Spallanzani, un pionnier de la biologie,

par Marcel Delabarre

1729 : naissance de Lazzaro Spallanzani, le 12 janvier à Scandiano (Emilie-Romagne)
1744 : entrée au Collège de Reggio
1749 : entrée à l'Université de Bologne
1753 : ouverture aux Sciences grâce à Laura Bassi
1755 : doctorat
1755 : professeur au Collège de Reggio (où il enseigne logique, métaphysique et grec) et à l'Université de Reggio qui vient d'ouvrir ses portes où il enseigne la physique et les mathématiques.
1760 : premières recherches scientifiques
1762 : ordonné prêtre de la Congrégation de la bienheureuse Vierge et de Saint Charles de Modena, le 26 septembre.
1763 : professeur au Collège San Carlo de Modena (grec et mathématiques) et à l'Université (physique et philosophie)
1768 : membre de la Royal Society de Londres
1769 : chaire de Sciences Naturelles à Pavie, où il passera tout le reste de sa vie. Il signe alors en qualité de Professeur et non plus d'Abbé
1799 : mort de Lazzaro Spallanzani, le 11 février à Pavie (Lombardie)

1760 à 1771 : recherches sur la génération spontanée
1740 à 1768 : étude et expériences sur la régénération animale
1765 à 1780 : travaux sur la reproduction animale (grenouilles et crapauds) — recherches sur la parthénogenèse
1768 à 1773 : étude sur la circulation sanguine
1775 à 1776 : étude de la reviviscence (tardigrades)
1780 à 1788 : travaux sur la digestion
1786 à 1799 : travaux sur la respiration (publiés par Senebier en 1803)

La génération spontanée
On a cru à la génération spontanée d'êtres vivants jusqu'au XVIIème siècle, mais le concept de génération spontanée des êtres microscopiques ne fut vraiment abandonné qu'avec les travaux de Pasteur au XIXème siècle.
Cependant Spallanzani a fait diverses expériences, suite aux travaux de l'anglais Needham, qui démontraient de façon évidente que la génération spontanée n'existait pas. Il fut d'ailleurs soutenu dans cette démarche par le suisse Charles Bonnet qui fut pour lui un grand ami.

La reproduction animale La reproduction des animaux (et de l'homme) était mal connue au XVIIIème siècle, et les rôles joués par l'ovule et le spermatozoïde étaient source de nombreuses polémiques. Pour les uns, il y avait préformation de l'individu dans l'ovule (ovistes) ou dans le spermatozoïde (animalculistes). Pour d'autres, il y avait épigénèse, c'est-à-dire élaboration progressive de l'être vivant. Chacune de ces deux théories avait ses adeptes, sûrs d'eux, …sans preuve aucune ! Si Spallanzani était oviste, il a fait des expériences remarquables de précision qui auraient dû logiquement lui permettre de découvrir la vérité. Mais, aveuglé par une idée préconçue, il n'a pas tiré la conclusion qui s'imposait !
*À droite, un spermatozoïde contenant un fœtus (Hartsoeker, animalculiste — 1694)*

La digestion
La digestion était-elle le résultat de phénomènes exclusivement mécaniques ou bien des phénomènes chimiques étaient-ils également présents ? Tel était le problème qui se posait à l'époque.
Suite aux travaux de Réaumur, Spallanzani réalisa, là aussi, des expériences d'une très grande rigueur, ce qui lui permit d'obtenir des résultats probants. Il fut le premier à réaliser des expériences in vitro (c'est-à-dire hors de l'organisme) et il fit même de véritables prouesses expérimentales sur lui-même pour étudier le phénomène digestif chez l'homme.

Importance scientifique de Spallanzani
A partir des exemples relatés dans ces trois domaines de la Biologie, parmi tous ceux auxquels il s'intéressa, on peut affirmer que Spallanzani fut un précurseur, un pionnier de l'expérimentation en Biologie. Il fut l'un de ceux, et non des moindres, qui apporta le ferment nécessaire pour que s'épanouisse l'expérimentation. Il a en effet préparé la route aux grands physiologistes expérimentateurs du XIXème siècle, tels que Claude Bernard. Ce domaine expérimental qui, quoique largement décrié aujourd'hui, fut et reste absolument indispensable pour qu'évoluent les connaissances dans le domaine de la biologie et de la médecine.