Djibouti

Publié le par Al Hijra

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Notre tour du monde continue. Rendez-vous aujourd’hui à Djibouti, petit pays de la corne de l’Afrique.

Sabrina: Qui es tu? Où habitiez-vous en France et dans quel contexte êtes-vous partis?


Je m’appelle Sarah Barkhadle, j’ai 26 ans et j’habite à Djibouti depuis 3 ans. Auparavant, j’étais étudiante donc je n’étais pas rattachée à une ville en particulier, mais originaire de Rennes. A la fin de mes études, l’occasion s’est présentée pour moi de devenir professeur des écoles à Djibouti, pays où mon mari et moi avions projeté de s’installer à l’avenir.

Sabrina: Depuis combien de temps résidez-vous dans ce pays ?Pour combien de temps ? Est-ce la première fois que vous vivez à l’étranger et enfin pour quelles raisons êtes-vous partis (hijra,expatriation professionnelle)?

Sarah: Je suis à Djibouti depuis fin août 2007 et inchallah le resterai définitivement. J’ai déjà vécu à l’étranger auparavant durant 1 an en Angleterre au cours de mes études. Dans le cas de Djibouti, mon installation s’est faite dans le cadre d’une offre d’emploi de professeur des écoles dans un établissement français catholique, à laquelle j’avais postulé au préalable.

Sabrina: Le déménagement et l’installation ont-ils été faciles? Quelles difficultés avez vous rencontrées?


Sarah: Le déménagement fut pénible comme tout déménagement ! Mais alhamdoullah nous n’étions pas installé en France auparavant donc nous n’avions presque que des vêtements à transporter, pas de choses encombrantes comme des meubles.

Sabrina: Qu’est-ce que vous trouvez ici que vous ne trouviez pas en France ?


Sarah: Évidemment Djibouti étant un pays musulman, j’y suis amplement plus comblée religieusement : la pratique religieuse est évidente, la nourriture est forcément hallal, le port du voile n’est pas une « tare ». D’ailleurs, du point de vue professionnel, je peux travailler avec le voile alhamdoullah même dans une école française catholique. Je trouve également la vie quotidienne plus paisible, car moins stressée par le temps qui passe. A la maison, nous sommes aidés par une femme de ménage et une nourrice, ce qui laisse plus de temps àla vie familiale, professionnelle, sociale…

Sabrina: Qu’est-ce qui vous agace le plus dans les mentalités, les habitudes du pays?

Sarah: Je suis une personne plutôt discrète, empathique et patiente; et ce qui me gène quelque peu ici c’est que la majorité des Djiboutiens ne le sont pas. A noter aussi que la circulation routière est une CATASTROPHE ici. Le code de la route est un bien grand mot qui n’existe que lors d’un accident. Je dirai que la devise est : « ça passe ou ça casse ! ».

Sabrina: Qu’est-ce qui vous appréciez au contraire le plus dans les mentalités, les habitudes du pays?


Sarah: Les Djiboutiens sont des personnes très ouvertes et accueillantes. Soubhanallah ce sont des personnes généreuses à tous points de vue.

Sabrina: Comment se passe la scolarisation? Y-a-t-il des écoles françaises ?


Sarah: A Djibouti, il y a de multiples établissements Djiboutiens publics et privés, mais qui, à mon avis, manquent encore de moyens pour être performants : les classes sont encore trop nombreuses et l’enseignement et le matériel laisseraient parfois à désirer. Du coup,les familles Djiboutiennes et expatriées qui en ont les moyens et la volonté inscrivent leurs enfants dans l’un des deux établissements français de la capitale.

Sabrina: Quelle(s) langue(s) parle(nt) vos enfants? Se sont-ils habitués facilement à leur nouveau cadre de vie? Qu’est ce qui a été le plus difficile, le plus facile pour eux?

Sarah: Mon petit bout ayant seulement 8 mois, il parle le « bébé » :dada, baba, eh… qui soit dit en passant sont des mots qui ont une signification en djiboutien ! Alhamdoullah il s’est bien habitué au climat, car Djibouti est un pays chaud et sec.


Sabrina: L’intégration est-elle facile ? Comment les français sont-ils perçus?

Sarah: Je suis facilement intégrée auprès des proches et des connaissances de mon mari, d’autant plus étant musulmane pratiquante.Néanmoins, il est vrai que certaines personnes peuvent avoir tendance à vous dévisager quand vous êtes blanc de peau car ils n’ont pas l’habitude d’en voir. Ils font aussi souvent rimer dans leur tête «blanc » avec « argent » ! Il faut tout de même savoir que tous les français ne s’intègrent pas dans la population comme moi et restent malheureusement entre eux !

Sabrina: Côté alimentation, qu’est-ce que vous appréciez leplus? Avez vous fait des découverte culinaire? Qu’est ce qui vousmanque au contraire?


Sarah: A Djibouti, on mange tous les jours frais et on ne connaît vraiment les restes car ce qui n’est pas fini est donné aux pauvres. On peut trouver de tout je pense mais tout ce qui est produits laitiers ou produit typiquement français en tout genre est très cher, car importé par bateau de France. Donc pour ma part, je limite certains aliments comme le fromage, qui peuvent donc me manquer car je mange « local ».Je connaissais déjà la gastronomie Djiboutienne pour y avoir goûtée plusieurs fois au sein de ma belle famille en France. Mais il est vrai que tout a plus de goût ici à Djibouti !

Sabrina: Comment est le climat à Djibouti ?


Sarah: voir ci-dessus (chaud et sec).

Sabrina: A quelle fréquence « rentrez »-vous en France ?Avez-vous prevu de revenir vivre définitivement en France un jour ?Qu’est-ce qui ne vous donne pas du tout envie de revenir habiter en France ?


Sarah: Nous rentrons en France essentiellement pour voir nos familles chaque année inchallah, selon les finances ! Nous n’avons pas prévu de revenir en France, sauf problème de santé ou professionnel…Kherr inchallah Evidemment, le manque d’intégration de la religion musulmane à la vie quotidienne française ne nous donne pas du tout envie de revenir. Et le mauvais temps un peu aussi !!!! Du soleil quasiment toute l’année c’est bon pour le moral !

Sabrina: Avez vous des conseils pour les familles françaises qui souhaiteraient s’installer dans votre pays?

Sarah: Trouver un travail si possible avant de partir car la vie estplus facile comme ça. Alhamdoulah Economiser un peu pour les premiers frais d’installation… S’entraîner à négocier !!!!

 

Source : http://www.mm-blog.fr/2010/08/francaises-djibouti/

 

Publié dans Témoignages

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