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Interview : Alexandra Lamy (On va s'aimer)


À l'affiche d'On va s'aimer, comédie de trentenaires sur vos écrans le 14 juin, Alexandra Lamy, très souriante, nous donne la version féminine de cette histoire drôle et touchante qui vous fera passer un si bon moment.

On retrouve dans On va s'aimer, l'esprit de bande que vous semblez entretenir autour de vous : vous avez tourné récemment avec Bruno Salomone dans un film qui sortira bientôt, et l'an dernier avec Clovis Cornillac dans Au suivant. Ces deux acteurs jouaient déjà avec vous dans Brice de Nice. Est-ce une grande famille qui se retrouve au hasard des projets ou plutôt un petit cercle de proches avec lesquels vous aimez travailler ?

Non pas du tout, je n'aime pas l'idée de cercle fermé. Tout est ouvert bien sûr. J'ai travaillé avec des comédiens beaucoup plus âgés aussi avec lesquels j'ai beaucoup appris. Mais le tournage d'On va s'aimer a été une très belle expérience. Nous nous sommes tous très bien entendus et on se revoit régulièrement depuis. C'est assez rare, je dois dire, d'avoir une telle complicité sur un tournage. Je crois que le fait de devoir chanter, ce qui est une épreuve pour nous qui ne sommes pas du tout chanteurs, nous a vraiment rapprochés.

De plus en plus de femmes, et de comédiennes passent derrière la caméra ou écrivent, vous y pensez ?

Oui, je co-écris un scénario actuellement. Je trouve que passé un certain âge, les femmes ont de moins en moins de rôles intéressants. On nous fait souvent jouer des potiches ou des faire-valoir. Les rôles les plus fascinants sont souvent écrits par et pour des femmes. Et je suis très contente qu'on soit de plus en plus nombreuses à écrire et réaliser.

Dans On va s'aimer, on vous voit chanter, vous êtes amatrice de comédies musicales ?

Je suis fan ! J'adore les comédies musicales américaines, Chicago par exemple. Hélas en France, on ne sait pas les adapter au cinéma. Ca sonne tout de suite faux. C'est aussi pour ça que On va s'aimer est intéressant, ce n'est pas à proprement parler une comédie musicale. Mais les personnages expriment leurs émotions les plus fortes par une chanson. Tout le monde connaît déjà le répertoire et on chante tous sous la douche, donc la musique est toujours présente dans nos vies. Et j'ai adoré chanter sur le tournage même si ça a été difficile au début. J'étais la première à chanter en plus !

Le personnage que vous interprétez, Elodie, est une avocate, une femme forte, intépendante. Elle fait craquer un homme déjà en couple, sans pour autant être une garce ? Comment avez-vous rendu ce personnage attachant ?

J'ai beaucoup insisté auprès d'Ivan, le réalisateur, pour qu'elle ne soit surtout pas antipathique. Elle représente la femme de 30 ans qui travaille et arrive à une période charnière de sa vie, celle où on ne sait plus si on doit se concentrer sur sa carrière, chercher quelqu'un, se marier, faire des enfants etc. C'est d'ailleurs difficile pour les hommes de trouver leur place par rapport aux femmes. Les rapports ont tellement changé entre hommes et femmes. Les femmes travaillent beaucoup et elles ont aussi tout à gérer à la maison. Il est normal que l'homme se sente destabilisé. Quand on est une femme et que ça marche bien professionnellement, lorsqu'on tombe enceinte, on sait que ça peut nous freiner. J'en sais quelque chose. Quand je suis tombée enceinte, je n'ai plus eu de travail pendant 2 ans. Pourquoi devrait-on faire un choix : la carrière ou les enfants ? On voudrait tout avoir. Elodie, c'est un peu toutes ces femmes qui travaillent, ont une vraie carrière à mener mais aimeraient aussi avoir un mari, des enfants, un chien, un Renault Espace (Rires). Parce qu'après tout, on court tous un peu après ça.

Justement comment cette femme, qui est avec un homme drôle, charmant, viril etc... (Gilles Lellouche) peut avoir une faiblesse pour un homme beaucoup plus fade finalement (Julien Boisselier) ?

Elle a ce que j'appelle, un coup de cul, une pulsion, elle ne tombe pas amoureuse, ce n'est pas un coup de foudre, elle est juste irrépressiblement attirée par lui sans comprendre pourquoi.Mais c'est cette histoire de fesses aussi qui lui permet de comprendre qu'elle aimerait bien avoir une relation amoureuse sérieuse et construire quelque chose. Alors qu'elle s'y refusait au début. Et quand elle se rend compte de son erreur, elle a le courage d'assumer et de se mettre à nu (littéralement aussi) pour reconquérir l'homme qu'elle aime. Elle doit se battre pour le récupérer. Ca demande aussi du courage, de l'humilité, de la détermination.

Un personnage qui vous ressemble ?

Pas totalement, mais c'est un personnage que j'aime beaucoup, oui. Pas vous ? (Rires)

Propos recueillis par Louisa Amara.