSTÊME, s. m. Ajoutez : On a vu un célébre abstême dans les commencements du Christianisme, ce fut Apollonius de Thyane. Eméric, fils de saint Etienne roi de Hongrie, fut abstême ; mais peut-être plutôt par mortification que par aversion pour le vin. Nous avons vu dans le dernier siècle le fameux jurisconsulte Tiraqueau, & le célébre Voiture qui ont été de véritables abstêmes. Les Journalistes de Trévoux faisant parler un Caloyer du mont Athos à un missionnaire: "Comment, lui dit le Caloyer, trouver des missionnaires qui soient aussi abstêmes & aussi grands jeûneurs que nos Grecs ?"
Supplément au Dictionnaire de Trévoux (1752)

BOMBANCE, s. f. Vieux mot, qui signifioit, "Grande dépense Faite pour la parade, pour la vanité." Luxus. On a vécu toujours dans cette maison avec grande bombance ; ce n'est que bombance & que festins.
Ménage le dérive de pompancia, qui a été fait de pompa. Borel le dérive du vieux mot Gaulois bobance, & bobancier, qui signifient "vanité, superfluité". Guichard prétend, mais sans apparence, que de, abab, "la fleur de la jeunesse", & ce qui en est le signe, pubes, a été fait en Grec, pubes, inflammatio & tumor pubis proprie, deinde alterius etiam partis ; que de •, est dérivé boub, en Allemand, puer ; & peut-être que de •, bobans a été dit en François ; luxus, luxuries, prodigalitas, & affluentia deliciarum, tàm in moribus quàm in cultu ; & bobancier, luxuriosus, dissolutus, lascivus, prodigus, ganeo.
On peut encore se servir de ce mot, pourvu que ce soit en riant, en goguenardant, ou en imitant le langage qu'on parloit il y a cent ans

Dictionnaire de Trévoux (1743-1752)

BOBAN, s. m. Vieux mot. Somptuosité, vanités du monde, selon ces deux vers de l'Epitaphe d'Armoise de Lautrec, qui se trouve dans le livre de Borel, des Antiquités de Castres.
Veuillant li Paradis acquerre,
A tots bobants fit aspre guerre.
On a dit aussi BOBANCIER, pour Vain. Ces mots ont fait Bobander, qui a été dit pour Piaffer.
Supplément au Dictionnaire de Trévoux (1752)

BOBANCE, subst. fém. Luxe, vanité, somptuosité, fierté. - Sorte de parure.
C'est du mot bobance que s'est formé le mot populaire bombance.
On a dit du roy Philippe III : " Si estoit entre les barons attrempé et sage sans nul boban, et sans nul orgueil. " (Chron. de St Denis, T. II, fol. 101.) Comme l'opulence ne va guère sans la fierté, de là ce mot s'est employé en ce sens dans ces vers :
Se vous estes vaillans, et de haute poissance Onques por ce n'aiés les povres en viltance ; Ne ja, por ce, ne fetes fole desmesurance, Ne por ce ne soiés, de mauvese beubance.
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 334, R° col. 2.
Sa meson que je vous devise A il par son beubant assise.
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 310, R° col. 2.
Nous trouvons ce défaut personnifié dans les vers suivans :
Premiers commencerai au chief : Ele est trecié par beubance D'un treçoir de fausse atraiance S'a un chapel de lascheté Et sa coiffe de fausseté Paillolée de tricherie.
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 224, V° col. 2.
Que vaut avoir ? que vaut richece ? Que vaut bobant, que vaut noblece ?
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 220 R° col. 1.
De l'acception générale du luxe, boban a passé à la signification particulière d'un ajustement :
De soz le lit muce sanz plait,
Einsi com il le dit l'a fet,
Et Trubert ne s'atarje mie :
Une coiffe à fame a lacié,
Moult en a fait riche boban ;
Onques hom ne pensa tel sen,
Moult para bien Trubert pensé.
Estrubert, fabl. MS. du R. n° 7996, p. 78.
On disoit en proverbe : Boban d'ospitaliers. (Proverbes à la fin des poëtes MS. avant 1300, T. IV, p. 1651.)
VARIANTES :
BOBANCE. Dict. de Monet, de Cotgrave et d'Oudin.
BAUBANCE. Dict. de Cotgrave.
BEUBANCE. Poës. MSS. avant 1300, T. III, p. 1275.
BONBANCE. Fabl. MS du R. n° 7218, fol. 248, V° col. 1.
BOUBANCE. Rom. de Rou, MS. p. 112.
BEUBAN, subst. masc. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 202, R°.
BEUBANS, subst. masc. Chans. MSS. du C. Thibault.
BEUBANT, subst. masc. Anc. Poës. MS. du Vat.
BOBAN, subst. masc. Joinville, p. 5 et 48.
BOBANÇOIS, subst. masc. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 232.
BOBANT, subst. masc. Les Quinze Joyes du Mariage, p. 173.
BOBANZ, subst. masc. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. Il, f° 146.
BOBENZ, subst. masc. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, f° 189.
BOEUBANS, s. m. Anc. Poës. MS. du Vat. n° 1522, fol. 157.
BOMBANT, subst. masc. Cretin, p. 141.
BOUBANT, subst. masc. Chron. de St Denis, T. I, fol. 54, V°.
BOUBANS, subst. masc. Gloss. de l'Hist. de Bret.
Dictionnaire historique de l'ancien langage François ou Glossaire de la langue Françoise
Depuis son origine jusqu'au sciècle de Louis XIV
Par La Curne de Sainte-Palaye,
(1697, membre de l'Académie des Inscriptions en 1724, mort en 1781)

BOAST : A 13th-16th century usage for the devil or any other enemy.
The earliest citation it gives is from the year 1366, Chaucer A B
C (84): "Lat not our alder foo [devil] make his bobance [boast]".
Chaucer's "Foo" is probably related to modern English "foe".
Bo*bance"

<1>n. [OF. bobance, F. bombance, boasting, pageantry, fr. L. bombus a humming, buzzing.] A boasting. [Obs.] Chaucer.
The Wife of Bath's Prologue :
I seye that in the feeldes walked we,
Til trewely we hadde swich daliance,
This clerk and I, that of my purveiance
I spak to hym and seyde hym how that he,
If I were wydwe, sholde wedde me.
For certeinly -- I sey for no bobance --
Yet was I nevere withouten purveiance
Of mariage, n' of othere thynges eek.

Generation of Identity in Late Medieval Hagiography : Speaking the Saint by Gail Ashton
on Page 44:
"... offering of a thousand hosties' [223]. She distributes her own clothing amongst the poor, thus demonstrating 'that the pomp and bobance of the world should be eschewed, and that she conformed her unto the Virgin Mary' [217]. She seeks voluntary poverty, ..."
Medieval France : An Encyclopedia (Garland Encyclopedias of the Middle Ages) by William W. Kibler
on Page 3:
"... court life in the tradition of Alain Chartier's Curial and Quadrilogue invectif. Abuzé encounters allegorical figures (Abuz, Folcuider, Temps, Folle Bobance, etc.) and recounts his experiences at court. The work, in the Grand Rhétoriqueur tradition, makes extensive use of rhetorical figures. ..." The Changing Room : Sex, Drag and Theatre (Gender in Performance) by Laurence Senelick
on Page 230:
"... component. The topsy- turveydom of their observances honoured a female divinity known variously as Mere Sotte, Mere Folle and Folle Bobance. She was depicted as an elderly woman wearing a motley skirt and a cap with asses' ears who celebrated what ..."
from Index:
"... 401 Florodora (Owen Hall) 353 Florodora Sextet 311 Floy, Gregory 148 Foley, Helene 46 Foley, Kathy 461, 478 n.10 Folle Bobance 229-30 Fon Chong Mai 117 Foote, Samuel 234-6; The Minor 234-6 Footlights, Cambridge 357 Forbes-Robertson, Johnston 276 Forces Showboat 247,..."

© Abstème & Bobance éditeurs