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" Rien n’a d’importance si l’œuvre d’art, quelle qu’elle soit, révèle les Hommes dans leur singularité :
la parole… "

 

 


Comprendre la peinture

Le paradoxe règne sur terre de façon souvent incompréhensible pour le vulgum pecus, au point que la psychanalyse a fait de cette contradiction humaine son axe de sublimation privilégié. Ainsi, la différence, et son acceptation, selon Sigmund Freud, reste la seule garantie raisonnable qui soit pour que les individus ne se voient pas confrontés à la dégénérescence ! Ce qui amène à un autre paradoxe : l’art dégénéré. Cet art, nommé ainsi par les nazis qui avaient entre autre souci de veiller à interdire l’art moderne, lui préférant un art officiel ou encore art héroïque… Il est bien évident qu’ici, il y a déjà du totalitarisme. C’est-à-dire que l’art, pourtant appartenant au registre de l’inné, se voit lamentablement utilisé et mis au service de la propagande et, par voie de conséquences, de la pensée unique. Mais l’art ne peut pas être sous influence ! Heureusement, des dizaines d’artistes, virtuoses de la peinture, ne se sont pas laissés instrumentalisés de la sorte. Libres ils étaient, libres ils désiraient rester, libres ils transmettraient pour que les peuples à leur tour, au regard des touches de peinture posées ça et là sur la toile, n’aient plus peur. Merci à Marc Chagall, Max Ernst, Erich Heckel, Wassily Kandinsky, Paul Klee, Oskar Kokoschka, Edward Munch, Louis Corinth et tant de génies, d’avoir donné l’exemple salvateur d’oser balayer une forme de domination qui inhibe et réduit l’humanité. Certes, le Dadaïsme était extrême, méprisant en quelque lieu une forme de symbolisme protecteur mais comment s’imposer face au joug de l’oppresseur ? Le cubisme et ses pionniers, Georges Braque et Pablo Picasso, de par ses formes carrées, atténuait les limites largement dépassées du mouvement Dada. Mais l’Expressionnisme, basé sur une sorte de théorie des émotions réactionnelles, continuait à renforcer la soif de liberté – et d’expression – comme le travail de Van Gogh en atteste. Ceci dit, la peinture de Munch, par exemple, trouvait sa place dans la filiation de le Greco, c’est-à-dire quelques cinq siècles plus en amont. Quant au Fauvisme, il laissait enfin éclater la couleur. Particularité que l’on retrouve bien entendu chez Henri Matisse, son précurseur, ou encore André Derain et Maurice de Vlaminck. Cette audace picturale succédait à l’Impressionnisme qui déjà se révélait le miroir manifeste de l’abandon de l’Académisme. Mais le Surréalisme a couronné le courage de ces peintres à vouloir humaniser, combien même ce mouvement en dérangeait-il certains… Et si les Graffiti, enfants magnifiques de la transformation possible d’une société qui ne veille pas suffisamment aux tendances prédatrices des pouvoirs successifs, n’arrivent pas vraiment à s’imposer, toujours est-il qu’ils témoignent à leur façon que seul le changement équilibre un système. Le Surréalisme n’est d’ailleurs pas à montrer du doigt : il est culturel et témoin, même si André Breton – son chef de file – le considérait avec force comme révolutionnaire.
Si chacun, quoi qu’il en soit, peut s’approprier l’art avec ses propres moyens sensitifs, chaque sujet sensible à la beauté du monde a sûrement le devoir de faire en sorte qu’une toile et ses couches de peinture, aussi novice soit-il, soit un lien socialisant et humanisant. S’autoriser de soi-même a clamé Jacques Lacan, cet immense psychanalyste, grand amateur d’art de surcroît… Et de quelques autres a-t-il ajouté, pertinemment. Cette affirmation, doublée d’une sollicitation, n’exclut pas le regard de celui qui n’est pas soi. La peinture ne peut se passer de l’avis d’un tiers, aussi néophyte soit-il encore une fois, car la peinture est avant tout communication et transmission. C’est en ce sens qu’elle est destinée à être contemplée, appréciée ou rejetée. Rien n’a d’importance si l’œuvre d’art, quelle qu’elle soit, révèle les Hommes dans leur singularité : la parole…

 

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