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Conclusion
Comme pour ceux concernant l'environnement, les risques de consommation d'OGM
chez l'homme restent encore théoriques car il n'existe aucun recul, vu le
caractère récent de cette consommation. De nombreuses recherches sont
effectuées pour recenser les risques " potentiels ". Cependant, cette
recherche limitée, sans recul, ne peut suffire pour rassurer le consommateur
en Europe, touché récemment par l'apparition de la maladie de Kreutzfeld
Jacob (maladie de la Vache Folle). 63 % de sondés pensent que la
consommation d'OGM possède un caractère dangereux. Il est donc primordial
que les recherches s'accélèrent afin d'évaluer les véritables risques.
Le risques des gènes
de résistance aux antibiotiques :
Les résistances aux antibiotiques chez
les bactéries pathogènes pour l’homme se répandent de nos jours et
constituent un problème alarmant en médecine, amplifié par la sur
prescription des antibiotiques et leur utilisation dans l’alimentation des
animaux d’élevage comme promoteurs de croissance. On redoute que les plantes
transgéniques n’aggravent ce phénomène. En effet, leur génome contient des
gènes bactériens de résistance aux antibiotiques. Ces gènes utilisés comme
marqueurs de sélection sont des résidus de la construction génétique et
n’ont aucune utilité dans la plante elle-même. Ils pourraient être
transférés, soit aux bactéries colonisant le tube digestif animal ou humain,
soit aux bactéries du sol, leur transmettant ainsi le caractère de
résistance à des antibiotiques majeurs, allongeant ainsi la liste des
antibiotiques devenus inefficaces. Par exemple l’utilisation d’un gène de
résistance à l’amikacine est préoccupante, car il s’agit d’un antibiotique
majeur, que l’on réserve à certaines infections humaines particulièrement
difficiles à traiter… on imagine les problèmes si ce gène est transféré à
d’autres organismes responsables de ces maladies. Bien qu’un tel transfert
génétique entre plantes et bactéries n’ait jamais été reproduit
expérimentalement, il reste possible selon plusieurs études. Plusieurs
firmes agro-industrielles avancent que les gènes de résistances aux
antibiotiques ne posent pas de problèmes puisqu’ils seraient, de toute
façon, déjà présents chez la plupart des bactéries pathogènes. D’une part,
cet argument est contredit par le simple fait que les pénicillines ont par
exemple été prescrites 12 millions de fois en Allemagne en 1996. D’autre
part, plusieurs résultats de recherches démentent cette argumentation. Le
maïs transgénique de la firme Novartis, autorisé en France depuis novembre
1997, contient un gène de résistance aux pénicillines. Cette autorisation a
été provisoirement suspendue, entres autres, à cause de ce caractère. La
consommation des plantes transgéniques pourrait donc être dangereuse pour la
santé animale et humaine. Il est donc indispensable de remplacer ces
techniques de transgénèse obsolètes par des techniques n’utilisant pas des
gènes de résistance à des antibiotiques, ne serait ce que pour respecter le
principe de précaution. Cela est tout de même à nuancer puisque de nouvelles
techniques sont actuellement développées : les gènes de résistance y sont
soit éliminés après la construction génétique, soit remplacés par des
caractères sélectifs dont l’innocuité est prouvée.
Les effets
sur la santé des désherbants totaux auxquels certaines plantes sont rendues
résistantes...
Le Round Up, dont le principe actif est
le glyphosate, détient déjà le record des ventes dans le monde. Il n'est pas
nocif parait-il. A voir ... l’EEPA américaine (Environnemental Protection
Agency) le classe en 111, imposant un étiquetage "Danger or Caution". De
plus, dans le Round UP il n'y a pas que du glyphosate; il y a aussi quelques
excipients comme le POEA qui est réputé trois fois plus toxique. On peut
prévoir que les industriels et les scientifiques se battront encore pendant
des années pour convaincre de l'innocuité des risques du produit ; comme
pour les nitrates on devine qu'il y aura un intérêt financier dans l'affaire
et on a déjà la certitude que le Round Up a fait des morts: au moins 9
japonais et 11 taiwanais, selon la littérature scientifique disponible.
Grâce à une étude faite en 1993, on sait aussi que le glyphosate est au
troisième rang des pesticides impliqués dans les maladies professionnelles
des agriculteurs.
L'accumulation de certains herbicides dans la chaîne alimentaire :
· La toxicité à long terme des résidus
d'herbicides peut s'accumuler dans la chaîne alimentaire. En effet, la
majorité des plantes transgéniques sont modifiées pour les rendre tolérantes
à des herbicides totaux. Lorsqu’une plante est naturellement résistante à un
herbicide, elle va le métaboliser, c’est à dire le détruire complètement et
il n’en restera plus aucune trace. Mais lorsque la plante est rendue
résistante à un herbicide, le problème est en fait tout autre :
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Soit
ces plantes ont vu leur patrimoine génétique modifié au niveau de
l’enzyme cible de l’herbicide (probablement la forme du site actif
a-t-elle été modifiée). L’herbicide ne peut donc plus agir sur la plante
mais le problème réside dans le fait que la plante est alors incapable
de métaboliser l’herbicide et que celui-ci s’accumule dans les récoltes,
notamment dans les zones de croissance et de réserve puisqu’il se
déplace de la même manière que les produits de la photosynthèse. C’est
le cas des plantes résistantes au glyphosate comme par exemple le Round
Up dont on connaît le caractère mutagène et cancérigène ou le Basta dont
le caractère neurotoxique est démontré. |
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Soit la résistance est due
a l’introduction d’un gène de métabolisation bactérien et dans ce cas,
l’herbicide sera éliminé. C’est le cas pour les plantes transgéniques
résistantes aux herbicides déjà utilisée dans certains pays comme par
exemple les plantes résistantes au glufosinate (matière active de
désherbants totaux) : cette fois les plantes transforment l’herbicide en
un métabolite qui s’accumulera dans les récoltes. Mais se pose alors un
problème d’homologation des herbicides totaux qui ne l’etaient alors que
pour les bordures de chemin, n’étant pas utilisés dans les champs. Cette
ré-homologation consiste en l’évaluation des risques de résidus a
l’intérieur des plantes destinées a la consommation |
Les risques
d'allergie :
La commercialisation des premières
plantes transgéniques s’accompagne d’un vaste débat d’idées et de passions.
Le risque éventuel pour la santé publique, et notamment le développement
d’allergies, que pourrait faire courir la consommation d’OGM ou des produits
qui en sont dérivés, est souvent mis en avant.
En fait, ce risque n’est pas propre aux OGM :
dès lors qu’une protéine est ingérée, un risque allergique peut être
suspecté. Peut-on le prévoir ou l ‘estimer ?
Malheureusement, la FDA a
donné son aval à des tests de survie gastrique et intestinale correspondant
« au meilleur cas », alors que la capacité digestive des très jeunes
enfants, des personnes âgées et des sujets ne produisant pas d’acide
gastrique est souvent altérée, de sorte que la protéine peut survivre. On
estime que 1% à 2% des adultes et 6% des enfants sont allergiques à l’un des
huit groupes d’aliments allergéniques (crustacés, noix, œufs, poissons,
lait, arachides, soja et blé). Les PGM (Plantes Génétiquement Modifiées)
risquent-elles d’aggraver ces chiffres ?
Malheureusement, quelle que soit la protéine,
il est probable que l’on trouve dans toute population un peu nombreuse, une
ou plusieurs personnes qui y sont allergiques. Cela est apparu
incontournable lorsqu’une protéine de graine de tournesol, que l’on
envisageait de substituer à une protéine allergénique des noix de cajou, et
qui avait en outre l’intérêt d’avoir une composition en acides aminés plus
intéressante, a été testé sur un très grand nombre de personnes aux USA. Des
réactions allergiques inattendues ont été observées, alors que la graine de
tournesol n’avait jamais été jusqu’alors considérée comme allergisante.
De plus, les techniques actuelles ne
permettent pas d’évaluer le risque d’allergie de manière fiable et
objective.
Autre souci : beaucoup des
gènes de résistance aux insectes que l’on cherche actuellement à introduire
dans des plantes expérimentales agissent en perturbant les fonctions
digestives du parasite. Or certains des inhibiteurs enzymatiques et lectines
sur lesquels on travaille, peuvent produire des effets similaires chez les
mammifères. Nombre de lectines et plusieurs inhibiteurs enzymatiques sont
très résistants à l’hydrolyse dans le tube digestif et ne répondent donc pas
à l’un des deux grands critères actuellement en vigueur pour éviter les
protéines allergéniques.
La résistance à la dégradation permet à
certaines lectines d’être absorbées et d’entrer dans le courant sanguin.
Lorsque c’est le cas, il peut survenir de nombreuses altérations
métaboliques, et notamment des réponses immunitaires anormales et des
modifications hormonales. Avant qu’un tel produit puisse arriver sur le
marché, il est indispensable de développer et de valider des techniques
permettant de déceler ce type de problèmes.
Les
posibles dérives :
Les plantes cultivées à des fins
industrielles pourraient bien constituer un danger alimentaire réel, car on
envisagera forcément d’en utiliser les résidus pour l’alimentation animale.
Sauf mise en place effective de procédures adéquates de gestion du risque,
des produits chimiques indésirables pourraient alors entrer dans la chaîne
alimentaire.
Une augmentation de la teneur en acide
laurique de la viande ou du lait serait très préoccupante, car l’acide
laurique est un puissant stimulant de la production de cholestérol chez
l’homme. L’acide érucique est un toxique bien connu que l’on a soigneusement
cherché à faire disparaître des variétés courantes de colza. Aujourd’hui, il
est au contraire surexprimé dans certaines variétés où ses concentrations
sont au moins 10 fois supérieures à celles des variétés anciennes, parce
qu’il est extrêmement utile dans certaines activités industrielles.
Il faut savoir que le risque
sera nettement plus important si l’on fait pousser côte à côte des cultures
industrielles et des plantes destinées à l’alimentation, qu’elles soient
classiques ou génétiquement modifiées. Dans ces circonstances, l’expression
d’un gène transféré accidentellement et codant un composé non destiné à
l’alimentation pourrait avoir des effets préoccupants
Le transfert de gènes peut
engendrer des conséquences involontaires dont en particulier le transfert
d’allergènes, ou l’apparition de nouveaux allergènes. Un soja transgénique,
contenant l’albumine 2S, s’est par exemple avéré avoir un fort potentiel
allergénique, comparable à celui de la noix du Brésil dont le gène est issu
(dans une société américaine Pioneer Hi Bred). Il en est de même pour la
Beta-lactoglubine, un allergène majeur du lait de vache. Il a été produit à
l’INRA de la Beta-lactoglubine recombinante dans une bactérie et il a été
montré qu’elle possédait les mêmes propriétés allergéniques que la protéine
extraite du lait. Ce risque doit-être évalué bien que la procédure ne soit
pas encore standardisée .
Conclusion :
La présence dans certaines de ces
plantes de gènes de résistance à des antibiotiques ne justifie pas un
quelconque alarmisme. Cependant, il semble souhaitable d'utiliser à l'avenir
les nouvelles techniques qui permettent d'éviter la présence dans les
plantes de gènes qui, malgré tout, ne peuvent pas être considérés comme
anodins dans un contexte inquiétant de propagation de germes pathogènes
résistants. La plupart des nouvelles plantes transgéniques ne contiennent
plus ces gènes. Les anciennes ne seront plus autorisées en 2005 (et peut
être avant....). Il ne semble pas raisonnable cependant de les interdire "en
bloc" et notamment pour l'expérimentation.
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