dimanche 20 avril 2008

PORT D'AGADIR AVANT LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1960

LES FAITS MARQUANTS
DU PORT D'AGADIR

1507 - 1960

Agadir capitale d’une région particulièrement favorisée par la nature et que l’on peut considérer à juste titre comme l’un des vergers du Maroc.

Son Port a toujours représenté le débouché naturel de la région du Souss et un facteur essentiel dans le développement de son économie.

Au 16ème siècle un capitaine portugais, Juan Lopez de Segura, qui commerçait avec les soussis, l’appelle dans ses lettres « Founti » qui veut dire en portugais « source ».

En 1507, après quelques efforts, les portugais établissent une forteresse qu’ils ont appelés « Santa Crus du Cap de Gué », en français « Sainte Croix du Cap Ghir », et qui commandait les routes terrestres et maritimes vers l’Afrique occidentale.

Agadir était une bourgade modeste des pêcheurs et a était le but des batailles rivalisant au cours de son histoire entre les tribus locaux et pouvoirs étrangers, sa baie a été un point de fixation pour les sédentaires.

Située dans la riche plaine du Souss, ce qui a permet aux sultans Saadiens d’assurer l’age d’or d’Agadir jusqu’au 17ème siècle, et ceci par la construction d’un port à la baie d’ « Aftasse de Founti », par Abou Abdallah Mohamed EC-CHEIKH a partir de l’année 1547. Le Port est connue par l’exportation des dettes, cires, épices, la canne à sucre et l’or, en plus de l’activité de la pêche.

En 1773, et malgré son rôle important sur le plan économique et géographique, il a été décidé de fermer le port d’Agadir à toutes activités commerciales, et il ne devait plus connaître que les activités des canotiers.

L’explorateur Charles de Foucauld passe à Agadir en 1896, et note que l’ancienne Santa Cruz est réduite à une misérable bourgade de quelques cabanes de pêcheurs autour de Sidi Bounknadel.

Avec des canots on pratique la pêche traditionnelle pour subvenir au besoin de la population local et on expédie une partie des apports par des chameaux aux villes de la région.

Agadir et sa région tombe dans un sommeil liturgique jusqu’à ce que son nom fasse les gros titres à nouveau en 1911.

L’empereur « Guillaume II », roi de Prusse, envoi un navire de guerre « LE PANTHER » dans la rade d’Agadir, ou il essaie d’installer une base navale.

La France s’oppose et négocie un accord avec l’Allemagne pour éviter une guerre.

Au début du XXème siècle, quelques commerçants français, pêcheurs espagnoles et portugais occupent la vieille Kasbah. Un entrepreneur Fernand Barutel et un restaurateur Paul Gautier et quelques autres pionniers seront les artisans de ce qui sera bientôt la quartier « Talborjt ».



En 1913, les français s’installent officiellement à Agadir, et à partir de 1917 à 1918 on aménage la « jetée portugaise » qui sera la digue qui devait être la pièce maîtresse du port sur le plan des ouvrages, elle n’avait qu’une centaine de mètres de longueur.


De 1918 à 1920 la digue de protection fût construite sur 206 mètres, elle est de type talus, elle est l’abri d’une dizaine de bateaux de pêche français, portugais et espagnoles.

De 1920 à 1930 la jetée de protection a été allongée de 26 mètres et l’aménagement des terre-pleins a été entrepris avec la construction de hangars, de chantiers navals.





Pendant ce temps, le port d’Agadir n’était autorisé qu’à l’introduction de certaines denrées nécessaires aux besoins locaux et au débarquement de matériels de l’armée française .Seulement l’activité de pêche artisanale est florissante et reste la principale activité.

De 1930 à 1952, la jetée a été conduite au point métrique 940, un épi en enrochement de 275 mètres ferme le petit bassin à l’est.

La construction de l’actuel Halle aux Poissons a commencé en 1948 et a été achevée en 1950.

La pêche se modernise très vite, les occidentaux utilisent des bateaux de pêche de l’époque avec des filets pour la capture des variétés de poissons et essentiellement le précieux poisson le « thon » et ceci non loin de la plage.




La population local apprend et travail avec les européens pour la maîtrise des nouvelles méthodes de pêche de la sardine.

Des hangars de forme artisanale pour saler les sardines, se sont répandus à proximité du môle sur la plage au pied du village « Founti » qui devient un grand quartier.

Pendant la deuxième guerre mondiale, d’énormes besoins en nourritures se font sentir en europe. En premier lieu les anciens hangars se transforment rapidement en usines de conserves et un centre commercial très actif a vu le jour au bord de la plage.

Très vite des industriels de France viennent à Agadir construire de nouvelles usines modernes et vastes, le quartier industriel d’Agadir est né, et en 1948 il y en a une quinzaine déjà.

En 1950, Agadir devient un des premiers ports sardiniers du monde, et il y a soixante cinq usines de conserve et de guano, et en contre partie, une centaine de bateaux pêchent chaque de jour de la saison de pêche entre 300 à 700 tonnes de poissons industriels.

Pour mettre en valeur la riche plaine du Souss, le port d’Agadir fût officiellement ouvert au commerce international, cette décision entraînera le déclin du Port d’Essaouira.

Les travaux concernant la construction, au pied du quartier de Founti, d’un grand bassin de 30 hectares pour le commerce, ont démarré en 1950 et furent terminées en 1953, cet ouvrage est à l’origine de l’entrée en service de la cimenterie d’Agadir.

L’exploitation du Port, notamment la Capitainerie, était assurée par l’Administration des Travaux Publics. Pour superviser les procédures de transit des marchandises au Port, l’Administration a construit un bâtiment abritant la direction des douanes.

Un certain nombre de service du Port furent confié à l’Auxiliaire Maritime du Port d’Agadir (APMA), la Halle aux Poissons à partir du 1er juin 1951 et l’acconage à partir du 1er juillet 1952. Les travaux d’aménagement étaient réalisés par l’Administration des T.P.

Le trafic maritime est constitue de l’importation de matières premières avec un tonnage annuelle de 70.000 tonnes pour les années 1950 à 1959. Les exportations sont constituées essentiellement des agrumes, des minerais et de conserves de poissons, avec un tonnage record de 115.000 tonnes pour l’année 1956. Signalons que le trafic exporté durant l’année 1950 n’a pas dépassé 15.000 tonnes de denrées.






Après l’aménagement du Port d’Agadir, il devienne le deuxième port sardinier du monde, avec une pêche de 80.000 tonnes par an que les usines transforment en des millions de boîtes de conserves et des milliers de tonnes de farine de poissons destine à l’exportation.

Les poissons de marée péchés par les chalutiers côtiers et la palangriers animent chaque jour la criée de la halle aux poissons du port d’Agadir. Les mareyeurs s’est installèrent, et achètent de l’apport frais qu’ils envoient après conditionnement à diverses localités marocaines.

Des grues renversées, des quais endommagés, des hangars détruits et la flotte de la pêche côtière avait subit de gros dégâts.

En 1960, le 29 février à 23h44mn, un terrible tremblement de terre ébranla fortement la ville d’Agadir, le Port avait néanmoins subi de graves dégâts en infrastructures et en équipements.

Le port est paralysé par la catastrophe la majorité de la flotte en service a regagné les ports de Safi ou d’Essaouira, on attendant l’ouverture officielle du port d’Agadir à l’activité maritime et commerciale. Néanmoins les petites bateaux et les canots ont repris juste après la quarantaine de fermeture de la ville.

ANNEXE DE LA PREMIERE PARTIE

LE PREMIER PATRON DE PECHE MAROCAIN

Dés l'âge de 12 ans, il se sentait irrésistiblement attiré par les choses de la mer, et ses premières tentatives ne manquaient ni de courage ni de conviction, car la pêche à cette époque se pratiquait suivant des méthodes artisanales, où la force et l'expérience de l'homme suppléaient au manque d'instruments encore inconnus.

Premier patron de pêche en 1938, Mohamed ben Lahoucine LARGO a exercé à Eljadida, à Safi et principalement à Essaouira où il perfectionnait la profession et l'élargissement de l'expérience de nouvelles méthodes de pêche, sa licence de Patron de pêche portait le n°1.

Hadj LARGO a marqué de son empreinte plus d'une génération de marins pêcheurs, parmis les multiples événements qui ont marqué sa destinée, la fondation et la gestion de la première association professionnelle de la pêche à Agadir, ce qui démontre, sa perspicacité dans la recherche d'un avenir meilleur et prospère pour la profession.

Il serait malaisé de faire un choix dans une vie aussi pleine et aussi débordante. Toutefois l'exemple qu'il a su donner à sa génération contemporaine, comme à BOUZIDANE Mohamed, SAADANI Mohamed, BOUALLAL Ali, OUMAHMOUD M'Barek, Hadj LACHGAR et tout les autres premiers Patrons de Pêche, comme autres générations qui ont suivi, mérite d'être médité et retenu comme une voie à suivre dans la conduite future des affaires maritimes d'aujourd'hui.

En 1963, il préparait et menait une randonnée à travers l'océan atlantique, vers les côtes mauritaniennes et sénégalaises à la recherche du poisson "thon", avec des moyens de navigation et de détection du poisson rudimentaires. Ces pêcheurs gadiris constituaient, à l'époque, une sorte de défi pour les hommes de la mer.

Hadj Largo fut le premier marocain qui prit les devants pour acheter et faire venir à Agadir, quatre grands bateaux de pêche de la Malaysia et dont leurs navigation est assurée par des équipages gadiris. Aussi il est le premier investisseur ayant réalisé une unité de fabrique de glace et entrepôt frigorifique au Port d'Agadir.


Avec une vie dominée entièrement par son amour pour la mer et pour la pêche, tout en consacrant une grande partie de sa vie à la foi en Dieu, en tant que croyant indéniablement attaché aux préceptes sacrés de l'Islam. Il veillerait dignement aux destinés du Saint SIDI BOUNKNADEL, et surtout le jour de son moussem.

Pour conclure, il fut à tous points de vue un digne représentant de la profession de la pêche et de la population des marines-pêcheurs de Founti, qu'il représentait avec dignité et son souvenir demeurera à jamais gravé dans la mémoire des Gadiris, et sa disparition le 13/01/1985 fut une grande perte pour la profession des pêcheurs et les anciens d'Agadir.

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