L'institut des Côtes

   

Quotidien Jurassien

La fin d’une époque et le temps des adieux

Une messe de remerciements aux pères des Côtes aura lieu le 4 novembre au Noirmont

Auteur de ce texte: LQJ/Michel Gogniat / Le Quotidien Jurassien

Le départ des Pères des Côtes fait couler de l'encre. Pour l’heure c’est le temps des remerciements pour ce qu'ils ont accompli et apporté aux Franches-Montagnes, au Jura et au-delà, depuis leur installation aux Côtes en 1919.

Une messe d'action de grâce sera célébrée à l'église du Noirmont le dimanche 4 novembre à 10 h. La chapelle de l'institut serait bien trop petite pour accueillir tous ceux qui marqueront leur gratitude à la congrégation des pères du Saint-Sacrement, en se remémorant des bribes de l'histoire du lieu, qui se mêlent à l'histoire personnelle de nombreux anciens pensionnaires et étudiants. Provincial des pères du Saint-Sacrement, le Père Gabriel Forestier, de Grenoble, présidera la cérémonie et il appartiendra à l'abbé Pierre Rebetez, délégué épiscopal, de prononcer l'homélie.

 

Les cotes

La chapelle de l’Institut des Côtes serait bien trop petite pour accueillir tous ceux qui désirent témoigner leur gratitude lors de la messe du 4 novembre. Celle-ci se déroulera donc dans l’église du Noirmont. photo mgo

Un domaine agricole

Dans les années 1800, les Côtes étaient un domaine agricole propriété de la commune du Noirmont. L'abbé Citherlet, curé du Noirmont, fit l'acquisition de la ferme des Côtes en 1895 pour y accueillir des orphelins et des enfants démunis, afin de leur offrir une éducation chrétienne. Il fit appel aux religieuses de Baldegg pour pourvoir à toutes les tâches d'un internat. En 1905, il fit construire un bâtiment pour loger les quatre Sœurs et une chapelle, dédiée à Saint-Joseph, patron de l'institut des Côtes. Elle fut bénie par l'abbé Folletête, alors doyen des Franches-Montagnes. Inscrite à l'Office du patrimoine, elle sera désacralisée par le provincial des pères du Saint-Sacrement le lendemain de la messe d'action de grâce, lundi 5 novembre.

La disparition de l'Institut des Côtes

Les Côtes ont changé de destination en 1919. Le Père Paul Bourquard, originaire du Noirmont, religieux de la congrégation du Saint-Sacrement en France, a convaincu ses supérieurs de s'établir en Suisse aux Franches-Montagnes. La communauté de quatre ou cinq pères est bien accueillie et elle dispense une première formation humaine et religieuse à de jeunes Jurassiens. Plusieurs, parmi ces premières volées d'élèves, se sont consacrés au sacerdoce. «On en rencontrera plus tard non seulement en Suisse, en France, en Belgique, mais encore en Amérique, du Nord et du Sud, Chili, Argentine, Mexique…» se souvient le Père Ephrem Chaignat

C'est en 1970 que l'Institut des Côtes va devenir une école privée, ouverte aux jeunes du Jura spécialement en vue d'une formation humaine et chrétienne. Le Père François Boillat en sera le premier directeur, auquel succéda Pierre-Marie Bouillaud. Le corps enseignant s'est laïcisé. Aux prises avec les difficultés financières, le Collège des Côtes a définitivement fermé ses portes le 25 juin 1999.

Depuis, quatre pères demeurent dans l'ancien bâtiment, consacrant leur temps à l'adoration et à la prière, dans la chapelle où touristes et promeneurs viennent se recueillir. (sic)

«Ite missa est!» Allez, la messe est dite

Aucune décision n’a été prise sur l’avenir des bâtiments alors que les pétitionnaires n’ont reçu aucune réponse de la congrégation

Comme l’indique le Service d’information catholique (SIC) du Jura, la messe est dite. Une messe de remerciements va marquer dimanche prochain le départ des quatre pères des Côtes vers Marly, dans la congrégation mère.

La pétition forte de 500 signatures déposée en septembre dernier et demandant le maintien des quatre religieux aux Côtes n’a pu infléchir la décision prise par la direction de la congrégation du Saint-Sacrement. Pire, les pétitionnaires n’ont jamais reçu un accusé de réception, une réponse…

Dans le bulletin paroissial des Franches-Montagnes qui sort de presse, un message de reconnaissance est adressé aux pères sur le départ de la part de l’assistant pastoral Philippe Charmillot. Ce message est accompagné d’un historique de l’Institut des Côtes et d’un mot du Père Ephrem Chaignat, qui a passé trente ans de sa vie aux Côtes. Au nom de sa communauté, il adresse un grand merci à toute la population du Noirmont pour ces années de soutien et de collaboration. Il adresse un salut spécial à Jacques Bassang, maire, et à ses conseillers, pour leur compréhension, leurs encouragements et leur amitié.

«Nous nous sentions au Noirmont comme chez nous et trouvions dans la population l’esprit d’une grande famille» écrit-il. Et le Père Ephrem d’égrener ses souvenirs: les messes dominicales toujours festives, l’équipe des enseignants d’alors, les kermesses qui rassemblaient du monde bien au-delà du Jura. «Le Noirmont était aux Côtes avec sa fanfare, sa société de chant, ses bistrots et j’en oublie… » conclut-il.

Quant à l’avenir des bâtiments des Côtes, rien n’est décidé, nous est-il dit. Il y aurait plusieurs propositions. On sait que Michel Beuret, l’ancien directeur du Tourisme jurassien, loue une partie des locaux actuels pour des offres de loisirs.

On a évoqué voici quelques jours l’offre de la communauté de l’Institut du Christ-Roi pour y mettre des sœurs contemplatives. Juste à espérer que la population du Noirmont, attachée à ce site, soit informée des projets en cours. (mgo)

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juin 2011 / Rene Andrey en Verdau xuafleb