AS – La lecture rapide
J’ouvre le bal des analyses systémiques par ce livre d’apprentissage de la lecture rapide. Etant un lecteur très lent je suis dores et déjà convaincu que j’ai bien fait d’acheter et de lire ce livre.
Voici, donc, l’analyse systémique de la lecture issue du contenu du livre « La lecture rapide » de François RICHAUDEAU) :
Première approche :
Le système est représenté par le nuage orange. Comme vous pouvez le constater c’est un système ouvert. Nous avons en amont du système la source de lecture qui va l’alimenter. A l’intérieur nous avons des éléments propres au système : des réservoirs de stockage (de mots, de sens) , des processus (vision, interprétation, subvocalisation,…etc). Et enfin nous avons l’entropie, qui correspond en quelque sorte aux « déchets » (aux pertes) générés par le système.
Champ de vision et points de fixation :
Après cette courte description de notre système, venons en à son fonctionnement. En amont nous avons une source de lecture (un livre, un magazine…). Cette source de lecture est visionnée par « point de fixation ». Selon le champ de vision de chaque personne, le nombre de points de fixation peut varier. Par exemple une personne qui lirait mot à mot un livre de poche ferait entre 6 et 9 points de fixation par ligne. Alors que dans le même temps un lecteur rapide se limiterait à deux point de fixation. Il est a noter que l’œil et le cerveau ne mettent pas plus de temps pour enregistrer ce qui est dans le champ de vision qu’il y ait un mot ou qu’il y en ait quatre. Ainsi il faut 1/4 de seconde pour que l’information soit enregistrée, puis l’œil continu son chemin (le changement de point de fixation prend 1/40 seconde). Je m’attarde un peu ici car c’est vraiment le point fondamental de la lecture rapide. Personnellement avant de lire ce livre je faisais du mot à mot. Avec les gammes d’exercices j’ai appris à embrasser plusieurs mots d’un seul regard. C’est pour cela que j’ai matérialisé la taille du réservoir de mot par la taille du champ de vision. Car selon les individus, le cerveau enregistrera sur un point de fixation un à 4 (voire 5) mots.
Le symbole avec le double réservoir et le robinet qui se ferme à la montée du flotteur illustre ce que nous appelons une boucle de rétroaction négative. C’est un peu compliqué mais en résumé c’est un élément régulateur dans le système. Ici quand l’œil se porte sur un point de fixation il visualise 4 mots. Au delà de 4 mots, le champ de vision d’un homme n’est pas assez large. Il faut donc « vider » le réservoir pour pouvoir l’alimenter à nouveau.
Subvocalisation, un processus sans intérêt :
Une fois que l’information est visualisée celle-ci peut être interprétée. Sur le système apparaît un processus supplémentaire : celui de la subvocalisation. Certaines personnes, lorsqu’elles lisent dans leur tête, vocalise chaque mot et chaque syllabe. Lire chaque syllabe dans sa tête revient à lire à haute voix; du moins du point de vu de la vitesse de lecture. Donc si vous « subvocalisez » : il est important que vous corrigiez ce défaut car il n’aide en rien la compréhension du texte et en plus il vous ralenti.
S’entrainer pour éviter la dyslexie :
Lors de l’interprétation notre cerveau peut être amené à perdre du temps si nous faisons, ce qui est appelé dans le livre, de la dyslexie. C’est à dire que notre cerveau mélange graphiquement deux groupes de mots différents (par exemple « comme un pou » et « comme un fou » ou alors « mal de mer » et « mal d’aimer »). Là encore il existe des exercices pour optimiser notre vitesse de lecture car si le cerveau comprend un autre groupe de mot que celui qui est lu, le lecteur sera obligé de faire un retour en arrière pour comprendre le vrai sens de la phrase. Par ailleurs, vous aurez remarqué que le flux de mots matérialisé par des flèches bleues s’est transformé en flux de « sens » matérialisé par des flèches rouges.
Du sens des mots à l’enregistrement de l’info :
Enfin vient le moment de l’enregistrement des données dans notre cerveau. Ici il y a un capteur d’intérêt qui va inciter le cerveau à se répéter les données afin que celles-ci soient inscrites dans la mémoire à moyen et long terme. Si l’information est jugée intéressante les données sont transférées dans le réservoir de la mémoire à court terme. La mémoire à court terme alimentant pour la plus grande part l’entropie matérialisée dans ce système par l’oubli.
Pour conclure :
Voilà, nous arrivons au terme de cette analyse. Je vous conseil de lire ce livre. D’après mes premières estimations ; j’ai doublé ma vitesse de lecture. Et avec mon PMBA qui m’attend ça n’est pas du luxe. S’il y a des choses que vous n’avez pas comprises n’hésitez pas à me laisser vos questions en commentaire.
A bientôt pour une nouvelle analyse systémique ! ;-)
PS : Le PMBA préconise plutôt – 10 Days to Faster Reading par Abby Marks-Beale. Mais vu le sujet il me semble qu’il ne doit pas y avoir une différence de taille sur le fond (méthodes de lecture rapide). Je me suis donc fait l’économie d’un livre en anglais. j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur…! ;-)
Niveau du livre :
9 commentaires
Florent,
Moi aussi, j’ai été un lecteur très lent.
J’ai commencé à m’améliorer il y a environ une dizaine d’années en lisant le livre de Bettina Soulez « L’art de lire vite et bien ». J’ai amélioré ma vitesse de lecture très rapidement.
Puis, j’ai travaillé celui de Tony Buzan « Lecture rapide », qui m’a fait faire le plus de progrès. J’ai ensuite travaillé avec celui de Richaudeau, mais je n’ai plus réellement amélioré ma performance.
Maintenant, je considère que je suis un lecteur correct, mais il me faudrait encore améliorer ma vitesse, si je veux arriver à te suivre…
J’ai eu un peu de difficulté à comprendre le schéma, mais avec tes explications, c’est devenu très clair.
Et au final, c’est une bonne représentation du processus de lecture.
Posté le 25 février 2009 à 23 h 47 min
Bonjour Bernard,
J’ai bien conscience que la lecture d’analyse systémique n’est pas aisée… C’est d’ailleurs mon principal challenge ici sur ce blog : Rendre intelligible les analyses systémiques que je formalise.
Ici le système est relativement simple, très peu d’éléments rentrent en prise de compte. Les habitus liés à l’internet (clics compulsifs ;-) ne m’aident pas beaucoup dans ma tâche… (je réfléchis à d’autres formats comme la vidéo, mais ce blog est déjà très chronophage alors si je devais faire des vidéos…!) 8o(
Je suis tout de même content de voir que ce nouveau blog te plaise…! ;-)
Pour la lecture rapide… Je ne pensais pas qu’il puisse y avoir de différence de fond entre les différents ouvrages… Pourrais tu me dire quels sont les différences majeurs qui t’ont permis de progresser entre le livre de Soulez et celui de Buzan… Si tu trouves deux minutes entre deux clics compulsifs…! ;-P
Au plaisir de te lire.
Posté le 26 février 2009 à 10 h 04 min
Bonjour,
Ayant fait moi-même un Master en management de l’innovation (en couplant IEMN-IAE et ENSGSI) je suis très sensible à l’aventure que tu as choisis de vivre.
Je serai lecteur assidu.
Rendez-vous au prochain post.
NB : MS Visio ne t’a pas semblé plus adapté que MS Powerpoint ?
Posté le 10 mars 2009 à 17 h 55 min
Merci Emmanuel pour tes encouragements.
Je suis ravis que mon projet t’enthousiasme ! ;-P
Pour MS visio : je ne le connais pas très bien… Powerpoint 2007 est assez efficace, et le plus important pour moi : il me fige un format. Ce qui me permet ici de déposer des jpg et de conserver les analyses pour des présentations. Je crois qu’il n’y a pas de contraintes de taille avec vision… Cela m’amènerait à prendre plus de place… Powerpoint m’oblige à être synthétique ! Enfin je ne suis pas sûr que visio apporte bcp plus de fonctionnalités que Powerpoint pour ce dont j’ai besoin… Alors je vais rester sur ce que je maitrise… Si je change : ce sera pour un logiciel de simulation de système… Lorsque j’en trouverai un ! ;-)
Au plaisir de te lire.
Florent.
Posté le 16 mars 2009 à 8 h 05 min
Bonjour,
Très intéressante et très claire (le schéma simple avec les explications, c’est le top) ton analyse systémique sur ce livre. Continue comme ça.
Étant moi même entrain de lire ce livre, j’ai hâte de voir les premiers résultats.
Avec le PMBA d’Oliver et le tiens, cela me motive beaucoup pour assimiler les informations des livres du PMBA et agir…
Posté le 12 août 2009 à 21 h 34 min
Vraiment génial cette façon de restituer tes lectures !
Bravo…
Juste une petite question qui me turlupine:
Analyse..systémique a un petit air d’oxymore : C’est voulu ?
Posté le 10 février 2010 à 17 h 45 min
Bonsoir Joao83,
Merci pour l’enthousiasme du commentaire ! ;-)
Je ne me suis rendu compte que bien trop tard que l’expression « analyse systémique » révélait quelque chose de contradictoire. Mais si on entend analyse au sens analyser et non au sens analytique, ça passe… Maintenant, je préfère utiliser l’expression « modélisation systémique » qui me parait plus approprié. Il m’arrive aussi parfois de parler d’approche systémique…
Au plaisir.
Florent.
Posté le 10 février 2010 à 21 h 13 min
Bonjour, je découvre dans le PMBA un processus que j’ai entrepris moi même dans plusieurs domaines pas forcement business et surtout pas au même rythme…
J’ai une quinzaine de livres devant moi et l’intérêt de commencer un méthode de lecture rapide est donc logique.
Question: pourquoi la méthode Richaudeau plutôt qu’une autre ? Buzan par exemple.
Posté le 20 avril 2010 à 21 h 07 min
Quelqu’un connaît le « Photoreading »?
J’ai lu le livre de P. Scheele et tente d’utiliser cette technique qui paraît prometteuse…
Posté le 18 décembre 2010 à 20 h 21 min